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Depuis quelques mois, les juristes français peuvent se faire aider par des moteurs d’intelligence artificielle (IA) accessibles par Internet. Il leur suffit de s’abonner à un service payant, proposé par l’une des start-up qui tentent de s’installer sur ce marché. Les premiers clients sont des cabinets d’avocats, des directions ­juridiques de grandes entreprises et des compagnies d’assurances.

L’un des services les plus innovants est proposé par la société Case Law Analytics, fondée par deux Nantais : Jérôme Dupré, un avocat qui fut juriste d’entreprise puis magistrat, et Jacques Lévy Véhel, ex-chercheur à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria). Leur société se positionne sur le marché du droit civil et commercial : licenciements injustifiés, divorces compliqués, ruptures soudaines de relations commerciales… Elle propose à ses clients de soumettre leur affaire à un « juge virtuel », c’est-à-dire un moteur d’IA capable de fournir des simulations de décisions judiciaires.

« Justice prédictive »

Le client doit d’abord répondre à un questionnaire en ligne – par exemple, pour un divorce : durée du mariage, âge des époux, lieu de résidence, revenus et patrimoine, état de santé, enfants… En une seconde, Case Law Analytics produit une série de probabilités sur le montant de la prestation complémentaire.

Plus précisément, le système fait travailler en parallèle 100 « juges virtuels », qui ­proposeront chacun une décision indépendante. Le client apprendra par exemple que 25 « juges » lui octroient 10 000 euros, 22 autres 12 000 euros, qu’un juge ne lui ­accorde rien, un autre 24 000 euros, et qu’au total, 90 % d’entre eux lui octroient moins de 15 000 euros. Grâce à ces informations, il sera incité à accepter une proposition à l’amiable inférieure à 15 000 euros, ce qui évitera une procédure judiciaire longue, coûteuse et incertaine.

Jacques Lévy Véhel insiste sur le fait que ses « juges virtuels »...


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AU CŒUR DE L’IA. L’apprentissage profond vise à rapprocher les capacités des machines de celles de l’homme. Le point sur les accomplissements et les limites de cette approche.

Reconnaître une image ou un objet
 

La reconnaissance d’images, c’est-à-dire l’identification d’objets, d’animaux ou de tout autre élément d’une photo, est la tâche cognitive qui a montré la puissance d’un outil majeur de l’intelligence artificielle (IA) : l’apprentissage profond. En 2012, lors d’un défi informatique utilisant les 150 000 images de la base de données ImageNet, une équipe de l’université de Toronto (Canada), menée par Geoffrey Hinton (parti ensuite chez Google), commet environ 15 % d’erreurs, soit deux fois moins que ses concurrents et deux fois mieux qu’en 2010. Au dernier concours, en juin 2017, le taux d’erreurs est tombé à 2 %.

Ces techniques très performantes sont des algorithmes comportant des dizaines de millions de paramètres ajustables. Comme un peintre mélange plusieurs couleurs jusqu’à obtenir la teinte qu’il souhaite, le système informatique cherche les paramètres susceptibles de l’aider à reconnaître les bons objets dans une image. Pour y parvenir, il s’entraîne sur des images annotées préalablement par des humains, indiquant par exemple la présence d’un chat persan, d’un panda, d’une orque… La structure du programme ressemble à un réseau de neurones, dont les connexions se renforcent ou s’affaiblissent en fonction des stimuli reçus.

Depuis la victoire de l’équipe Hinton en 2012, le concept d’apprentissage profond s’est répandu au point de se confondre avec la notion d’intelligence artificielle, qui recouvre pourtant d’autres sujets, comme la robotique. Dans le domaine visuel, il aide à l’identification des objets, y compris dans des vidéos, ce qui permet par exemple de légender des photos de façon automatique ou de nourrir les logiciels de pilotage des voitures autonomes afin de distinguer la nature des obstacles.

Le secteur de la santé a recours à ce genre de technique pour aider et accélérer les diagnostics. Plusieurs études ont même montré la supériorité de la machine sur des professionnels pour repérer des...


