La construction de la Coastal Road, immense autoroute côtière destinée à alléger la circulation automobile dans la mégapole indienne, a été gelée en juillet par la justice.
Les météorologues l’avaient prédite « déficitaire », ce qui, en Inde, signifie qu’il ne va pas pleuvoir suffisamment. Raté : la mousson 2019 s’est déchaînée sur la côte ouest du sous-continent et Bombay (Mumbai), sa capitale économique. Entre le 25 juin, date des premières averses, et le 25 août, il est tombé 2,527 mètres de précipitations sur la ville, provoquant inondations et noyades, effondrements d’immeubles vétustes et interruptions des trafics ferroviaire et aérien.
Sur le littoral ouest de la mégapole péninsulaire de 21 millions d’habitants, de part et d’autre d’Haji Ali, la « mosquée sur l’eau », des pelles hydrauliques, des foreuses et des grues sont en train de rouiller à grande vitesse. Plus au nord, sur le front de mer résidentiel de Worli, des palissades métalliques battent sous les bourrasques de vent et les cabanes de chantier gardent les lumières éteintes à la nuit tombée.
Le 16 juillet, le tribunal administratif de Bombay a ordonné l’arrêt des travaux de la Coastal Road sur laquelle les engins de génie civil s’affairaient fébrilement depuis un peu plus de six mois. La Coastal Road est la solution magique que le gouvernement de l’Etat du Maharashtra a trouvée, au début des années 2010, pour « mettre fin à la congestion automobile ».
Juste devant les plages
L’idée, soutenue au départ par le Parti du Congrès (centre gauche), a été reprise à son compte par le Parti du peuple indien (BJP, droite nationaliste) après l’alternance politique survenue dans la région en 2014. Elle consiste à déporter la circulation en mer, en faisant rouler les voitures sur un viaduc maritime comptant huit voies en largeur, et qui longera le littoral sur une trentaine de kilomètres. A lui seul, le premier tronçon de 10 kilomètres est évalué à 140 milliards de roupies (1,8 milliard d’euros). Un énorme ruban de béton et de bitume ponctué de trois ou quatre échangeurs pour assurer des entrées dans la ville, le tout sous les fenêtres des riverains. Et devant les plages.
Les familles des quartiers huppés du sud de la péninsule pourront rejoindre l’aéroport en vingt minutes, au lieu d’une heure et demie actuellement
Fini les promenades languissantes à l’heure où le soleil se couche sur la mer d’Arabie : les vagues viendront s’échouer sous les piles du pont. Les familles des quartiers huppés du sud de la péninsule pourront rejoindre l’aéroport en vingt minutes, au lieu d’une heure et demie actuellement, ou se rendre en quarante minutes, contre deux heures minimum actuellement, dans les quartiers d’Andheri et Versova où vit la crème de Bollywood.
Lire la suite : L’autoroute urbaine qui déchire Bombay
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