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Paul-François Fournier, directeur de Bpifrance, plaide dans une tribune au « Monde » pour un soutien public au développement de la recherche et de nouvelles entreprises dans le secteur stratégique des « technologies » issues de la physique quantique.
Tribune. Le gouvernement français s’est donné pour ambition de faire de la France une « Deeptech Nation », et a mobilisé des moyens financiers importants pour soutenir les « innovations de rupture ». La forte dynamique entrepreneuriale à l’œuvre dans notre pays, la présence d’un écosystème d’investisseurs de plus en plus structuré et performant, l’excellence de notre recherche scientifique reconnue mondialement et une volonté politique forte sont autant d’atouts pour faire de cette ambition une réalité.
Il est dans ce monde de la Deeptech une discipline qui amène une rupture fondamentale : l’informatique quantique. Evoqué comme le futur de l’informatique, l’ordinateur quantique est une machine au fonctionnement complexe qui vise à utiliser les propriétés de la mécanique quantique (principes de « superposition d’états » et « d’intrication ») pour calculer d’une façon différente et plus efficace.
Elle représente une science radicalement nouvelle dont il faut inventer toute la chaîne de valeur. La « seconde révolution quantique » aura probablement encore plus d’impact que la première vague des technologies directement issues de la théorie quantique (nanoélectronique, photonique, IRM, lasers…) et qui sont à la base d’une grande partie de notre infrastructure économique (Internet, télécoms, finance…), de la défense nationale et des systèmes de renseignement.
A ce titre, elles constituent un outil stratégique de sécurité et de souveraineté des Etats. Porteuses de forts enjeux sociétaux (climatologie, médecine, etc.), ce sont des technologies « critiques » axées sur la recherche fondamentale autant que sur la recherche industrielle et pour lesquelles les premières applications de marché sont annoncées à horizon de cinq à dix ans. Tous les secteurs d’activité seront touchés, et particulièrement la santé, la chimie, la finance, l’industrie, ou encore la protection des données.
Depuis deux ans, partout dans le monde, on assiste à une fulgurante accélération de la création de start-up dans le domaine quantique, le plus souvent issues des laboratoires académiques. Les stratégies industrielles s’affirment. Dans cette course technologique mondiale, la position de la France est contrastée : elle arrive au neuvième rang mondial (selon l’étude « Assessment of the Future Economic Impact of Quantum Information Science », publiée en 2017 par l’IDA), derrière l’Allemagne et le Royaume Uni.
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Les préparatifs avancent pour une libéralisation du secteur des télécoms, jusqu’ici étroitement contrôlé par l’Etat
C’est le marché qui aiguise toutes les convoitises des opérateurs actifs en Afrique : l’Ethiopie, le deuxième pays le plus peuplé du continent avec 105 millions d’habitants, se prépare à ouvrir aux capitaux étrangers son secteur des télécommunications, jusqu’ici étroitement contrôlé par l’Etat.
Il y a un an déjà, le premier ministre réformateur Abiy Ahmed annonçait vouloir mettre un terme à ce monopole en privatisant partiellement le groupe public Ethio Telecom. Depuis, les choses avancent. Un projet de loi a été approuvé début juin, qui donne le coup d’envoi à cette libéralisation, en dessinant les contours d’une nouvelle autorité indépendante de régulation. Ethio Telecom devrait être scindée en deux entités – l’une centrée sur les services, l’autre sur les infrastructures – avant que son capital soit ouvert aux investisseurs internationaux.
Selon certaines informations de presse, le gouvernement prévoit d’attribuer au moins deux licences à des opérateurs privés. Un appel d’offres devrait être lancé en septembre avec l’objectif de boucler la sélection rapidement, peut-être dès décembre. « Nous espérons que beaucoup d’Ethiopiens pourront utiliser, d’ici un an, différentes cartes SIM, a indiqué mercredi 12 juin, à l’agence de presse Reuters, le ministre des finances, Eyob Tekalign Tolina. Nous travaillons sur un calendrier très serré. »
La perspective est attrayante pour les grands opérateurs. Cet Etat d’Afrique de l’Est, en forte croissance depuis plus d’une décennie, est à l’échelle du continent l’un des rares terrains de jeu encore vierge dans le domaine des télécoms. Le pays compte plus de 50 millions d’abonnés mobiles, un chiffre qui devrait continuer à augmenter en même temps que la démographie et le pouvoir d’achat.
