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Depuis deux ans, le goût pour la résidence secondaire se fait sentir. Si certains marchés historiques conservent leur attractivité, d’autres décrochent. Car, en quelques années, le rapport à la maison de vacances a considérablement évolué.

La France, championne d’Europe… des résidences secondaires. Malgré le ralentissement du marché à la suite de la crise économique de 2008, le pays compte toujours quelque 3,3 millions de résidences secondaires selon l’Insee, un record sur le Vieux Continent.

Depuis 2017, les professionnels de l’immobilier observent un regain d’intérêt pour la maison de vacances. « La faiblesse des taux de crédit immobilier a beaucoup aidé », constate Nicolas Peytavin, directeur associé du courtier Vousfinancer à Nantes. Estimé en moyenne à 1,39 % pour le mois d’avril 2019, toutes durées confondues, selon l’Observatoire crédit logement, le crédit pas cher est l’une des explications de cette reprise.

A ce phénomène s’ajoute la hausse des prix de l’immobilier qui, si elle explose dans les grandes métropoles comme Paris, Lyon ou Bordeaux, est de moins grande ampleur dans le Perche ou du côté de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).

« La hausse des prix dans les grandes villes est telle que l’on voit de plus en plus de locataires qui refusent d’acheter leur résidence principale et préfèrent se tourner directement vers une résidence secondaire », constate Olivier de Chabot, directeur général du Groupe Mercure. « Ce sont essentiellement des cadres supérieurs, des militaires ou des membres de la fonction publique qui savent aussi qu’ils peuvent, à tout moment, être amenés à changer de ville. Cette résidence secondaire devient un point fixe pour la famille. Ils l’occupent davantage que par le passé en y faisant parfois du télétravail en semaine. »

INFOGRAPHIE LE MONDE

Une clientèle plus sélective

Un mode de vie qui impacte les choix des biens achetés. « Ceux qui résident dans les grandes agglomérations refusent d’aller à plus de deux heures de leur résidence principale. C’est un seuil psychologique. De plus, nous remarquons que, désormais, la clientèle souhaite s’installer dans des biens proches des bourgs, avec une vie commerçante, un marché. Ils veulent se déplacer à vélo et sont à la recherche de la vie de village, pour quelques jours », explique Sophie Vigouroux, responsable marketing pour le réseau d’agences immobilières Welmo. « C’est ce qui a contribué à la redécouverte du Perche et du Vexin par les Franciliens, ajoute Christine Fumagalli, présidente du réseau Orpi. Les acheteurs préfèrent s’endetter pour une propriété plus éloignée, mais plus grande, que pour un appartement dans la capitale. »


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Avec la flambée des prix immobiliers qu’elle connaît, comme beaucoup de grandes métropoles, la ville de Paris voit s’éloigner de plus en plus les familles des classes moyennes.

« Paris est une ville où on laisse des plumes. Il faut se battre pour y habiter. » A 37 ans, Florence et son conjoint, Alban, ont quitté le ring « après avoir bataillé pendant des années pour y rester ». Les 5 000 euros de revenus, « dans les bons mois », de ce couple de travailleurs indépendants dans le domaine de la communication n’auront donc pas suffi.

« Quand le propriétaire de notre appartement est décédé, on avait le choix : soitde racheter le bien au prix de 700 000 euros, ce qui était impossible pour nous, ou de repartir dans une recherche immobilière monstrueuse, vu notre profil d’indépendants, relate Florence, qui payait jusque-là 1 700 euros de loyer pour un trois-pièces dans le 9e arrondissement. Nos parents sont retraités de la fonction publique, mais ça ne suffisait pas comme garants, et parce qu’ils ont plus de 70 ans, c’était même un handicap auprès des bailleurs. » Froidement, elle en tire une conclusion : « En tant qu’enfant de la classe moyenne, je n’ai plus ma place à Paris. »

Le couple vient d’emménager à Montbard (Côte-d’Or), une ville bourguignonne de 5 500 habitants située sur la ligne TGV Paris-Dijon. Un changement radical pour le couple, qui fait pourtant partie de la fourchette haute de la classe moyenne, constituée, selon l’Insee, de toutes les personnes dont le revenu disponible est situé entre 1 350 euros et 2 487 euros par mois. « Au final, c’est un vrai soulagement, j’ai le sentiment d’être descendue d’un manège infernal », souffle la jeune femme.

