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Cette application, qui revendique près de 1,5 million d’utilisateurs actifs, fait progressivement évoluer son offre et vise l’international.

Ah ! les vacances ! Avant le départ, vos amis et collègues vous ont abreuvés de leurs adresses fétiches dans la ville où vous vous apprêtez à poser vos valises : restaurants, hôtels, boutiques. Bien sûr, arrivé sur place, vous avez oublié toutes ces précieuses informations…

C’est pour apporter une solution à ce problème qu’une start-up française a inventé il y a près de cinq ans de cela Mapstr. Une application gratuite où chacun peut créer une carte de ses lieux favoris et consulter celles élaborées par d’autres utilisateurs. Chaque adresse enregistrée est accompagnée d’informations pratiques (horaires d’ouverture, numéro de téléphone) et peut être assortie d’un commentaire personnel. Une fonctionnalité permet également d’être alerté quand on passe à côté d’une des adresses enregistrées sur son compte.

« Au départ c’est une application que j’ai créée pour répondre à un besoin personnel », explique Sébastien Caron, le patron de la start-up, devenu entrepreneur après une première expérience professionnelle dans la finance. Aujourd’hui, Mapstr revendique près de 1,5 million d’utilisateurs actifs – dont 40 % hors de France –, chacun ayant, selon M. Caron, une centaine d’adresses renseignées en moyenne sur leur compte. Et l’audience ne cesse de croître : elle a plus que triplé sur ces dix-huit derniers mois.

Partenariat avec la Mairie de Paris pour la Nuit blanche

Une croissance portée par la dimension socialede Mapstr, une mise en avant avantageuse sur le magasin d’applications d’Apple, et quelques jolis coups comme ce partenariat avec la Mairie de Paris dans le cadre de la Nuit blanche : Mapstr propose une carte des différents sites de la manifestation. Depuis, la société propose ses services pour d’autres événements dans la capitale tels que la Nuit des musées.

Même s’il estime qu’aujourd’hui Mapstr bénéficie d’une belle « visibilité », Sébastien Caron doit encore trouver la clé pour en faire un succès commercial. L’entreprise est passée tout près de la catastrophe en 2018, quand les investisseurs qui s’étaient engagés pour une levée de fonds denviron trois millions d’euros se sont rétractés au dernier moment. L’apport en capital de quelques « business angels » a permis de continuer l’aventure, mais l’équipe a été considérablement réduite, passant de 12 personnes à 5.

Gratuite, l’application a progressivement fait évoluer son offre, en créant un « Mapstore » où sont mises en avant des cartes produites par des médias (Les Inrockuptibles, Le Figaroscope…), des marques, des influenceurs (journalistes culinaires, écrivains) ou des éditeurs. Parmi celles-ci, certaines sont payantes, comme celles concoctées par des guides traditionnels, dont lePetit futé, qui propose désormais ses recommandations sur une trentaine de villes (2,99 euros la carte). Mais, pour l’heure, les revenus issus de la commercialisation de contenus payants restent faibles. Par ailleurs la société propose de produire des cartes pour des sociétés qui souhaitent communiquer à travers ce format original. « Les sélections de lieu, c’est un vecteur de communication excellent, ça en dit beaucoup sur une marque », plaide Sébastien Caron, qui cite volontiers en exemple les City Guides Louis Vuitton.


Source : Mapstr, le réseau social des bonnes adresses, en quête de revenu


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Les plus grands acteurs de ce marché vont devoir s’expliquer, mercredi, sur des réunions sur les pratiques tarifaires qui se seraient tenues entre la mi-2010 et la fin de 2013

Après les endives, la farine, les yaourts, le jambon, c’est un autre produit prisé des consommateurs qui est dans le viseur de l’Autorité de la concurrence : la compote. Selon nos informations, les industriels, ciblés par une enquête pour soupçon de cartel, devraient venir plaider leur cause rue de l’Echelle, mercredi 10 juillet.

Parmi les entreprises dans le collimateur, les deux plus grands acteurs de ce marché, Andros et Materne, mais aussi Charles & Alice, Conserves France (St Mamet), Valade et Delis (groupe Lactalis). Le groupe néerlandais Coroos aurait, quant à lui, demandé à bénéficier de la procédure de clémence.

L’Autorité de la concurrence avait officialisé l’ouverture de l’enquête en septembre 2015. Dans un communiqué publié alors, elle indiquait laconiquement avoir « procédé le 22 septembre à des opérations de visite et saisie inopinées auprès d’entreprises suspectées d’avoir mis en œuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur des fruits transformés en coupelles et en gourdes ». Elle précisait que ces opérations ne « préjugeaient bien évidemment pas de la culpabilité des entreprises concernées ». Sans plus de précisions et sans donner les noms des sociétés prises la main dans le pot de compote.

Comme souvent, dans ce type d’affaires, tout commence par une dénonciation. Dans le cas de la compote, c’est Coroos qui aurait joué ce jeu, l’entreprise souhaitant bénéficier, en échange, de la clémence du gendarme de la concurrence. Le groupe néerlandais se serait inquiété d’une enquête menée par les autorités européennes de la concurrence sur une entente touchant le secteur de la conserve de légumes.