« Il y a peu de grands marchés comme l’Ethiopie qui sont sous-exploités et où il est possible d’être l’opérateur numéro 1 ou 2 », confirmait fin mai, dans une interview à Bloomberg, Rob Shuter, le patron du sud-africain MTN, premier opérateur de téléphonie mobile en Afrique. Le britannique Vodafone, le français Orange ou l’émirati Etisalat figurent aussi parmi les concurrents potentiels les plus sérieux.
« La bataille sera rude, prédit un expert français basé à Addis-Abeba. Ceux qui viendront les poches pleines auront sans doute plus de chance de l’emporter car si l’Ethiopie veut privatiser, c’est pour avoir du cash. » L’ouverture de ce marché s’inscrit dans un vaste projet de libéralisation de l’économie porté par l’actuel premier ministre, au pouvoir depuis avril 2018. Outre les télécoms, la logistique ou l’énergie sont d’autres secteurs stratégiques autrefois verrouillés et sur lesquels le pays se montre désormais prêt à lâcher du lest.
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La profession est précarisée par un financement fragilisé du documentaire par les chaînes.
Le mouvement de revendications des réalisateurs de documentaires grandissait depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux. Il se traduira bientôt par la création du premier syndicat professionnel, alors qu’il n’existait jusqu’à présent qu’une multitude d’associations.
Cette Guilde des auteurs-réalisateurs de reportages et documentaires, dont la naissance à l’automne doit être annoncée, mardi 25 juin, au festival du documentaire Sunny Side of the Doc à La Rochelle, a émergé fin mars sur Facebook, en réaction à la proposition, formulée par des syndicats de producteurs, d’un salaire minimum – exigé de longue date par les documentaristes – de 120 euros par jour, un montant jugé « méprisant » par ces derniers. Le 20 mai, 500 réalisateurs ont voté pour la formation de ce syndicat.
« Notre rémunération, mais aussi le temps de tournage, baisse depuis plusieurs années, alors qu’on nous demande de faire des films toujours plus exigeants », déplore Elizabeth Drévillon, membre du comité provisoire de la Guilde et coréalisatrice de Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Eglise, diffusé sur Arte en mars.
Ce futur syndicat entend peser dans les négociations avec les producteurs pour « réaffirmer les bonnes pratiques », indique Mme Drévillon. Parmi les premiers griefs que la Guilde portera : la rétribution systématique du travail d’écriture en amont, des forfaits moins déconnectés du temps de travail effectif du réalisateur ou encore une transparence sur la répartition du financement du documentaire.
« Le service juridique pourra aussi jouer un rôle de conseil en fournissant des contrats types et des grilles de salaires selon le programme, pour savoir quoi demander à certains producteurs qui fonctionnent parfois à la tête du client », ajoute le journaliste Stéphane Bentura, en soulignant être « bien conscient que la production va mal elle aussi ».
La précarisation du secteur s’est accélérée avec le foisonnement des chaînes de télévision au budget modeste
De fait, la précarisation du secteur s’est accélérée avec le foisonnement des chaînes de télévision au budget modeste. « Le volume de la production de documentaires a été démultiplié avec les chaînes thématiques ou de la TNT, qui ont des capacités financières moins grandes que les chaînes historiques », explique Stéphane Le Bars, délégué général de l’Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA). Pour un documentaire de cinquante-deux minutes, un réalisateur est ainsi payé en moyenne 17 090 euros sur les grandes chaînes publiques, contre 9 805 euros sur la TNT, selon une étude de la Société civile des auteurs multimédia (Scam) de 2018.18.
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L’immobilier de services géré procure de nombreux avantages, notamment sur le plan fiscal, à condition de choisir le bon créneau.
Sur le ring, ils sont plusieurs à se disputer le cœur des investisseurs. Les résidences services comprennent les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les résidences tourisme et les deux chouchous du moment : les résidences étudiantes et les résidences seniors. L’objectif est souvent le même : profiter de la défiscalisation.
Trois stratégies sont possibles. La première, s’appuyer sur le Censi-Bouvard. Ce dispositif, prolongé jusqu’au 31 décembre 2021, offre à l’investisseur une déduction fiscale à hauteur de 11 % du coût de son acquisition dans la limite de 300 000 euros, à répartir sur neuf ans. L’acheteur récupère dans le même temps la TVA à 20 % sur le prix du logement (à condition de conserver le bien au moins vingt ans) et bénéficie de la déduction sur ses revenus locatifs de l’ensemble des charges.
La seconde vise à profiter des avantages du statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP). Là, tout comme avec le Censi-Bouvard, l’investisseur profite de la récupération de la TVA, de la déduction des loyers de l’ensemble de charges et il amortit la valeur du bien immobilier sur vingt-cinq à trente ans, hors foncier (qui représente entre 15 % et 20 % du prix du bien).