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Créé en 2009 pour permettre à tout un chacun, étudiant, actif et retraité, de se lancer dans l’entrepreneuriat, le régime fiscal de l’autoentrepreneur a suscité un véritable engouement pour développer de petites activités qui génèrent un complément de revenu.

Selon l’Insee, près de 2 millions d’actifs sont passés par ce régime depuis sa création, et 42 % des Français ont eu recours au service d’un autoentrepreneur. Seulement, s’il devait permettre à chacun de se mettre à son compte d’un quasi-claquement de doigts, et qu’aucune charge n’était due tant qu’il n’y avait pas de chiffre d’affaires, le volume d’activité était plafonné : pas plus de 33 200 euros de chiffre d’affaires annuel pour les activités de services, et pas plus de 82 800 euros pour la vente de marchandises.

Pour lui permettre de se développer, et reprenant une promesse du candidat Macron, le gouvernement a annoncé qu’à compter du 1er janvier 2018, le plafond d’activité de la microentreprise allait être porté à respectivement 70 000 euros dans les services et 170 000 euros dans la vente de marchandises, soit un doublement des plafonds initiaux.

Apparente simplicité

De nouveaux plafonds qui, en théorie, permettraient à des artisans, des agents immobiliers et des consultants en tout genre d’adopter ce nouveau régime que la simplicité a rendu très attractif. Et de voir fleurir une nouvelle génération d’autoentrepreneurs dans tous les secteurs d’activité, au risque de les mettre en concurrence frontale avec les autres entreprises, qui ont toutefois un avantage de taille : la déduction de leurs charges et de l’amortissement du matériel.

« On peut imaginer qu’à terme des hordes de cadres décident de se mettre à leur compte, et ne travaillent plus » dans « une entreprise, mais » pour « des entreprises », s’enthousiasme le philosophe Gaspard Koenig, du think tank libéral GénérationLibre. Ce qui achèverait de brouiller la frontière...


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Et une de plus… Le trafic ferroviaire à la gare Saint-Lazare, à Paris, a été interrompu mardi 26 décembre par une nouvelle panne qui a paralysé la circulation des trains. L’incident, dû a une rupture de l’alimentation électrique, a bloqué, dans la matinée, 3 000 usagers d’une gare qui accueille les trains vers la Normandie, ainsi que deux lignes de banlieue.

C’est donc – au bas mot – le quatrième incident qui vient paralyser ou fortement perturber une grande gare parisienne depuis cet été. Chaque nouvel avatar accablant un peu plus les voyageurs, augmentant l’attention médiatique et suscitant la colère des réseaux sociaux qui n’ont pas manqué, ce mardi, de moquer l’« indigne » SNCF et la « gare Saint-Bazar ». Qu’arrive-t-il donc à la compagnie ferroviaire nationale qui vient de vivre une année agitée.

Des pannes
 

C’est ce que l’on appelle la loi des séries. Deux pannes géantes de suite à la gare Montparnasse, dont une, cet été, en plein week-end de grands départs. Plus de 2 000 voyageurs munis de billets qui, l’avant-veille de Noël, ne parviennent pas à prendre leurs trains bondés comme jamais en gare de Bercy et d’Austerlitz. Si vous ajoutez à cela, des incidents un peu plus mineurs, comme une rupture de caténaire, gare du Nord en septembre (qui rappelle celle, majeure, de décembre 2016), ou la panne bloquant plus de 200 trains gare Saint-Lazare – déjà – en novembre, la dernière mésaventure en date boucle un quasi-grand chelem des gares parisiennes paralysées, auquel n’aura échappé que la gare de l’Est.

 

Et encore, le coup de projecteur médiatique ne s’est porté que sur les problèmes affectant la capitale. Les usagers des trains ont connu aussi des mésaventures en région, comme ce problème durable de signalisation ayant bloqué le trafic des trains régionaux entre Miramas, Marseille et Avignon, début décembre, ou ces récentes pannes d’aiguillage à Orléans et entre Lyon et Chambéry.

Alors, pourquoi tant de...


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