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C’était le 27 octobre 1992, vingt-six organisations syndicales des douze pays de la Communauté économique européenne, plus l’Autriche et la Suisse, lançaient de concert un mouvement de grève. En ligne de mire, la libéralisation de l’accès aux réseaux publics de chemin de fer promue par la Commission européenne en 1991.

Vingt-cinq ans plus tard, l’Union européenne (UE) a adopté le quatrième « paquet ferroviaire » qui parachève la libéralisation du rail. Après l’ouverture à la concurrence du fret international en 2003, du fret national en 2007, du transport international de voyageurs en 2010, ses vingt-huit membres se sont mis d’accord pour ouvrir le marché des transports passagers national et régional.

En réorganisant en 2014 son système ferroviaire, la France a également essuyé d’importantes grèves… Mais elle respecte assez scrupuleusement le calendrier de réformes décidé à Bruxelles, que d’autres Etats membres ont même devancé, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suède, la République tchèque ou l’Italie.

La libéralisation a rimé quasiment partout avec la disparition d’un statut assurant un emploi à vie. Dans ces pays, qui investissent toujours massivement dans leur système ferroviaire, le coût de production du train a baissé et les passagers prennent à leur charge une plus grande part du prix de leur billet que les usagers français.

En France, la réforme doit permettre l’émergence à moyen terme de nouveaux acteurs, et notamment du futur « easyJet » ou « Ryanair » du rail. Pour l’instant, les anciens monopoles comme la Deutsche Bahn (DB), Trenitalia ou la SNCF résistent sur leur marché national, mais de nouvelles compagnies privées montrent le bout de leur locomotive, à l’image de Westbahn en Autriche, de NTV en Italie, de RejioJet ou de Leo Express en République tchèque et désormais de Flixtrain en Allemagne…

Allemagne

Outre-Rhin, la réforme de DB a été globalement un succès, estiment les experts. Le tournant a...


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Ce jeune homme debout, les mains dans les poches, qui sourit à un écran dans l’entrée d’un fast-food, ne patiente pas devant une vidéo en attendant ses morceaux de poulet grillé. Il est en train de payer d’un sourire le repas qu’il vient de commander. Les restaurants KFC de Hangzhou, dans la région de Shanghaï, testent l’application Smile to Pay du groupe chinois Alibaba, qui permet aux clients de payer leurs achats par reconnaissance faciale.

Cette jeune femme qui montre rapidement son smartphone à la borne d’entrée d’une supérette, remplit son cabas et sort sans payer n’est ni distraite ni voleuse. Elle fait ses courses dans le magasin sans caisse Amazon Go de Seattle, sur la côte Ouest des Etats-Unis. Elle a été identifiée à l’entrée par le code-barres de son smartphone et dans tout le magasin par les caméras qui l’ont reconnue et suivie. Des capteurs ont enregistré ses achats, dont le montant est immédiatement prélevé sur son compte Amazon.

Des entreprises et non des Etats

Les technologies biométriques mises en œuvre dans ces applications sont à peu de chose près les mêmes que celles utilisées pour délivrer les documents d’identité électroniques (passeport, carte d’identité…), pour lutter contre le crime et le terrorisme, ou pour la vidéosurveillance dans les lieux publics.

La seule différence est que, dans les deux exemples cités, ce ne sont plus des Etats ni des gouvernements qui enregistrent les visages ou les empreintes digitales, mais de grandes entreprises privées, les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) en tête. Elles exploitent ces données pour identifier leurs clients dans leurs moindres activités, mieux les connaître pour leur vendre toujours plus en échange d’une « expérience utilisateur fluide et simple » 

La biométrie consiste à identifier une personne à travers ses caractéristiques physiques : empreintes digitales, visage, iris, réseau...


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« Smovengo sort de son silence », titre le communiqué. L’entreprise délégataire chargée du nouveau Vélib’, qui tente péniblement d’installer les stations du vélo en libre-service, à Paris, depuis plus de deux mois, n’en peut plus de porter le chapeau du fiasco. Dans un communiqué au vitriol, publié dimanche 11 mars, ce consortium, composé de la société montpelliéraine Smoove et de trois groupes spécialisés dans la mobilité, entend « rétablir quelques vérités ».

