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Le médiateur de l’énergie s’inquiète dans son rapport annuel de la hausse persistante du nombre de litiges avec les clients, en hausse de 38 % en deux ans.

La concurrence dans l’énergie progresse, mais le maquis des offres et les pratiques des fournisseurs rendent le marché difficile à comprendre pour une grande partie des consommateurs. C’est ce qui ressort du rapport 2018 du médiateur de l’énergie, rendu public mardi 14 mai. L’ancien député socialiste Jean Gaubert, dont le mandat s’achève en novembre, a passé cinq ans à prêcher – parfois dans le désert – pour une plus grande transparence de la part des acteurs du secteur. Et il ne manque pas de souligner que des efforts doivent être encore fournis, tant pour expliquer le marché aux particuliers que pour réguler les pratiques des fournisseurs.

En 2018, plus de 16 000 personnes ont saisi le médiateur, et près de 5 000 ont fait l’objet d’une médiation

Dans son rapport, il estime ainsi que « le développement de la concurrence dans le secteur de l’énergie est une bonne chose », mais ajoute que « la recrudescence de mauvaises pratiques qui l’accompagne l’est moins ». Et de citer « méthodes commerciales douteuses, multiplication de trophées clients, offres vertes pas si vertes ou promotions faussement alléchantes ». Ces pratiques controversées, parfois mensongères, « sont autant de facteurs susceptibles de faire perdre confiance aux consommateurs », souligne le rapport.

Des méthodes qui commencent à agacer sérieusement les consommateurs. Sur les deux dernières années, le nombre de litiges a ainsi augmenté de 38 %. En 2018, plus de 16 000 personnes ont saisi le médiateur, et près de 5 000 ont fait l’objet d’une médiation.

Parmi les fournisseurs générant le plus de litiges, ENI – qui compte un million de clients en France – arrive loin devant, suivi de Total Spring, Engie et Direct Energie, puis EDF. Le groupe Total a depuis racheté Direct Energie et fusionné les deux entreprises en une seule entité.

L’un des principaux points soulignés par le médiateur de l’énergie reste, comme les années précédentes, les méthodes commerciales visant à tromper les consommateurs, en particulier lors de démarchage téléphonique ou à domicile. « Le fonctionnement du secteur reste confus pour bon nombre [de Français] et certains fournisseurs jouent sur cette méconnaissance pour conquérir des parts de marché », prévient le rapport.


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L’entreprise, qui se félicite d’avoir produit depuis 2000 huit des vingt plus grands succès français au box-office mondial, est aujourd’hui au bord de la faillite.

Les affres de Valérian et la cité des mille planètes ont eu l’effet d’une météorite sur l’univers de Luc Besson. Ce long-métrage d’un budget astronomique – 197 millions d’euros – a pris un tel bouillon aux Etats-Unis, conjugué à une série de revers cuisants outre-Atlantique – que l’effet de boomerang sur la société du cinéaste a été désastreux. Par jugement, lundi 13 mai, le tribunal de commerce de Bobigny a ouvert une procédure de sauvegarde à l’égard d’EuropaCorp SA pour une durée initiale de six mois.

Le conseil d’administration et la direction générale d’EuropaCorp ont estimé que cette procédure permettrait « de négocier les termes d’un assainissement de la situation financière de la société via une restructuration de sa dette et de son capital, tout en poursuivant sereinement son activité ». A la mi-décembre 2018, l’entreprise avait affiché un recul de son chiffre d’affaires de 42 % à 81,4 millions d’euros au premier semestre de son exercice décalé 2018-2019 et les pertes s’étaient creusées à hauteur de 88,9 millions, contre 70,6 millions au premier semestre de l’exercice précédent. Le groupe prévenait alors les investisseurs que 2018-2019 serait « significativement déficitaire ».

Intégralité du passif de la société

La procédure de sauvegarde ouverte concerne l’intégralité du passif de la société, et non seulement son passif financier. « L’entrée en sauvegarde d’EuropaCorp a été préparée avec les prêteurs senior et junior qui ont donné leur assentiment à la mise en œuvre d’une telle procédure en accordant un “waiver” [c’est-à-dire que l’emprunteur accepte les difficultés du créancier à honorer sa dette dans les délais initialement fixés et espère qu’une solution pourra être trouvée] à EuropaCorp, ce qui est rare », souligne le communiqué.

En temps utile, la société procédera à une information du marché sur l’issue de ses négociations qu’elle entend poursuivre avec les prêteurs et d’autres investisseurs potentiels. La cotation du titre EuropaCorp sur Euronext Paris, qui avait été suspendue à compter du 6 mai après la clôture du marché, reprendra le 14 mai à l’ouverture du marché.

Fondé en 1999, EuropaCorp essaye aujourd’hui par tous les moyens d’assainir ses finances. En janvier 2015, le groupe annonçait un plan de sauvegarde de l’emploi en France, avant de céder des pans entiers de ses activités. En 2016, le groupe vendait ses multiplexes. La société d’investissement Mediawan de Matthieu Pigasse, Xavier Niel (tous deux actionnaires du Monde) et Pierre-Antoine Capton a racheté 80 % du pôle audiovisuel du groupe (hors séries américaines) en janvier 2018. Son catalogue de films, Roissy Films, a été repris par Gaumont en mars.

