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Taxe sur l’assurance emprunteur, revalorisation des APL, nouveau dispositif d’investissement locatif sont les principales évolutions l’an prochain.
Dans le secteur de l’immobilier, les changements prévus en 2019 sont mineurs. Sauf pour ceux qui sont concernés. Avec des gagnants et des perdants.
Une nouvelle taxe pour démarrer l’année : les contrats d’assurance emprunteur souscrits à partir du 1er janvier 2019 écoperont d’une taxe de 9 % sur toutes les garanties. Un choc pour les courtiers en assurances, qui anticipent déjà une hausse des cotisations de 6 % pour les emprunteurs.
Les ménages défavorisés ont droit à un bien maigre coup de pouce pour leur pouvoir d’achat. Les aides personnelles au logement (APL) seront revalorisées au 1er janvier 2019 de 0,3 %. Une paille qui arrive quelques mois avant une réforme plus profonde des APL, au printemps, dont le but est d’attribuer l’aide en fonction des revenus de l’année en cours, réactualisés tous les trois mois, et non plus des deux années précédentes.
Appelez-le « Denormandie ancien ». Ce nouveau dispositif d’investissement locatif dans l’ancien sera accessible dès le 1er janvier 2019 dans les villes moyennes du plan Action Cœur de Ville, soit 222 communes un peu partout en France. Les investisseurs profiteront d’une déduction d’impôt pouvant aller de 12 % à 21 % s’ils acquièrent un bien dans l’une de ces villes, réalisent des travaux à hauteur de 25 % du montant total de l’opération, et mettent le logement en location pendant six à douze ans. Un plafond de loyer sera instauré et les locataires ne devront pas dépasser un certain niveau de ressources.
C’est l’un des derniers amendements du projet de loi de finances. Les contribuables qui mettent en vente leur résidence principale en raison d’un départ hors de France profiteront d’une exonération sur la plus-value réalisée « à condition que cette dernière intervienne dans un délai normal, au plus tard à la fin de l’année qui suit le départ à l’étranger, et que l’immeuble soit inoccupé pendant ce délai », précisent les textes. Seules les transactions réalisées dans l’année 2019 sont concernées par cette mesure. Encore faut-il qu’elle soit retenue en l’état dans le projet de loi de finances de 2019.
Après mûres réflexions des pouvoirs publics, le crédit d’impôt transition énergétique ne sera pas transformé en prime versée au moment des travaux. Le dispositif va se poursuivre jusqu’au 31 décembre 2019 et permettra ainsi de déduire de son impôt sur le revenu une partie des dépenses engagées pour rénover une résidence principale de plus de deux ans.
L’éco-PTZ (prêt à taux zéro) aussi voit sa durée de vie augmenter, et ce jusqu’en 2021. Il sera d’ailleurs élargi dès le 1er mars 2019 avec une durée d’emprunt maximale portée à quinze ans et la possibilité de n’avoir qu’un seul projet de travaux pour y recourir.
L’étau se resserre autour adeptes des plates-formes de location saisonnière comme Abritel ou Airbnb. Dès le 1er janvier 2019, ces sites auront l’obligation de transmettre l’ensemble des informations sur les revenus dégagés par les loueurs à l’administration fiscale. Certains instaureront également un décompte des nuitées afin de bloquer les propriétaires qui mettraient en location leur résidence principale plus de trois mois dans l’année.
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D’après la Corée du Sud, le constructeur allemand a reconnu le problème avec retard et traîné à rappeler les véhicules. L’Etat va demander au parquet d’enquêter.
Les images de BMW en feu ont fait la « une » en Corée du Sud cet été. Lundi 24 décembre, Séoul a annoncé qu’elle infligerait des amendes de près de 10 millions de dollars au constructeur allemand, accusé de faire traîner le rappel de ses véhicules dotés de moteurs défectueux.
BMW a rappelé plus de 170 000 véhicules en Corée du Sud en raison d’un problème dans le circuit de refroidissement des gaz d’échappement, provoquant parfois des incendies de moteur. La presse locale a rapporté une quarantaine de cas de voitures qui se sont embrasées, des modèles diesel fabriqués en 2015 et 2016. Ces incendies n’ont provoqué que des dommages matériels.
Le constructeur avait annoncé en août le rappel de 480 000 véhicules en Europe et dans certains pays asiatiques, dont la Corée du Sud, avant d’élargir deux mois plus tard l’opération à un million de voitures supplémentaires.
« BMW a annoncé précédemment qu’il n’avait eu connaissance du lien entre le circuit de refroidissement défectueux et les incendies que le 20 juillet », a précisé le ministère des transports sud-coréen dans un communiqué. « Mais nous découvrons que le siège allemand de BMW avait déjà constitué en octobre 2015 une équipe spéciale chargée de remédier au problème de circuit de refroidissement. »
Le ministère, qui annonce ainsi les conclusions de cinq mois d’enquête menée conjointement avec des experts privés, accuse également le constructeur d’avoir mentionné le problème dans des documents internes depuis 2017.
Il s’apprête donc à infliger à BMW une amende de 11,2 milliards de wons (9,9 millions de dollars) et va demander au parquet d’enquêter sur les accusations selon lesquelles l’allemand a reconnu le problème avec retard et sursis au rappel les véhicules.
En Corée du Sud, six voitures importées sur dix sont de marque allemande. BMW a vendu près de 39 000 véhicules au premier semestre, d’après l’Association automobile coréenne des importateurs et distributeurs.
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Pour le docteur Jean-David Zeitoun, encourager la recherche en nutrition est fondamental pour la médecine et la santé publique.