Hausse du prix de la matière première

Sur le marché de la compote, les soupçons portent sur des réunions qui se seraient tenues entre la mi-2010 et la fin 2013 et au cours desquelles les concurrents auraient échangé des informations sur leurs pratiques tarifaires. C’était une période sensible, avec une hausse du prix de la matière première, en particulier de la pomme, difficile à répercuter auprès de la grande distribution. Les membres de l’Autorité de la concurrence devront soupeser l’enjeu réel de ces réunions.

Au-delà de l’échange d’informations, les industriels se sont-ils concertés pour se partager des marchés ou pour coordonner des hausses de tarifs ? Les discussions ont-elles porté uniquement sur le secteur de la grande distribution ou ont-elles également concerné la restauration hors foyer (commerciale et collective) ? Les réponses à ces questions, dépendantes de preuves formelles, auront une influence décisive sur le verdict.


Source : Concurrence : soupçons de cartel dans la compote


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Protéger le capital investi tout en bénéficiant de la hausse de la Bourse l’idée est séduisante. Pourtant, elle est loin d’être réalisable dans la pratique.

La promesse vendue par les promoteurs de fonds flexibles n’est-elle pas trop belle pour être vraie, à savoir capter les périodes de hausse de la Bourse, tout en atténuant ses mouvements de repli, afin de protéger le capital investi. En effet, force est de constater que cette promesse a été mise à mal au cours de la période récente. Ainsi, l’an dernier, « leur performance a été généralement très décevante, en particulier au moment de la correction boursière intervenue lors du dernier trimestre 2018 », comme le précise Mathieu Caquineau, responsable de la recherche sur les fonds actions chez Morningstar.

Pourtant, sur le papier, la politique d’investissement des fonds flexibles a tout pour plaire : elle accorde une grande liberté d’action à leur équipe de gestion en leur offrant par exemple la possibilité d’investir sur le marché des actions en modulant leur exposition en fonction de leurs anticipations boursières. Pour ce faire, elle peut jongler avec d’autres classes d’actifs bien moins volatiles que les actions, en se positionnant par exemple sur le compartiment obligataire qui leur sert en quelque sorte d’amortisseur en cas de secousses boursières. Bref, de quoi gérer au mieux les périodes de retournement de marché, à condition bien évidemment de les avoir correctement anticipées.

Les mains libres laissées aux gérants

Il s’agit donc d’un style de gestion qui a tout son sens pour un épargnant souhaitant profiter du dynamisme de la Bourse, dans le cadre d’une volatilité maîtrisée. Pourtant, même en laissant les mains libres aux gérants de fonds flexibles, « rares sont ceux capables d’obtenir des résultats satisfaisants sur la durée en faisant preuve d’un bon market timing » pour Mathieu Caquineau.

En effet, selon lui, « si l’on se penche sur leurs performances réalisées notamment en 2018, les résultats sont loin d’être convaincants pour bon nombre de produits de cette catégorie ». Principale explication, les marchés obligataires n’ont pas eu au cours des deux dernières années l’effet amortisseur qu’ils sont supposés procurer. Des mastodontes, comme le fonds Carmignac Patrimoine, un des fonds flexibles le plus important de la place de Paris, en termes d’encours sous gestion, ont vu par ailleurs leur performance « affectée par de mauvais choix en termes de sélection de titres et de devises » ajoute M. Caquineau.

A l’inverse, d’autres produits moins connus s’en sortent mieux en sortant des sentiers battus, « en utilisant une flexibilité mais pas au sens traditionnel du terme », précise David Wierzba, codirecteur du développement chez Varenne Capital Partners. Cela passe notamment par « le recours à des stratégies d’investissement complémentaires de décorrélation comme la vente d’actions à découvert, l’arbitrage de fusions-acquisitions ou encore des couvertures macroéconomiques », ajoute t-il.

Marchés moins porteurs

Le mieux est sans doute de se tourner vers une équipe de gestion expérimentée et qui affiche des résultats réguliers sur cinq ans au minimum. Idéalement, comme l’indique Mathieu Caquineau, « elle doit être capable de porter le poids des actions dans le portefeuille à son maximum lors des périodes de hausse de la Bourse et au contraire à son minimum pendant les périodes de correction », sachant que l’ajout à bon escient de stratégies d’investissement décorrélées peut également aider à booster la performance, notamment dans des marchés moins porteurs.

Pour Ewout Van Shaick, responsable des portefeuilles multiclasses d’actifs chez NN Investment Partners (NN IP), la stratégie suivie par un fonds flexible se doit d’afficher sur une longue période un solide couple rendement-risque « qui reste le meilleur critère de sélection ». En clair, rapporter plus sur le moyen terme quand il est largement investi en actions, sinon préserver le capital. Cela est très loin d’avoir toujours été le cas ces dernières années. Et rien n’indique que ce sera le cas dans les prochains mois.


