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Il est plus compliqué d’ouvrir un compte et d’emprunter pour financer un achat immobilier à l’étranger qu’en France. Mais des solutions existent.

Vous avez craqué pour une maison au cœur de l’Algarve, un trullo dans les Pouilles ou un appartement à Barcelone. Reste à passer du rêve à la réalité. Car financer un achat à l’étranger est plus complexe qu’emprunter pour acquérir une résidence secondaire sur les côtes françaises. « Toutes les banques ne le proposent pas », précise Maël Bernier, porte-parole du courtier en crédit Meilleurtaux.com.

Les filiales françaises de banques étrangères comme la BCP portugaise sont particulièrement actives, tout comme BNP Paribas, BRED, Caisse d’épargne, Banque populaire et HSBC. Bien entendu, tout dépend de la stabilité du pays concerné. « Il n’y a pas de pays interdits, mais l’opération est plus simple dans la zone euro qu’au Maghreb ou en Israël, zones dans lesquelles les acheteurs ont plutôt tendance à acheter sans emprunter, en puisant dans leur épargne », ajoute Maël Bernier.

Première étape, direction votre banque et un courtier en crédit pour faire le point. « Nous conseillons à nos clients de prendre un avocat spécialisé en droit local pour les accompagner dans les démarches juridiques. Il fera aussi traduire les documents, ce qui nous permettra d’étudier correctement le dossier de financement », indique Philippe Moro, directeur des crédits patrimoniaux de HSBC. Ce conseil juridique vous permettra aussi de vous familiariser avec les subtilités locales du droit immobilier.

Emprunter par un réseau français

Côté crédit, vous pouvez emprunter par un réseau français ou par une banque locale. En France, les banques n’acceptent pas de prendre le bien immobilier que vous achetez comme garantie. Elles exigent une garantie sur place. La solution la plus fréquente est le prêt hypothécaire : la banque prend une hypothèque sur un bien immobilier dont vous êtes propriétaire en France. Il peut s’agir de votre résidence principale, d’une résidence secondaire ou d’un bien locatif. Pour limiter le risque, la banque vous prêtera entre 60 % et 80 % de la valeur de ce bien, nette des éventuels crédits restant à rembourser.

Autre possibilité, vous pouvez nantir des placements financiers à hauteur du crédit demandé. Cette fois, donc, inutile d’être propriétaire en France. Idéal pour ceux qui se sont constitué un beau capital, généralement sur un contrat d’assurance-vie, mais qui ne souhaitent pas le vendre pour acheter le bien de leurs rêves à l’étranger. « Cela permet de laisser fructifier son épargne tout en conservant l’antériorité fiscale de son contrat », détaille Philippe Moro, chez HSBC.

Cette fois, la banque prête 100 % de la somme obtenue en garantie s’il s’agit du fonds en euros de l’assurance-vie, et moins s’il s’agit d’épargne risquée, comme des actions. « Le taux proposé par la banque est identique à celui d’un financement pour un bien situé en France. C’est logique, puisque l’opération n’est pas plus risquée pour la banque grâce à l’hypothèque ou au nantissement », ajoute Maël Bernier, chez Meilleurtaux.com.

Emprunter localement

Enfin, il est aussi possible d’obtenir un prêt auprès d’une banque locale. Cette solution s’adresse à ceux qui ne peuvent pas fournir de garantie en France. Ce type de prêt est généralement plus onéreux car les pays de destination du client pratiquent, dans la grande majorité des cas, des taux de crédit supérieurs. « Comptez entre 2,5 et 3 % pour emprunter auprès d’une banque portugaise, et autour de 3,5 % au Maroc contre moins de 2 % pour le même dossier en France », précise Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier Cafpi, qui a ouvert des agences au Portugal et au Maroc.

