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Certains salariés vont voir leurs pensions complémentaires minorées de 10 % durant leurs trois premières années de retraite à partir du 1er janvier. Ce n’est pas une raison suffisante pour retarder son départ en retraite, estime Dominique Prévert, du cabinet Optimaretraite.
Question à un expert
Avec la mise en place du malus qui minore ma retraite complémentaire. Ai-je intérêt à la prendre plus tard ?
Sauf cas marginaux, il serait stupide de changer sa date de retraite simplement pour éviter le malus ou décrocher le bonus. Sur le plan financier, continuer à travailler un an de plus est dans tous les cas souvent une très bonne affaire, parce que vous continuez à percevoir votre salaire plutôt que de toucher une pension, parce que vous continuez à améliorer vos futures pensions, à bénéficier de la mutuelle de l’entreprise, etc. Si vous êtes prêt à travailler plus longtemps, le véritable enjeu, en termes d’euros sonnants et trébuchants, est là ! L’annulation du malus ou l’application d’un bonus ne représenteront qu’une petite partie du gain total.
Imaginons un cadre de 62 ans ayant tous ses trimestres en mai 2019, gagnant 55 000 euros par an et pouvant prétendre, hors malus, à une pension annuelle de 37 000 euros, dont 20 000 euros de pensions Agirc-Arrco. S’il part dès mai 2019, le malus représentera pour lui une perte totale de pension de 6 000 euros (trois fois 10 % de 20 000).
L’enjeu numéro un s’il retarde d’un an sa retraite n’est pas d’éviter de perdre 6 000 euros sur trois ans, c’est bien avant tout de percevoir 18 000 euros de plus sur l’année (différence salaire/pension). Mon conseil : raisonnez en euros dans cette affaire, au-delà des concepts. Et prenez en compte tous les aspects financiers, pas que l’effet sur la pension.
Après, si quelqu’un ne supporte pas l’idée de voir sa pension minorée, ou s’il ne peut se le permettre, il n’a pas forcément à travailler un an de plus pour éviter cette perte, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire. Là encore, il faut tout chiffrer. Revenons à notre senior à qui le malus ferait perdre 6 000 euros de pension sur trois ans : il lui suffit de retarder son départ de quatre mois, donc de percevoir durant quatre mois son salaire plutôt que sa pension, pour rattraper les 6 000 euros du malus.
Lire la suite : Malus de l’Agirc-Arrco : « Ne vous trompez pas d’enjeux ! »
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Dès le mois de janvier, l’impôt sera désormais prélevé, 12 mois sur 12, directement sur les salaires, pensions de retraite et allocations.
Pour les ménages imposables, le principal changement de 2019 est la mise en place du prélèvement à la source en lieu et place du paiement de l’impôt par « tiers » ou par prélèvements mensuels sur leur compte bancaire. Dès le mois de janvier, l’impôt sera désormais prélevé, 12 mois sur 12, directement sur les salaires, sur les pensions de retraite et les allocations-chômage, versés par les employeurs, les caisses de retraite et Pôle emploi…
Pour ceux qui perçoivent des revenus sans tiers « collecteurs » – revenus professionnels des indépendants, revenus locatifs, pensions alimentaires, etc. – le prélèvement à la source prendra la forme d’un acompte. Cet acompte sera prélevé sur leur compte bancaire personnel par l’administration fiscale, le 15 de chaque mois, sauf option pour un prélèvement trimestriel. Les acomptes seront alors prélevés les 15 des mois de février, mai, août et novembre.
Pour les revenus locatifs, qu’ils soient imposés en tant que revenus fonciers – location vide – ou bénéfices industriels et commerciaux – location meublée – le montant de l’acompte intégrera les 17,2 % de prélèvements sociaux.
Dans les deux cas, les retenues à la source et acomptes prélevés sur le compte du contribuable ne constitueront qu’une avance sur l’impôt à payer qui continuera à être régularisé en septembre de l’année suivante, comme aujourd’hui. Concrètement en mai/juin de chaque année, les contribuables devront continuer à remplir une déclaration de revenus pour déclarer les revenus qu’ils ont effectivement perçus l’année précédente et permettre à l’administration fiscale de calculer l’impôt dû.
Seules les personnes employées par des particuliers échapperont pour l’instant à cette réforme. A la différence des autres salariés, leurs salaires ne font pas l’objet d’une retenue à la source en 2019, mais d’un acompte prélevé par l’administration fiscale directement sur leur compte bancaire sur les quatre derniers mois de l’année 2019. L’impôt sera régularisé en septembre 2020 au vu de leur déclaration de revenus de 2019, déposé en mai/juin 2019.
