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Pékin, qui contrôle de près le cours du yuan, a encore baissé son taux pivot pour, selon ses détracteurs, soutenir ses exportations. Du jamais-vu depuis 9 ans.
La Chine enfonce le clou dans son bras de fer avec les Etats-Unis. Mardi 6 août au matin, le pays, qui contrôle étroitement le cours de sa monnaie, a de nouveau fait chuter son taux pivot à 6,9683 pour un dollar, soit un repli de 0,66 % par rapport à lundi, qui avait pourtant marqué déjà un tournant.
Le seuil symbolique des 7 yuans pour 1 dollar – du jamais-vu depuis neuf ans – avait été franchi, provoquant la colère de Washington, qui accuse Pékin de manipuler sa devise pour faire pression sur leur contentieux commercial.
Sur le marché des changes, le taux du yuan restait cependant globalement stable mardi matin, à 7,0946 face au dollar peu avant 10 h 15 (4 h 15, heure de Paris). Mais les marchés pourraient de nouveau accuser le coup à l’ouverture, au lendemain d’une journée noire pour les Bourses mondiales.Wall Street a connu lundi sa pire journée de l’année avec un recul de 2,90 % du Dow Jones. Le CAC 40 a cédé 2,19 %, portant son recul à plus de 5 % depuis vendredi. La place de Hongkong a plongé de 2,85 %.
Les marchés soupçonnent Pékin de vouloir engager une guerre des monnaies afin de soutenir ses exportations. La baisse du taux pivot, de part et d’autre duquel la banque centrale autorise sa devise à évoluer de plus ou moins 2 %, est, ce mardi, deux fois plus forte que la baisse enregistrée entre vendredi et lundi (? 0,33 %).
La Chine « ne s’engagera pas dans une dévaluation concurrentielle » et « n’utilisera pas le taux de change (…) pour faire face aux troubles extérieurs comme les différends commerciaux », a pourtant assuré, lundi, le gouverneur de la Banque centrale chinoise, Yi Gang, dans un communiqué.
Lorsqu’une monnaie perd de sa valeur, les produits libellés dans cette devise voient leurs prix diminuer pour les acheteurs munis d’autres monnaies, ce qui favorise les exportations et pourrait atténuer le coût des surtaxes douanières de Donald Trump. Sans surprise, le président américain a dénoncé dans un tweet une « manipulation de la monnaie ». « Cette violation majeure affaiblira considérablement la Chine avec le temps », a-t-il ajouté.
De son côté, le secrétaire américain au Trésor a officiellement accusé Pékin, lundi, de manipuler sa monnaie. Steven Mnuchin, « sous les ordres du président Donald Trump, a conclu que la Chine avait manipulé sa devise », indique le département du Trésor dans un communiqué. « Résultant de cette détermination [que la Chine manipule sa devise], le secrétaire Mnuchin va discuter avec le Fonds monétaire international pour éliminer l’avantage compétitif créé par les récentes décisions chinoises », poursuit le communiqué.
La décision prise par Pékin marque une nouvelle escalade dans la guerre commerciale déclenchée à coups de tarifs douaniers punitifs par Donald Trump il y a un peu plus d’un an pour forcer Pékin à négocier un accord commercial réduisant le déficit et les pratiques jugées déloyales par Washington.
La décision chinoise d’abaisser son taux pivot fait suite à la menace de Donald Trump d’imposer des droits de douane supplémentaires à la quasi-totalité des importations chinoises à compter du 1er septembre. Une menace qui intervenait en dépit de la reprise de négociations commerciales de haut niveau entre Washington et Pékin, qui étaient au point mort depuis le printemps.
Source : Les Etats-Unis accusent la Chine de manipuler sa devise
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Pour l’Etat, le coût total pourrait atteindre au total 2,5 milliards de zlotys, soit environ 580 millions d’euros.
La mesure pourrait profiter à quelque deux millions de jeunes salariés. Depuis le 1er août, une mesure, décidée par le gouvernement conservateur polonais, permet aux jeunes de moins de 26 ans d’être exonérés d’impôt sur le revenu.
