La famille Moueix vient d’annoncer avoir cédé 20 % du prestigieux pomerol à un homme d’affaires colombien. Une transaction confidentielle, opérée voici deux ans…
En septembre 2018, la famille Moueix, propriétaire de Petrus depuis 1947, a stupéfait le monde du vin : elle a fait une annonce. Elle qui est si discrète, au point d’avoir fait de son absence de communication un trait distinctif, s’est exprimée publiquement. Pour une information d’importance, elle a révélé avoir cédé 20 % des parts de son exceptionnel cru de pomerol.
L’heureux nouvel actionnaire est le Colombien Alejandro Santo Domingo. A la tête de la holding Valorem, ce leader mondial de la bière, également propriétaire de compagnies d’assurances, aériennes et immobilières, vit entre New York, Londres et Paris. Il entre ainsi dans un mythe qui défraie toujours la chronique lors des ventes aux enchères. Les 25 et 26 octobre dernier, Artcurial attribuait 12 bouteilles de Petrus 1998 pour 31 000 euros. Le pomerol remportait, comme à son habitude, le record de la vente.
L’entrée dans le capital d’Alejandro Santo Domingo valoriserait le domaine de 11,5 hectares à un plus de 1 milliard d’euros. C’est désormais le vignoble le plus cher du monde.
Il existe peu de vins légendaires. La romanée-conti en Bourgogne, Petrus à Bordeaux. Prière de ne pas mentionner « château », la bâtisse n’en possède pas. Il faut dire Petrus tout court. Et si vous le cherchez à Pomerol, vous ne le trouverez pas : aucun panneau ne l’indique. Idem sur le Web : pas de site Internet. Petrus, c’est Saint-Pierre, représenté tenant les clés du paradis sur l’étiquette du vin. Ce vin promesse d’éden, qui concentre tous les regards, n’est même pas classé : contrairement au Médoc ou à Saint-Emilion, il n’existe pas de hiérarchie à Pomerol. De toute façon, il n’en a pas besoin, il est désormais hors catégorie. L’entrée dans le capital d’Alejandro Santo Domingo a confirmé une impression : elle valorise le domaine de 11,5 hectares à un plus de 1 milliard d’euros. C’est désormais le vignoble le plus cher du monde.
En fait, le montant exact n’a pas été divulgué. On l’estime à près de 200 millions d’euros, ce qui ramènerait à plus de 100 millions l’hectare de vigne de Petrus, soit du jamais vu. Le plus surprenant, en revanche, est que cette transaction n’est pas récente. L’acte de cession a été signé en novembre 2016. Mais personne n’avait pipé mot depuis. Petrus a l’art du secret.
Lire la suite : Petrus, les secrets d’un vin mythique
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