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Les Rencontres RH organisées par « Le Monde » se sont tenues à la Maison de l’Amérique latine, à Paris, le 17 septembre, sur la gestion des plus de cinquante ans.

Les Rencontres RH, le rendez-vous mensuel sur l’actualité du management créé par Le Monde en partenariat avec Leboncoin, se sont tenues mardi 17 septembre à la Maison de l’Amérique latine sur la gestion des seniors. Quelle est leur place en entreprise ? Comment a-t-elle évolué ces dernières années ? Quel est l’impact de la réforme des retraites sur l’emploi des seniors ? Le débat entre les DRH sur leurs pratiques et leurs préoccupations a révélé trois axes favorables au maintien des seniors dans l’emploi : valorisation des seniors, anticipation de leur employabilité et personnalisation de leurs parcours.

« Il y a cinq ans, le groupe HSBC que je dirigeais avait décidé de faire une étude sur l’augmentation de la longévité, car, en France, on se privait d’une population avec des caractéristiques différentes. Mais un certain nombre de DRH ne voulaient pas participer, car ils ne voulaient pas associer le nom de leur entreprise aux seniors », se souvient Jean-Pierre Wiedmer, l’auteur de Tant qu’il y aura des seniors (éditions Nouveaux Débats publics, 2013), grand témoin des Rencontres RH.

Le regard porté sur les seniors a évolué depuis vingt ans, leur taux d’emploi aussi. Pour les 55-64 ans, il est passé de 30 % en 1997 à plus de 51,3 % aujourd’hui (contre 57,1 % en Europe). « La place des seniors dans les entreprises a vraiment changé après les années 1990, car le contexte a changé, explique Annie Jolivet, économiste du travail au Centre d’études de l’emploi et du travail du Conservatoire national des arts et métiers. Les réformes des retraites de 2003 à 2010 ont provoqué des ajustements de comportement [des salariés], mais ce qui a le plus porté le taux d’emploi, c’est le basculement à partir de 2010de l’initiative de la mise à la retraite de l’employeur au salarié. » Depuis cette date, la mise à la retraite sans accord du salarié ne peut plus intervenir avant l’âge de 70 ans.

Un index des seniors

Mais si les seniors restent plus longtemps actifs qu’il y a vingt ans, en moyenne, ils quittent toujours l’entreprise avant l’âge légal de départ à la retraite. Chez Groupe ADP (ex-Aéroport de Paris), « les cadres partent plutôt à 60 ans et les non-cadres à 62 », illustre le DRH Groupe, Hervé Wattecamps. La future réforme des retraites prévue pour 2020 et l’allongement de la durée de la vie posent donc à nouveau la question du prolongement de leur parcours professionnel, tandis que l’accélération du rythme de travail et la révolution numérique interrogent leur employabilité.

Lors de sa rentrée de septembre, l’Association nationale des DRH (ANDRH) avait avancé l’idée de créer un index des seniors, à l’instar de l’index égalité femmes-hommes. Mais les DRH réunis autour de la table en sont restés cois. Parler de manque d’enthousiasme serait un euphémisme. Ils ont aussitôt évoqué leurs craintes d’avoir à supporter de nouvelles contraintes.

En revanche, l’organisation du travail est apparue comme une piste favorable à l’emploi des seniors. Pour Hugues de Beaugrenier, directeur de la protection sociale de L’Oréal, « le mode projet est un très bon moyen de fédérer et de valoriser l’apport des seniors en dehors de leur hiérarchie. Le maintien dans l’emploi des seniors passe par leur valorisation », affirme-t-il.

Quand 40 % de l’effectif est « senior », comme chez ADP, le sujet est d’actualité. « L’important pour ADP est d’avoir des salariés qui connaissent par cœur le fonctionnement de l’entreprise. Ce qui m’intéresse, c’est ce qu’ils peuvent faire et ce qui les motive durant les années qu’il leur reste. La situation est différente, selon qu’ils ont un horizon de 1, de 2 ou de 5 ans. C’est pourquoi l’approche doit être personnalisée », estime Hervé Wattecamps. A partir de 50 ans, on ne sait pas quand un salarié partira, « l’incertitude est très grande pour l’entreprise », remarque Annie Jolivet.

Transmission

La mobilité, qu’elle soit géographique ou professionnelle, est une pratique courante dans les grands groupes.Pour connaître les compétences des salariés « l’anticipation est primordiale. Chez AXA, par exemple, on met en place la mobilité professionnelle très tôt dans la carrière », relate Didier Aujoux, directeur finances et performance RH d’AXA France.

Mais souvent les entreprises n’identifient les compétences de leurs salariés qu’au cas par cas, lorsqu’elles sont confrontées aux problèmes de dégradation de santé. Dans ce contexte « on a repéré toute une série de décloisonnements intéressants pour garder les compétences, témoigne Annie Jolivet, comme la création d’une commission de maintien en emploi réunissant RH et syndicalistes pour identifier ensemble les postes sur lesquels on peut mettre des personnes en perte de capacité ».