EuropaCorp, qui se félicite d’avoir produit depuis 2000 huit des vingt plus grands succès français au box-office mondial est aujourd’hui au bord de la faillite. La sortie du prochain long-métrage de Luc Besson, Anna, avait été reportée après les déboires judiciaires du réalisateur. Ce sera son premier film depuis mai 2018 et la plainte de la comédienne Sand Van Roy l’accusant de viols, classée sans suite par le parquet de Paris à la fin de février. Une autre enquête confiée le 21 février à la police judiciaire sur des faits d’agression sexuelle survenus en 2002 – donc potentiellement prescrits – vise toujours le cinéaste.


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Il faut élargir les partenariats écoles-entreprises au-delà des intérêts immédiats de ces dernières pour combattre la pénurie de compétences, plaide dans une tribune au « Monde » David Chassan, cadre dirigeant d’une filiale de Dassault Systèmes.

Tribune. Le besoin croissant de maîtriser ce qui est devenu le nerf de la guerre pour les entreprises, à savoir leurs informations numériques et toute la data qui en découle, crée une pénurie sans précédent sur le marché de l’emploi dans la technologie. Surtout, de nouveaux domaines apparaissent continuellement (blockchain, cloud, machine learning, intelligence artificielle, etc.), qui nécessitent de mettre en face les compétences adéquates. Surtout, ces vagues technologiques successives rendent les compétences des collaborateurs et celles des futurs collaborateurs très rapidement obsolètes.

La participation active à la formation des futurs talents français doit s’inscrire dans une réelle dimension sociale et éducative

Si l’Etat semble avoir pris conscience du problème, en initiant notamment la récente réforme de l’enseignement secondaire, qui intègre un cursus autour des sciences de l’ingénieur, du numérique et des sciences informatiques, on sent bien que la réponse n’est pas à la hauteur des enjeux. Il faut aller beaucoup plus loin. Et c’est là que les entreprises de technologie ont un rôle à jouer. A elles de prendre leurs responsabilités et les devants pour ne pas laisser l’éducation nationale seule face à un défi majeur qui les concerne directement.

De plus en plus d’entreprises se saisissent du sujet en formalisant des partenariats avec de grandes écoles pour prodiguer des enseignements concrets, pour organiser des conférences ou des cours d’initiation aux technologies émergentes. L’idée est de compléter l’enseignement professoral par une expertise technique et métier plus opérationnelle.

Incitation fiscale

Si une telle démarche, qui représente un investissement en termes de ressources humaines et de moyens financiers, peut être saluée, elle n’en présente pas moins un écueil de taille, sur lequel l’Etat doit rester très vigilant. Pour prendre tout son sens, cette participation active à la formation des futurs talents français doit s’inscrire dans une réelle dimension sociale et éducative. Or, la majorité des entreprises qui l’entreprend le fait dans l’optique de se faire connaître des étudiants.

Ainsi, plutôt que de délivrer un enseignement agnostique, elles les forment à leurs propres méthodes et outils et, de fait, les enferment dans une doctrine technologique qui ne profite au final qu’à elles-mêmes, et nullement à notre économie. Les écoles sont demandeuses mais, dans la précipitation, se laissent séduire par des entreprises peu scrupuleuses.


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En l’espace de quinze ans, la consommation a chuté de près de 25 %, selon les chiffres publiés par le syndicat professionnel Syndilait. Un Français boit en moyenne 45,5 litres de lait par an.

La consommation de lait poursuit sa décrue en France. Selon les chiffres publiés mardi 14 mai par le syndicat professionnel Syndilait, les Français en ont absorbé 2,9 milliards de litres en 2018, dont 2,3 milliards de litres achetés en grande distribution – un volume en recul de 3,3 % par rapport à 2017.

Cette consommation correspond à une moyenne de 45,5 litres par an et par habitant. Comparé au ratio de 61 litres encore atteint il y a quinze ans, cela représente un reflux de près de 25 %. Les explications derrière cette tendance sont multiples, allant de la moindre place du petit déjeuner dans les habitudes alimentaires à la défiance de certains quant aux bienfaits annoncés des produits laitiers.

Le marché en grande distribution se maintient

Les industriels adaptent donc leur niveau de production. Dans l’Hexagone, les laiteries ont conditionné près de 3,2 milliards de litres de lait, en bouteille ou en brique – un repli de 3,8 % par rapport à 2017. Cela constitue 14 % de tout le lait collecté en France dans les fermes. En valeur, toutefois, le marché en grande distribution se maintient, avec une baisse limitée à 0,3 % pour un total de 2,3 milliards d’euros.

Cette valorisation correspond au développement de l’achat de produits bio, aromatisés ou sans lactose. Ses laits dits spécifiques représentent désormais plus du quart du marché. Quant au lait frais, il ne pèse qu’une goutte dans l’ensemble (3,3 %). Les consommateurs français sont sensibles à l’origine hexagonale du lait, désormais très souvent indiquée sur l’emballage sous la mention « lait collecté et conditionné en France ». Une origine qui représente 97 % des ventes.

Les volumes de lait liquide conditionné importés essentiellement de Belgique et d’Allemagne ont été réduits de 23 % en 2018, à 95 millions de litres. Ils ont été divisés par plus de la moitié en trois ans. A l’inverse, les laiteries françaises ont exporté 320 millions de litres à l’échelle internationale, d’abord en Italie, puis en Espagne et, dans une petite proportion, en Chine. Au niveau mondial, la balance commerciale du lait de consommation a été excédentaire de 112 millions d’euros l’an dernier.


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