Par le

A la veille de la GamesCom, le géant du Web a annoncé l’arrivée dans son futur catalogue du blockbuster « Cyberpunk 2077 », à l’occasion d’une vidéoconférence raillée pour ses problèmes techniques.

Ce n’est pas exactement le type de publicité que Google recherchait. Lundi 19 août dans la soirée, à la veille du Salon européen annuel du jeu vidéo de Cologne en Allemagne, le géant du Web a diffusé 

 consacrée à sa plate-forme. Au menu : de nombreux jeux, des bandes-annonces, et… un flux vidéo victime à plusieurs reprises de lag, ou micro-interruptions.

« [Le jeu vidéo] Windjammers mais avec du lag, Stadia vend du rêve »,

 Sébastien Delahaye, ancien journaliste de Canard PC« J’imagine qu’ils montrent la véritable expérience de jeu sur Stadia en faisant bégayer leur flux vidéo toutes les cinq secondes »
 le reporter américain Jason Schreier. « Déçu que [l’éditeur] From Software n’ait pas annoncé la version exclusive pour Stadia de leur dernier jeu d’action-aventure : Sekiro : les serveurs meurent deux fois »
 l’analyste Daniel Ahmad.

Dans l’absolu, ces soucis techniques liés à YouTube ne préjugent rien de l’expérience Stadia. Mais ces commentaires, aussi badins que nombreux, viennent surtout souligner le scepticisme qui persiste autour de la future plate-forme de jeu en streaming de Google, et la distance qu’il reste à parcourir pour convaincre joueurs et observateurs de sa fiabilité.

Microsoft temporise sur le streaming

En cause, la technologie du streaming, que certains annoncent comme l’avenir du jeu vidéo, mais qui est particulièrement dépendante de la stabilité des connexions Internet et de la solidité des infrastructures réseau, tant côté utilisateur que fournisseur. Et contrairement à la musique ou au cinéma, un jeu qui se déroule en direct ne tolère aucun lag.

Pour l’instant, Google n’a proposé à la presse des prises en main de son service que dans des conditions de test très différentes de celles que connaîtront les utilisateurs. Si peu doutent que l’avenir puisse être au streaming, beaucoup s’interrogent sur la maturité des infrastructures réseau et du marché.

« Je pense que le cloud gaming est quelque chose d’inévitable, mais nous avons autour de nous plus de périphériques intelligents que jamais, que ce soit un téléphone, une tablette Surface ou une console Xboxobjectait le 15 août dernier Phil Spencer, directeur de Xbox, en annonçant que Microsoft ne travaille pas encore sur une console 100 % streaming, contrairement à Google. Le monde dans lequel le matériel a disparu et où tout vient en streaming n’est pas encore celui dans lequel nous vivons. »

La firme de Mountain View, elle, affiche volontiers sa confiance. Elle a même montré durant cette vidéoconférence trois jeux vidéo compétitifs entièrement fondés sur la rapidité de la prise de décision, et donc sur la solidité du service. Il s’agit des jeux de combat Samourai Showdown et Mortal Kombat 11, ainsi que du jeu de tennis-boomerang Windjammers 2. Si ceux-ci fonctionnent de manière fluide au lancement de la plate-forme, attendu en novembre, il s’agira d’une victoire technique et médiatique pour Google.

« Cyberpunk 2077 », mais peu d’exclusivités

L’autre question entourant Stadia tient à la qualité de son catalogue. Ce troisième Stadia Connect, un format inspiré des Nintendo Direct, a été marqué par une annonce forte, celle de la future arrivée du très attendu jeu de rôle Cyberpunk 2077, dont la sortie mondiale est prévue pour avril 2020. CD Projekt, son studio de développement polonais, évoque une disponibilité sur la plate-forme de Google « la même année », sans plus de précision. « C’est bien de voir plus de blockbusters sur la plate-forme, applaudit Daniel Ahmad. Mais la question persiste : comment Google peut-il se battre sur le marché du jeu en streaming contre des fabricants de console qui proposeront une version aussi bien online que hors ligne, et une intégration dans leur catalogue déjà existant. »