A noter, les banques locales prêtent dans la devise du pays. A l’inverse, les banques en France octroient un prêt en euros, dont le montant est ensuite converti en devises locales pour financer l’opération le jour J. Lorsqu’on emprunte auprès d’une banque locale, il faut disposer d’un apport de 30 %, plus les frais liés à l’opération. « Notre service international peut négocier, depuis la France, un crédit à l’étranger auprès de banques locales au Canada, en Espagne, au Portugal et bientôt en Italie », explique Philippe Taboret.

Reste, une fois l’étape de l’achat immobilier finalisée, à organiser votre vie sur place du point de vue financier. Les problématiques fiscales ou celles liées à l’assurance-santé doivent être analysées bien en amont de votre projet. Le premier réflexe consiste à se renseigner auprès de votre banque, mais également auprès de l’Union des Français de l’étranger (UFE).

Les banques en ligne plus compétitives

Quant à la gestion de votre argent au quotidien, plusieurs options sont possibles. « Il n’est pas forcément indispensable d’ouvrir un compte dans une banque locale lorsqu’on s’installe dans un pays de la zone euro car les tarifs des opérations par carte bancaire sont identiques à ceux pratiqués en France », remarque Laurent Monet, responsable marketing de la banque de détail de BNP Paribas, notamment présente au Maroc avec la banque BMCI, en Italie avec la BNL et aux Etats-Unis avec la Bank of the West. Utiliser votre carte pour régler un achat ne vous coûte donc pas plus cher à Santorin, ou Minorque, qu’à Marseille.

En revanche, si vous prenez votre retraite en dehors de la zone euro, il est plus simple d’ouvrir un compte sur place. « Les frais seront limités puisque le client utilise une carte bancaire rattachée à un compte local dans la devise du pays. Précisons par ailleurs que les cartes sont gratuites dans la plupart des autres pays », ajoute Julien Delorme, chez HSBC. Cet établissement a des agences dans quarante pays.

Cependant, les clients des banques en ligne comme Boursorama et Fortuneo sont mieux lotis que ceux des réseaux. En effet, ces établissements affichent des tarifs plus compétitifs sur les opérations par carte en devise à l’étranger. De leur côté, les néobanques N26 et Revolut pratiquent même la gratuité pour les paiements par carte en devises. Un vrai plus pour les Français résidant en dehors de la zone euro.

A noter, chez HSBC, « le client peut consulter sur son appli à la fois son compte en France et ses comptes à l’étranger. De plus, les virements internationaux de compte à compte sont gratuits, instantanés et en trois clics », annonce Julien Delorme. Car, si ouvrir un compte local permet de limiter les frais liés à vos dépenses quotidiennes sur place, le transfert d’argent à l’international coûte cher. Ainsi, il faut compter plusieurs dizaines d’euros par virement en devises en dehors de la zone SEPA (l’espace unique des paiements en euros), d’après Meilleurebanque.com. « Notre service monde expat, gratuit, permet de bénéficier de 50 % de remise sur les virements effectués à l’international », précise Laurent Monet, de BNP Paribas.


Source : Comment choisir une banque à l’étranger


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Grâce au Net, l’achat de vêtements d’occasion est devenu très simple. Le marché bouscule toutes les enseignes.

Courir après les promotions pour s’habiller ? Quelle idée has been ! Alors que les soldes d’été ont démarré le mercredi 26 juin, les commerçants se désespèrent des nouveaux comportements des Français, de plus en plus nombreux à se tourner vers l’achat d’occasion.

Des mois après l’avoir acheté, Alizée Vincent se souvient précisément du prix de ce pantalon noir « 100 % laine acheté sur Vinted », l’application coqueluche des adeptes de la fripe sur smartphone. « Huit euros. C’est un APC », fait valoir cette Parisienne de 25 ans.

Alice Chicoisne s’est aussi convertie à l’achat de seconde main. La lycéenne de 17 ans fouille régulièrement dans les rayons de Guerrisol, chaîne de magasins de vêtements d’occasion situés à Paris, où elle croise « des mères qui achètent pour leurs enfants ». Les prix y « sont rarement à plus de 5 euros », rapporte celle qui revend aussi ses vêtements sur Vinted pour « [se] faire un peu de sous ».

