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Les élus parisiens veulent un projet plus simple, centré sur les transports, réduisant « substantiellement » la part des surfaces commerciales. « Le coût pourrait être divisé par quatre », estime l’adjoint à l’urbanisme.

Le débat sur la transformation de la gare du Nord s’envenime. Après le tir de barrage d’un aréopage d’architectes et d’urbanistes, qui avaient jugé, le 3 septembre, dans une tribune au Monde, le projet « indécent », « absurde » et « inacceptable », ce sont désormais l’adjoint à la maire de Paris chargé de l’urbanisme, Jean-Louis Missika, et la maire socialiste du 10e arrondissement, Alexandra Cordebard, qui dressent un réquisitoire sévère contre les plans portés par la SNCF et la filiale d’immobilier commercial du groupe Auchan, Ceetrus, pour rénover la première gare d’Europe.

Dans une lettre publiée par Le Monde, les élus parisiens appellent à « revoir le projet » de fond en comble, remettant en cause son programme comme son montage financier.

Une petite bombe, alors que les promoteurs de l’opération ne cessent de louer le « travail partenarial réalisé avec les élus de la Ville ». Cette tribune est « une décision mûrement réfléchie, dont j’ai longuement discuté avec la maire de Paris », assume l’adjoint d’Anne Hidalgo. Une manière, aussi, de mettre en scène l’opposition de la majorité à ce projet, alors que l’affaire promet de se politiser dans le contexte de précampagne des élections municipales de 2020.

Le 10 juillet, M. Missika avait fait voter par le conseil de Paris, après de vifs débats, un avis favorable à cette rénovation. L’adjoint à l’urbanisme pensait alors que c’était la seule façon de maintenir ouvert le dialogue avec la SNCF et Ceetrus pour faire évoluer le projet, sachant que c’est l’Etat qui délivre le permis de construire et que la Ville n’a qu’un rôle consultatif.

Moins de trois mois plus tard, le ton a changé. « Ce que nous obtenons n’est pas satisfaisant, estime M. Missika. Il faut d’abord réfléchir à la question des transports, de l’intermodalité avec les bus et les vélos, aux espaces mis à la disposition des voyageurs, et construire le reste autour de cela ; eux ont fait exactement le contraire. »

Saturée, inconfortable, à bout de souffle

« Le reste », c’est un programme de près de 20 000 mètres carrés (m2) de commerces (contre moins de 5 000 m2 aujourd’hui), presque 14 000 m2 de bureaux et 12 000 m2 d’équipements culturels et sportifs, logés dans un aérien et flambant neuf bâtiment de cinq niveaux, dont le rez-de-chaussée doit servir de nouveau terminal de départ pour les voyageurs et les toitures être coiffées d’un « parc urbain » de plus d’un hectare.


Lire la suite : La Ville de Paris s’oppose au chantier de transformation de la gare du Nord


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Des cartes bancaires à prix réduit aux forfaits pour les opérations en dehors de la zone euro, les réseaux affichent des tarifs très compétitifs pour les étudiants.

Prime pour l’obtention d’une mention au bac, carte bancaire gratuite la première année ou tarifs réduits en cas de départ à l’étranger : les 18-25 ans sont choyés par les banques à la recherche de futurs bons clients. Mais toutes les offres ne se valent pas. Certains établissements mettent l’accent sur la carte à autorisation systématique tandis que d’autres proposent aux jeunes, en particulier lorsqu’ils suivent un cursus d’élite, une carte haut de gamme.

La plupart des banques affichent des réductions de 50 % sur les tarifs classiques à leurs jeunes clients. Certains établissements comme la Société générale ou BNP Paribas offrent la cotisation la première année. « Nous avons noué des partenariats avec plusieurs centaines d’écoles. Nous proposons à leurs étudiants un package gratuit pendant toute la durée de leurs études, généralement comprise entre deux et cinq ans », précise Francis Delchier, responsable marketing du marché des particuliers chez BNP Paribas. 

Chez LCL, la cotisation de la carte s’élève à 1 euro la première année, voire pendant quatre ans en cas de partenariat avec l’école. A noter, les étudiants des grandes écoles ont même droit à une Visa Premier à 1 euro chez ce dernier établissement bancaire.

Tarifs « tout compris »

De son côté, Crédit agricole d’Ile-de-France ne joue pas la carte de la gratuité, mais affiche des tarifs faibles « tout compris », particulièrement avantageux pour les étudiants amenés à séjourner en dehors de la zone euro. Son forfait Globe-Trotter inclut ainsi, pour 2 euros par mois, une carte internationale à débit immédiat permettant de réaliser des opérations en devises sans frais.

