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La Ligue professionnelle de football (LFP) a signé avec la grande chaine publique sportive CCTV5 pour quatre saisons, jusqu’en 2021. Cet accord s’inscrit dans la volonté de la Ligue professionnelle de football (LFP) de « développer à l’international la marque Ligue 1, avec comme priorité l’Asie », explique au Monde son directeur général, Didier Quillot.

Selon l’arrangement, d’ici à la fin de l’actuelle saison, le 19 mai, certains matchs seront retransmis sur CCTV5. Pour 2018-2019, à chaque journée de championnat, deux matchs seront proposés. L’édition 2018 du Trophée des champions – opposant le champion de France et le vainqueur de la Coupe de France –, qui se déroulera en août à Shenzhen, dans le sud de la Chine, sera aussi diffusée en direct.

 

Aucun détail financier n’a été divulgué, mais, selon M. Quillot, être présent sur CCTV5 permettra une plus grande visibilité de la Ligue 1. Les équipes françaises restent moins connues que leurs homologues espagnoles ou anglaises. Neymar ne bénéficie pas encore de la même ferveur que Ronaldo ou Messi. C’est pour tenter de rattraper ce retard que la LFP a ouvert un bureau à Pékin en février 2017.

En mars, 1,5 million de Chinois ont vu Nice-PSG

En mars, elle avait même programmé la rencontre opposant Nice au Paris-Saint-Germain à la mi-journée pour qu’il puisse être vu en début de soirée en Chine. Seule une chaîne locale de la province méridionale de Guangzhou l’avait retransmise en direct, avec une audience moyenne de 19 000 spectateurs par minute.

Mais grâce à la diffusion sur des télévisions payantes telles que PPTV du groupe Suning, géant de la distribution de biens électroniques, 1,5 million de Chinois ont regardé ce match au moins une minute. C’est d’ailleurs à travers ces chaînes de télévision payante que pourra se faire la monétisation de la Ligue 1, explique M. Quillot. L’accord avec CCTV5 n’est pas exclusif.

Le ballon rond est d’ailleurs une priorité du numéro un chinois Xi Jinping. Dans sa poursuite du « rêve chinois », il aimerait que la Chine puisse organiser sa première Coupe du monde et, surtout, la remporter. Il y a un hic : le niveau de la sélection nationale, qui a échoué à se qualifier pour le prochain Mondial, cet été, en Russie…


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Un Etat endetté cherchant des financements, une compagnie pétrolière cherchant à solder ses contentieux, un « fonds vautour » spécialisé dans le rachat de dettes cherchant à faire payer un pays, un Fonds monétaire international (FMI) dupé par ce dernier… C’est une histoire rocambolesque et un autre aspect de la finance offshore mondiale que dévoilent les dernières révélations du Monde issues des « Paradise Papers », mardi 10 avril.

  • Les montages offshore de Total pour aider le Congo à berner le FMI

 

C’est une histoire découverte au détour de quelques centaines de pièces d’archive du cabinet d’avocats britannique Appleby, dont des millions de documents ont pu être consultés par les journalistes du Monde et les partenaires du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). En litige avec le Congo depuis son rachat d’Elf en 2000, le groupe français Total parvient à un accord avec Brazzaville en juillet 2003 : la compagnie pétrolière obtient l’effacement de divers contentieux avec l’Etat et, en échange, lui cède pour un franc symbolique ses parts dans une concession pétrolière maritime. En besoin de liquidités, le Congo veut vendre par anticipation le pétrole qui sera extrait dans les années suivantes… mais cette pratique est interdite par le Fonds monétaire international pour tous les Etats demandant son aide.

Les documents racontent comment Total a réalisé un complexe montage offshore pour masquer la véritable identité du nouveau propriétaire du champ pétrolier, sollicitant au passage l’aide de la banque française BNP Paribas.

  • Elliott Management, le « fonds vautour » qui veut faire payer les Etats

Le dossier « Likouala » (du nom d’une société écran montée par Total) aurait pu rester secret si un fonds d’investissement américain ne s’en était pas mêlé. Elliott Management s’est fait une spécialité de racheter, à bas prix, des émissions de dette souveraines d’Etat en situation de quasi-faillite et de faire payer ces derniers, souvent par des actions en justice. Cela a été le cas avec l’Argentine, cela l’a également été avec le Congo : après une procédure judiciaire tentant de dévoiler le véritable propriétaire du champ pétrolier maritime, Elliott Management est parvenu à un accord financier avec le Congo pour rembourser une partie de sa dette.