Mais, dans les petites structures ou dans les territoires où la mobilité des salariés est limitée, « il faut éviter l’écueil des vagues de départs de seniors. La vocation de l’employeur étant de conserver les seniors le plus longtemps possible, on a mis en place un check-up santé et un bilan bisannuel pour les plus de 45 ans », indique Marc-Henri Bernard, DRH du groupe Rémy Cointreau, qui compte 40 % de plus de 50 ans dans son effectif. « Il y a une dichotomie entre les petites et les grandes structures », résume Sandrine Lannuzel, secrétaire générale de l’ANDRH.

Enfin l’emploi senior, pour nombre d’entreprises, c’est d’abord la question de la transmission, pour ne pas perdre les portefeuilles clients des commerciaux lors du départ des seniors, transmettre les modes opératoires et renouveler les compétences. « Dans dix ans, 40 % des collaborateurs actuels seront partis. Donc notre sujet c’est la transmission », témoigne M. Wattecamps. Une motivation des entreprises qui pourrait profiter (ou pas) à l’emploi des seniors.


Lire la suite : Les trois clés de l’emploi des seniors : valorisation, anticipation, personnalisation


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Quinze grands groupes se sont constitués en réseau d’entreprises pour partager les bonnes pratiques de sensibilisation et d’inclusion des LGBT au travail, explique la journaliste du « Monde » Anne Rodier dans sa chronique.

Chronique « Carnet de bureau ».« Des personnes en situation de mal-être décident de changer d’apparence physique en fonction de leur identité, car c’est devenu un besoin impérieux et prioritaire, sauf à se foutre en l’air. J’ai accompagné ma première personne en transition il y a huit ans. Depuis, j’en ai accompagné quatre, rien que chez IBM France », se souvient Jean-Louis Carvès, responsable diversité chez IBM France.

Au niveau mondial, IBM a créé un réseau LGBT en 2000 et mis en place un processus RH d’accompagnement des personnes en transition depuis 2002. En France, la communauté LGBT est représentée au sein du Comité de direction d’IBM et l’entreprise a formé les manageurs à la transidentité.

Selon le Williams Institute aux Etats-Unis, en 2016, les transgenres représentaient 1,4 million de personnes, soit 0,6 % de la population américaine. On peut donc supposer que le nombre de salariés qui changent de sexe est rare. En France, « il n’y a pas de statistiques représentatives sur le sujet. La transidentité est une problématique très récente que les DRH des grands groupes commencent juste à s’approprier. L’Association nationale des DRH a édité un guide pour les manageurs », indique Marie-Anne Valfort, économiste de l’Ecole d’économie de Paris. Les degrés de maturité sont très différents selon les entreprises.

Quinze grands groupesAXA, BNP, Accenture, BCG, L’Oréal, Coty, Microsoft, ING, IBM, Google, Facebook, Publicis, Vivendi, Heineken et PwC – se sont ainsi constitués en réseau d’entreprises pour partager les bonnes pratiques de sensibilisation et d’inclusion des LGBT au travail. Le club nommé « Têtu connect » a été créé en avril à l’initiative du directeur de Têtu, Albin Serviant, pour « créer également de la data en partenariat avec le Boston Consulting Group ». C’était une recommandation de l’OCDE pour faciliter la lutte contre la discrimination.

Gain en « image »

« L’attente des jeunes est très forte sur les politiques d’inclusion », affirme Laurence Lafont, directrice des opérations de Microsoft France. « A la suite d’une enquête auprès des collaborateurs sur les marges de progrès à réaliser sur l’inclusion, les salariés ont demandé en 2018 à travailler sur le sujet LGBT », explique-t-elle.A l’été 2018, Microsoft a créé la première « Gleam France », qui en neuf mois a réuni 10 % de l’effectif. Comme IBM, Microsoft prolonge en France une dynamique initiée aux Etats-Unis, où les communautés LGBT de l’entreprise baptisées « Gleam [Global LGBTQ+ Employees and Allies at Microsoft] » existent depuis 1993.


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Le service est dans un premier temps uniquement proposé aux abonnés Orange et aux utilisateurs de smartphones Samsung.

Accéder aux quais de métros grâce à son téléphone, ce sera possible dès mercredi 25 septembre. Ile-de-France Mobilités (IDFM) lance ce jour-là des tickets et des abonnements dématérialisés – d’abord seulement pour les abonnés Orange et pour les utilisateurs d’appareils Samsung.

Les voyageurs pourront acheter et valider leurs carnets de tickets T+, forfaits Navigo et tickets OrlyBus et Roissybus directement sur leur smartphone avec la technologie NFC (sans contact entre la borne et l’appareil), a expliqué, mardi dans un communiqué, l’autorité régionale des transports. Ce nouveau service sera accessible avec l’application ViaNavigo et il est, assure IDFM, « parfaitement sécurisé ».

