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Avec l’été et les grosses chaleurs, beaucoup rêvent d’une piscine dans leur jardin. Mais avant de se lancer, il ne faut pas sous-estimer le budget nécessaire.

Le marché de la piscine est en pleine expansion en France. En 2018, 115 000 ménages ont choisi de « plonger », soient 7 % de plus que l’année précédente. La France compte désormais 2,5 millions de bassins privés selon la Fédération des professionnels de la piscine et du spa (FFP).

Mais construire une piscine nécessite un budget non négligeable. Si le prix des bassins hors sols démarre à 10 000 euros, il faut compter de 18 000 à 45 000 euros pour une piscine enterrée avec une coque en polyester.

Quant aux piscines en béton construites sur mesure, elles démarrent à 25 000 euros mais peuvent atteindre 50 000 euros, voir beaucoup plus en fonction de l’aménagement des abords ou des équipements choisis comme un dispositif de nage à contre-courant, par exemple.

Abris et sécurité

En moyenne, le prix d’une piscine est de 19 000 euros pour un bassin de 8 mètres sur 4, ce qui représente 40 m3 d’eau. Lors de la construction, il faut également inclure la taxe locale d’équipement due à la commune, soit entre 7 à 15 euros par mètre carré de piscine (entre 224 euros et 480 euros pour une surface moyenne).

Au bassin lui-même, des équipements indispensables doivent être ajoutés, comme un abri de piscine. Celui-ci permet de prolonger la vie du bassin, la qualité de l’eau et de conserver la chaleur afin de se baigner plus longtemps, mais il coûte entre 7 000 et 25 000 euros.

L’abri permet aussi de sécuriser le bassin s’il répond aux normes NF P 90-308. Pour éviter les noyades, des systèmes de sécurité sont, en effet, obligatoires. Outre l’abri, il est possible de construire des barrières ou d’installer une alarme avec détecteur par immersion (norme NF P 90-307-1) ou détecteurs périmétriques (norme NF P 90-307-2).

Ces équipements sonnent lorsque quelqu’un tombe dans l’eau ou s’approche du bassin. Il faut compter 1 000 euros pour des alarmes de bonne qualité et installées correctement.

Des appareils coûteux

Etape suivante : Il faut remplir le bassin. Le prix de l’eau se situe entre 3 et 5 euros le mètre cube : le prix du premier remplissage approchera donc 160 euros. Ensuite, il ne sera pas nécessaire de remplir le bassin chaque année mais il faut renouveler l’eau régulièrement pour compenser l’évaporation. Au minimum, un quart du bassin doit être renouvelé chaque année.

Une piscine nécessite aussi un robot de nettoyage qui joue le rôle d’un aspirateur. Un appareil de bonne qualité coûte 1 000 euros. L’eau de la piscine doit aussi être filtrée et le moteur et la pompe de filtration de l’appareil sont à changer de temps en temps. Un moteur coûte 1 500 euros et il faut prévoir entre 400 et 800 euros pour la pompe.

« Ces appareils ont beaucoup progressé, ils sont plus fiables et tombent moins souvent en panne », affirme Gilles Mouchiroud, président de la Fédération des professionnels de la piscine (FPP). A ces appareils s’ajoutent les produits d’entretien, que ce soit au chlore ou au sel : un budget de 300 euros par an est nécessaire.

Enfin, s’ajoute le coût de l’électricité pour faire fonctionner ces appareils, chauffer l’eau de la piscine si on souhaite prolonger la baignade en dehors de l’été, et l’éclairer le soir. Une facture d’électricité comprise entre 200 et 300 euros par an est à prévoir.

Une taxe foncière qui augmente

Autre coût à ne pas négliger : l’augmentation de la taxe foncière qui découle de la construction d’une piscine. Le montant varie d’une commune et d’un département à l’autre mais, en moyenne, il faut compter 200 à 300 euros de plus par an sur sa feuille d’impôts locaux.

Le code général des impôts prévoit néanmoins une exonération de deux ans après la construction de la piscine (article 1383 du code général des impôts). Pour en bénéficier, il faut en faire la demande à l’administration fiscale dans les quatre-vingt-dix jours qui suivent la fin des travaux avec le formulaire 6 704 IL (à télécharger sur le site impôts.gouv.fr).

