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Une dizaine de grands groupes ont décidé de répondre à l’appel du chef de l’Etat en annonçant le versement d’une prime défiscalisée en cette fin d’année.
Orange, la SNCF, Total… Une semaine après l’appel du chef de l’Etat les incitant à verser une prime exceptionnelle défiscalisée à leurs salariés, une dizaine de grands groupes ont répondu présent.
Le 10 décembre, Emmanuel Macron avait lancé cet appel au patronat afin de désamorcer la crise des « gilets jaunes ». Une prime exceptionnelle – destinée aux salariés touchant moins de 3 600 euros net par mois – pouvant être exemptée d’impôt et de cotisations sociales si elle ne dépasse pas 1 000 euros.
En venant à la rescousse du gouvernement, les entreprises prennent aussi soin de leurs propres intérêts. Avec ces gages de bonne volonté, elles peuvent espérer désamorcer des revendications à venir d’alourdissement de la fiscalité des sociétés, voire de celles des dirigeants.
Voici une liste des groupes ayant décidé, au 17 décembre, de verser cette prime à leurs salariés :
L’opérateur de télécommunications Orange, dont l’Etat détient environ 23 % du capital, a annoncé qu’il verserait une prime de 1 000 euros à tous ses salariés en France dont le salaire annuel brut est inférieur à 25 000 euros, et de 500 euros à ceux gagnant « entre 25 000 et 30 000 euros ».
Selon le groupe, quelque 20 000 salariés, sur les 92 000 employés dans l’Hexagone, vont en bénéficier. Le syndicat CFE-CGC s’est cependant inquiété du cas particulier du personnel fonctionnaire alors que le dispositif de la prime est seulement prévu pour les salariés de droit privé. Orange a toutefois assuré lundi que « tous les collaborateurs » y étaient « éligibles ».
Le géant pétrolier et gazier va verser une prime exceptionnelle de 1 500 euros à tous ses salariés en France. « Le versement de la prime devait intervenir même en l’absence du contexte actuel, sous la forme d’un intéressement », a cependant précisé un porte-parole du groupe.
La totalité des 31 500 salariés du groupe pourraient bénéficier de cette prime, soit un coût pour l’entreprise d’environ 47 millions d’euros.
Le groupe ferroviaire a annoncé le versement « dès le bulletin de paie de décembre » d’une prime exceptionnelle devant bénéficier à près de 100 000 salariés. « Elle est de 400 euros pour tous les salariés qui touchent jusqu’à 1,5 fois le smic », a énoncé le PDG, Guillaume Pépy. Les salariés touchant entre 1,5 et 2 smic recevront pour leur part 200 euros.
La RATP va verser en janvier une prime à « plus de 30 500 salariés » percevant un salaire annuel brut inférieur à deux smic. Cette prime exceptionnelle sera de 400 euros pour les salariés percevant un salaire annuel inférieur à 1,5 smic (soit 26 644,66 euros bruts hors primes) et de 200 euros pour les salariés percevant un salaire annuel compris entre 1,5 et 2 Smic (35 526,48 euros bruts hors primes).
Le géant français du pneumatique va verser une prime exceptionnelle de 250 à 750 euros à ses salariés français gagnant moins de 34 000 euros annuels. Elle concernera « 50 % des salariés du groupe en France, dont la quasi-totalité des opérateurs ».
Le montant de la prime sera dégressif et variera en fonction du salaire annuel brut perçu par le salarié : « 750 euros pour les salariés percevant moins de 26 000 euros » ; « 500 euros pour les salariés percevant entre 26 000 et 30 000 euros » et « 250 euros pour les salariés entre 30 000 et 34 000 euros », a précisé le groupe.
Le numéro un mondial de l’optique ophtalmique va verser une prime exceptionnelle à tous ses salariés en France dont le salaire brut mensuel est inférieur à 3 500 euros par mois.
La prime devrait être de 800 euros pour les salariés touchant moins de 2 000 euros bruts par mois, et de 600 euros pour ceux touchant entre 2 000 et 3 500 euros bruts. Le groupe indique que le montant sera définitivement fixé une fois que les dispositions précisent seront définies par le gouvernement.
La maison mère de l’opérateur de télécommunications Free (dont Xavier Niel, le fondateur, est actionnaire du Monde à titre personnel) s’est engagé à verser une prime de 1 000 euros à 6 000 collaborateurs. Le versement sera effectué « dès le vote de la loi qui permettra aux collaborateurs concernés de n’avoir à payer ni impôts ni charges sociales sur cette prime », a précisé le groupe.
Le géant de la publicité va attribuer une prime de 1 000 euros « à tous les collaborateurs du groupe en France dont la rémunération mensuelle est inférieure à 2 500 euros bruts (salaire médian français) ». La prime concerne 31 % des salariés du groupe en France, en CDD ou en CDI.