Enfin, certains se tournent vers certains programmes éligibles au dispositif Pinel. Là, les investisseurs bénéficient d’une baisse d’impôt équivalente à 12 %, 18 % ou 21 % sur le montant de leur achat dans la limite de 300 000 euros, à condition de louer le bien six, neuf ou douze ans à un loyer plafonné.
« Les opportunités de ce type restent assez rares, indique Karl Toussaint du Wast, cofondateur de Netinvestissement.fr. Pour faire un Pinel, le bien doit être loué nu en tant que résidence principale du locataire ; or, les résidences services sont généralement calibrées pour de la location meublée. »
Pour la plupart des experts, le placement le plus sûr est la résidence étudiante. « Le marché est fluide et les biens sont faciles à vendre si l’exploitant de la résidence vient à se retirer. En vous positionnant dans une grande ville étudiante, vous louerez sans problème à un autre étudiant », explique M. Toussaint du Wast.
La demande est d’autant plus forte pour ces logements que le manque de lits pour les étudiants est criant en France. Selon les projections de BNP Paribas Real Estate, le nombre de jeunes scolarisés dans le supérieur dépassera les 2,7 millions d’ici à 2020.
Avant d’investir, il est recommandé d’enquêter sur les références de l’exploitant, en vérifiant non seulement son ancienneté sur le marché, mais aussi la qualité de son parc. A vérifier également, le taux d’occupation de l’immeuble dans lequel le particulier compte investir. S’il est inférieur à 85 %, mieux vaut ne pas acheter.
« Un bon exploitant prévoit également ce qu’il adviendra du logement durant les périodes de vacances scolaires. Pour éviter de perdre des loyers, le logement peut être loué à des touristes », insiste Laurent Jourda, directeur du développement commercial pour le groupe Réside Etudes.
Attention toutefois à ne pas acheter trop cher. Le ticket d’entrée en résidence étudiante est de 50 000 euros pour un studio, mais, dans certaines grandes villes, comme Lyon, il n’est pas rare de trouver des programmes hors de prix à 6 000 euros/m². Les rendements sont alors inférieurs à 3 %. Sortir des métropoles peut être judicieux. A Brest, par exemple, où les prix sont plus doux (3 200 euros/m² pour ce type d’habitat), les rendements sont meilleurs (4,3 %).
Plus récent, le marché de la résidence seniors n’en est pas moins attractif, à condition de savoir où investir. « Je conseillerai plutôt l’Aquitaine ou le bassin d’Arcachon. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les prix sont trop élevés », conseille M. Toussaint du Wast. Pour Benjamin Misery, directeur général des Senioriales, le marché est également «saturé à Montpellier, ville historique de la résidence seniors».
Le secteur, pourtant, a de l’avenir. Selon les projections de l’Insee, 29,4 % de la population française aura plus de 60 ans en 2035. C’est pourquoi les promoteurs investissent massivement : Eiffage lancera dans quelques mois sa filiale consacrée aux résidences seniors.
Les perspectives de rendements avoisinent les 4 % brut pour des prix qui oscillent en moyenne aux alentours de 3 000 euros/m² dans les grandes villes. « Mieux vaut privilégier les résidences seniors proches des commerces et transports un commun, avec un parking, au cœur d’une ville d’au moins 100 000 habitants. Pour assurer la revente, il faut s’assurer de la réalité de la demande, comme pour tout investissement immobilier », recommande M. Misery.
Reste à l’investisseur à sécuriser son acquisition en s’attardant sur le bail commercial. Le document recense les informations essentielles comme le montant du loyer, sa revalorisation dans le temps, le taux de rendements, le niveau des charges… « Il existe encore des exploitants qui ne fournissent qu’un spécimen au moment de la réservation et ne montre le vrai bail commercial que chez le notaire. Fuyez-les ! », alerte Laurent Jourda.
Les négociations autour du bail commercial seront capitales au moment de la revente du bien. « Sur le marché secondaire, ce que veulent les acheteurs c’est uniquement du rendement, d’où l’importance de l’emplacement et de la solidité de l’exploitant et d’un contrat bien négocié », constate Alexandre Teitgen, directeur de LB2S, spécialisé dans la revente de résidences services. Il n’est alors pas interdit de rêver, pour le vendeur, d’une plus-value proche des 10 %.
Source : Résidences seniors ou étudiantes : quel est le meilleur placement ?