« J’ai loué un trois-pièces 1 600 euros auprès d’un particulier, car les agences immobilières écartaient mon dossier », Karine

Professeure de sciences de la vie et de la terre dans un collège du 14e arrondissement de Paris, Karine a déménagé dans le Val-de-Marne fin 2018. Séparée de son mari en 2016, elle a dû revendre l’appartement qu’ils occupaient avec leurs deux enfants, à quelques encablures de son établissement scolaire. « Je me suis retrouvée seule à assumer la charge de la famille, sans pension alimentaire. J’ai loué un trois-pièces 1 600 euros auprès d’un particulier, car les agences immobilières écartaient mon dossier au motif que je ne gagnais pas trois fois le montant du loyer », détaille Karine, qui gagne 2 800 euros par mois. Mais, très vite, « le reste à vivre » de la famille s’étiole.

L’attente devient interminable pour un logement social. Après deux propositions finalement avortées, à Paris et à Issy-les-Moulineaux, c’est à Villejuif que Karine et ses enfants finissent par poser leurs valises. « Je vis une nouvelle vie. Je redécouvre ce que sont les rapports avec des gens moins favorisés que moi, mais aussi des nuisances sonores que je ne connaissais plus », confie, « aigrie », celle pour qui emménager à Paris au début de sa carrière avait été « un saut qualitatif ».

Bientôt 10 000 euros le mètre carré

La capitale est-elle toujours en mesure de loger des enseignants, des infirmiers, des indépendants, des commerçants ou de petits entrepreneurs ? Ni pauvre ni riche, la classe moyenne y a-t-elle encore droit de cité ? A Paris, le montant des loyers a augmenté de 1,4 % en 2018 et de 2,9 % en cas de changement de locataire, soit une hausse supérieure à celle des quatre années précédentes, souligne l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (OLAP).

Désormais, plus aucun arrondissement n’est à moins de 8 000 euros le mètre carré

A l’achat, le coût du mètre carré s’est accru, lui, de 6,4 % en un an et atteint, en moyenne, 9 680 euros, selon les chiffres des notaires et de l’Insee publiés fin mai. D’ici au mois de juillet, il devrait même approcher des 10 000 euros (9 990 euros), en hausse de 27 % depuis mai 2015.Désormais, plus aucun arrondissement n’est à moins de 8 000 euros le mètre carré. Fait nouveau, les quartiers populaires connaissent aussi une envolée des prix : + 13,8 % dans le 19e arrondissement, + 11,4 % dans le 10e. Mais aussi la petite couronne, avec une progression de 4,2 %, voire 4,9 % en Seine-Saint-Denis.

Avec ses 105 km², Paris intra-muros attire des populations aux profils de plus en plus contrastés, les très riches s’établissant dans « l’ancien » et les très pauvres dans des logements sociaux. L’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) de la région Ile-de-France note un accroissement significatif des ménages les plus aisés dans les 7e et 8e arrondissements.

L’enrichissement touche également des quartiers proches, « par un effet de diffusion et de consolidation des territoires de la richesse », observe-t-il dans une étude parue début juin consacrée à la gentrification et à la paupérisation en Ile-de-France. Entre 2001 et 2015, la part des ménages très aisés s’est fortement accrue (+ 5 points) dans les 2e et 3e arrondissements, et sensiblement (de 2 à 3 points) dans les 17e, 4e et 1er arrondissements. Les ménages aisés, souvent cadres de profession, investissent aussi les quartiers populaires du nord de Paris. C’est dans le 18e arrondissement que le phénomène est le plus marqué : la part de ménages riches à très riches s’est accrue de 3,6 points et celle relevant des ménages les plus pauvres a baissé d’autant.

« Un repaire pour super-riches »

« Si vous faites partie de la classe moyenne, lorsque vous êtes majeur, il faudrait vous inscrire aussitôt sur la liste pour obtenir un logement social !, ironise Martin Omhovère, directeur du département habitat de l’IAU [Institut d’aménagement et d’urbanisme]. Au-delà des prix, le parc de logements parisien n’est pas fait pour les familles des classes moyennes. A 50 %, il se compose d’habitations d’une ou deux pièces, ce qui ne correspond pas aux aspirations d’un couple avec enfants. »

« Paris est en train de devenir un repaire pour super-riches, corrobore Emmanuel Trouillard, géographe chargé d’études sur le logement à l’IAU. Des familles s’en vont, des écoles ferment dans les arrondissements du centre de la capitale Le problème de Paris, c’est de maintenir l’accès des classes moyennes au logement intermédiaire et au logement social. »

Une gageure, même si la ville se targue d’offrir aujourd’hui plus de 20 % de logements sociaux, contre 13 % seulement en 2001, souligne Emilie Moreau, pilote des études sociétales à l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR). Fin 2017, sur plus de 244 000 ménages inscrits comme demandeurs d’un logement social intra-muros, 134 964 étaient déjà des Parisiens. Combien parmi eux finiront-ils par s’établir en dehors de la capitale ?