En 2009, 47 % des Français disaient acheter des produits d’occasion, vêtements, voitures ou poussettes… « Dix ans plus tard, ils sont 60 % », observe Rémy Oudghiri, directeur général adjoint de Sociovision, filiale d’études sur la consommation du groupe IFOP.

« Arbitrages budgétaires »

L’habillement n’échappe pas au phénomène, assure Thomas Delattre, responsable d’études au sein de l’Institut français de la mode (IFM). En dix ans, la proportion d’acheteurs de vêtements de seconde main a doublé pour s’établir à 31 % des Français en 2018, selon l’IFM. Les ventes d’habits déjà portés pèseraient plus de « 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires » par an. Etleur rythme de croissance serait « supérieur à 10 % », d’après Antoine Jouteau, directeur général du Boncoin, site de petites annonces.

Cette tendance contribue à saper le business de Zara, Kiabi et autres ténors de la fast fashion. Depuis 2007, le marché français de la mode a chuté de 14 %.

Pourquoi les Français fréquentent-ils les friperies, fouillent les vide-greniers ou scrollent les applis du Boncoin et de Vinted pour renouveler leur garde-robe ? C’est « par nécessité », tranche M. Oudghiri. La grande majorité des Français qui achètent des vêtements de seconde main ne le font ni par choix ni par engagement en faveur d’une économie circulaire censée réduire l’empreinte environnementale de la consommation, juge ce sociologue.


Lire la suite : La seconde main, grande traîtresse de l’industrie de la mode


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Le 25 juin, la toute nouvelle Agence française anti-corruption a requis pour la première fois contre une entreprise, l’équipementier électrique, Sonepar. Un événement inédit et d’importance, comme l’explique dans une tribune au « Monde » l’avocat Nicolas Tollet.

Tribune. Dix-huit mois après être entrée en activité, la commission des sanctions de l’Agence française anticorruption (AFA), créée par la loi Sapin II de 2016, a commencé à sévir : une première entreprise a inauguré bien malgré elle, mardi 25 juin, le passage devant sa commission des sanctions. Il s’agit en l’occurrence un équipementier électrique familial du nord de la France.

Quelques rappels s’imposent pour bien comprendre l’importance de cet événement. Il s’agit de l’un des aboutissements les plus concrets de la loi « Sapin II », qui vise à lutter au sein des entreprises contre les faits de corruption et de trafic d’influence. Cette loi s’applique aux sociétés de plus de 500 salariés actives en France, dont le chiffre d’affaires dépasse 100 millions d’euros par an.

L’AFA, créée dans la foulée pour contrôler les pratiques des entreprises, a démarré son activité en novembre 2017. Peu de temps après, on apprenait que plusieurs entreprises n’avaient pas passé avec succès une première vague de contrôles. Il aura fallu un an et demi pour qu’une première entreprise passe sous les feux tant redoutés de la commission des sanctions de l’AFA, et essuie ainsi les plâtres de la première commission de ce type, laquelle était ouverte au public.

Avoir sous-estimé la cartographie des risques de corruption

Et du public, il y en a eu ! Une file d’entente de 100 mètres commencée dans la rue deux heures avant l’audience. Une salle comble, avec un auditoire principalement constitué de personnes du monde du droit, mais aussi des journalistes. La raison de cette affluence était double : l’événement était non seulement l’occasion de découvrir la première audience de la commission des sanctions de l’AFA, mais surtout d’en savoir plus sur les faits reprochés à l’entreprise visée.

Ces faits étaient liés plus particulièrement à un manquement. L’entreprise aurait sous-estimé la cartographie des risques de corruption de ses activités à travers le monde. L’AFA a reproché à l’entreprise d’avoir bâclé son analyse, alors que cette cartographie est légalement obligatoire depuis la loi Sapin II et que l’ensemble du programme anticorruption repose sur elle.