La décision a deux objectifs. D’abord, encourager les jeunes à rejoindre rapidement le marché du travail, qui manque de plus en plus de main-d’œuvre, a expliqué le vice-ministre des finances, Leszek Skiba. Ainsi, un jeune devrait toucher à la fin du mois 18 % de plus, que son employeur ne retiendra plus pour le verser au fisc. Le second objectif affiché par le gouvernement est également de réduire la migration des jeunes vers l’Ouest et ses hauts salaires.
« Difficile de tout prévoir, de promettre un coup de baguette magique, mais nous pensons que les jeunes qui se demandent s’ils doivent travailler en Pologne ou à l’étranger verront que la différence avec l’Occident, concernant leur salaire net, diminue et ce sera pour eux une motivation pour rester en Pologne », dit M. Skiba. Mieux, pense-t-il, « une partie de ceux qui sont déjà en Europe de l’Ouest, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France ou en Irlande y verront un encouragement pour réfléchir à leur retour en Pologne ».
Pour l’Etat, le coût total pourrait atteindre, au total, 2,5 milliards de zlotys, soit environ 580 millions d’euros. Une moitié de cette somme n’ira pas dans les caisses du gouvernement et l’autre moitié réduira les recettes des collectivités locales.
Le plan du gouvernement a été accueilli avec réserve par de nombreux jeunes, qui y voient une manœuvre électorale pour récupérer leur vote, à quelques mois des législatives. Même scepticisme du côté de certains experts économistes libéraux. « La suppression de cet impôt ne change pas grand-chose » pour l’économie, estime ainsi Andrzej Sadowski, président du Centre Adam-Smith. « Pour un entrepreneur, ce qui est coûteux, ce n’est pas l’impôt sur le revenu, de 18 %, mais les charges sociales ZUS, de 40 %. » Reste que, selon lui, ce sont les entrepreneurs qui pourront profiter de l’opération. « S’ils embauchent maintenant un jeune homme, ils pourront lui proposer un salaire sur lequel ils n’auront pas à payer l’impôt de 18 %. »
Les partisans de la mini-réforme rappellent, pour leur part, le précédent suédois. En 2007, le gouvernement suédois de centre droit avait réduit de moitié les cotisations patronales pour les moins de 26 ans, dans l’espoir de faciliter leur accès au marché du travail. Mais le gouvernement de centre gauche a supprimé la mesure en 2016, l’estimant inefficace.
Source : En Pologne, les moins de 26 ans exonérés d’impôt pour stopper l’émigration
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Il va devenir difficile d’inventer des excuses pour justifier son absence à l’assemblée générale annuelle de l’immeuble.
Il va devenir difficile d’inventer des excuses pour justifier son absence à l’assemblée générale annuelle de l’immeuble. Un décret paru le 27 juin permet désormais aux copropriétaires d’y participer par visio ou par audioconférence ou par tout autre moyen électronique équivalent.
Le décret indique que le système choisi doit transmettre la voix et permettre la retransmission continue et simultanée des communications. Le but de cette mesure est d’éviter l’absentéisme de plus en plus fréquent des copropriétaires qui empêche le vote de certaines décisions parce que le quorum nécessaire n’est pas atteint.
Comme auparavant, le propriétaire absent peut aussi se faire représenter par la personne de son choix en lui donnant un « pouvoir ». Et cette personne pourra elle aussi participer par vidéo ou audioconférence. Mais pour profiter de cette possibilité, il faut suivre un certain nombre d’étapes.
Tout d’abord, le syndic ou le conseil syndical transmettent un devis à l’assemblée générale qui décide des moyens et supports techniques permettant la participation à distance. Cela implique donc une certaine anticipation, parfois plusieurs mois à l’avance si les copropriétaires se réunissent une seule fois par an, afin de mettre en place les modalités techniques.
