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La lutte contre la pollution plastique est la grande absente du projet de loi sur l’économie circulaire, dénoncent, dans une tribune au « Monde », les responsables des ONG engagées dans la transition écologique et solidaire.
Tribune. En préambule de la loi antigaspillage et économie circulaire qui est débattu, mardi 17 septembre au Sénat, le gouvernement a établi le constat suivant : « Les citoyens français sont en colère contre le gaspillage des ressources, la surconsommation de plastiques, l’obsolescence programmée des produits et l’impossibilité de réparer leurs biens. »
Pour les ONG engagées dans la transition écologique et solidaire, ce texte présenté comme un véritable tournant écologique du quinquennat, n’est pour l’instant pas à la hauteur des enjeux. Elles appellent les parlementaires à ne pas réduire l’économie circulaire au recyclage des matériaux et à agir pour une économie inclusive qui préserve véritablement nos ressources et permette de lutter contre le dérèglement climatique.
Depuis la présentation du projet de loi, le gouvernement communique largement sur deux mesures emblématiques : le retour de la consigne sur les bouteilles et l’interdiction de destruction des invendus non alimentaires. Sur la consigne, les Français plébiscitent le retour du modèle qu’ils ont connu, qui permet le réemploi de l’emballage en verre et donc la réduction de la production de déchets. Nous souhaitons que la loi donne la priorité au réemploi et sommes opposés au modèle visant uniquement le recyclage des bouteilles en plastique et canettes en aluminium, qui nous maintient dans l’ère du tout jetable.
Le gouvernement communique sur des objectifs ambitieux de « 100 % de plastiques recyclés » et de « zéro plastique rejeté en mer d’ici 2025 », mais il n’inscrit pas ces objectifs dans la loi
Concernant l’interdiction de détruire les invendus non alimentaires, nous déplorons que le projet actuel laisse la porte ouverte au recyclage de produits neufs au lieu d’en assurer la réutilisation de façon systématique. Ces mesures se veulent emblématiques mais ne répondent pas à l’urgence d’endiguer le gaspillage de nos ressources et de lutter contre le changement climatique.
Par ailleurs, le réemploi est en mesure de favoriser le lien social et l’inclusion autour d’activités locales. La seule réponse industrielle ne peut suffire à produire les leviers nécessaires pour faire face à la crise écologique. Ce texte doit favoriser et accompagner la puissance de l’engagement local des citoyens, privilégier des projets porteurs de sens plus que de bénéfices, et œuvrer à la réduction des inégalités par le développement d’associations impliquées sur les questions environnementales et sociales.
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La visibilité a rarement été aussi forte sur le marché immobilier, car la faiblesse des taux va durablement soutenir les prix. Seule la construction inquiète les professionnels.
A la rentrée 2018, la plupart des experts tablaient sur un atterrissage en douceur du marché immobilier. Un an plus tard, force est de constater que la pierre n’a jamais eu autant de succès. « Les clignotants sont au vert dans tous les segments : résidence principale, secondaire et investissement. Le marché immobilier est solide ; même les manifestations des “gilets jaunes” n’ont pas eu d’impact », juge Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim.
Le nombre de transactions dans l’ancien au cours des douze derniers mois a déjà dépassé les chiffres record de l’an dernier (994 000 ventes entre juin 2018 et mai 2019). « Pour la première fois, le seuil du million de ventes devrait être atteint d’ici à la fin de l’année », annonce Sébastien de Lafond, président cofondateur de MeilleursAgents. En trois ans, les volumes de transactions dans l’ancien ont bondi de 43 % !
La vigueur de la demande stimule les prix, qui ont enregistré une hausse de 1,4 % depuis janvier au niveau national, s’affichant désormais à 2 606 euros/m² en moyenne (+ 0,8 % en 2016, + 1,7 % en 2017 et + 1,2 % en 2018), selon MeilleursAgents. Un chiffre qui cache néanmoins de fortes disparités. Quand Paris gagne 8,8 % en un an, à plus de 10 000 euros/m² en moyenne, les 50 premières villes françaises progressent de 2,2 % tandis que de nombreuses petites villes restent à la traîne en région.
Nantes, qui flirte avec les 10 % de hausse sur douze mois, à près de 3 300 euros/m² en moyenne, est bien placée pour devenir la nouvelle star du marché immobilier en 2019
Les prix battent des records dans les métropoles, comme à Rennes (3 013 euros/m2), Toulouse (3 086 euros) et Lille (2 692 euros). Après Bordeaux en 2017 et Lyon en 2018, Nantes, qui flirte avec les 10 % de hausse sur douze mois, à près de 3 300 euros/m² en moyenne, est bien placée pour devenir la nouvelle star du marché immobilier en 2019. Loin de l’euphorie des grandes agglomérations, les tarifs stagnent (+ 0,4 %) dans les zones rurales depuis le début de l’année, même si la chute de prix y semble désormais enrayée.
Les raisons de la résilience de la pierre sont connues : la faiblesse des taux d’intérêt, qui ont crevé cet été de nouveaux planchers. Alors que la Banque de France tablait, fin 2018, sur un taux moyen de l’OAT 10 ans [le taux d’emprunt à dix ans de la France] de 0,90 % en 2019 et de 1,2 % en 2020, elle a ramené ses prévisions à 0,40 % et à 0,50 %, un ajustement considérable en si peu de temps. En août, la référence du marché obligataire français s’est même enfoncée en territoire négatif pour le deuxième mois d’affilée. C’est, bien sûr, du jamais-vu.