Source : Epargne : les fonds flexibles tiennent-ils leurs promesses ?


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Un article du Canard enchaîné publié mardi 3 juillet laissait entendre que le gouvernement préparait une nouvelle baisse des aides personnalisées au logement pour le mois de septembre, deux ans après un coup de rabot qui avait provoqué la première crise sociale du quinquennat. Mais les choses sont en réalité plus complexes.

1. Est-ce que le gouvernement prépare une « nouvelle baisse des APL » ?

Pas exactement. Le titre de l’hebdomadaire satirique laissait penser qu’il s’agissait d’une nouvelle mesure, mais c’est en fait une réforme du mode de calcul des aides au logement qui avait été décidée en 2018, dans la continuité du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Elle aurait dû s’appliquer en avril 2019. Elle a été repoussée pour des raisons techniques une première fois au mois de juillet. Il est en effet difficile de centraliser les informations sur les différents revenus des bénéficiaires : salaires, allocations, retraite ou chômage. Finalement, le gouvernement a annoncé, mercredi 3 juillet, qu’elle ne s’appliquerait qu’au 1er janvier 2020.

2. En quoi consiste la réforme ?

Il ne s’agit pas de modifier le montant versé à chaque allocataire, mais d’adapter ce versement par la « prise en compte contemporaine » de leurs revenus. Jusqu’à présent, le calcul était réalisé sur la base des revenus déclarés deux ans auparavant. A partir de 2020, l’allocation sera calculée en fonction de l’argent gagné ou des prestations versées durant les douze mois précédents, et une revalorisation sera réalisée tous les trois mois.

3. Est-ce une mesure d’économies pour le gouvernement ?

Oui, même si Bercy s’en défend. « Ce n’est pas une réforme budgétaire » mais plutôt de « justice sociale », a affirmé Gérald Darmanin sur RTL. Elle permet pourtant bel et bien des économies : comme le détaille le projet de loi de finances 2019, selon les prévisions, elles devaient atteindre 900 millions d’euros pour les neuf mois de 2019, soit l’équivalent de 1,2 milliard en année pleine.

4. Qui sera pénalisé ?

L’objectif est d’adapter plus rapidement les prestations à la situation financière. En théorie, il devrait donc y avoir des gagnants et des perdants. Dans les faits, les personnes dont les revenus baissent drastiquement (séparation, perte d’emploi…) doivent signaler rapidement leur changement de situation et peuvent demander à la caisse d’allocations familiales (CAF) de faire recalculer leurs allocations.

En revanche, les jeunes actifs, qui perçoivent des revenus pour la première fois, sont les plus pénalisés. Jusqu’alors, ils continuent à toucher des allocations logement calculées sur les revenus, souvent nuls ou très faibles, qu’ils percevaient deux ans auparavant, alors qu’ils n’avaient pas encore d’emploi. Comme l’expliquait en 2018 au Monde Jérôme Cacciaguerra, directeur pour l’Ile-de-France de l’Union pour l’habitat des jeunes, dans des villes où les loyers sont chers, « ces allocations sont une véritable aide à l’entrée dans la vie active et dans un premier logement autonome ». Désormais, ces jeunes actifs verront leurs allocations diminuer drastiquement, voire disparaître beaucoup plus rapidement.

5. Combien de personnes sont-elles concernées ?

Au total, selon les estimations de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF)citées par Le Canard enchaîné, 1,2 million de personnes seraient perdantes après la réforme et 600 000 ne toucheraient plus rien.

Le nombre total d’allocataires del’aide personnalisée au logement (APL), de l’allocation de logement sociale (ALS) ou de l’allocation de logement familiale (ALF) dépassait 6,5 millions en 2016, selon la Drees. Selon un rapport de 2012, plus d’un tiers (34 %) des bénéficiaires étaient des personnes en emploi.

6. Pourquoi le sujet des aides au logement est-il sensible ?

L’évocation d’une réforme des APL entraîne des réactions politiques rapides. Les députés socialistes ont ainsi déploré une

, alors que Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste (PCF), a traité le gouvernement de « Thénardier qui fait les poches aux familles populaires ». En effet, ce n’est pas la première fois que l’exécutif s’attaque aux APL :

  • en octobre 2017, quelques mois après l’élection d’Emmanuel Macron, le gouvernement a annoncé une baisse uniforme de 5 euros par mois pour économiser 32,5 millions d’euros par mois. Une décision très impopulaire, et qui avait été jugée « pas intelligente » par le premier ministre Edouard Philippe lui-même sur RMC ;
  • pour les logements HLM, la baisse des allocations versées par l’Etat a dû être compensée par les bailleurs sociaux, via une réduction de loyer de solidarité (RLS) ;
  • en octobre 2018, les APL ont été désindexées de l’indice de révision des loyers, c’est-à-dire que leur montant n’a pas suivi l’inflation. Une « non-augmentation » estimée à 4,20 euros par mois en moyenne par allocataire, selon des calculs de la Fondation Abbé Pierre.

Source : Les APL vont-elles à nouveau baisser ? Six questions pour comprendre la réforme