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Acheter pour louer implique parfois de réaliser un ravalement isolant ou de changer la chaudière et les fenêtres. Le propriétaire peut toutefois demander une contribution à son locataire, mais à certaines conditions

Si pour tous les gros travaux, le propriétaire ne peut pas demander l’aide du locataire, les travaux d’économie d’énergie, eux, font exception. En effet, si l’immeuble ou la maison sont mieux isolés, le confort de l’occupant est en principe meilleur et ses factures de chauffage moindres. Il existe donc un dispositif issu des lois du Grenelle de l’environnement de 2009 permettant de faire participer le locataire à ces rénovations.

Une ligne sur la quittance ajoutée à celle du loyer et des charges ­indique le montant de la contribution du locataire aux travaux d’économie d’énergie. « Mais dans la réalité, les bailleurs privés utilisent très rarement cette possibilité car ils ne la connaissent pas et le dispositif est complexe. Ce sont surtout les organismes HLM qui mettent en place des accords avec les locataires », convient l’association Consommation logement cadre de vie.

Pourtant, un bailleur qui possède au maximum trois logements par immeuble peut mettre en place un forfait mensuel non révisable de 10 euros par mois pour les logements d’une pièce principale, 15 euros pour les logements de deux et trois pièces principales ou encore 20 euros pour les logements comprenant quatre pièces principales. Au-delà de trois logements appartenant au même bailleur, le calcul de l’économie d’énergie s’effectue selon la méthode applicable aux diagnostics de performance énergétique. Le locataire participe donc, au maximum, à hauteur de la moitié des économies d’énergie ­estimées du logement. Sa participation ne peut pas être supérieure à quinze ans.

Mettre en place cette contribution nécessite néanmoins quelques formalités : le propriétaire doit justifier auprès de son locataire des travaux réalisés et des économies attendues. A chaque changement de locataire, le propriétaire doit redonner les mêmes informations. Le développement des travaux d’isolation dans les années à venir peut inciter certains propriétaires à regarder plus attentivement ce dispositif. Certains bailleurs qui rechignent à engager des travaux dans un immeuble qu’ils n’habitent pas pourraient sauter le pas grâce à ce dispositif.


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Alors que le gouvernement a gelé la hausse de la taxe carbone, la hausse des prix du pétrole sur le marché mondial pousse les carburants au plus haut.

C’est un problème dont le gouvernement se serait bien passé. Après un hiver plutôt calme, les prix du carburant opèrent depuis plusieurs semaines une franche remontée, au point d’atteindre les niveaux les plus hauts depuis six mois. Lundi 6 mai, le gazole, carburant le plus vendu en France avec près de 80 % des volumes, s’élevait à 1,47 euro le litre en moyenne, et le sans-plomb 95 atteignait, lui, 1,58 euro le litre, un sommet depuis 2013.

Le 17 novembre 2018, les premières mobilisations des « gilets jaunes » avaient démarré sur un rejet de la fiscalité sur l’essence, alors que les prix étaient déjà au plus haut. Depuis, le gouvernement a dû battre en retraite sur la hausse de la « taxe carbone », et s’est bien gardé de préciser sa trajectoire depuis.

En France, près de 60 % du prix payé à la pompe est constitué de taxes : la taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TICPE, qui inclut la taxe carbone) et la TVA, principalement. Une fiscalité qui touche plus durement les plus modestes, et notamment ceux qui n’ont d’autre choix que d’utiliser leur véhicule quotidiennement pour se rendre à leur travail. Le reste couvre essentiellement les prix du pétrole, dont les variations ont au cours des derniers mois été spectaculaires, avec une franche hausse récemment.

Depuis plusieurs semaines, le secteur du pétrole bataille contre toute nouvelle hausse de la taxe carbone. « La fiscalité est un sujet extrêmement sensible pour les consommateurs : vingt millions de personnes n’ont pas d’alternative à l’utilisation de leur voiture », estimait récemment Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP).

L’idée d’une taxe « flottante »

Fin novembre 2018, Emmanuel Macron, dans une première réponse aux « gilets jaunes », a lui-même défendu l’idée d’une fiscalité qui s’adapterait aux variations du marché pétrolier. Il faut « adapter toute nouvelle hausse de la taxe sur les carburants à l’évolution des marchés internationaux du pétrole, pour que, si l’envolée des cours devait se reproduire, nous ne soyons pas mis dans la même situation », expliquait le président de la République.

L’idée est alors de décliner la taxe « flottante » mise en place sous le gouvernement Jospin entre 2000 et 2002. Mais le gouvernement imagine alors un dispositif complexe, qui ne verra pas le jour.Emporté par le tourbillon du mouvement des « gilets jaunes », qui se durcit, le chef de l’Etat est contraint d’annoncer des mesures plus larges en décembre 2018 sur les bas salaires et le pouvoir d’achat.


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Sur les chantiers de la capitale belge, la coopérative Rotor Déconstruction récupère des matériaux de construction qu’elle entrepose dans une ancienne chocolaterie Leonidas.