Les usagers devront être équipés d’une carte SIM NFC Orange ou Sosh, quel que soit leur mobile NFC, ou bien d’un smartphone Samsung compatible – soit une quinzaine de modèles –, quel que soit leur opérateur. Ces deux catégories représentent un utilisateur de smartphone Android sur deux, selon IDFM.

Environ 90 % des usagers des transports en commun franciliens disposent d’un smartphone, y compris les touristes et les visiteurs, et parmi eux, 80 % possèdent un appareil Android, Samsung revendiquant une part de marché de 50 % dans la région.

Recharge du passe physique sur smartphone

Pour utiliser les titres de transports ainsi dématérialisés, il faudra télécharger l’application ViaNavigo puis présenter simplement le smartphone sur les bornes de validation ou aux agents lors des contrôles, comme un passe Navigo classique.

Les utilisateurs souhaitant garder leur passe Navigo physique vont désormais pouvoir le recharger directement avec leur smartphone. Il faudra pour ce faire payer son forfait (journalier, hebdomadaire ou mensuel) sur l’application ViaNavigo et approcher le passe du smartphone pour le recharger. Cette fonctionnalité nouvelle est disponible sur 90 % des smartphones NFC fonctionnant avec Android (et pas seulement les appareils Samsung ou les clients d’Orange), selon IDFM.

« Nous franchissons une nouvelle étape, souligne Valérie Pécresse, présidente d’IDFM et de la région Ile-de-France, citée dans un communiqué. L’attente devant l’automate en gare ou en station pour recharger son passe Navigo ou acheter ses tickets ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. »


Source : En Ile-de-France, le passe Navigo et les tickets de métro désormais disponibles sur mobile


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Passées maîtres dans l’art de l’optimisation fiscale, les multinationales pharmaceutiques protestent pourtant contre la lourdeur de la fiscalité française, s’étonne dans une tribune au « Monde » l’expert du secteur Mathieu Bensadoun.

Tribune. Une nouvelle étude commanditée par l’organisation professionnelle des laboratoires pharmaceutiques – Les Entreprises du médicament (LEEM) – et réalisée par le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) détaille les écarts de fiscalité entre la France et ses voisins européens et fournit des munitions à une industrie fragilisée par ses errements et par les effets de plus en plus visibles de son extrême financiarisation.

Le fait que cette étude porte sur des taux d’imposition, alors que c’est l’érosion de l’assiette fiscale qui est déterminante, la rend évidemment inutile et inadaptée à poser un diagnostic sur la fiscalité du secteur : 20 % ou 25 % d’imposition sur une assiette à 0 ou presque ne change en effet pas grand-chose…

Car les multinationales de la pharmacie sont passées maîtres dans le déplacement de leurs bénéfices vers l’Irlande, le Luxembourg, ou les Pays-bas, ne payant l’impôt que sur un résidu infime des bénéfices réalisés en France. Appuyées par leurs conseils, commissaires aux comptes et fiscalistes (dont justement PwC, qui réalise un chiffre d’affaires très important avec les entreprises du secteur), jouant sur les régulations imprécises et permissives de l’OCDE, les multinationales peuvent de facto raconter toutes les histoires nécessaires au fisc français pour éviter l’impôt.

Une manipulation des profits

Ces entreprises justifient curieusement de ne percevoir aucune rémunération (profit) imposable pour leur activité du fait qu’elles ne courent aucun risque sur le marché français, abondamment régulé. Pourtant il existe de nombreux documents rédigés par ces mêmes entreprises attestant du contraire, et ils sont adressés au ministère du travail. Il s’agit des « Livre 2 » publiés tous les ans, ou presque, par les laboratoires pour justifier de l’impérieuse nécessité de procéder à des licenciements de centaines de salariés pour motifs économiques.

Baisse des ventes : il faut licencier. Baisse de prix : il faut licencier. Arrivée d’un produit concurrent : il faut licencier. Pourquoi ? Pour sauvegarder la compétitivité, dans un marché difficile et concurrentiel (dixit les laboratoires pharmaceutiques). S’il fallait accepter l’argument que les laboratoires ne supportent aucun risque sur le marché français, une discussion avec Pôle emploi et les caisses de solidarité s’imposerait de toute urgence…

De plus, ces entreprises manipulent leur niveau de profit en le fixant à un taux correspondant à celui d’entreprises « comparables », comme le recommande l’OCDE et l’accepte le fisc. Ces panels d’entreprises « comparables », souvent repris d’un laboratoire à l’autre, sont aussi comparables que le serait un aspirateur Dyson avec un balai. Les laboratoires vendant des produits dernier cri contre le cancer ou la sclérose en plaques se comparent avec des vendeurs de compléments alimentaires, de trousses de premiers secours et autres accessoires de pharmacie.


Lire la suite : « Laisser dire que les laboratoires pharmaceutiques paient trop d’impôts revient à céder le terrain à la propagande »