Les procureurs ont annoncé l’ouverture d’une enquête antitrust contre l’entreprise, accusée de dominer tous les aspects de la publicité et de la recherche sur Internet.
La mise en scène a été soignée. Les procureurs des Etats fédérés se tenaient, lundi 9 septembre, à Washington, devant les colonnes de la Cour suprême des Etats-Unis, signe de la gravité de l’affaire. Les uns après les autres, ils ont pris la parole pour annoncer l’ouverture d’une enquête antitrust contre Google. Tous unis, ou presque. Seule la Californie, siège de l’entreprise, et l’Alabama ont choisi de ne pas participer à l’offensive menée par le procureur du Texas, Ken Paxton.
Les griefs contre Google ont été exprimés en termes imagés afin que chacun puisse comprendre. « Beaucoup de consommateurs croient qu’Internet est gratuit. Nous savons, au regard des profits de Google [le groupe a dégagé 30,7 milliards de dollars de bénéfices en 2018, soit 27,8 milliards d’euros, pour un chiffre d’affaires de 136,8 milliards], que ce n’est pas le cas », a commencé M. Paxton. Et d’accuser Google de dominer de nombreux marchés : l’entreprise s’accapare 92 % des recherches en ligne dans le monde, son système d’exploitation Android équipe 76 % des appareils mobiles et le groupe capte, à lui seul, 31 % du marché mondial de la publicité en ligne.
Défendre les citoyens et consommateurs américains
Chacun y est allé de sa comparaison : le procureur de la Louisiane a expliqué qu’on n’aurait jamais laissé une seule entreprise contrôler toutes les imprimeries, tout le papier, toute l’encre, avant l’invention des médias audiovisuels. La représentante de l’Arkansas a expliqué vouloir trouver sur Internet le meilleur médecin pour sa petite fille, pas celui qui avait le moyen de payer de la publicité. Des démocrates et des républicains, des hommes et des femmes de toutes origines, qui s’opposent vivement sur l’avortement, les armes ou l’immigration, comme l’a dit le procureur de Washington DC, Karl Racine, mais déterminés à défendre les citoyens et consommateurs américains.
La procédure engagée par 50 procureurs contre Google (48 des 50 Etats, plus Porto Rico et Washington DC) intervient après celle annoncée par la procureure de New York, Letitia James, vendredi 6 septembre, à l’encontre de Facebook, en collaboration avec huit de ses homologues (Colorado, Floride, Iowa, Nebraska, Caroline du Nord, Ohio, Tennessee, Washington DC). Elle s’inscrit dans une offensive générale contre les quatre géants de la technologie américaine : Google (780 milliards de dollars de capitalisation), Amazon (907 milliards), Facebook (535 milliards) et Apple (964 milliards), les GAFA.
Lire la suite : Pourquoi Google est dans le collimateur de 50 procureurs américains
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