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Pour financer leurs études, les jeunes de 18 à 28 ans, voire 30 ans, peuvent emprunter jusqu’à 120 000 euros sur dix à douze ans. Avec un taux parfois inférieur à 1 %.
C’est une très bonne nouvelle qui se transforme en angoisse. Laura a décroché son bac en juin et est admise au Bachelor in Management de l’ESPC Europe. Les frais de scolarité annuels de ce diplôme post-bac en trois ans s’élèvent à 14 000 euros, auxquels s’ajoutent le logement, les transports et les dépenses du quotidien, à Paris mais aussi à Londres et à Madrid, où se déroule une partie du cursus. La solution ? Laura a souscrit un crédit étudiant pour financer ses études. La plupart des banques affichent des taux très avantageux puisqu’ils sont inférieurs à 1 % jusqu’au 31 octobre, comme à la Société générale (0,89 %), au Crédit mutuel de Bretagne (0,95 %) et à La Banque postale (0,90 %).
De nombreuses écoles ont signé des partenariats avec des banques qui s’engagent à proposer un taux privilégié à leurs étudiants. Ainsi, les élèves de 110 écoles partenaires peuvent souscrire un crédit à 0,80 % au lieu de 0,90 % à La Banque postale. Même fonctionnement chez BNP Paribas, qui propose entre 0,80 % et 1 % en fonction des accords, soit moins que son taux standard de 1,50 %.
Chez LCL, la fourchette de taux s’établit entre 0,80 % et 2,50 %. « Nous avons signé 300 partenariats avec des écoles dont les étudiants bénéficient d’un taux avantageux. Par ailleurs, nous proposons actuellement un taux pouvant atteindre 0,80 % aux enfants de nos clients », indique Arnaud Mehn, chef de produit marketing sur le segment des jeunes et étudiants chez LCL. A noter, les banques en ligne ne proposent pas de crédit étudiant.
Le faible niveau des taux incite d’ailleurs de nombreux parents à faire souscrire un crédit étudiant par leur enfant quand bien même ils disposent d’une épargne suffisante pour financer ses études. Le crédit est toujours souscrit par l’étudiant, qui doit être majeur, mais il est fréquent qu’il soit remboursé par les parents. Par ailleurs, les banques ne facturent pas de frais de dossier, et l’assurance de prêt, couvrant le décès, l’invalidité ou l’incapacité n’est pas obligatoire (0,20 % à 0,50 % du capital emprunté).
Il est possible d’emprunter jusqu’à 50 000 euros à La Banque postale et au Crédit agricole d’Ile-de-France, jusqu’à 60 000 euros chez LCL, 75 000 euros chez BNP Paribas et 120 000 euros à la Société générale, sur des durées pouvant aller jusqu’à dix ou douze ans. Mais dans la pratique, le montant moyen est plus raisonnable : il s’élève, par exemple, à 15 500 euros chez LCL.
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En Californie, une loi impose aux entreprises de requalifier comme employés leurs travailleurs payés à la tâche et de leur octroyer des prestations sociales, détaille Corine Lesnes, correspondante du « Monde » à San Francisco, dans sa chronique.
Chronique. La Californie a été le berceau de l’économie de partage et de l’emploi à la demande. Le laboratoire où se dessine l’avenir du travail ou ce qu’il en restera (selon les Cassandre) quand les robots auront fini de s’emparer de secteurs d’activité entiers. Elle est aujourd’hui à l’avant-garde des efforts des pouvoirs publics pour remettre le génie dans la bouteille, à un moment où le débat politique – dans le camp démocrate – est centré sur les moyens de corriger les inégalités.
Le 13 septembre, les parlementaires californiens, aux deux tiers démocrates, ont envoyé pour promulgation au gouverneur, Gavin Newsom, une loi qui modifie profondément le code du travail dans l’Etat. Elle impose aux entreprises de requalifier comme employés leurs travailleurs contractuels payés à la tâche. A partir du 1er janvier 2020, des centaines de milliers de travailleurs précaires – jusqu’à 1 million de personnes, selon les sources – devraient avoir droit à des prestations sociales : salaire minimum, congé maladie, assurance chômage. Ils pourront même se syndiquer.
La loi vise au premier chef les forçats de l’économie numérique : les chauffeurs des compagnies de VTC, Uber et Lyft, ou du service Amazon Flex ; les livreurs de DoorDash, Uber Eats, Instacart, Postmates, dont le paiement est soumis à la loi de l’offre et la demande, selon des modalités algorithmiques qui leur échappent le plus souvent. Les plates-formes l’ont combattue bec et ongles. Mais elles n’ont pas pu s’opposer au mouvement de fond actuel pour une meilleure redistribution, illustré à merveille par les livreurs de DoorDash. Le 5 septembre, ceux-ci sont venus déposer des sacs de cacahuètes devant le siège de la compagnie à San Francisco pour montrer ce que représente leur salaire : « Peanuts. »
La loi est considérée comme une victoire pour le mouvement syndical, que la « gig economy » (celle du travail à la tâche) croyait avoir réduit à l’obsolescence dans la nouvelle économie. Son auteure, la représentante démocrate Lorena Gonzalez, ancienne responsable de l’AFL-CIO (regroupement syndical) de San Diego, a balayé l’argument de liberté et de flexibilité des horaires mis en avant par les entreprises – et souvent les contractuels eux-mêmes – pour défendre leur modèle. « Ce n’est pas de la flexibilité, a accusé l’élue, fille d’un ouvrier agricole et diplômée de Stanford. C’est du féodalisme. » Les élus ont chiffré à 30 % du coût du travail les économies réalisées par les plates-formes en recrutant des contractuels indépendants plutôt que de les salarier.