L’entreprise avait pourtant externalisé la réalisation de cette cartographie anticorruption à un grand cabinet d’audit. Le directeur de l’AFA a balayé cet argument en expliquant qu’en ayant alloué un budget de seulement 119 000 euros, on ne pouvait guère escompter un travail en profondeur par ce prestataire, alors que la société est une multinationale présente dans près de 45 pays et emploie 45 000 salariés.


Lire la suite : « Une première entreprise française sous les feux des sanctions anti-corruption »


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Le plan de restructuration, qui devait être présenté mardi matin au comité central d’entreprise, prévoit une quarantaine de fermetures de magasins, selon les syndicats.

Le comité central d’entreprise (CCE) du groupe Conforama, qui devait se réunir pour la présentation d’un plan de suppressions de postes en France, selon les syndicats, ne s’est pas tenu mardi 2 juillet, « faute de la présence des participants » a-t-on appris dans l’entourage de la direction. L’enseigne prévoit de supprimer mille neuf cents postes en France en 2020, avec la fermeture de trente-deux magasins Conforama et celle des dix magasins de l’enseigne Maison Dépôt, ont fait savoir, lundi 1er juillet, les syndicats CGT (Confédération générale du travail) et FO (Force ouvrière) du groupe.

Sur les trente-deux magasins qui doivent fermer et qui comptent actuellement mille cinquante salariés, huit sont situés en Ile-de-France. Deux des trois magasins parisiens vont fermer. Sont aussi prévues six cents suppressions de postes dans les cent soixante-quatre magasins Conforama restant ouverts, cent vingt-quatre suppressions au siège social et vingt-six au service après-vente, tandis que les cent emplois des boutiques Maison Dépôt vont disparaître. Un plan de restructuration doit être présenté mardi matin au comité central d’entreprise, selon la CGT et FO. 

La direction, qui a reçu lundi soir les organisations syndicales, a dit vouloir « optimiser le fonctionnement » de l’entreprise, a indiqué Jacques Mossé-Biaggini, délégué FO. Un autre comité central d’entreprise sur ce plan de réorganisation est déjà programmé pour le 11 juillet, a précisé Abdelaziz Boucherit, de la CGT.

Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), la direction a répondu que « toute mesure qui aurait des conséquences sur l’emploi pour Conforama en France serait communiquée en priorité aux instances représentatives du personnel ». « Conforama n’a pas d’autres commentaires à faire à ce stade », a-t-on ajouté.

Un plan de refinancement de 316 millions d’euros

« Selon la direction, les premières lettres de licenciement seront envoyées le 1er janvier 2020 et le plan sera finalisé au plus tard fin mars 2020 », a rapporté Mouloud Hammour, de FO. Le projet de restructuration devrait prendre la forme d’« un plan social contenant des mesures de reclassement interne et des départs volontaires », selon M. Boucherit.

En avril, Conforama avait trouvé un accord avec ses créanciers sur un plan de refinancement de 316 millions d’euros, approuvé par la justice. La direction avait alors informé les représentants du personnel de ce vaste plan de refinancement ventilé en deux phases. La première phase était destinée au remboursement d’une partie de la dette du groupe et devait aussi remettre à flot la trésorerie de l’enseigne d’ameublement, décoration, électroménager et équipements informatiques. La seconde phase devait financer un plan de restructuration des magasins « déficitaires » au premier trimestre 2020, avaient indiqué des sources syndicales, dont l’une disait aussi que la recherche d’un repreneur était « toujours d’actualité ».

Déjà début mars, les syndicats de Conforama avaient fait part de leurs inquiétudes quant à l’avenir de l’enseigne. En janvier, le groupe avait cédé à Carrefour sa participation de 17 % au capital de Showroomprivé, numéro deux français du déstockage en ligne, engrangeant ainsi un montant de 78,7 millions d’euros.

Sa maison mère, le groupe Steinhoff, est engluée dans un scandale financier lié à des irrégularités comptables. L’affaire avait éclaté en décembre 2017 et avait failli causer la banqueroute de l’entreprise avec la découverte d’un « trou » de 6 milliards de dollars dans ses comptes.


Source : Conforama prévoit 1 900 suppressions de postes en France