Par le

La commercialisation d’un « bleu de brebis » par le groupe Lactalis est accusé de porter atteinte à l’AOP roquefort.

José Bové monte au front pour défendre le roquefort, qu’il juge en danger. Le sujet de son courroux : un « bleu de brebis » vendu depuis avril sous la marque Société par le groupe Lactalis. L’encore député européen EELV a mis en demeure, lundi 6 mai, la Confédération générale de Roquefort de « demander l’arrêt immédiat de la production de ce “bleu de brebis” Société et son retrait de commercialisation ».

M. Bové juge que tout est fait pour induire le consommateur en erreur : utilisation de l’ovale vert de la marque, emballage et code couleur identique à celui du roquefort Société proposé également par Lactalis.

« Ce produit est une escroquerie qui porte une atteinte grave à l’appellation d’origine protégée (AOP) Roquefort et au territoire. Le cahier des charges de l’AOP garantit une zone de production, une qualité, un fromage au lait cru affiné dans les caves du village de Roquefort, et un prix du lait payé au producteur. Ce n’est absolument pas le cas de ce nouveau produit, fabriqué à Rodez avec du lait pasteurisé », explique M. Bové.

Parasitisme

Vingt ans après le démontage du McDonald’s, le député vert se rendra à Millau, mardi 7 mai, devant le siège de la Confédération générale de Roquefort. Un rassemblement y est organisé alors qu’un conseil d’administration extraordinaire de l’AOP est convoqué pour statuer sur le sujet.

Carole Delga, présidente de la région Occitanie a, quant à elle demandé des garanties au groupe Lactalis affirmant que « l’arrivée de ce nouveau produit remet profondément en cause la logique de la filière roquefort et inquiète légitimement l’ensemble des acteurs du territoire », rappelant que 8 000 emplois et 1 400 exploitations agricoles en dépendent.

Le « bleu de brebis » est un exemple de parasitisme, un phénomène que dénonce Michel Lacoste, président du Comité national des appellations d’origine laitière (CNAOL). Un produit industriel tentant d’usurper la notoriété de l’appellation. Il cite les exemples du picolin ressemblant au picodon ou encore du beaumont proche du beaufort. Dans le cas du « bleu de brebis », c’est Lactalis lui-même acteur de poids de l’AOP roquefort, avec sa marque Société, qui joue avec la ressemblance.


Lire la suite : Après la guerre du camembert, la bataille du roquefort


Par le

Pour éviter les pièges comportementaux, on peut faire appel à un tiers professionnel ou même à un robot…

Il existe des solutions pour se libérer de réflexes inappropriés : ­déléguer la gestion de votre épargne à un professionnel. Ce n’est pas une garantie tout risque, car, comme l’observe Daniel Haguet, professeur de finance à l’Edhec Business School, « les professionnels, eux aussi, sont soumis à des biais émotionnels et ne sont pas toujours plus rationnels », mais ils exercent en général à plusieurs, ce qui réduit le risque de tomber dans les mêmes pièges.

Réponse la plus simple : opter pour l’une des nombreuses formules pilotées, dans lesquelles une société de gestion se charge de répartir l’épargne en fonction du « profil » du client et de la durée de l’investissement, puis d’effectuer les arbitrages nécessaires.

Elle peut prendre la forme d’une gestion adaptée à des profils de risques déterminés (modéré, équilibré, dynamique…), que l’on trouve principalement dans l’assurance-vie, ou d’une gestion par horizon (l’épargne est diversifiée puis sécurisée au fil du temps pour mettre le capital à l’abri des pertes), plutôt répandue dans l’épargne retraite comme le plan d’épargne retraite populaire (PERP) ou le plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco).

Autre solution comparable : souscrire des fonds patrimoniaux ou flexibles, dans lesquels un gérant se charge de faire fructifier les capitaux en s’engageant sur un niveau de risque maximal. Lorsqu’ils sont prudents, ils promettent de ne pas perdre d’argent sur trois ans glissants, quitte à connaître quelques secousses passagères, comme on l’a vu en 2018.