 

Stadia, qui se présente comme un service de jeu vidéo en streaming accessible depuis n’importe quel périphérique connecté, accueillera par ailleurs, entre autres, les jeux de tir Borderlands 3Destiny 2: Shadowkeeper et Watch Dogs: Legion, le jeu de stratégie Orc Must Die 3, les jeux d’action L’attaque des Titans 2, ainsi que le jeu en ligne Elder Scrolls Online. A l’image de Superhot, également annoncé sur Nintendo Switch un peu plus tôt dans la journée, la quasi-totalité de ces jeux seront également disponibles sur les autres plates-formes ou le sont déjà. Seul Orc Must Die 3 sera une exclusivité Stadia.

Une trentaine de jeux indés sur Switch

Plus tôt dans la journée, Nintendo avait de son côté 

, en jouant la carte de la variété et de l’originalité. Parmi ceux-ci, The Tourysts, un jeu d’exploration balnéaire intrigant ; Eastward, jeu de rôle à l’esthétique soignée, ou encore Skater XL, simulation de skateboard promettant des cascades inédites à chaque saut. La star fut toutefois Ori and the Blind Forest, un jeu initialement sorti sur Xbox One, et publié sur Switch sous le label de Microsoft, actant du rapprochement entre les deux acteurs.

 

La firme de Redmond a quant à elle 

 plusieurs jeux à l’univers très sombre, comme Empire of Sin, jeu de gestion situé dans le Chicago mafieux des années 1920, Greedfall, le jeu de rôle du studio parisien Spiders, et le blockbuster de la rentrée Gear 5, centré sur les combats en équipe contre des aliens visqueux.

Organisée comme chaque année à Cologne, la GamesCom, qui se tient du 20 au 24 août, est traditionnellement l’occasion pour l’industrie du jeu vidéo de présenter plus en détail les titres annoncés en juin à l’Electronic Entertainment Exposition de Los Angeles, ou de mettre en avant des productions européennes, des titres à la sortie imminente, ou bien encore des logiciels moins médiatiques, comme des jeux indépendants ou à budget moyen.


Lire la suite : Le scepticisme persiste autour de Stadia, le service de jeu vidéo en streaming de Google


Par le

Ils appellent à la grève le 16 septembre pour protester contre les suppressions de postes et le manque de moyens face à la mise en place du prélèvement à la source.

Selon l’intersyndicale des agents des impôts, la situation est « alarmante » :les services sont « au bord de la rupture faute de moyens ». Dans un communiqué diffusé lundi 19 août, les syndicats de la direction générale des finances publiques (DGFIP) appellent les personnels à « une mobilisation nationale massive le 16 septembre ».

Solidaires, la CGT, FO et la CFDT soulignent deux problèmes principaux. Le premier est la « forte affluence en août » aux guichets. La mise en place du prélèvement à la source génère beaucoup de questions chez les contribuables. « Le crédit d’impôt de modernisation du recouvrement, les réductions et crédits d’impôts sont autant de dispositifs nouveaux qu’il faut expliquer », indique l’intersyndicale.

L’entourage de Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, assure qu’« il est normal à cette période de l’année qu’il y ait un peu plus de monde que le reste du temps ». Mais, à Limoges, par exemple, « le rythme est de 1 200 appels par jour, explique Arnaud-Guilhem Fabry, élu CGT, et il n’y a que deux personnes pour répondre. Elles ne peuvent prendre qu’une centaine de communications par jour, soit 200 sur 1 200. Les collègues croulent sous les mails. Il nous est arrivé d’avoir une queue de 100 mètres sur le trottoir… »

Dans le même temps, le gouvernement annonce de nouvelles suppressions de postes de fonctionnaires à Bercy. Après avoir déjà rendu plusieurs dizaines de milliers de postes ces dernières années, la DGFIP devrait à nouveau en perdre environ 2 000 en 2020. Les syndicats dénoncent « une énième saignée de 10 000 emplois sur l’ensemble du quinquennat ».

