L’établissement de la Monnaie de Paris, à Pessac (Gironde), frappe les pièces circulant en France et celles d’une quarantaine de pays étrangers. Il ouvrira exceptionnellement ses portes au public, lors des Journées du patrimoine, les 21 et 22 septembre.
Le casse du siècle. Revenir sur les lieux en douce, faire tourner les machines à fabriquer l’argent, puis filer avec le butin vers la plage d’un pays lointain… Difficile, lorsqu’on franchit les portes de l’usine monétaire de Pessac (Gironde), près de Bordeaux, de ne pas penser au scénario de La Casa de papel. Dans cette série espagnole à succès diffusée sur Netflix, huit braqueurs de choc s’introduisent dans l’institut de frappe de Madrid, afin d’y imprimer des millions de billets et de se partager le pactole.
Différence de taille, néanmoins : ici, à Pessac, on ne fabrique pas des billets, mais des pièces. Celles de 1, 2, 5 et 50 centimes, ainsi que celles de 1 et 2 euros qui circulent en France ; les euros frappés pour Monaco, Andorre, Malte, Chypre, ainsi que les monnaies conçues pour plusieurs dizaines de pays étrangers, profitant du savoir-faire hexagonal en la matière. Discrètement localisé près d’une rocade, l’immense bâtiment de béton au look seventies qui abrite l’usine est longtemps resté inaccessible au grand public. Depuis 2018, il ouvre ses portes une fois par an, lors des Journées du patrimoine (les 21 et 22 septembre cette année, sur inscription), et révèle quelques-uns de ses secrets aux visiteurs.
A commencer par celui-ci : le site est l’antenne industrielle de la Monnaie de Paris, la plus vieille institution de France, née en 864. A l’époque, plusieurs ateliers de frappe étaient éparpillés dans le pays. Au fil des siècles, le principal d’entre eux, à Paris, a centralisé toute la création monétaire sous l’égide du roi. Logé au 11, quai de Conti depuis 1775, il accueille aujourd’hui les ateliers d’art et le siège de la Monnaie de Paris. En 1973, le gros de la fabrication des francs, puis des euros, a été délocalisé à Pessac, lieu choisi pour sa proximité avec l’aéroport de Mérignac et l’océan.
1,5 milliard de pièces chaque année
« Ici, nous sommes dans la production de masse », indique Jacky Fréhel, le directeur de l’usine. Ultrasécurisé, le site s’étend sur un terrain de 98 000 m2. Grâce au travail des 180 monnayeurs, graveurs, conducteurs de presse et autres techniciens spécialisés, il en sort, en rythme de croisière, jusqu’à 1,5 milliard de pièces chaque année. « Voilà notre matière première », précise M. Fréhel en désignant d’énormes bobines d’acier, pesant trois tonnes chacune. C’est à partir de celles-ci que sont fabriqués les « flans », les ronds de métal brut qui donneront ensuite les pièces de centimes.
Lire la suite : Dans les secrets de l’usine fabriquant nos euros
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