Seules les piscines démontables et transportables et de moins de 10 m2 sont exonérées de taxe foncière. Au total, l’entretien de la piscine et les frais liés à son utilisation aboutissent à un budget de 1 000 euros par an, soient un peu moins de 100 euros par mois sans compter le temps nécessaire pour s’en occuper.

Ce budget non négligeable peut toutefois être compensé par le fait qu’une piscine est un réel atout en cas de revente. Les agents immobiliers estiment, en effet, qu’elle permet une vente plus rapide et à un prix qui compensera les frais liés à l’équipement.


Source : Attention aux coûts cachés des piscines


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Alors que les banques centrales relancent leurs soutiens à l’activité, les économies industrialisées s’enfoncent dans l’ère des taux bas. Si les emprunteurs en profitent, les épargnants et les banques, en revanche, sont pénalisés.

C’est une petite révolution. Un changement d’ère, dont les universitaires, les financiers et les banquiers centraux eux-mêmes peinent encore à saisir les conséquences. Depuis quelques années, le loyer de l’argent ne cesse de baisser dans les économies industrialisées. Cela tient en partie à la politique des instituts monétaires, qui ont massivement baissé leurs taux directeurs après la crise de 2008 pour relancer le crédit. Alors qu’elles les ont à peine relevés depuis, elles les réduisent de nouveau face aux tensions commerciales et au ralentissement de la croissance mondiale.

Mais ce n’est pas tout : nombre d’économistes influents, comme Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor américain, ou Olivier Blanchard, ex-chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), soulignent également que les taux ont en vérité commencé à baisser dès la fin des années 1970. En cela, ils seraient le reflet de l’affaiblissement tendanciel de la croissance et de l’inflation, notamment lié au vieillissement de la population. Autant dire que les taux ne sont pas près de remonter…

  • Les Etats font des économies sur leur dette

Les Etats, eux, sont les grands gagnants des taux bas. Désormais, l’Allemagne emprunte même, sur dix ans, à des taux négatifs. Prêts à tout pour placer leur argent sur des actifs sûrs, les investisseurs préfèrent renoncer à toucher des intérêts pour, à l’inverse, payer un peu le pays de la chancelière Angela Merkel en échange de sa dette. Début juillet, la France a elle aussi emprunté à taux négatif à dix ans (– 0,33 %) pour la première fois de son histoire, rejoignant les Pays-Bas et la Suisse.

Evidemment, cela représente des économies considérables pour les finances publiques. Si l’on considère la baisse des taux enregistrée entre 2007 et 2014, les administrations publiques tricolores ont ainsi économisé 143 milliards d’euros sur la période considérée, soit 7 points de produit intérieur brut (PIB) cumulé sur sept ans.

Toute la question est de savoir si les gouvernements utilisent les sommes ainsi dégagées à bon escient. A savoir, pour réaliser des investissements augmentant la croissance future (infrastructure, transition écologique, éducation…) ou réduire leur dette, plutôt que pour financer leurs dépenses courantes. Rien n’est moins sûr, estiment nombre d’économistes, regrettant au passage que l’Allemagne ne profite pas des taux négatifs pour emprunter et soutenir un peu plus son économie, au bord de la récession industrielle.


Lire la suite : Etats, banques, ménages : les gagnants et les perdants des taux bas


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Dans une tribune au « Monde », l’agricultrice estime que les traités commerciaux avec le Canada (CETA) et le Mercosur sont incompatibles avec la nécessaire mutation de l’agriculture et de l’alimentation vers plus de qualité et la préservation de la diversité.

Tribune. Nous avons demandé à notre agriculture de s’industrialiser depuis maintenant plus de cent ans. Elle a pourtant résisté ; les remembrements et l’augmentation de la taille des exploitations ont pris dans notre pays beaucoup plus de temps que chez nos voisins. La famille, le village, le canton sont encore dans beaucoup de territoires l’échelle à laquelle se pense une exploitation, et la main-d’œuvre familiale est majoritaire dans 95 % des exploitations françaises. Notre agriculture est ainsi encore en moyenne une agriculture de petite taille, où les productions traditionnelles ont leur place. La question est de savoir pour combien de temps encore.

