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Le nouveau président exécutif d’Airbus arrive aux commandes au moment où l’avionneur européen met fin à son programme A380 et se trouve empêtré dans des affaires de corruption.
Le 10 avril, Guillaume Faury a succédé à Tom Enders à la tête d’Airbus. Agé de 51 ans, cet ingénieur diplômé de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace va devoir piloter l’avionneur européen en respectant une feuille de route semée d’embûches.
Cette affaire dure depuis 2004. Nous nous sommes mis en conformité avec ce que l’Organisation mondiale du commerce nous demandait de faire. Ce n’est pas le cas pour les Etats-Unis. Il est difficile d’imaginer une escalade sans fin. Airbus est un acteur économique et industriel extrêmement important outre-Atlantique : nous employons 3 000 collaborateurs et le volume de nos achats de 17 milliards de dollars [15 milliards d’euros] y assure 275 000 emplois. Le secteur aérien ne serait pas ce qu’il est sans Airbus et nos clients le savent pertinemment. Aux Etats-Unis, ils nous défendent, car ils savent l’intérêt qu’il y a à travailler avec nous.
On pourrait se poser ce genre de question, mais je ne dispose pas d’éléments pour y répondre.
Mes prédécesseurs ont pris des décisions très difficiles et courageuses qui permettront à l’entreprise de mettre en place l’un des meilleurs systèmes de conformité [aux règles anticorruption]. Cette crise est visible et difficile. Elle a des conséquences humaines et opérationnelles. Nous coopérons avec les justices britannique, française et, à présent, américaine en toute transparence. La sûreté, la qualité, l’intégrité et la conformité sont les piliers qui feront d’Airbus une entreprise crédible et responsable au XXIe siècle, quelles que soient les crises que nous traverserons. L’enjeu de confiance est essentiel pour nous.
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A l’heure de l’hyperchoix en matière de culture, les plates-formes de streaming misent sur le renouvellement permanent pour conquérir de nouveaux abonnés, explique dans sa chronique Guillaume Fraissard, chef du service culture du « Monde ».
Chronique. Deux petites saisons et puis s’en vont. Sur Netflix, et plus généralement sur les plates-formes de streaming vidéo par abonnement, les séries ont beau être reines, elles n’en sont pas moins soumises à rude concurrence. Et leur durée de vie peut se révéler bien plus courte que sur les chaînes traditionnelles. Au moment où HBO s’apprête à lancer, dimanche 14 avril, la huitième – et dernière – saison de sa saga médiévale Game of Thrones, une étude anglaise dévoilée mardi 9 avril dans le cadre du MIPTV à Cannes, met en lumière les pratiques des nouveaux rois du divertissement délinéarisé.
Oubliez les 15 saisons des Experts sur CBS, les 21 de New York Police Judiciaire sur NBC ou les 155 épisodes de Section de recherches sur TF1. Chez Netflix, Amazon Video et consort, heureuses sont les séries suffisamment fortes pour passer le cap des deux saisons selon le recensement établi par l’institut Ampere Analysis qui note que, entre septembre 2018 et mars 2019, douze des treize séries annulées par Netflix durant cette période avaient connu trois saisons ou moins. Exemples récents, Marseille, la série française avec Gérard Depardieu, n’a tenu que deux saisons. Idem pour Punisher et Jessica Jones, deux feuilletons dérivés de l’univers Marvel passés à la trappe après deux ans d’antenne. Au passage, souligne l’étude, Netflix interdirait aux producteurs de faire revivre leurs séries annulées sur d’autres canaux de diffusion… Par comparaison, les chaînes du câble se montrent plus assidues avec une moyenne de quatre saisons par série. Quant à la palme de la fidélité, elle revient aux chaînes gratuites avec des séries au long cours, diffusées sur plus de six saisons et demie en moyenne.
Cette stratégie ne doit rien au hasard. Dans leur objectif de conquête de nouveaux abonnés, les plates-formes accordent en effet plus de vertus à la nouveauté qu’à la longévité. Quitte à décevoir certains fans qui payent un service de streaming spécialisé dont le baromètre de satisfaction devrait en théorie être plus important que celui de l’audimat. Certes l’audience – jalousement gardée pays par pays – joue beaucoup dans le renouvellement ou non d’une série. Mais pas seulement. Le magazine spécialisé Deadline Hollywood a récemment montré comment Netflix privilégiait désormais les séries de huit ou dix épisodes comme Elite ou Osmosis contre treize pour House of Cards ou Orange is the New Black par exemple, deuxsuccès qui lui ont permis de séduire une large audience.
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Ineos, une entreprise qui espérait exploiter du gaz de schiste outre-Manche, menace d’abandonner ses projets si les règles ne sont pas modifiées.
Un clou de plus vient d’être enfoncé dans le cercueil de l’industrie du gaz de schiste au Royaume-Uni. Ineos, l’une des entreprises les plus actives du secteur, menace de jeter l’éponge. Dirigée par Jim Ratcliffe, l’homme le plus riche du Royaume-Uni, la société estime que les normes antisismiques actuellement en place sont trop draconiennes, rendant la fracturation hydraulique presque impossible.