Boulevard Albert-II, dans le nord de Bruxelles, les travaux de démolition viennent juste de démarrer. Dans quatre ans, les deux tours du World Trade Center, le « Manhattan belge », auront laissé place à un bâtiment « flexible » dont les besoins énergétiques seront couverts à 60 % par un système de géothermie. Terrasse à chaque étage, jardin suspendu sur le toit, espace intérieur végétalisé… les futurs bureaux de l’administration flamande jouxteront des appartements, des espaces de coworking, une salle de fitness et un hôtel. Pour autant, les deux tours édifiées dans les années 1970 n’ont pas rendu leur dernier souffle : 62 % des bâtiments seront réutilisés et plus de 95 % des matériaux et équipements existants récupérés ou recyclés.

Une ancienne usine est reconvertie en coopérative spécialisée dans le démontage et la revente de matériaux de finition modernes et contemporains

A quelques encablures de là, dans le quartier d’Anderlecht, une bonne partie des sanitaires vintage du World Trade Center font leur transhumance. Plusieurs centaines de lavabos et de cache-radiateurs sont déposées les uns à côté des autres, dans une ancienne usine de la chocolaterie Leonidas reconvertie en coopérative spécialisée dans le démontage et la revente de matériaux de finition modernes et contemporains. Fondée en 2006 par trois amis férus d’architecture et pionniers de l’économie circulaire, Rotor Déconstruction s’est fait un nom dans la capitale belge et même au-delà. « Dans le quartier européen de Bruxelles, un quart des loyers ont un bail de trois ans ou moins, relate l’ingénieur architecte Lionel Devlieger, l’un des trois fondateurs de Rotor. Quand le locataire change, les bureaux sont remis à nu et tout le mobilier part à la benne. Notre point de départ, il y a treize ans, a donc été de nous focaliser sur ce gisement. »

La région Bruxelles-Capitale se montre aussitôt intéressée par le projet, et commande à Rotor une étude sur le potentiel des matériaux de réemploi. « Nous avons fait des centaines de visites de chantiers, centres de tri et centres d’enfouissement pour comprendre comment les choses se passaient », poursuit M. Devlieger. Les conclusions sont sans appel : « Le recyclable à 100 %, ça n’existe pas. Il y a toujours une perte, et de ce “sous-recyclage” sont issus des produits aux performances médiocres, car tout ce qui est potentiellement de valeur est abîmé par le simple contact avec la benne. »


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Le mariage envisagé avec Siemens s’étant heurté au veto de Bruxelles, le spécialiste du ferroviaire doit désormais élaborer sa stratégie en solo.

Trois mois presque jour pour jour après la décision prise par Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, de ne pas autoriser la fusion entre Alstom et Siemens qui devait créer un champion européen du ferroviaire, le groupe français – donc définitivement célibataire – publie mardi 7 mai ses résultats financiers pour l’année 2018-2019.

Le moins que l’on puisse dire c’est que le champion tricolore du ferroviaire reste un beau parti. Les résultats pour l’année fiscale à la mode Alstom (qui va de mars à mars, comme pour les entreprises japonaises) sont non seulement supérieurs aux attentes des analystes mais même tout simplement historiques. Le chiffre d’affaires atteint pour la première fois les 8 milliards d’euros, en hausse de 10 % par rapport à l’année précédente. Le bénéfice bondit de 87 % et va se percher à 681 millions d’euros. La marge d’exploitation passe de 5,7 % à 7,1 %.

Et l’on pourrait multiplier la litanie des clignotants passés au vert : amélioration du flux de trésorerie, des capitaux propres, du résultat d’exploitation (+44 %), des investissements. La hausse du dividende versé aux actionnaires est tout simplement énorme en raison d’une surabondance de trésorerie liée à des cessions de participations : 5,50 euros par action, contre 0,35 euro lors de l’exercice précédent. Point rassurant pour l’avenir du groupe : enrichi de 12 milliards d’euros de marchés gagnés en 2018, le carnet de commandes bat un nouveau record et dépasse pour la première fois les 40 milliards d’euros.

« Une dynamique commerciale exceptionnelle »

« Alstom a profité cette année d’une dynamique commerciale exceptionnelle avec notamment deux contrats majeurs : le renouvellement de la flotte des trains à très grande vitesse en France et le projet d’un système complet de métro à Montréal », a commenté le PDG Henri Poupart-Lafarge, cité dans le communiqué annonçant les résultats mardi 7 mai. Il aurait pu ajouter –liste non exhaustive – les rames du Grand Paris Express, des trains pour Bombay (Inde), des contrats de services pour les métros de Riyad, Taipei, Sydney, des tramways à Francfort, des locomotives au Maroc… C’est à se demander si Alstom avait vraiment besoin de se marier.

Ce qui est certain c’est que le groupe français est arrivé au bout du cycle de son plan stratégique en cours. « Une croissance très forte du chiffre d’affaires et la nouvelle amélioration de la marge confirment le succès de notre stratégie 2020 », a souligné M. Poupart-Lafarge. Il reste maintenant à établir un nouveau projet pour l’avenir. Alstom est resté officiellement muet sur ce point lors de la présentation des résultats. Le communiqué se contente de préciser que « les perspectives d’Alstom seront communiquées à l’occasion du Capital Markets Day qui se tiendra à Paris le 24 juin 2019 ».


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