Comme aujourd’hui, les revenus de l’épargne vont continuer à faire l’objet d’un prélèvement de 30 % incluant 17, 2 % de prélèvements sociaux, opérés directement par la banque au moment de leur versement. Ce prélèvement forfaitaire de 30 % s’appliquera quel que soit le taux de prélèvement à la source du foyer fiscal, mais lors du dépôt de leur déclaration de revenus les contribuables conserveront la possibilité d’opter pour une imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu (option qui s’appliquera globalement à l’ensemble des produits soumis au prélèvement forfaitaire de 30 %).
Pour les plus-values immobilières et les plus-values réalisées lors de la vente de titres, les règles d’imposition et de recouvrement de l’impôt ne sont pas modifiées. Les plus-values immobilières continueront à être taxées au taux forfaitaire de 19 % (+ 17,2 % de prélèvements sociaux), après application d’un abattement pour durée de détention et l’impôt continuera d’être recouvré par le notaire chargé de la vente.
Quant aux plus-values réalisées lors de la vente de titres et de parts de sicav et de FCP, elles continueront à être imposées l’année suivante au vu des éléments portés sur la déclaration de revenus. Elles seront soumises au prélèvement forfaitaire de 30 %, sauf option pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Pour éviter une double taxation en 2019, l’impôt dû sur les revenus de 2018 va être gommé grâce à un crédit d’impôt spécifique : le crédit d’impôt de modernisation du recouvrement (CIMR). Le CIMR ne couvrira toutefois que les revenus non exceptionnels. Les revenus dits « exceptionnels » ainsi que les revenus hors du champ d’application du prélèvement à la source perçus en 2018 seront imposables en 2019.
Si vous avez le droit à des réductions ou crédit d’impôt au titre de vos revenus de 2018, ils vous seront remboursés en septembre 2019 ou imputé sur l’impôt dû sur vos revenus exceptionnels et hors champ d’application du prélèvement à la source, à condition d’opter pour l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu pour les revenus soumis au prélèvement forfaitaire de 30 %.
Les contribuables qui ont bénéficié de certains crédits et réductions d’impôt au titre de l’imposition de leurs revenus de 2017 (impôt à payer en 2018) devraient recevoir, le 15 janvier 2019, une avance égale à 60 % du montant de l’avantage obtenu. Le gouvernement s’est engagé à verser cette avance le 15 janvier prochain. Cette avance concernera uniquement les réductions et crédits d’impôt pour emploi d’un salarié à domicile, frais de garde des jeunes enfants, dons au profit d’organismes d’intérêt général, cotisations versées à des syndicats, hébergement dans un établissement pour personnes dépendantes ainsi que les dispositifs en faveur de l’investissement locatif : Pinel, Duflot, Scellier, Censi-Bouvard, investissement dans les DOM.
Mais attention, si vous avez engagé pour la première fois en 2018 des dépenses ouvrant droit à ces réductions ou crédit d’impôt vous devrez patienter jusqu’en septembre 2019 pour obtenir leur remboursement. Même chose si vous pouvez prétendre à d’autres réductions ou crédit d’impôt (crédit d’impôt en faveur de la transition énergétique, souscription de parts de FIP, de FCPI…) non concernés par l’avance.
Par ailleurs, le crédit d’impôt en faveur de la transition énergétique qui devait arriver à échéance fin 2018 est reconduit pour les dépenses engagées jusqu’à la fin de l’année 2019.
Il est étendu aux dépenses de main-d’œuvre engagées pour la pose d’équipement de chauffage utilisant des énergies renouvelables – jusqu’à présent, seul le prix d’achat TTC ouvrait droit au crédit d’impôt et aux frais de dépose d’une cuve à fioul.
Mais cette extension ne bénéficierait qu’aux ménages modestes – les conditions de ressources devraient être alignées sur celles exigées pour obtenir les aides de l’agence nationale de l’habitat (Anah). Son taux resterait fixé à 30 %, sauf pour les dépenses de dépose d’une cuve à fioul pour lesquelles il passerait à 50 %.
Enfin, pour la taxe d’habitation établie au titre de 2019, le taux de dégrèvement progressif mis en place cette année, passe de 30 % à 65 %.