Lors d’une réunion qui s’est tenue le 23 novembre avec l’Oil and Gas Authority – le régulateur britannique –, dont le Financial Times a dévoilé le compte rendu lundi 15 avril, Ineos a estimé que les normes actuelles étaient « artificiellement basses ». « Ineos affirme que des limites [antisismiques] sensées, réalistes et soutenues par la science sont nécessaires, faute de quoi il a été clairement laissé entendre que l’entreprise arrêterait de demander des autorisations [de forage] », décrit le compte rendu.
Manifestations locales et lutte contre les permis de forer ont sensiblement ralenti l’action du secteur
L’avertissement d’Ineos intervient à un moment critique pour le gaz de schiste au Royaume-Uni. En 2011, la petite entreprise Cuadrilla, qui explorait un puits près de Blackpool, dans le nord-ouest de l’Angleterre, avait provoqué quelques tremblements de terre lors d’opérations de fracturation hydraulique. Le gouvernement britannique avait immédiatement instauré un moratoire, puis autorisé de nouveau les forages, mais en renforçant les normes.
Cet épisode a échaudé la population britannique, qui se bat désormais de façon systématique contre tous les projets de gaz de schiste. Manifestations locales et lutte contre les permis de forer ont sensiblement ralenti l’action de l’industrie, malgré le soutien ferme du gouvernement. Actuellement, il n’existe aucune production utilisant la fracturation hydraulique outre-Manche.
Cuadrilla a cependant réussi à obtenir de haute lutte un nouveau permis d’exploration, toujours près de Blackpool. En octobre 2018, elle a commencé une opération de fracturation hydraulique, une première depuis sept ans. Pour l’ensemble du secteur, la réussite de ce projet est essentielle.
Mais la société n’arrive pas à mener à bien ces travaux d’exploration, butant sur les normes antisismiques. A chaque secousse de plus de 0,5 sur l’échelle de Richter, elle est obligée de marquer une pause de dix-huit heures. Or, ce niveau – impossible à ressentir naturellement – a déjà été atteint une dizaine de fois depuis le début des travaux.
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Pour lutter efficacement contre les gaz à effet de serre, Julien Goguel, auteur d’un manifeste appelant à boycotter l’avion, explique, dans une tribune au « Monde », que la transition écologique ne pourra se faire sans une amputation énergétique.
Tribune. Dans une tribune publiée sur le site du Monde, samedi 13 avril, Jean-François Rial propose une alternative à la diminution du trafic aérien pour lutter contre le réchauffement climatique. Il propose de planter 1 200 milliards d’arbres.
Au-delà du fait que cela suppose qu’en plantant 1 million d’arbres chaque jour il faudrait plus de trente-cinq siècles pour y parvenir, cette idée baroque prouve que le chemin est encore long pour conduire certains de ceux qui se définissent comme écologistes à revoir complètement leur manière d’envisager la crise environnementale et ses conséquences.
Pour Jean-François Rial, une « compensation planète » pourrait financer une industrie de l’absorption. Or aucun artifice financier, quel que soit son nom, ne pourra rivaliser d’efficacité avec l’arrêt pur et simple d’une émission de carbone. Comme le demandait un collégien au président de la République Emmanuel Macron en mars, peut-on acheter une deuxième planète avec de l’argent ?
En signant l’accord de Paris en 2015, la France s’engageait à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 % à l’horizon 2030 par rapport à celles de 1990. Non seulement cet objectif ne sera pas atteint, mais nos émissions de GES continuent d’augmenter.
Les décideurs politiques, trop absorbés par la gestion des crises du quotidien, se montrent incapables de prendre des mesures susceptibles de nous éviter le chaos climatique et ses conséquences funestes. La préoccupation écologique est présente dans les discours sur l’ensemble de l’échiquier politique, mais le constat est sans appel : cela ne suffit pas et nous courrons à la catastrophe.
Nous savons que le CO2 présent dans l’atmosphère est notre poison, et nous n’arrivons pas à en limiter les émissions. Sommes-nous fous, aveugles, ou idiots ? Certains attendent des scientifiques qu’ils trouvent des solutions, et ne les écoutent pas nous enjoindre de prendre des mesures drastiques pour modifier nos comportements. L’incohérence et l’inaction d’aujourd’hui nous désignent déjà comme les responsables des drames et des morts à venir.
Si les mots ont du sens, il est urgent de réajuster notre vocabulaire face à l’impératif climatique. Parler de transition écologique, c’est entretenir l’illusion que notre monde peut rester le même, que notre modèle de société est compatible avec la préservation du climat, et donc avec la protection du vivant dont nous faisons partie. Le mot « transition » semble concerner les moyens seuls, les objectifs restant épargnés : objectifs de croissance pour soutenir l’emploi, objectif de consommation pour doper la croissance… Etre plus vertueux, en somme, mais rester les mêmes.
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