Or les réseaux facturent en général des frais de 2 % à 3 % pour les paiements et entre 2,50 euros et 3 euros plus 2 % à 3 % de frais pour les retraits au distributeur en devises en dehors de la zone euro. La facture peut donc vite grimper pour les nombreux étudiants partant un semestre ou plus au Canada, en Grande-Bretagne ou à Singapour. « Notre offre s’adresse aux 18-29 ans, qu’ils soient étudiants ou jeunes actifs. Une grande majorité d’entre eux voyage souvent à l’international, il était important d’inclure la gratuité des paiements et retraits en devises », ajoute Guy Poyen, le directeur marketing et digital clients de Crédit agricole d’Ile-de-France.

Des services en plus

A noter, la carte Ultim de Boursorama n’est pas spécifiquement conçue pour les étudiants, mais elle correspond bien à leurs besoins, puisque les paiements et les retraits en devises sont gratuits. Cette carte à débit immédiat est elle aussi gratuite, sans condition de revenus, mais sous réserve d’un premier versement de 500 euros sur le compte à l’ouverture, puis d’une opération avec la carte par mois.

Crédit agricole Ile-de-France et LCL proposent à leurs clients les services de la start-up Hello Charly, spécialisée dans l’orientation scolaire et professionnelle

Autre service utile, les banques accordent dans certains cas une autorisation de découvert. L’idée n’est certes pas de faire déraper son budget tous les mois, mais plutôt de limiter les frais si le compte passe dans le rouge. « Les étudiants peuvent bénéficier d’un découvert autorisé de 400 euros à 700 euros par mois, avec une exonération d’agios », indique Arnaud Mehn, chef de produit marketing sur le segment des jeunes et étudiants chez LCL.

Les banques de réseau tentent aussi d’accompagner leurs jeunes clients avec des services sortant du monde purement bancaire. C’est ainsi le cas de la Société générale, qui a lancé la plate-forme Boost le 9 septembre. Les nouveaux clients souscrivant le forfait Sobrio bénéficieront ainsi d’un accompagnement spécifiquement conçu pour faire le lien entre la vie étudiante et la vie active dans le cadre d’un partenariat avec la start-up Wizbii proposant des offres d’emploi.

De leur côté, Crédit agricole Ile-de-France et LCL proposent à leurs clients les services de la start-up Hello Charly, spécialisée dans l’orientation scolaire et professionnelle.


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A l’heure de la disparition du courrier, La Poste voit son salut dans la livraison des colis dopée par l’essor de l’e-commerce. Mais Amazon va devenir un géant de la logistique.

L’entrepôt flambant neuf de 13 000 mètres carrés aux portes de Paris, à Vélizy (Yvelines), s’organise en une succession de lignes de tri de colis ripolinées de jaune, où viennent s’approvisionner huit entreprises de livraison. Charge à elles, ensuite, de livrer les paquets aux habitants du sud-ouest de Paris. En dépit des apparences, nous ne sommes pas dans un centre de tri de La Poste, mais dans une agence de livraison Amazon.

Depuis bientôt trois ans, le géant du commerce en ligne s’est développé à bas bruit en France, dans un nouveau métier, celui du tri et de la livraison de paquets. Les Parisiens l’ignorent en général, mais c’est souvent Amazon et ses sous-traitants, et non plus La Poste, qui gèrent et distribuent les produits achetés sur le site du géant américain. Des stations comme celle de Vélizy, il en détient neuf dans l’Hexagone, auxquelles s’ajoutent deux centres de tri de 30 000 m2. D’autres ouvertures suivront pour mailler le territoire.

« Nous sommes tout jeunes dans le métier », explique Ronan Bolé, le président d’Amazon France Logistic. Mais la firme américaine gère déjà dans l’Hexagoneentre 20 % et 30 % de ses colis, soit autant que ce qu’elle confie à La Poste, son partenaire historique.

Pour l’opérateur public, c’est autant de manque à gagner. Lucide, le patron de La Poste, Philippe Wahl, résume le paradoxe : « Amazon est notre premier client, mais aussi notre concurrent. » Le PDG a fait du développement de l’e-commerce la planche de salut de son groupe. Au deuxième trimestre, le commerce électronique a encore progressé de près de 13 %. Quelque 92 % des foyers ont reçu un colis en 2017. Et ce n’est qu’un début, les ventes sur Internet ne pesant encore que 9,4 % dans l’ensemble du commerce en France.