Lire la suite : L’an 1 du prélèvement à la source
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Cotisations, pensions, smic, heures supplémentaires, prime d’activité, prix du gaz : le premier jour de l’année 2019 sera marqué par toute une série de nouveautés susceptibles d’influer sur le pouvoir d’achat. A la hausse comme à la baisse.
Résolutions, cotillons, étrennes, baisers sous le gui, vœux de bonne santé et… nouveautés pour votre budget ! Les changements affectant les dépenses et recettes des ménages sont nombreux à entrer en vigueur le 1er janvier 2019. Tour d’horizon de ce qui va évoluer.
Parmi les mesures les plus emblématiques, la hausse de la prime d’activité, complément de revenus destiné aux personnes qui travaillent, mais gagnent peu (qu’elles soient salariées, indépendantes ou fonctionnaires), et versé sous condition de ressources du foyer. Il est question d’une hausse de 90 euros pour un bénéficiaire au niveau du smic.
Cette mesure aboutira, en outre, à élargir le nombre d’allocataires potentiels, de 3,8 millions à 5 millions, selon le gouvernement. La prime d’activité étant versée à terme échu, au début du mois suivant celui pour lequel elle est due, les allocataires verront concrètement la couleur de cette augmentation sur le montant touché début février 2019.
Salariés du privé comme du public verront, en 2019, leurs heures supplémentaires exonérées d’impôt sur le revenu, dans certaines limites, et de cotisations salariales (CSG, CRDS et cotisations patronales resteront toutefois dues). Le niveau du smic horaire sera également relevé de 1,5 %, à 10,03 euros brut. Résultat : le montant mensuel atteindra 1 521,22 euros brut, contre 1 498,47 euros aujourd’hui.
Moins réjouissant pour le pouvoir d’achat : des hausses de cotisations vieillesse sont prévues. Elle sera de +0,27 point pour les fonctionnaires. Et celles d’une grande partie des salariés grimperont du fait de la fusion des régimes Agirc et Arrco, qui implique une refonte de l’architecture globale des cotisations de retraite complémentaire. A retenir : le niveau de la hausse dépendra du statut (cadre ou non) et du salaire, et les cotisations de certains salariés vont, au contraire, diminuer (les cadres mal rémunérés).
Actée en 2015, cette fusion s’accompagne de l’instauration d’un nouveau paramètre de calcul des retraites Agirc-Arrco : un malus temporaire de pension de 10 %, les trois premières années de retraite. Vous ne serez toutefois pas concerné par ce dispositif si vous êtes dans l’un des cas suivants : vous êtes né avant 1957 ; vos revenus sont modestes (retraités exonérés de CSG) ; vous remplissez, avant 2019, les conditions de la retraite à taux plein ; vous attendez un an pour partir une fois les conditions du taux plein remplies ; vous prenez votre retraite sans avoir le taux plein (mais des abattements définitifs s’appliqueront).
D’autres exceptions sont prévues, notamment pour les personnes handicapées, et le malus sera de 5 % pour les retraités au taux réduit de CSG. Un bonus de pension Agirc-Arrco fera aussi son apparition, pour ceux qui prendront leur retraite au moins deux ans après le taux plein (10 % à 30 %, selon les cas).
Sous la pression du mouvement des « gilets jaunes », le gouvernement est finalement partiellement revenu sur la hausse du taux plein de CSG, entrée en vigueur en 2018. Près de la moitié de ceux qui avaient été touchés verront leur taux de CSG repasser de 8,3 % à 6,6 % au 1er janvier 2019. La mesure ayant été décidée tardivement, ce correctif ne sera pas appliqué les premiers mois de l’année, mais donnera lieu à des remboursements a posteriori. Environ 3,8 millions de foyers fiscaux sont concernés, selon le gouvernement, pour un gain de pension nette de 448 euros par an.
Ce changement de dernière minute vient s’ajouter à une autre mesure prise dans le cadre du budget 2019 de la Sécurité sociale : pour être soumis au taux plein de CSG, il faudra désormais dépasser, deux années d’affilée, le plafond de revenu fiscal de référence fixé.
Si le gouvernement a lâché du lest sur la sensible CSG, il a maintenu la sous-indexation des retraites, qui seront revalorisées, au 1er janvier 2019, de 0,3 %, soit moins que l’inflation. Sont concernées les pensions de base (sauf avocats), mais aussi les complémentaires des artisans, commerçants et agents non titulaires de la fonction publique. L’allocation de solidarité aux personnes âgées (l’ex-minimum vieillesse) profitera en revanche d’une nouvelle revalorisation exceptionnelle de 35 euros.
