Par le


La direction générale de la concurrence enquête à la suite des promotions monstres sur la pâte a tartiner aussi populaire chez les consommateurs qu’elle est décriée comme symbole de la mal-bouffe.

Chronique. L’affaire est grave et l’accusé n’en mène pas large. Ce gros bébé joufflu de 950 grammes, bourré de sucre et d’huile de palme, déjà soupçonné de tuer les forêts, de favoriser l’obésité et même les cancers, est désormais accusé de faire tourner la tête des consommateurs et de dévoiler toutes les turpitudes de notre société en pleine crise existentielle. Nous vivons mal, nous ne sommes pas heureux, donc nous nous réfugions dans les pires addictions dont le pot de Nutella est devenu le symbole. Il a suffi de quelques bousculades et noms d’oiseaux échangés en magasin, le 25 janvier, lors d’une promotion monstre, pour que l’affaire prenne, par la grâce des réseaux sociaux, une tournure nationale.

La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est saisie et mène l’instruction pour débusquer la probable vente à perte de la part d’Intermarché. 

Nutella est le suspect idéal dans un pays qui se sent coupable de son penchant irrépressible pour cette pâte à tartiner si onctueuse et dont ils sont de loin les premiers consommateurs mondiaux. Les enfants en raffolent. Pas étonnant donc que les parents sautent sur la promotion, comme ils le font pour bien d’autres produits de marque. De telles fièvres collectives ne sont pas l’expression de la misère des damnés de la terre mais de clients déterminés qui n’entendent pas rater une si bonne affaire. « Battez-vous, il n’y en aura pas pour tout le monde », est une vieille astuce de marketing depuis les marchés de l’Antiquité et dont la société de consommation du XXsiècle s’est emparée goulûment. Le rabais et la pénurie font vendre sous toutes les latitudes.

Compétition mortifère

C’est bien pour cela que l’on encadre la concurrence et que tout n’est pas permis au royaume de la ristourne. Notamment les prix prédateurs qui permettent à un acteur dominant d’écraser des concurrents en inondant le marché de produits...


Lire la suite : Nutella, un coupable idéal


Par le

Passage obligé de la grande caravane internationale, calé entre les réunions des Nations unies (ONU), de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, le Forum économique mondial (World Economic Forum, WEF) de Davos, qui se tient du 23 au 26 janvier dans les Alpes suisses, cristallise autant de fascination que de répulsion. Que s’y passe-t-il ? Ce concentré annuel de dollars et de pouvoir présente une réelle utilité, assurent les habitués. Même les moins suspects de partialité.

« Il y a beaucoup de bling-bling à Davos et nous avons des désaccords avec nombre de participants, mais, pour nous, cela constitue une occasion majeure de marteler auprès de Wall Street le message que l’économie mondiale ne saurait viser uniquement à augmenter les profits des entreprises », plaide le syndicaliste gallois Philip Jennings, secrétaire général d’UNI Global Union, fédération internationale qui représente 20 millions de travailleurs du secteur des services du monde entier. Avec quel succès ? « La lutte continue, mais les choses évoluent, comme le prouvent des discours comme celui de Larry Fink, le patron de BlackRock, le premier gestionnaire mondial d’actifs, sur la nécessaire valeur sociale des entreprises », se réjouit-il.

 

En fait, après avoir perdu de son lustre au moment de la crise financière de 2007-2008, vue comme la faillite des élites au pouvoir, le barnum des Alpes est revenu encore plus fortement sur le devant d’une scène mondiale de plus en plus éclatée. Preuve en est la venue attendue de la chancelière allemande Angela Merkel ou celle du président américain Donald Trump.

« Parce que c’est l’un des rares endroits au monde où se mélangent les continents, les générations, le public, le privé, son rôle est précieux », souligne Bertrand Badré, ancien directeur général de la Banque mondiale, fondateur du fonds Blue like an Orange, qui veut promouvoir le développement durable dans les pays émergents.

Vocation humaniste

En clair, si Davos n’existait pas, il faudrait l’inventer. Et c’est exactement ce qu’a fait un professeur d’université allemand, Klaus Schwab, 79 ans, en fondant le WEF en 1971. La machine derrière Davos s’affirme désormais comme l’équivalent d’une PME de 653 salariés à la croissance exponentielle, installée à Cologny, près de Genève, entre un golf et le lac Léman.