« Déstructuration des services »

Or, deuxième problème, la réduction intervient dans un contexte de réorganisation générale de l’administration des finances publiques. Les syndicats parlent de « déstructuration des services ». Au contraire, répond-on à Bercy, il s’agit d’augmenter de 30 % d’ici à la fin du quinquennat le nombre de « points de contacts » entre les citoyens et l’administration.

M. Darmanin avait présenté les grandes lignes de ce vaste chantier lors d’un déplacement dans le Limousin, en mars. Entre 2007 et 2017, 1 200 centres des impôts ont été supprimés en France, a-t-il rappelé aux élus locaux. Parce que, selon lui, le système est « à bout de souffle », il a affirmé vouloir « arrêter le jeu de massacre » et « faire autrement ».


Lire la suite : Bercy : les syndicats lancent la mobilisation contre la réorganisation des services des impôts


Par le

L’entreprise WN, qui avait racheté l’usine Whirlpool d’Amiens, a été placée en redressement judiciaire le 3 juin faute de débouchés. Elle a été reprise par Ageco Agenco, qui s’est engagé à reprendre 44 salariés sur 182.

Les 138 salariés de WN, repreneur l’année dernière de l’usine Whirlpool d’Amiens, qui n’ont pas été repris par Ageco Agencement, ont reçu lundi 19 août en mains propres une convocation à un entretien préalable à un licenciement pour motif économique. WN a été placé le 3 juin en redressement judiciaire faute de débouchés commerciaux concrets.

Convoqués au sein de l’usine devant l’administrateur judiciaire (ou ses représentants) et la Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), ils ont reçu en mains propres un courrier leur notifiant leur licenciement économique à venir.

Le 30 juillet, le tribunal de commerce a validé l’offre d’Ageco Agencement, qui s’est engagé à reprendre 44 salariés de WN, laissant alors 138 employés sur le carreau. Ageco Agencement (65 salariés, 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018) est déjà implantée sur le site depuis la fermeture de l’usine du fabricant américain de sèche-linge en mai 2018. 

Le plan de cession « ne prévoit pas le maintien de votre poste et de votre emploi qui se trouvent en conséquence supprimés. Le jugement en date du 30 juillet 2019 a autorisé votre licenciement pour motif économique. Je suis donc contraint d’envisager votre licenciement pour motif économique », a écrit l’administrateur judiciaire, selon le courrier reçu par un salarié que l’AFP a pu consulter.

Procédure contre WN

En septembre 2017, alors que Whirlpool avait déjà fixé la fermeture prochaine de l’usine au 1er juin 2018, WN était apparu comme le sauveur, choisi par le géant américain de l’électroménager, propriétaire du site. Soulagés, les représentants syndicaux de Whirlpool avaient approuvé cette solution à l’unanimité. En octobre 2017, le président de la République, Emmanuel Macron, était venu apporter son soutien sans faille au projet. WN devait produire des casiers réfrigérés connectés et des chargeurs de batteries pour vélos et voitures.

L’Etat avait alors versé 2,5 millions d’euros de subventions et Whirlpool 7,4 millions d’euros. Mais l’entreprise se trouve aujourd’hui dans une impasse de trésorerie, faute de débouchés commerciaux concrets. « Peut-être que le plan était trop ambitieux mais un projet entrepreneurial qui échoue, ce sont des choses qui arrivent tous les jours et ce n’est pas un problème en soi, a déclaré mardi sur LCI la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, Agnès Pannier-Runacher. Là où on a pu avoir une critique à formuler, c’est que le dirigeant qui a repris l’entreprise n’avait pas ajusté son train de vie à la situation de l’entreprise et notamment (…) qu’il n’arrivait pas à obtenir les commandes qu’il nous avait promises. »

Selon les résultats d’un audit rendu public jeudi par Bercy, environ 98,5 % des dépenses réalisées par WN étaient « directement liées à l’activité de l’entreprise », mais quelque 179 000 euros suscitent « des interrogations », en lien avec « des avantages en nature pour les dirigeants ». Pas de quoi convaincre l’avocat des salariés, qui conteste aux prud’hommes le motif économique des licenciements prononcés par Whirlpool il y a un an et a engagé une procédure en référé au tribunal de grande instance d’Amiens contre WN.