Afin d’en tirer le meilleur parti, M. Wahl a réorienté toutes ses forces – et en première ligne, les facteurs – dans la livraison des colis, pour compenser l’inéluctable décrue de la distribution du courrier. Mais, pour que le colis reste un moteur puissant du groupe, encore faut-il qu’Amazon continue de faire appel à lui.

« On ne veut pas d’une relation maître-esclave »

« Nous développons nos services de livraison pour nos propres besoins, parce que notre croissance est très rapide, souligne M. Bolé, à propos de cette activité née aux Etats-Unis, après des ratés de livraison des prestataires à Noël 2013.Mais nous faisons attention à ne pas détruire nos partenaires. D’autant plus qu’en France, La Poste est un groupe public », souligne-t-il. Soucieux de son image, Amazon doit aussi composer avec la géographie de la France. « Ce ne serait pas simple pour nous de livrer des clients à Ouessant [Finistère], au fin fond de la Bretagne, reconnaît M. Bolé. Dans ces cas de figure, il n’y a pas mieux que La Poste. »


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L’entreprise a annoncé suspendre toutes ses opérations dans l’attente d’une décision du tribunal de commerce de Bobigny sur son avenir, mercredi.

Placée en redressement judiciaire depuis le 23 septembre, la compagnie aérienne XL Airways devait interrompre ses vols à compter du lundi 30 septembre, à 15 heures, en attendant la décision du tribunal de commerce de Bobigny sur une éventuelle reprise, mercredi. « La compagnie XL Airways a l’immense tristesse d’informer ses passagers et clients qu’elle n’est plus en mesure d’assurer ses vols à compter de ce jour (30 septembre 2019) à 15 heures. Cette décision implique la suspension de toutes les opérations », a-t-elle fait savoir dans un communiqué.

L’administrateur judiciaire avait reçu plusieurs marques d’intérêt mais pas d’offre ferme de reprise samedi midi, heure limite à laquelle les repreneurs devaient se faire connaître auprès de l’administrateur judiciaire. L’avocat de XL Airways Laurent Cotret avait alors confié qu’il était « encore trop tôt à ce stade pour savoir si l’une de ces marques d’intérêt [allait] aboutir d’ici à l’audience ».

XL Airways a estimé dans son communiqué ne pas avoir « été en mesure de trouver l’investisseur capable d’accompagner la continuité et le développement » de la compagnie, qui a connu « un grand succès jusqu’à ce qu’(elle) soit durement attaquée par une concurrence impitoyable ne disposant pas de règles contraignantes du même ordre que les nôtres ». « Elle est depuis trois ans la compagnie la plus attaquée par des concurrents étrangers incroyablement déficitaires et soutenus depuis longtemps par leurs Etats. Il est désormais évident que nous ne pouvons plus lutter avec les moyens qui sont les nôtres », a-t-elle ajouté.

« Une concurrence débridée »

Son PDG, Laurent Magnin, a notamment évoqué ces derniers jours la concurrence « débridée » de la compagnie à bas coûts long-courrier Norwegian ou encore le poids des taxes et charges sociales en France. Il a aussi multiplié les appels à l’aide vers Air France-KLM, mais sans succès. Vendredi, le dirigeant d’Air France-KLM, Benjamin Smith, avait écarté l’idée de reprendre la compagnie en difficulté, disant ne voir « aucun bénéfice » pour son entreprise dans une telle opération. 

Evoquant la « souffrance du pavillon français » après la liquidation de la compagnie Aigle Azur, XL Airways a espéré lundi « que tous les acteurs français, politiques et industriels se mobiliseront pour répondre à une concurrence débridée dans un pavillon consolidé et résistant ». XL Airways emploie 570 collaborateurs et a transporté en 2018 quelque 730 000 passagers avec quatre Airbus A330, tous en leasing. Elle dessert essentiellement l’Amérique du Nord, notamment les Etats-Unis, les Antilles et la Réunion mais aussi la Chine.

Placée en redressement judiciaire peu avant XL Airways, Aigle Azur, quant à elle, disparaît, aucune des offres de reprise n’ayant été retenue par le tribunal de commerce d’Evry. En Europe, les compagnies aériennes les plus vulnérables subissent de plein fouet une guerre des prix sans merci : en dix-huit mois, au moins une dizaine de compagnies ont baissé pavillon, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA). Face à cette situation, une quinzaine de syndicats du personnel du transport aérien en France ont, vendredi, appelé le gouvernement à venir en aide à leur secteur.


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