Pour leur futur métier, les élèves des grandes écoles sont en quête de sens, souhaitent être utiles, œuvrer pour l’intérêt général, attendent de rencontrer un management davantage bienveillant et responsable qu’aujourd’hui, et s’intéressent à l’économie sociale et solidaire (ESS), indique une enquête réalisée par Ipsos pour le Boston Consulting Group et la Conférence des grandes écoles. Dévoilé pour la remise du Prix de l’entrepreneur social, mardi 23 janvier, ce baromètre intitulé « Talents : ce qu’ils attendent de leur emploi » montre ainsi de futurs diplômés qui ne s’intéressent pas seulement à leur carrière. Si cette consultation a été réalisée auprès d’un large panel d’élèves des grandes écoles (1 680 répondants dans 160 établissements), ce vivier ne constitue toutefois pas un échantillon représentatif et n’a donc pas valeur de sondage.
Apporter « des changements à la société »
Pour choisir leur futur emploi, les élèves interrogés citent d’abord comme critère « primordial ou important » l’intérêt du poste (91 % des répondants), l’ambiance et le bien-être au travail (85 %) et le fait d’être en phase avec ses valeurs (75 %). Et à la question de ce qui les rendrait « fiers » de leur vie professionnelle, la réponse « Avoir été utile, avoir apporté des changements à la société » arrive en tête, citée par 97 % des répondants, juste avant « avoir innové » (95 %), « avoir permis à des personnes de se développer professionnellement » (90 %), et créer des emplois par 87 %.
De plus, ils se fixent comme but, dans leur travail, d’œuvrer d’abord pour l’intérêt général (52 % des répondants), d’améliorer la vie des gens (49 %) de « changer les choses » (42 %), bien avant de « créer de la valeur, de l’emploi » (23 %). Alors que ce critère est retenu par 41 % des alumni (les anciens élèves) qui ont aussi été consultés (1 586 répondants). Les élèves des grandes écoles sont majoritaires à avoir un engagement associatif (56 %), bien davantage que leurs aînés (38 % des alumni).
Pour les élèves, des itinéraires de carrière classiques seraient aussi des motifs de fierté : diriger ou avoir des responsabilités (pour 79 %), créer leur entreprise (77 %), faire une carrière à l’étranger (68 %). Toutefois, les rêves de gloire (« que l’on parle de moi dans les médias », 59 %) et de richesse (« avoir gagné beaucoup d’argent », 58 %) n’arrivent qu’en fin de tableau. Quant au type de structure où exercer, leurs vœux sont proches de la réalité : 54 % des élèves des grandes écoles souhaiteraient plutôt travailler dans un grand groupe, 32 % dans une petite entreprise, et 22 % créer leur entreprise. Et le choix d’une start-up comme d’une association ou d’une ONG n’est mentionné que par 13 % d’entre eux.