Source : A Amiens, procédure de licenciement enclenchée pour 138 salariés de WN


Par le

En Europe, les entreprises françaises font partie des sociétés les plus généreuses envers leurs actionnaires, selon l’étude de l’observatoire de la société de gestion Janus Henderson.

Le montant est historique. Les 1 200 plus grandes entreprises cotées mondiales ont versé, pour la période avril-juin, quelque 513,8 milliards de dollars (463 milliards d’euros) de dividendes à leurs actionnaires, soit une progression de 1,1 %, selon l’étude publiée, lundi 19 août, par l’observatoire de la société de gestion Janus Henderson.

Sur l’ensemble de 2019, ces groupes devraient distribuer à leurs actionnaires un montant record, estimé à 1 430 milliards de dollars. Reste que le deuxième trimestre est particulièrement significatif, car sept sociétés sur dix versent leurs dividendes à cette période de l’année.

« Ce niveau reflète d’excellents résultats financiers en 2018, analyse Ben Lofthouse, responsable des gestions actions chez Janus Henderson. Cependant, on observe un ralentissement de la croissance des dividendes, qui peut s’expliquer par une plus grande prudence des entreprises avec la décélération de l’économie mondiale. »

« L’heure de la stabilisation »

L’an dernier, les dividendes avaient fait un bond de 14,3 % sur ce même deuxième trimestre. « Après la crise, les entreprises ont d’abord amélioré leurs résultats financiers. Puis, dans un second temps, cela s’est traduit par le versement des dividendes, ce qui explique les fortes croissances, rappelle M. Lofthouse. Aujourd’hui, c’est l’heure de la stabilisation, même si c’est bien plus fort que l’inflation. » 

Les sociétés sont particulièrement prudentes sur le Vieux Continent. Les dividendes y ont même chuté de 5,3 % sur ce trimestre. « La croissance de l’Europe a été à la traîne par rapport au reste du monde au cours des dernières années (…), du fait, notamment, de la faiblesse de l’euro », relève l’observatoire. Tous les pays européens ne sont néanmoins pas logés à la même enseigne.

La France a connu une croissance de 3,1 %. « De loin, le plus grand payeur de dividendes en Europe, elle a vu leurs montants atteindre 51 milliards de dollars au cours du deuxième trimestre, un nouveau niveau historique », assure l’étude. Les trois quarts des sociétés françaises prises en compte par l’étude ont augmenté leurs versements par rapport à l’an dernier. Seul EDF les a baissés.

« Au détriment des salaires »

Pour Pascal Quiry, professeur à HEC et coauteur du Vernimmen, la bible de la finance d’entreprise, ce n’est pas une surprise : « La capitalisation des grandes entreprises françaises est bien supérieure à celles des allemandes, en Europe. De ce fait, il n’est pas étonnant qu’elles dégagent, en volume, le plus de dividendes. »

Parmi les groupes les plus généreux figurent Total, Sanofi, BNP Paribas, LVMH, Hermès, Kering ou L’Oréal. Selon La Lettre Vernimmen, les entreprises du CAC 40 ont reversé, en 2018, 46 % de leurs bénéfices à leurs actionnaires, sans pour autant renoncer à leurs investissements.

En revanche, en Allemagne, les dividendes ont chuté de 10,7 %. Les groupes automobiles ou chimiques ont vu leurs activités pénalisées par les guerres commerciales ou les scandales sanitaires.

Ces données font grincer les organisations altermondialistes qui participent, cette semaine, au « contre-sommet » du G7. Elles illustrent « les politiques qu’il faut transformer aujourd’hui pour financer l’intérêt général plutôt que rémunérer les actionnaires », a confié à l’AFP Maxime Combes, membre d’Attac. « Les pays du G7 mettent en place des politiques qui favorisent le versement de dividendes, notamment au détriment des salaires », déplore, pour sa part, Quentin Parrinello, de l’association Oxfam France.


Source : Les dividendes versés dans le monde atteignent un montant record