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Le royaume de 5,7 millions d’habitants vient d’inaugurer Horns Rev 3, le plus grand parc éolien offshore de Scandinavie, censé couvrir les besoins de 425 000 foyers.
Il y avait du beau monde, jeudi 22 août, à Hvide Sande, une lagune située sur la côte ouest du Danemark, en bordure de la mer du Nord. La première ministre, Mette Frederiksen, à peine rentrée du sommet des pays nordiques en Islande – où elle a essuyé le courroux du président des Etats-Unis, Donald Trump, pour avoir refusé de lui vendre le Groenland –, avait fait le déplacement. Elle était accompagnée de son ministre du climat et de l’énergie, Dan Jorgensen, ainsi que du prince héritier Frederik.
Tous étaient là pour assister à l’inauguration du parc éolien offshore Horns Rev 3, le plus grand jamais construit en Scandinavie. Avec ses 49 turbines de 187 mètres de haut, pesant 1 500 tonnes chacune, Horns Rev 3 va permettre de produire assez d’électricité pour couvrir les besoins de 425 000 foyers danois.
Un parc symbolique à plus d’un titre, et en premier lieu pour l’opérateur suédois Vattenfall, l’un des leaders de l’éolien en mer en Europe, avec douze parcs en fonctionnement dans cinq pays : « Horns Rev 3 constitue notre plus gros investissement à ce jour et son inauguration intervient à un moment où le coût de l’éolien offshore n’a jamais été aussi bas », constate son PDG, Magnus Hall.
Avec sa capacité de407 mégawatts, Horns Rev 3 va permettre d’augmenter de 12 % la production nationale d’électricité éolienne
Quand l’électricien suédois a remporté le contrat pour la construction du parc en 2015, c’était à un prix historiquement bas, à 77 ore (0,10 euro) le kilowattheure, soit 30 % au-dessous de la moyenne de l’époque, rappelle Jan Hylleberg, président de Wind Denmark, l’association danoise de l’industrie éolienne : « En ce sens, Horns Rev 3 a marqué le début d’une nouvelle ère. Depuis, les prix ne cessent de baisser d’un projet à l’autre, au point que certains vont être construits sans aucune subvention. »
Mais si la chef du gouvernement et le prince héritier se trouvaient à Hvide Sande, le 22 août, c’était avant tout pour souligner l’importance que revêt cette installation pour le Danemark, « berceau de l’éolien en mer », note Magnus Hall. Car, avec sa capacité de407 mégawatts (MW), Horns Rev 3 va permettre d’augmenter de 12 % la production nationale d’électricité éolienne et d’atteindre l’objectif que s’est fixé le royaume en 2002 : assurer 50 % de sa consommation d’électricité en 2030 grâce à ses turbines installées en mer ou sur terre.
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Les discussions entre l’opérateur et le groupe de médias, propriétaire des chaînes BFM-TV, RMC Découverte et RMC Story, se sont soldées par un échec potentiellement lourd de conséquences.
Les abonnés de Free devront se passer de BFM-TV, RMC Découverte et RMC Story. Après des semaines d’âpres négociations, la rupture entre Altice, maison mère de SFR et propriétaire des trois chaînes, et Free (dont le fondateur, Xavier Niel, est actionnaire à titre personnel du Monde) est consommée.
Ainsi, l’opérateur a coupé le signal, mardi 27 août peu avant minuit, constatant l’échec des discussions. « Faute d’accord, aujourd’hui, nous devons donc arrêter la reprise intégrale et simultanée de la chaîne sur nos réseaux », a expliqué M. Niel dans une tribune aux Echos. « Nos abonnés qui le souhaitent pourront toujours continuer à la regarder sur la TNT. La TNT est en effet disponible sur toutes nos box. » Mais cela suppose un branchement supplémentaire.
Cette coupure marque le point d’orgue du différend qui oppose les deux camps depuis le 20 mars, date à laquelle l’accord initial de diffusion, conclu il y a plusieurs années, est arrivé à échéance. Estimant que le modèle traditionnellement admis devait évoluer, Altice souhaitait profiter de l’occasion pour renégocier les termes du contrat et, à l’instar des accords passés par le groupe de médias avec SFR et Bouygues Telecom, exigeait de Free une rémunération pour l’accès à son bouquet de chaînes et à ses services ajoutés, tels que la télévision de rattrapage ou la disponibilité de programmes en avant-première. Des conditions jugées inadmissibles par l’opérateur de Xavier Niel qui se refuse, par principe, à rémunérer des chaînes gratuites de la TNT.