« Des professions essentielles au fonctionnement de la métropole se retrouvent avec des difficultés pour se loger dans la capitale », M. Rivaton

« Les très riches à Paris sont plus riches que les très riches à l’échelle du pays. Mais les classes moyennes qui touchent le smic, elles, n’ont pas de primes particulières lorsqu’elles vivent à Paris », relève Robin Rivaton, entrepreneur et auteur de La Ville pour tous (2019, Editions de l’Observatoire). Résultat : « Des professions essentielles au fonctionnement de la métropole, tels les enseignants,les infirmiers ou les policiers, se retrouvent avec de réelles difficultés pour se loger dans la capitale. Difficultés que leurs collègues en province ne rencontrent absolument pas. »

Une nouvelle catégorie de population tire son épingle de ce jeu immobilier : les touristes. A la faveur du succès des plates-formes comme Airbnb ou Abritel, un marché parallèle s’est créé, venant assécher un peu plus l’offre locative privée. « Airbnb tue beaucoup de quartiers. En quatre ans, le marché locatif traditionnel a perdu 20 000 logements », dénonce Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris chargé du logement.

L’élu pointe aussi les 100 000 logements vacants et les 100 000 résidences secondaires (en hausse de 40 % en cinq ans) que compte la capitale, sujet d’autant plus brûlant qu’il existe très peu de possibilités pour construire du neuf dans une ville déjà saturée. « Il faudrait réquisitionner les immeubles vides, mais ce droit relève du préfet et non du maire », précise Ian Brossat, qui appelle à une redistribution des compétences. Pour l’heure, l’élu mise sur le retour – après deux ans de suspension – de l’encadrement des loyers qui devrait « donner un appel d’air aux classes moyennes ». A condition, toutefois, que les bailleurs ne choisissent pas exclusivement les locataires aux revenus les plus élevés.


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Un décret publié le 29 mai rend effectif l’allongement du congé maternité pour les travailleuses indépendantes. Porté à seize semaines, il est désormais aligné sur celui des salariées. Mais comment sont-elles indemnisées ?

Du nouveau pour les travailleuses indépendantes qui attendent un enfant : le 29 mai, un décret publié au Journal officiel concrétise l’allongement du congé maternité à l’ensemble des non-salariées. Consécutive à la fusion du régime social des indépendants (RSI) avec le régime général depuis le 1er janvier 2018, cette mesure promise depuis belle lurette par Emmanuel Macron incarne aussi un début de rapprochement entre les statuts des travailleurs indépendants et salariés.

Elle s’applique rétroactivement aux congés ayant débuté au 1er janvier 2019. Certaines catégories de travailleuses indépendantes (professions médicales, avocates libérales collaboratrices en cabinet…) pouvaient déjà bénéficier de cette durée alignée sur celle des salariées.

En clair, les indépendantes concernées par cette mesure – entrepreneuses, travailleuses libérales… – ont la possibilité de prolonger leur congé jusqu’à seize semaines, au lieu de presque onze auparavant. L’allongement de ce congé a toutefois pu paraître « une fausse bonne idée » aux yeux de certaines de ces femmes, qui ne peuvent se permettre d’interrompre leur activité aussi longtemps sans risquer une baisse durable de leur chiffre d’affaires. Se pose, en particulier, la question du montant des indemnités. L’exécutif est longtemps resté évasif sur ce point.

Comme les salariées, les travailleuses indépendantes peuvent bénéficier d’indemnités journalières. Mais leur mode de calcul est différent. Pour les salariées, ce montant (plafonné à 87,71 euros par jour) varie en fonction du salaire ; par exemple, une salariée qui touche environ 2 000 euros bruts par mois aura droit à 48,46 euros d’indemnités journalières, selon le simulateur de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM).

Le nœud du problème demeure

Pour leurs consœurs indépendantes, les indemnités sont forfaitaires et fixées à 55,51 euros par jour. « Celles-ci ne changent pas », indique Stéphanie Deschaumes, directrice adjointe de la mission de pilotage de l’intégration à l’Assurance-maladie (PIAM) de la CNAM, mais la durée pendant laquelle elles sont versées se prolonge avec l’allongement du congé, jusqu’à seize semaines maximum.


Lire la suite : Allongement du congé maternité pour les indépendantes : et les indemnités ?


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La presse américaine souhaite obtenir une dérogation aux lois antitrust pour négocier collectivement avec les grandes plates-formes.