Le groupe de médias et de télécoms Altice France (SFR, BFM, RMC, Libération…) a décidé du versement d’une prime de 1 000 euros à ses salariés, sans toutefois préciser qui au sein du groupe en bénéficierait.
Le géant de l’énergie a décidé de verser une prime de 600 euros en janvier 2019 à ses salariés « dont le salaire mensuel brut de base est inférieur à 2 500 euros ». Le groupe chiffre la mesure à 25 millions d’euros.
Les groupes de luxe LVMH et Kering se sont engagés à verser une prime exceptionnelle mais n’ont pas encore donné de précisions sur les montants et les conditions d’attribution.
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La famille Moueix vient d’annoncer avoir cédé 20 % du prestigieux pomerol à un homme d’affaires colombien. Une transaction confidentielle, opérée voici deux ans…
En septembre 2018, la famille Moueix, propriétaire de Petrus depuis 1947, a stupéfait le monde du vin : elle a fait une annonce. Elle qui est si discrète, au point d’avoir fait de son absence de communication un trait distinctif, s’est exprimée publiquement. Pour une information d’importance, elle a révélé avoir cédé 20 % des parts de son exceptionnel cru de pomerol.
L’heureux nouvel actionnaire est le Colombien Alejandro Santo Domingo. A la tête de la holding Valorem, ce leader mondial de la bière, également propriétaire de compagnies d’assurances, aériennes et immobilières, vit entre New York, Londres et Paris. Il entre ainsi dans un mythe qui défraie toujours la chronique lors des ventes aux enchères. Les 25 et 26 octobre dernier, Artcurial attribuait 12 bouteilles de Petrus 1998 pour 31 000 euros. Le pomerol remportait, comme à son habitude, le record de la vente.
L’entrée dans le capital d’Alejandro Santo Domingo valoriserait le domaine de 11,5 hectares à un plus de 1 milliard d’euros. C’est désormais le vignoble le plus cher du monde.
Il existe peu de vins légendaires. La romanée-conti en Bourgogne, Petrus à Bordeaux. Prière de ne pas mentionner « château », la bâtisse n’en possède pas. Il faut dire Petrus tout court. Et si vous le cherchez à Pomerol, vous ne le trouverez pas : aucun panneau ne l’indique. Idem sur le Web : pas de site Internet. Petrus, c’est Saint-Pierre, représenté tenant les clés du paradis sur l’étiquette du vin. Ce vin promesse d’éden, qui concentre tous les regards, n’est même pas classé : contrairement au Médoc ou à Saint-Emilion, il n’existe pas de hiérarchie à Pomerol. De toute façon, il n’en a pas besoin, il est désormais hors catégorie. L’entrée dans le capital d’Alejandro Santo Domingo a confirmé une impression : elle valorise le domaine de 11,5 hectares à un plus de 1 milliard d’euros. C’est désormais le vignoble le plus cher du monde.
En fait, le montant exact n’a pas été divulgué. On l’estime à près de 200 millions d’euros, ce qui ramènerait à plus de 100 millions l’hectare de vigne de Petrus, soit du jamais vu. Le plus surprenant, en revanche, est que cette transaction n’est pas récente. L’acte de cession a été signé en novembre 2016. Mais personne n’avait pipé mot depuis. Petrus a l’art du secret.
Lire la suite : Petrus, les secrets d’un vin mythique
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Pour un loyer de 500 euros par mois, un particulier peut louer un logement d’une surface allant de 20 m² à 75 m² selon la ville où il loge.
L’écart entre le niveau des loyers dans les grandes métropoles françaises, Paris en tête, et le reste du pays est spectaculaire, montre une étude publiée le 17 décembre par le site Seloger.com en partenariat avec Sciences Po, à partir de données arrêtées fin novembre. A Paris, où le coût mensuel d’une location dépasse 30 euros par m² en moyenne dans les arrondissements les plus chers, et peut même atteindre 33 euros par m², un loyer de 500 euros ne permet pas d’espérer mieux qu’un petit studio de 15 m² à 20 m².
Le constat est similaire dans la plupart des communes de la petite couronne parisienne ainsi que dans les zones les plus touristiques de la Côte d’Azur où une enveloppe de 500 euros, soit presque la moitié d’un smic, ne permet que rarement de louer plus de 30 m². A Nice, où le coût mensuel d’un loyer est compris entre 11,30 euros à 18 euros, le locataire peut espérer une surface de 27, 80 m² à 44,20 m², avec une moyenne de 33 m².