Concrètement, Free est prêt à payer, comme il le fait déjà pour TF1 et M6, pour les contenus délinéarisés des chaînes, c’est-à-dire les services ajoutés, mais pas pour les contenus linéaires, autrement dit les programmes diffusés en direct. Or, Altice entendait conclure un accord englobant l’ensemble des contenus. « TF1 et M6 ont obtenu d’être rémunérés pour la reprise de leurs services associés (TV de rattrapage…), car leur valeur pour nos abonnés est établie. Mais nous ne payons pas pour la reprise du signal linéaire (la chaîne elle-même) », poursuit M. Niel dans Les Echos. Il ajoute que le montant discuté lors des négociations en juillet était « sans commune mesure avec les 4 millions d’euros récemment évoqués par Alain Weill [le patron d’Altice France] pour l’ensemble des chaînes de la TNT de leur groupe ».
Il ne s’agit pas du premier conflit du genre. En 2018, TF1 et M6 s’étaient déjà heurtés aux opérateurs, ce qui avait donné lieu – fait inédit – à une brève coupure du signal de TF1 par Canal+, et à des menaces d’arrêt de diffusion de la part d’Orange et de Free. Après plusieurs semaines de tensions, les opérateurs avaient abdiqué et accepté, à contrecœur, de sortir leurs carnets de chèques.
Sans accord commercial en bonne et due forme avec Altice, Free n’avait pas d’autre choix que de couper le signal. Fin juillet, le tribunal de grande instance de Paris, saisi par Altice, avait sommé l’opérateur, accusé de pirater les chaînes du groupe de médias, de cesser leur diffusion sans autorisation d’ici au 26 août, sous peine d’une amende de 100 000 euros par chaîne et par jour de retard.
Pour Altice et Free, cette impasse pourrait être lourde de conséquences. D’une part pour Altice, pour qui l’arrêt de la diffusion de ses chaînes auprès des quelque 6,5 millions d’abonnés de Free risque de priver la maison mère de SFR d’une partie non négligeable de ses téléspectateurs et de faire chuter ses audiences. D’autre part pour Free, qui pourrait voir une partie de ses abonnés mécontents de l’absence des trois chaînes d’Altice déserter ses rangs pour un autre opérateur.
La situation pourrait encore se corser avec l’arrivée d’Orange dans l’équation. L’opérateur historique doit, lui aussi, renouveler en septembre son accord de diffusion avec Altice. Ce dernier expirait en juillet, mais Altice avait préféré en repousser l’échéance. Or, Orange, qui compte plus de 10 millions d’abonnés, serait également peu disposé à débourser plusieurs millions d’euros pour accéder aux trois chaînes de la discorde.
Réagissant, mardi 27 août, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur la radio RMC, Alain Weill a regretté que Free et Altice en soient arrivés « à la coupure ». « J’espère qu’on trouvera une solution dans les jours qui viennent », a-t-il conclu.
Source : Faute d’accord avec Altice, Free cesse la diffusion de BFM-TV sur sa box
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Travailler à la ferme contre le gîte et le couvert : ce système de « vacances actives » est en plein essor, explique David Marie, cofondateur de l’association Wwoof France.
Des « vacances actives » à la ferme où l’on apprend à faire les foins, planter des semis ou construire des barrières d’irrigation. Le tout pendant une durée limitée, nourri et logé : le wwoofing est en plein essor en France, notamment auprès des jeunes étudiants, explique David Marie, cofondateur de l’association Wwoof France.
Ce type de vacances actives connaît en effet de plus en plus d’adeptes, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes. Les citadins ont un réel besoin de se retrouver face à la nature, de toucher la terre, de s’occuper des animaux, de comprendre comment est produit ce qu’ils ont dans leur assiette. Les étrangers aiment découvrir un pays auprès des locaux, comprendre et vivre la culture et les habitudes françaises, loin des sentiers battus.