Facebook, Google et Twitter doivent-ils rémunérer les éditeurs de presse pour utiliser leurs contenus ? La question a été tranchée en Europe, avec l’adoption, le 26 mars, de ladirective européenne sur le droit d’auteur, qui impose aux grandes plates-formes du Web de rétribuer les médias dont elles exploitent les articles. Elle se pose désormais de l’autre côté de l’Atlantique, où les journaux américains accentuent leur pression sur Google et Facebook pour les contraindre à un meilleur partage des revenus publicitaires générés par leurs articles.

C’est sur le terrain législatif que l’industrie des médias entend mener cette bataille. Mardi 11 juin, plusieurs de ses représentants seront entendus par la commission des lois antitrust de la Chambre des représentants. Leur objectif est d’obtenir une dérogation au droit de la concurrence pour être autorisés à négocier collectivement face à Google et Facebook, sur le partage de leurs recettes, la visibilité des contenus sur ces sites, et le contrôle des données d’audience. « Le pouvoir de négociation des entreprises technologiques est tellement immense que les éditeurs ne sont pas en mesure d’obtenir des accords équitables », a estimé sur CNN Sally Hubbard, du cercle de réflexion antitrust Open Markets Institute, avant son audition. 

Un vent favorable pourrait profiter à ce projet de loi. Déposé en 2018 par le démocrate David Cicilline, il est resté lettre morte depuis, mais M. Cicilline est aujourd’hui le président de la commission des lois antitrust de la Chambre des représentants. Une loi similaire a par ailleurs été proposée le 3 juin au Sénat. Surtout, fait rare actuellement, ces deux textes de loi bénéficient du soutien bipartisan d’élus démocrates et républicains.

Dans un ultime effort de lobbying à la veille des auditions au Congrès, la News Media Alliance (NMA), un syndicat d’éditeurs qui regroupe près de 2 000 journaux aux Etats-Unis et au Canada, a publié lundi une étude selon laquelle Google aurait touché 4,7 milliards de dollars (environ 4,2 milliards d’euros) de revenus publicitaires en 2018 grâce aux articles de presse proposés sur son moteur de recherche et son onglet Google Actualités. Un chiffre proche du total des recettes publicitaires en ligne des médias américains, estimé à 5,1 milliards de dollars.

« Les éditeurs ont besoin de continuer à investir dans un journalisme de qualité, et ils ne peuvent pas le faire si les plates-formes prennent [les contenus] qu’elles veulent sans payer pour ça », a fustigé David Chavern, le président de la NMA.

Chute des ventes papier

La méthodologie de cette étude est toutefois contestée : ses résultats ont été extrapolés à partir de données datant de 2008, et Google Actualités ne diffuse pas de publicités. Ces imprécisions rappellent toutefois la difficulté de mesurer le poids de la plate-forme dans ce secteur, tant Google reste opaque sur son modèle économique et son algorithme.

Près d’un journal sur cinq a disparu aux Etats-Unis depuis 2004 et les rédactions ont vu leurs effectifs fondre de 45 % entre 2008 et 2017

Les déboires de la presse américaine sont, eux, bien chiffrés. La chute des ventes papier depuis une dizaine d’années n’a pas été compensée par la publicité en ligne et les abonnements numériques, sauf pour quelques titres prestigieux comme le New York Times et le Washington Post.

Près d’un journal sur cinq a disparu aux Etats-Unis depuis 2004 et les rédactions ont vu leurs effectifs fondre de 45 % entre 2008 et 2017, selon une étude du Pew Research Center publiée en 2018. Une crise encore vive dans les différents types de média, alors que les sites BuzzFeed, Vice, HuffingtonPost et les journaux des groupes McClatchy et Gannett ont annoncé des vagues de licenciements ces derniers mois.

Cette crise est en partie due à la mainmise de Google et Facebook – et de plus en plus d’Amazon – sur les revenus de la publicité. Le duopole absorbera 59 % des investissements des annonceurs en 2019, d’après le cabinet eMarketer.

Face aux attaques des dirigeants de journaux, Google et Facebook rappellent investir dansdifférents fonds pour soutenir l’information locale, et font valoir que l’essentiel du trafic en ligne des médias provient de leur plate-forme. « Chaque mois, Google Actualités et notre moteur de recherche génèrent dix millions de clics sur les sites des médias, ce qui engendre des abonnements et des revenus publicitaires significatifs », a indiqué Google au Monde, en réaction à l’étude de la NMA. Un argument que les géants californiens ne manqueront pas d’appuyer auprès du législateur, pour ne pas se voir infliger par le Congrès américain un échec semblable à celui subi au Parlement européen.

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Source : Les médias américains en appellent au Congrès pour contraindre Google et Facebook à partager leurs revenus