Pour les épargnants qui désirent garder la main sur le pilotage de leurs capitaux, une autre possibilité existe : les arbitrages automatiques. Ils permettent de rééquilibrer régulièrement la répartition des sommes sur différents supports, de prendre ses gains pour les mettre à l’abri après un certain pourcentage de hausse, ou au contraire de les orienter d’un fonds sans risque vers des supports en actions. Ces conditions d’arbitrage étant fixées à froid, l’épargnant et l’investisseur s’affranchissent des mauvaises réactions qu’ils pourraient avoir face à un événement imprévu.

La solution du « robo-advisor »

Pour éviter toute interaction humaine, il est aussi possible de confier la gestion à un « robo-advisor » (« conseiller ») : grâce à des algorithmes, l’épargne est investie de manière à optimiser les théories financières et est gérée quasiment sans humain. Reste à savoir si les programmeurs n’y ont pas eux-mêmes introduit des biais comportementaux. Difficile à savoir en raison du caractère secret de ces méthodes de calcul.

Il existe, enfin, quelques établissements qui, ayant pris conscience de ces comportements, aident leurs clients à les surmonter. C’est le cas de B*capital, une filiale de BNP Paribas banque privée : « Nous avons constaté les mauvaises réactions de nos clients lors des crises, explique Béatrice ­Belorgey, à la tête de cette maison. Ils ont tendance à vendre au mauvais moment et à ne pas suffisamment arbitrer les effets de dotation [considérer qu’un titre en portefeuille a plus de valeur que les autres] ou un biais d’ancrage. » La banque a mis au point une application (B*Fi) qui, au travers d’un questionnaire et de vidéos, aide ses clients à prendre conscience de ces travers et à les surmonter. « L’objectif est de leur permettre de rester investis de manière proactive afin qu’ils engrangent plus de gains », indique Mme Belorgey.


Lire la suite : Epargne : comment s’affranchir de vos mauvais réflexes


Par le

Le plan de l’exécutif prévoit de cibler la baisse de l’impôt sur le revenu sur les deux premières tranches d’imposition (14 % et 30 %).

Après les annonces d’Emmanuel Macron en conclusion du grand débat national, le gouvernement passe à la phase pratique. Concernant le volet « justice fiscale » du plan de l’exécutif, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a annoncé mardi 30 avril, vouloir cibler la baisse de l’impôt sur le revenu sur les deux premières tranches d’imposition (14 % et 30 %, soit pour les revenus imposables de moins de 73 779 euros par an et par foyer). Ce geste fiscal, qui entrera en vigueur au 1er janvier, coûtera au total cinq milliards d’euros aux finances publiques.

« L’objectif, c’est que les douze millions de foyers fiscaux qui sont dans la tranche à 14 % puissent avoir une baisse moyenne d’impôt sur le revenu de l’ordre de 350 euros », a précisé le ministre, jugeant nécessaire de cibler en priorité les « classes moyennes ». Selon Bruno Le Maire, la tranche à 30 % « doit également être concernée par cette baisse d’impôt, dans une mesure moindre, car je pense que la situation est moins difficile ». Concernant cette tranche, le ministre a évoqué « un gain moyen de 180 euros ». Au total, près de quinze millions de foyers fiscaux pourraient bénéficier de cette baisse.

Pas d’ajout de nouvelles tranches

Concernant les modalités de la baisse, Bruno Le Maire a dit vouloir jouer sur le niveau du taux de la première tranche, plutôt que sur l’ajout de nouvelles tranches d’imposition. L’idée, c’est d’avoir « à la fois une baisse de ce taux de 14 % et puis une simplification de certaines modalités, parce que vous avez certains effets de seuil dans cette tranche qui font que vous pouvez gagner 100 euros supplémentaires et devoir en payer 40 », a-t-il détaillé, en référence au système de « décote » développé sous François Hollande.

Cinq tranches progressives existent actuellement pour l’impôt sur le revenu, dont s’acquittent 16,8 millions de foyers fiscaux sur un total de 38,3 millions, soit 43 % des contribuables. Il s’agit des tranches :

  • de 0 % pour les revenus entre 0 et 9 964 euros ;
  • de 14 % pour les revenus compris entre 9 964 et 27 519 euros ;
  • de 30 % pour les revenus compris entre 27 519 et 73 779 euros ;
  • de 41 % pour les revenus compris entre 73 779 et 156 244 euros ;
  • de 45 % pour les revenus supérieurs à 156 244 euros.
 