Après le changement de délégataire, décidé en avril 2017, un millier de stations Vélib’ devaient progressivement être déployées dans la capitale et dans soixante-six autres communes franciliennes au cours du premier trimestre 2018. On n’en compte aujourd’hui que 375, selon le site Velib.nocle qui effectue un décompte minutieux depuis le début de l’année. Et encore, seule une partie d’entre elles sont en état de fonctionner. Les autres, alimentées de manière temporaire par des batteries, ont tendance à se décharger. La situation est encore plus critique au-delà du périphérique. En Seine-Saint-Denis, seules deux stations ont vu le jour depuis le 1er janvier. « Et, pour couronner le tout, le service clients demeure injoignable, apparemment sous-dimensionné, au dire même des téléconseillers contactés », ajoute l’association provélo Paris en selle, qui dénonce une « vélib’érézina ».

Pénalités

 

Ces dysfonctionnements coûtent cher à Smovengo. Le syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole (SAVM), qui réunit les représentants des communes concernées sous la présidence de Catherine Baratti-Elbaz, élue socialiste de Paris, a infligé au délégataire une pénalité de 3 millions d’euros pour non-respect des délais.

Mais Smovengo ne veut plus payer seul. Il identifie « deux causes principales » aux retards dans la mise en place, et relève deux responsabilités. Celle de JCDecaux, d’abord, qui a exploité les Vélib’ parisiens pendant dix ans. « Notre concurrent a tout tenté, par ses recours juridiques (tous perdus !) et ses manœuvres dilatoires, pour retarder le passage de relais. Encore aujourd’hui, il multiplie les déclarations agressives et mensongères », affirme le communiqué.

Cette déclaration fait référence aux propos tenus par Jean-Charles Decaux, le 8 mars. « Ils ne sont pas à la hauteur des enjeux », avait estimé le codirecteur général du groupe spécialisé dans la publicité urbaine, jugeant que l’agencement des stations constituait pourtant « la chose la plus simple à faire – gérer les vélos et les abonnés sera bien plus compliqué ». Smovengo répond que « le très grand retard dans le démontage des [anciennes] stations perturbe fortement la montée en puissance de [leurs] chantiers ». On subodorait que les relations entre les deux opérateurs n’étaient pas au beau fixe ; on en a la confirmation.

Mais le consortium s’en prend surtout aux élus. « La gestion administrative du projet par le SAVM a souffert de graves insuffisances », écrit Smovengo, qui énumère les griefs à l’encontre de son donneur d’ordre. Le délégataire attribue notamment aux élus franciliens la responsabilité de multiples retards.


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Le SUV de la marque suédoise est le premier modèle « premium » consacré depuis quarante ans.

En consacrant nettement la Volvo XC40 comme « Voiture de l’année 2018 », les soixante journalistes membres du jury ont placé pour la première fois la marque suédoise sur la plus haute marche du podium. Jamais, depuis la création de ce trophée en 1964, la firme scandinave désormais propriété du groupe chinois Geely, n’avait été primée. Ce faisant, le jury a également brisé un tabou en récompensant pour la première fois depuis… quarante ans un modèle appartenant à une marque « premium ». Jusqu’alors, ce prix attribué par des journalistes issus de vingt-deux pays ? dont les notes et appréciations sont publiques et pourront êtreconsultées sur le site consacré ? était de facto la chasse gardée des constructeurs généralistes. Le dernier modèle « premium » qui l’avait emporté était la Porsche 928 en 1978.

La Volvo, second SUV sacré « Car of the year » après le Peugeot 3008 en 2017, a obtenu 325 points (chaque juré dispose de 25 points qu’il doit répartir entre les sept finalistes), loin devant la Seat Ibiza (242 points), la BMW Série 5 (226), la Kia Stinger (204), la Citroën C3 Aircross (171), l’Audi A8 (169) et l’Alfa Romeo Stelvio (163). Le XC40, qui s’insère sur le marché en pleine croissance des SUV dits « compacts », se présente comme une alternative face aux « premium » allemands. A ce modèle, il ne manque rien au plan de la technologie, y compris en matière de conduite autonome, et il sera prochainement doté d’une version hybride rechargeable. Plus que son style extérieur, c’est son design intérieur, d’inspiration très « scandinave », qui le distingue de ses principaux concurrents. Son couronnement confirme le bon accueil réservé aux SUV Volvo XC90 et XC60 lancés ces dernières années. 

La Volvo a surtout bénéficié du soutien des jurés belges, scandinaves, italiens, mais aussi espagnols et néerlandais. Les six membres français, parmi lesquels un journaliste du Monde, l’ont placé en tête, juste devant la Citroën C3 Aircross. La Seat Ibiza a trouvé ses principaux soutiens parmi les jurés autrichiens, allemands et portugais.


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