Les amateurs de grands espaces ont intérêt à mettre le cap sur des départements comme le Cantal, l’Indre, la Nièvre ou encore la Haute-Garonne. En effet, à Aurillac, Issoudun, aux environs de Nevers ou de Muret, un loyer de 500 euros permet d’accéder à des biens d’une superficie pouvant aller jusqu’à 75 m². C’est aussi le cas à Tulle, préfecture de la Corrèze, où le coût mensuel d’un loyer est compris entre 4,90 euros et 7,90 euros par m².
L’étude réalisée par SeLoger montre aussi que c’est le niveau élevé des revenus des locataires parisiens, nettement supérieurs à la moyenne nationale, qui leur permet de supporter de tels loyers. Ainsi, dans le 6e arrondissement de Paris (Odéon, Saint-Germain-des-Prés), l’un des plus recherchés de la capitale, les loyers flirtent avec les 30 euros du m², mais les revenus des ménages dépassent 40 000 euros par an. En revanche, du côté de Marseille, un niveau moyen des loyers bas (aux alentours de 10 euros/m²) fait écho à la faiblesse des revenus médians par ménage, ceux-ci se situant aux environs de 15 000 euros annuels.
Lire la suite : Loyers : du simple au quadruple selon les régions
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Les usagers n’ayant pas payé pendant les manifestations des « gilets jaunes » vont recevoir une facture.
Un mois après le début du mouvement des « gilets jaunes », l’heure des comptes a sonné pour les sociétés d’autoroutes. Vinci Autoroutes a annoncé, lundi 17 décembre, que les automobilistes devront régulariser les paiements dont ils n’ont pas pu s’acquitter au cours des opérations liées au mouvement qui ciblent les péages, depuis le 17 novembre.
Ceux dont les plaques d’immatriculation ont été détectées par les caméras installées à l’entrée et à la sortie des autoroutes gérées par le groupe devraient donc recevoir une facture par courrier postal. Il ne s’agira pas d’une amende prévue en cas d’infraction.
« Nous sommes conscients du caractère exceptionnel des événements qui ont touché le réseau depuis quatre semaines », a souligné un porte-parole de la filiale du groupe de BTP et de concessions Vinci. « Nous avons donc décidé d’adapter nos procédures pour ne pas pénaliser les usagers en préjugeant de leur bonne foi. »
La société autoroutière, qui n’est pas en mesure de chiffrer le manque à gagner correspondant aux passages gratuits aux péages, souligne que des usagers ont déjà fait la démarche de venir payer spontanément lors de leur passage gratuit et que la régularisation constitue une mesure de justice vis-à-vis d’eux, comme vis-à-vis des millions de personnes qui ont continué de payer l’autoroute les semaines passées.
Le ministre de la transition écologique, François de Rugy, s’est toutefois montré très sceptique sur Europe 1 quant à la possibilité pour l’entreprise de réclamer des comptes :
« On ne peut pas faire cela. En réalité, sans doute que c’est l’Etat qui va devoir payer une grande partie de la facture, et donc, ça va être une dépense supplémentaire (…) ou sinon cela sera répercuté d’une façon ou d’une autre sur les tarifs d’autoroute, ce qui est bien dommage parce que les Français qui n’avaient rien à voir avec les casseurs ne devraient rien avoir à payer. »
Le porte-parole du gouvernement a également jugé « incongrue » la décision de Vinci Autoroutes. « Ce n’est pas une bonne manière de procéder dans la période », a déclaré mardi Benjamin Griveaux sur franceinfo. « J’invite les cadres dirigeants du groupe Vinci à aller sur les rond-points. Il faut savoir entendre ce que les Français ont dit » , a-t-il ajouté.
La ministre des transports, Elisabeth Borne, doit recevoir mardi en fin d’après-midi des représentants des sociétés concessionnaires « pour faire un point de situation sur l’état des perturbations en cours, à quelques jours d’un week-end de grands départs, et les dégradations rencontrées sur le réseau ». Des représentants du ministère de l’intérieur seront également présents.
Dimanche, Vinci Autoroutes, qui exploite la plupart des autoroutes du sud de la France, a été le premier à évaluer le coût des dégradations qui ont affecté quotidiennement près de 250 sites sur l’ensemble de son réseau, déplorant une facture de « plusieurs dizaines de millions d’euros ».
Dernière dégradation en date, la barrière de péage de Bandol, sur l’autoroute A50, a été incendiée au cours de la nuit de lundi à mardi. Dix-sept personnes ont été interpellées et placées en garde à vue pour cet incendie volontaire qui a détruit « deux à trois cabines » de péage, a précisé une source policière. L’autoroute, qui relie Marseille à Toulon, a été fermée dans les deux sens.
Lire la suite : Péages gratuits : Vinci veut demander aux automobilistes de payer