L’identité du copropriétaire qui intervient à distance doit également être garantie. Le décret a prévu des garde-fous dans ce sens. Le copropriétaire qui souhaite participer à l’assemblée à distance doit en informer le syndic trois jours au plus tard avant la tenue de la réunion. Ce délai permet au syndic d’échanger avec le copropriétaire, de lui indiquer, par exemple, la marche à suivre pour se connecter à la conférence et de noter sur la feuille de présence cette participation à distance. Le décret allège d’ailleurs l’obligation de signature de cette feuille qui regroupe les noms de tous les copropriétaires et leur adresse : seuls les copropriétaires présents physiquement à l’assemblée devront signer.
Le décret précise également que le coût de la solution technique est supporté par la copropriété.
« Il peut s’agir de louer une pièce équipée de systèmes de visio ou d’audio conférence dans les locaux du syndic, par exemple », estime L’Union nationale des syndicats de l’immobilier (Unis).
Si les assemblées de copropriété se déroulaient habituellement dans l’appartement d’un copropriétaire ou dans un local gratuit, cela engendrera un coût supplémentaire. Le risque est que l’assemblée refuse de mettre en place ce type de solution afin de ne pas dépenser une somme qu’elle estime inutile. Dans ce cas, les copropriétaires devront obligatoirement être présents ou se faire représenter.
Encore faut-il que le syndic de l’immeuble soit en mesure de proposer ces techniques. « De nombreux copropriétaires de notre immeuble n’habitent pas sur place : s’ils souhaitent tous participer à distance, je ne suis pas sûre que notre syndic soit en mesure de proposer un système assez performant. Et faire appel à un prestataire extérieur va coûter trop cher », pense Marie-Noëlle, membre d’un conseil syndical à Agde (Hérault). Les petits immeubles gérés par des syndics non professionnels risquent de se heurter à la même difficulté.
Autre souci : « Ces technologies ne sont pas infaillibles. Que va-t-il se passer lorsque la ligne sera coupée de manière inopinée empêchant le copropriétaire de faire entendre sa décision lors d’un vote », s’interroge Emile Hagège, directeur général de l’Association des responsables de copropriété (ARC). Le décret répond partiellement à cette question en stipulant que le procès-verbal de l’assemblée doit indiquer les incidents techniques survenus lors de l’assemblée. Le copropriétaire pourra-t-il alors contester en justice la décision prise si elle ne lui convient pas ? En principe, cette possibilité est offerte aux absents et aux personnes ayant voté contre la décision. Reste à voir si les tribunaux estiment qu’une participation interrompue entre aussi dans ce cas de figure.
Source : Copropriété : participer à distance à l’assemblée générale est désormais possible
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Seuls 10 % des gîtes ruraux sont agricoles, et les clients qui les fréquentent sont avides d’explications et de respect de l’environnement.
Passer une nuit à l’alpage dans le massif des Aravis, en Haute-Savoie, au pied du mont Charvin. Une expérience goûtée par de nombreux touristes prêts à affronter la demi-heure de marche pour arriver au refuge de l’Aulp de Marlens. Propriété de la commune, ce chalet abritant dortoirs et espace de restauration, est géré par les agriculteurs de la ferme du Vent des cimes, producteurs de reblochon fermier AOP, de chevrotin AOP et de tomme de Savoie.
L’Aulp de Marlens est une des adresses estampillées « Bienvenue à la ferme ». Un réseau qui répertorie aujourd’hui plus de 600 gîtes ruraux, près de 400 lieux avec chambres d’hôte, mais aussi environ 300 campings, sans oublier les magasins de producteurs. Un maillage du territoire rural très prisé des vacanciers. « Tous les week-ends, nous refusons du monde », témoigne Christian Pélissier, propriétaire de la Ferme d’Orsonville, à Villiers-en-Bière, en Seine-et-Marne. Cette imposante construction briarde est, il est vrai, idéalement située, entre Barbizon et Fontainebleau.