Là, le long des baies vitrées vertigineuses offrant une vue imprenable sur le Jura, des bataillons de jeunes gens (36 ans de moyenne d’âge) œuvrent à « améliorer l’état du monde ». C’est en tout cas la promesse revendiquée par cette fondation privée à but non lucratif, reconnue comme une institution internationale par la Suisse. Un statut à part, comme celui de la Croix-Rouge ou du Comité international olympique.


Lire la suite : Davos, le forum économique le plus politique de la planète


Par le

Les ministres des finances de l’Union européenne (UE) ont retiré huit pays de leur liste noire des paradis fiscaux, dont le Panama, lors d’une réunion mardi 23 janvier à Bruxelles, a annoncé le conseil des ministres dans un communiqué.

Ces huit pays sont le Panama, la Corée du Sud, les Emirats arabes unis, la Tunisie, la Mongolie, Macao, les îles de la Grenade et la Barbade. Il ne reste par conséquent plus que 9 pays sur cette liste noire, établie le 5 décembre par le conseil des ministres des finances de l’UE.

Pour chacun des huit pays retirés, les autorités ont fourni des engagements « par des lettres signées à un très haut niveau », selon le communiqué. Ils sont désormais placés sur la liste « grise » d’une quarantaine de juridictions ayant pris des engagements forts à changer leurs pratiques ou législations. Ils feront l’objet d’un suivi.

Une liste répondant aux scandales

Restent désormais dans la liste « noire » les Samoa, les Samoa américaines, l’île de Guam, Bahreïn, les îles Marshall, la Namibie, les Palaos, Sainte-Lucie et Trinité-et-Tobago. Cette liste avait été établie en 2015 par la Commission européenne, dans la foulée de multiples scandales d’évasion fiscale. Une liste « Hurricane » d’îles touchées par des ouragans en 2017 et auxquelles un délai supplémentaire a été donné avait également été constituée.

« La liste noire fonctionne », a estimé le ministre des finances bulgare, Vladislav Goranov, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union pour six mois. Car, a-t-il expliqué, les pays concernés « ont travaillé dur pour s’engager à réformer leur politique fiscale ».

Même son de cloche de la part du ministre des finances français, Bruno Le Maire, qui a réagi sur Twitter : « Liste noire des paradis fiscaux : la pression européenne a apporté ses premiers résultats ! »


Lire la suite : Paradis fiscaux : huit pays dont le Panama retirés de la liste noire de l’UE


Par le


L’objectif du gouvernement est d’améliorer la « lisibilité » du système par une réforme « systémique » à l’horizon 2019. 

Depuis son entrée en fonctions à l’Elysée, Emmanuel Macron s’était montré peu disert sur l’une des promesses phares de sa campagne présidentielle : la réforme des retraites, qui doit aboutir à un « système universel » « chaque euro cotisé donnera les mêmes droits à tous ». Lundi 22 janvier, au cours d’un discours prononcé lors de l’audience de rentrée de la Cour des comptes, le chef de l’Etat a esquissé quelques pistes sur ce projet dont la préparation a été confiée à Jean-Paul Delevoye, nommé en septembre 2017 haut-commissaire à la réforme des retraites. Le but est « avant tout » de provoquer « un grand choc de lisibilité et de simplification », a vanté M. Macron. Et d’annoncer que ce vaste chantier « s’ouvrira dès cette année » afin que « l’ensemble des textes puisse être finalisé d’ici à l’été 2019 »

Le calendrier

 

L’exécutif avait exprimé, à la mi-septembre 2017, son intention d’engager rapidement des « discussions avec les partenaires sociaux pour aboutir à une loi-cadre qui sera préparée (…) au premier semestre 2018 ». Mais l’approche semble avoir changé, depuis lors. « Delevoye a obtenu qu’il n’y ait pas de loi-cadre, avance un responsable syndical. Ça risquait de crisper inutilement les positions avant d’ouvrir le dossier. » Sur la base d’échanges récents avec le haut-commissaire, des représentants d’organisations d’employeurs et de salariés affirment que « le projet de loi » pourrait être présenté « au printemps 2019 » devant le Parlement pour une adoption à la mi-2019.

M. Delevoye plaidait pour détendre l’agenda, selon le témoignage de plusieurs personnalités qu’il a reçues durant l’automne 2017. « C’est un vrai projet de société » qui nécessite des réflexions poussées, a-t-il expliqué dans un entretien au mensuel Notre temps de février. Une autre considération a sans doute pesé en...


Lire la suite : Quelles pistes pour la réforme des retraites ?