Le premier ministre, Edouard Philippe, a fait savoir lundi soir à l’issue d’un séminaire gouvernemental que les modalités exactes de la baisse de l’impôt sur le revenu seraient présentées au mois de juin. Pour financer cette baisse, le chef du gouvernement a confirmé que certaines niches fiscales à destination des entreprises seraient supprimées, sans toucher au Crédit impôt recherche ni à l’allègement de charges pour les entreprises qui correspond à l’ancien CICE.

17 milliards au total

Le coût total des mesures annoncées par Emmanuel Macron pour répondre au mouvement des « gilets jaunes » s’élève à près de « 17 milliards d’euros », a précisé le ministre Bruno Le Maire. Sur ces 17 milliards, dix milliards correspondent aux mesures « annoncées en décembre » par le chef de l’Etat, comme la revalorisation du smic et la défiscalisation des heures supplémentaires, entrées en vigueur en janvier 2019.

A ces dix milliards s’ajoutent les cinq milliards de baisse d’impôt sur le revenu, et le coût de la réindexation sur l’inflation des petites retraites, chiffré par Bercy à 1,4 milliard d’euros. Selon le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, la mise en place d’une retraite minimum de 1 000 euros devrait, quant à elle, coûter dans un premier temps quelques centaines de millions d’euros.


Lire la suite : Impôt sur le revenu : Bruno Le Maire vise une baisse de 180 à 350 euros par an et par ménage


Par le

Le groupe veut céder 13 supermarchés, 1 hypermarché et des sites de préparation de vente en ligne. 723 salariés sont concernés par l’opération.

La réaction n’a pas tardé. Un mois après avoir dévoilé des pertes de près d’un milliard d’euros sur son exercice 2018, le groupe Auchan a annoncé, mardi 30 avril, la mise en vente de 21 de ses sites en France jugés « sans perspective réaliste de retour à la rentabilité ».Selon la CFDT, les postes de 723 salariés sont concernés par l’opération.

Le groupe, qui s’est engagé dans un vaste plan de réformes destiné à réduire ses pertes financières, a précisé à ses partenaires sociaux réunis en comité social et économique, mardi, que si ces 21 sites (des supermarchés, un hypermarché, des entrepôts et des drive) ne trouvaient pas preneur « un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) sera (…) ouvert ».

Auchan a plongé dans le rouge au cours de son dernier exercice. Ses pertes nettes s’élèvent à 997 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 51 milliards. Son activité a dévissé de 3,2 % l’an dernier, un recul que le groupe explique par des « mutations du commerce sans précédent et une situation économique très difficile ». « Le choix de la cession répond à une triple volonté de l’entreprise », fait valoir Auchan par communiqué, en évoquant son objectif de « préserver l’emploi ». Auchan emploie 73 800 personnes en France, notamment dans ses 637 magasins.

Concurrence des sites de vente en ligne

La CFDT dénonce un « PSE qui intervient après des années d’errances stratégiques ».

« La CFDT est scandalisée d’apprendre que l’entreprise décide d’un PSE d’envergure en mode “départs contraints” sur les sites de production », souligne le syndicat dans un communiqué.

Le distributeur détenu par l’association familiale Mulliez est notamment confronté à la crise des hypermarchés et supermarchés que concurrencent les sites de vente en ligne et les formats de magasins de hard discount, type Lidl et Action. En France, sa part de marché a atteint 10,3 % en 2018, selon Kantar Worldpanel, contre 11,1 % en 2016.

Parmi les 21 sites concernés, figurent treize supermarchés situés à Faulquemont (Moselle), Tours et Esvres (Indre-et-Loire), Roanne (Loire), Marquette-Lez-Lille, (Nord), Arras, Perpignan, Mulhouse (Haut-Rhin), Rouen, Albert (Somme), Athis-Mons (Essonne), Chevilly-La-Rue (Val-de-Marne) et Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise).

Le groupe entend aussi céder ses quatre Chronodrive situés à Agen, Bayonne, Caen et Vannes, ainsi que son centre de préparation de commande en ligne Auchandirect situé à Marseille.

Enfin, trois grandes surfaces sont concernées par ce plan de cession : les deux Halles d’Auchan, magasins de produits frais situés à Meaux (Seine-et-Marne) et Bobigny (Seine-Saint-Denis) ainsi qu’un hypermarché situé à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis).


Lire la suite : Dans le rouge, Auchan met en vente 21 sites en France