La Ferme d’Orsonville bat également pavillon Gîtes de France. La première marque de tourisme rural sur le territoire commercialise sous sa bannière 75 000 hébergements pour un chiffre d’affaires de 476 millions d’euros en 2018. « La marque a 65 ans, elle a été créée près de Gréoux-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence, par des agriculteurs, avec l’appui d’un sénateur », raconte Sylvie Pellegrin, présidente de la Fédération nationale des gîtes de France et vigneronne dans les Bouches-du-Rhône.
« L’idée était d’empêcher la désertification des campagnes, d’apporter un complément de revenu et de sauver le patrimoine. Au départ, c’étaient 100 % d’agriculteurs, aujourd’hui ils ne représentent plus que 10 % des offres d’hébergement », ajoute-t-elle. Une illustration de la réduction drastique du nombre d’exploitations agricoles en France. Mais les objectifs des agriculteurs qui investissent dans les gîtes et les chambres d’hôte restent identiques. « Ma première motivation était de pouvoir entretenir le patrimoine bâti, ma ferme date de 1690. Il y a toujours un morceau de toiture à refaire. Et, à la retraite, le gîte fera un complément de revenu », explique Luc Thomas, qui exploite 100 hectares de céréales dans le Loiret et s’apprête à ouvrir un deuxième gîte dans son corps de ferme à Chilleurs-aux-bois.
Même raisonnement pour Mme Pellegrin, qui a transformé, sur sa propriété, anciennes écuries et remises en six gîtes. « Nous avons pu réhabiliter nos bâtiments, et le tourisme représente 10 % de nos revenus », explique-t-elle. Pour M. Pélissier, qui loue également des espaces de réception, cette activité représente maintenant la moitié de ses recettes, autant donc que l’exploitation de ses 100 hectares de céréales. « J’ai préféré investir dans le bâtiment plutôt que d’agrandir l’exploitation », dit-il.
Les clients français et étrangers se pressent au portillon. « La clientèle est à la recherche d’expériences, que nous sommes à même de leur donner. Pendant la moisson, j’ai emmené dans la moissonneuse-batteuse des enfants qui étaient en vacances chez nous avec leurs grands-parents », raconte M. Thomas. « Pour les vacanciers, explique Mme Pellegrin, il y a toujours un côté un peu mystérieux dans le vin, être vigneron est un métier à part et, depuis quelques années, une qualification en œnotourisme s’est développée. » Participation aux vendanges, visite de caves ou dégustation, les prestations se sont structurées. Avec l’engouement pour les voyages à thème, l’œnotourisme n’est plus seul à tracer la route. L’Aulp de Marlens est une étape sur la route des fromages de Savoie et le gîte de Chilleurs-aux-Bois sur celle des roses.
Mais le touriste à la ferme, souvent citadin, débarque avec ses questionnements. « Les clients me demandent pourquoi je ne suis pas en bio », raconte M. Pélissier, qui n’a pas franchi le cap, face aux défis techniques et économiques. « Certains me disent, au téléphone : si vous traitez vos vignes, je ne viens pas. Ces questions, nous ne les avions pas auparavant. Nous devons faire de la pédagogie et présenter notre métier. Les gens comprennent lorsqu’ils voient notre situation », ajoute Mme Pellegrin. « C’est l’occasion d’expliquer pourquoi je ne suis pas passé au bio, le challenge technique et économique n’est pas simple », affirme M. Thomas. A l’alpage, « la question du loup arrive très vite dans la conversation, parfois les gens ont une vision caricaturale des prédateurs, mais ils acceptent d’entendre que nous ne pouvons pas subir le carnage des troupeaux », témoigne François Thabuis, du Vent des cimes.
Certains citadins soucieux d’une démarche plus engagée optent pour un autre réseau, Accueil paysan. La Fédération nationale Accueil paysan (FNAP) regroupe 900 adhérents en France et revendique la défense d’une agriculture paysanne et respectueuse de l’environnement. A l’image du Mas Saint-Paul, à Fontvieille, dans les Bouches-du-Rhône, où Rita et Jean-Jacques Rebuffat produisent de l’huile d’olive bio.
Source : Le tourisme à la ferme fait recette et se spécialise