Alors oui, il y a de plus en plus de personnes qui tentent cette aventure humaine. A Wwoof France, à la création de l’association française en 2007, nous comptions 1 000 wwoofeurs ; aujourd’hui, ils sont 13 000, et les « jeunes », les 18-35 ans, représentent 60 % d’entre eux. Mais, il y a aussi des retraités, des actifs, des personnes qui se posent des questions sur leur vie professionnelle et qui se disent qu’ils vont partir faire du wwoofing pour voir si la vie dans une ferme leur conviendrait. Et, phénomène intéressant par rapport aux autres pays, en France, la majorité de nos adhérents sont des Français.
Définitivement oui ! En tout cas, c’est notre expérience de wwoofeur et de ceux que nous rencontrons : on revient en général de ces expériences avec une réelle connaissance du monde de l’agriculture biologique, des circuits courts, de l’autosuffisance (des choses simples comme faire sa propre lessive, par exemple). Souvent, les wwoofeurs découvrent un mode de vie économe en eau, en énergie, et la vraie valeur des choses : on ne jette plus de légumes quand on a sué pour les faire pousser et à les ramasser – l’éveil à la conscience écologique pour ceux qui seraient là un peu plus par hasard… A tous les coups on gagne !
En effet, le travail contre logement et couvert s’apparente à du travail dissimulé. Chacun de nos adhérents signe une charte dans laquelle nous dénonçons cette pratique. Pour faire court, le wwoofing est une possibilité d’aller rendre visite à une personne pour l’aider à la ferme, il n’est pas accueilli contre un service mais de façon gracieuse, comme un ami qui vient donner un coup de main. C’est une forme de vacances solidaires, et pas de vacances pas chères, qui s’apparente à de l’entraide agricole.
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Les engagements des entreprises en matière sociale et environnementale visent d’abord à éviter l’intervention de l’Etat dans leur modèle économique, observe l’économiste Jean-Luc Gaffard, dans une tribune au « Monde »
Tribune. Les grands patrons s’inquiètent. Ils veulent endiguer la montée de la protestation sociale. Ils craignent aussi que l’emporte un nationalisme destructeur. Ils ne renoncent pas pour autant au modèle qu’ils ont tant vanté. Ils proposent d’en corriger les effets sans s’attaquer aux causes. Il faudrait pour cela qu’ils reconnaissent de nouveau la fonction régulatrice des Etats, qu’ils abandonnent la mise en concurrence des normes fiscales et juridiques, et qu’ils révisent leur mode de gouvernance. Au lieu de cela, ils préfèrent tenir un discours sur « la responsabilité sociale des entreprises » qui viendrait se substituer à celle d’Etats devenus défaillants.
Le Business Round Table (BRT), qui réunit la plupart des grandes entreprises américaines, propose ainsi de réviser les buts que celles-ci doivent s’assigner : mieux répondre aux attentes des clients, mieux payer les travailleurs et mieux leur permettre d’acquérir de nouvelles qualifications et compétences, traiter de manière équitable et éthique leurs fournisseurs, soutenir les communautés et pays au sein desquels elles exercent leur activité, créer de la valeur à long terme pour leurs actionnaires.
Ce discours témoigne d’une double crainte : celle de voir se développer les guerres commerciales annonciatrices d’un recul de l’activité à l’échelle mondiale ; celle de voir se développer les mesures étatiques de régulation, que ce soit de la part de Donald Trump ou de ses éventuels concurrents démocrates, Bernie Sanders ou Elizabeth Warren.
Les questions à se poser sont de savoir si ces grands patrons sont prêts à renoncer à l’optimisation fiscale et à accepter d’être taxés dans les pays où sont leurs marchés, à renoncer aux bonus extravagants des hauts dirigeants
Dans un cas comme dans l’autre, ce qui est en jeu est d’éviter un retour du politique sur le devant de la scène, que ce soit un autoritarisme et un nationalisme destructeur d’un côté, ou un socialisme libéral de l’autre.
Le dilemme était celui déjà énoncé en 1944 par [l’économiste hongrois]Karl Polanyi (1886-1964), qui évoquait La Grande Transformation (Gallimard, 1983) survenue à la suite de la crise du libéralisme associé au laisser-faire à partir des années 1880. Les grands patrons voudraient échapper à l’un comme à l’autre, et persister dans cette chimère qu’est la neutralité de l’Etat en voulant substituer à sa responsabilité sociale celle des entreprises.
Lire la suite : Les entreprises ne proposent que « des actions caritatives visant à corriger les inégalités sans s’attaquer à leurs sources »