L’industrialisation et l’uniformisation de l’agriculture contre laquelle nos campagnes résistent ont pourtant du bon. Les standards de production permettent l’allègement des coûts et l’exportation de la production, contribuant ainsi directement à la survie des exploitations. Le coût de l’alimentation diminue pour le consommateur final du fait des gains de productivité. L’industrialisation progressive de l’agriculture est bien le levier qui nous a permis de mettre quasiment fin à la pauvreté alimentaire dans les pays développés. C’est aussi un impératif économique, qui contribue à renforcer notre balance commerciale et à maintenir une activité au sein de la ruralité.

Mais ces bienfaits s’accompagnent d’une perte croissante des particularismes locaux et régionaux : ce qui est unique ne peut correspondre aux quotas d’exportations négociés, ni aux étals des supermarchés. Ce mouvement n’épargne pas nos produits sous appellations de qualité qui, pour se vendre à grande échelle, doivent absolument s’uniformiser. A mesure que la production standardisée devient la norme, les plus petits et les plus traditionnels disparaissent.

Notre politique commerciale doit entrer en transition

Nos agriculteurs se trouvent ainsi confrontés à un dilemme : s’industrialiser et avoir davantage de chance de perdurer, ou conserver leurs traditions et leurs produits tant aimés, mais risquer, s’ils ne trouvent pas leur niche de consommateurs éclairés, de ne pas pouvoir continuer leur activité. Quel que soit le modèle choisi, la réponse est insatisfaisante, car on ne peut trouver d’injonction plus paradoxale que celle-ci : industrialise-toi ou disparais, verdis ou tu seras détesté.

Notre politique commerciale doit entrer en transition, vers un modèle orienté vers la conservation des modes de production auxquels on tient, l’exportation de ce dont on est fier et l’importation de ce qu’on désire vraiment.


Lire la suite : Anne-Cécile Suzanne : « Les échanges agricoles ne doivent pas se solder par la mort des petits producteurs »


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La guerre commerciale des Etats-Unis contre la Chine pousse les prix de l’or noir à la baisse, malgré les tensions avec l’Iran dans le détroit d’Ormuz.

Rien ne se passe comme prévu au royaume du pétrole : en l’espace de trois mois, une dizaine de tankers ont été victimes d’incidents dans le très stratégique détroit d’Ormuz, un drone américain et un drone iranien y ont été abattus, et les Etats-Unis comme le Royaume-Uni y ont renforcé leur présence militaire. La région semble sur le point de basculer dans un engrenage guerrier.

Le détroit d’Ormuz, large de seulement 40 kilomètres, situé entre l’Iran et le sultanat d’Oman, voit transiter près de 20 % du pétrole mondial et 30 % du gaz naturel liquéfié (GNL). La moitié des réserves mondiales d’or noir se trouve dans la zone, où plus de 2 400 tankers naviguent chaque année, sous la surveillance étroite de la Ve flotte américaine.

Pour ajouter à cette pression, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et la Russie ont décidé, au début du mois de juillet, de maintenir une stricte politique de réduction de la production en vue de faire remonter les cours. Des tensions géopolitiques dans une région clé et une forte discipline de l’OPEP : les ingrédients sont réunis pour aboutir à une hausse importante du prix du baril.

Pourtant, les cours connaissent une trajectoire étrange, résolument orientée à la baisse. Depuis le début de l’été, ils oscillent entre 57 et 65 dollars (entre 51 et 58 euros). Lundi 12 août à Londres, le brent se négociait autour de 58 dollars.Un prix bien inférieur à ce qu’espèrent les grands exportateurs de pétrole, comme l’Arabie saoudite.

La production américaine continue de croître

« En réalité, ce qui se passe dans cette région depuis le mois de mai a forcément un impact haussier sur les prix, mais cela est compensé par des facteurs baissiers à peu près équivalents », analyse Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).

Au moins deux facteurs jouent fortement sur les marchés pétroliers. D’abord, la production américaine continue de croître de manière sensible. En mai, les Etats-Unis ont extrait l’équivalent de 12,1 millions de barils par jour, soit 1,7 million de plus que l’année précédente, selon les derniers chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Cette très forte croissance est due en quasi-totalité au Bassin permien, dans l’ouest du Texas. Depuis des mois, la production, outre-Atlantique, dépasse presque systématiquement les prévisions. Résultat : même si les Etats-Unis importent encore un peu de pétrole, ils en exportent de plus en plus, et augmentent de façon considérable l’offre mondiale.


Lire la suite : Le marché mondial de l’or noir au bord de la crise