Tribune. L’épidémiologie nutritionnelle étudie les effets de l’alimentation sur la santé des populations. Discipline assez jeune, elle a apporté une brique importante à la recherche en nutrition, qui se limitait auparavant à des études de biochimie, des modèles animaux ou des études cliniques courtes dont l’indicateur était juste un facteur de risque mais pas une maladie.
L’épidémiologie nutritionnelle a permis des progrès majeurs. Elle a, par exemple, démontré les liens entre les acides gras trans et les maladies cardiaques, ou encore les effets toxiques d’une consommation excessive de certains sucres. Ces connaissances solides ont motivé des politiques de santé qui ont réduit la mortalité cardiovasculaire là où elles ont été appliquées.
Mais en parallèle de ces avancées, l’épidémiologie nutritionnelle a aussi produit un nombre pratiquement incalculable de publications cherchant une relation entre un ingrédient isolé et un indicateur clinique ou biologique. La grande majorité de ces « études » exhibent des résultats dont la fiabilité est proche de zéro, alors même que leurs conclusions sont considérées comme positives par leurs auteurs. Ces interprétations sont fausses et trompeuses, même si elles sont relayées par les médias car le sujet intéresse, à raison, le grand public. Elles font croire aux gens qu’ils peuvent avoir un impact sur leur santé avec des mesures futiles qui, par ailleurs, impliquent des contraintes et des dépenses personnelles.
C’est dans ce contexte contrasté qu’a été publiée une étude française tirée d’un vaste travail de recherche. La revue scientifique ayant accepté l’article est l’une des plus reconnues. Les auteurs ont analysé certaines données issues d’une cohorte appelée NutriNet, agrégeant 70 000 Français volontaires pendant un suivi de sept ans. Selon la part de bio incorporée au régime normal, la réduction du risque de cancer estimée pouvait atteindre 25 %, et plus encore pour le cancer du sein (34 %) ou les lymphomes (76 %), en particulier les lymphomes non hodgkiniens (85 %). Cette publication a déclenché quantité de réactions dans les médias conventionnels et les médias dits sociaux. Beaucoup de ces réactions furent négatives et même agressives. Les arguments étaient connus d’avance : corrélation n’est pas causalité, l’étude est biaisée, l’industrie du bio survend ses vertus, l’alimentation doit rester un plaisir.
Ces commentaires critiques en appellent au moins trois autres. Premièrement, il faut reconnaître la qualité de cette étude française, nettement supérieure non pas à la moyenne des études en nutrition, mais à la majorité d’entre elles. Les limites de l’étude NutriNet, reconnues par les auteurs, peuvent amener à relativiser ses résultats mais pas à les annuler. Formulés autrement, ces résultats ne sont pas définitifs, mais ils ont moins de chances d’être faux ou exagérés que ceux de la plupart des études en nutrition.
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Records de chaleur cet été, hausse de la température moyenne… La Suède est devenue un « bon » pays pour la viticulture.
En cet après-midi du mois de décembre, les paysages de Scanie n’ont jamais autant ressemblé aux décors glacés d’une série nordique. Un vent traître se déchaîne, balayant tout sur son passage et faisant dégringoler le mercure de plusieurs degrés. Dans le ciel, de lourds nuages noirs tourbillonnent. La terre est à nu. Les arbres, dépouillés. Il est 15 heures à peine. Une nuée d’oiseaux s’envole dans un murmure au-dessus d’un champ.
Quel illuminé aurait donc l’audace de venir y planter des vignes ? Et imaginer, un jour peut-être, servir son vin à la table du roi, le 10 décembre, lors du traditionnel dîner des Nobel ? Certes, l’Angleterre a réussi, en quelques décennies à peine, à se faire un nom sur la scène viticole mondiale, au point même que la grande maison Taittinger y achète des terres pour y planter ses pinots noirs, meuniers et chardonnays. Mais la Suède ?
Campé dans ses vignes, au sud de Malmö, à moins d’un kilomètre de la mer, Murat « Murre » Soufrakis n’en démord pas. « La Suède est un vrai paradis pour la viticulture, insiste-t-il. On n’a même pas besoin de traiter le raisin. Nous n’avons ni maladie ni insectes. C’est en partie grâce au climat et à la terre, encore vierge pour ce type de culture. »
Le climat, justement, parlons-en. De mémoire de Vikings, jamais on n’avait autant transpiré que cet été. Des records de chaleur atteints partout et du soleil à ne plus savoir qu’en faire. Vingt nuits tropicales, où le thermomètre n’est pas descendu au-dessous de vingt degrés. Ce n’est pas juste cette année : depuis 1990, la température moyenne en Suède a augmenté d’un degré. Elle devrait croître de deux à six degrés supplémentaires d’ici à la fin du siècle.
Pour les agriculteurs, la surchauffe estivale a été une calamité. Pour les vignerons, une bénédiction. Et la confirmation, s’il en fallait, de ce qu’ils observent depuis des décennies : avec le réchauffement du climat, les frontières de la viticulture remontent vers le nord et incluent désormais le royaume scandinave. A condition de savoir y faire et de ne pas avoir peur de s’épuiser à la tâche.
Murre est tombé dans la cuve quand il avait 18 ans. Un père suédois, une mère turque. A la maison, c’est à peine si on s’autorise un petit verre de madère avec le dessert. Dans la Suède des années 1970, c’est à la bière ou au schnaps qu’on étanche sa soif. En vadrouille en Espagne, le jeune homme découvre la Rioja et son AOC. Une révélation : « Tous ces cépages différents, ces domaines, ces caves. Et, au final, un vin dont on sait immédiatement d’où il provient quand on le goûte. Comme lorsque des gens d’origines différentes, chacun avec sa culture et son accent, se mettent à parler le suédois de Malmö. »
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