Plusieurs nouveautés toucheront les non salariés. L’année 2019 marque notamment l’acte II de la suppression du régime social des indépendants : dès le 1er janvier, les nouveaux indépendants (hors agriculteurs) relèveront directement de l’Assurance-maladie. Pour ceux déjà en activité avant 2019, le transfert est planifié en 2020. A savoir aussi : la durée du congé maternité des commerçantes, artisanes, agricultrices et libérales s’alignera sur celui des salariées, soit seize semaines. Elles seront cependant obligées de s’arrêter au moins huit semaines pour être indemnisées. Au-delà, elles pourront reprendre partiellement sans devoir renoncer à la totalité de leurs indemnités journalières.
Parmi les autres changements visant les indépendants : la suppression de la cotisation foncière des entreprises pour les micro-entrepreneurs avec moins de 5 000 euros de chiffre d’affaires, l’année blanche de cotisations de Sécurité sociale pour les créateurs d’entreprise et la réduction à une vingtaine de professions du périmètre de la caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance-vieillesse, principale caisse de retraite des professions libérales.
Du côté des factures, celle du gaz devrait baisser. En tout cas pour les 4,5 millions de ménages ayant conservé les tarifs réglementés, puisque ceux-ci accuseront une diminution moyenne de 1,9 % en janvier 2019, hors taxes. Par ailleurs, contrairement à ce qui était prévu, la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel, qui pèse, elle, sur le prix TTC du gaz, réglementé ou non, n’augmentera pas au 1er janvier 2019.
Enfin, il reste quelques jours aux adeptes de l’épistolaire pour prendre les devants, car les prix des timbres s’apprêtent à prendre du galon en 2019. La hausse sera de 10 % sur les timbres rouges (qui passeront à 1,05 euro), verts (0,88 euro) et gris (0,86 euro).
Lire la suite : Salaires, retraite, tarifs réglementés : ce qui change au 1er janvier 2019
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L’euro a survécu à la crise et les citoyens des pays membres lui sont très attachés. Mais les faiblesses de son architecture n’ont pas permis une convergence profonde des économies.
C’est peut-être la chose la plus folle que les Européens ont construite ensemble. La plus utopique, aussi : renoncer à leurs monnaies respectives, symboles de leur identité nationale, pour faire devise commune. Façon de renforcer leurs liens économiques. De pousser un peu plus loin encore le rêve européen, bâti sur les cendres de la seconde guerre mondiale. Le 1er janvier 1999, après des années de préparation, onze pays (ils sont aujourd’hui dix-neuf) ont adopté l’euro pour les transactions financières. En 2002, les ménages ont sauté le pas à leur tour, avec les pièces et billets.
Deux décennies plus tard, comment va la monnaie unique ? Le bilan est délicat. Impossible, même, tant le sujet divise les économistes. « C’est une grande réussite », assure Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a été l’un de ses artisans. « Adopter l’euro au sein d’économies aussi différentes a été une erreur », tranche Romain Rancière, économiste à l’université de Californie du Sud. « Disons que c’est un succès en demi-teinte, il n’a pas tenu toutes ses promesses », nuance Francesco Saraceno, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Pas étonnant que les diagnostics divergent autant. Bien souvent, les apports de l’euro sont minimisés. Plus souvent encore, la monnaie unique fait office de bouc émissaire. Notamment en France et en Italie, où on la rend responsable de difficultés relevant, en vérité, des errements des gouvernements successifs ou des faiblesses anciennes du tissu industriel. De plus, la crise de 2008 a brouillé les cartes. Alors, par où commencer ?
« Adopter l’euro au sein d’économies aussi différentes a été une erreur »
Par le positif. Les derniers sondages de la Commission montrent que la majorité des 340 millions de citoyens des dix-neuf Etats membres sont très attachés à l’euro – et n’ont aucune envie d’en sortir. Celui-ci a contribué à la prospérité de la zone en mettant fin à la guerre des monnaies entre les pays et en éteignant l’inflation liée à l’abus des dévaluations compétitives, ravageuses pour le pouvoir d’achat. En outre, la disparition des frais de change a favorisé les échanges. « Surtout : l’euro a survécu à la crise de 2008, la plus grave depuis les années 1930 », observe Philippe Martin, président délégué du Conseil d’analyse économique (CAE) et professeur à Sciences Po. En vingt ans, il est devenu la deuxième devise sur la scène internationale, solidement installée derrière le dollar.
Lire la suite : Les 20 ans de l’euro : la monnaie unique reste fragile