  • Le Congo, Etat aux comptes opaques et miné par la corruption

Cette histoire pourrait ne relever que du passé si le Congo n’était de nouveau pas au bord de la faillite et à ce titre, solliciter à nouveau l’aide du Fonds monétaire international. La vente par anticipation de pétrole, ainsi que des emprunts gagés sur les produits pétroliers, sont toujours interdits par l’institution mondiale. Le FMI est confronté de manière régulière à l’opacité des comptes publics congolais.

Des ONG demandent notamment à l’institution internationale de s’assurer de « conditions de transparence » dans le pays et la mise en place de « cadastres pétroliers » dans le pays, pour centraliser« toutes les informations disponibles sur les entreprises extractives ».

A ce problématique manque de transparence, s’ajoute une machine d’Etat minée par la corruption. Celle-ci est au cœur de la vie politique et économique du pays. On retrouve, dans l’histoire récente du pays, plusieurs affaires dans lesquelles les bénéfices pétroliers du pays ont été soustraits au profit de quelques puissants, parmi lesquels les proches du président actuel, Denis Sassou-Nguesso.

  • Le pétrole d’Elf, ou l’essence de la Françafrique

L’histoire remet en lumière le rôle prépondérant qu’a eu, pendant plusieurs décennies, la compagnie pétrolière Elf, rouage essentiel de la Françafrique mêlant argent sale, diplomatie et réseaux d’espions.


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En 2017, le nombre de lots adjugés au-delà de 10 millions d’euros dans le monde a progressé de 46 %. Avec 1 % de part de marché sur ce terrain, la France ne pèse pas lourd. 

Le record de 450 millions de dollars (366 millions d’euros) pour le Salvator Mundi attribué à Léonard de Vinci a fait couler beaucoup d’encre. Mais le marché de l’art atteint rarement de tels sommets, loin s’en faut. Selon le rapport annuel publié, mardi 10 avril, par le Conseil des ventes volontaires (CVV), la part des lots « exceptionnels », supérieurs à 10 millions d’euros, reste marginale. L’étude menée par l’institut Harris Interactive n’en recense que 133 aux enchères en 2017.

Le marché de l’art n’en reste pas moins influencé par ces locomotives. En 2017, le nombre des lots adjugés au-delà de 10 millions d’euros a progressé de 46 %. Leur contribution à la croissance mondiale – de 6,1 % l’année dernière – est significative : sans ces lots phares, le marché mondial n’aurait progressé que de 0,9 %.

Pas forcément les plus rentables

L’Amérique rafle la mise : 62 % de ces lots hors normes y sont vendus. La France, elle, ne pèse pas lourd, avec 1 % de part de marché sur ce terrain. Seuls deux lots supérieurs à 10 millions d’euros se sont vendus dans l’Hexagone en 2017, un tableau de Jean-Michel Basquiat et une sculpture d’Alberto Giacometti, tous deux chez Christie’s.

C’est dire si les opérateurs internationaux, dotés d’un fichier colossal et rompus au marketing, sont plus à même de ferrer des œuvres de haute volée. Mais celles-ci ne sont pas forcément les plus rentables. Pour les décrocher, les maisons de ventes offrent souvent des garanties financières, voire rétrocèdent une partie des frais acheteurs aux vendeurs.

Les commissaires-priseurs français sont moins tributaires de ces œuvres haut de gamme que les multinationales anglo-saxonnes. Le rapport du CVV ne comptabilise que 98 lots supérieurs au million d’euros vendus en France en 2017. Ces derniers représentaient 16 % du chiffre d’affaires d’Artcurial, à Paris, à peine 6 % de celui d’Osenat, situé à Fontainebleau (Seine-et-Marne).


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La nouvelle risque encore de raviver les tensions entre industriels et distributeurs. Les groupes Casino et Auchan ont annoncé, mardi 3 avril, l’ouverture de discussions pour construire un « partenariat stratégique mondial pour leurs achats », afin de mieux négocier les prix. Elle permettrait de négocier pour le compte des enseignes participantes les termes de leurs approvisionnements auprès des grandes marques internationales.

Les deux groupes se sont donné trois mois pour aboutir à un résultat, qui placerait cette centrale d’achats – dont le nom n’a pas encore été défini – au deuxième rang mondial derrière l’américain Walmart, en matière de puissance d’achat. Ils déposeront prochainement un dossier auprès de l’Autorité de la concurrence. Le volume d’achats concerné n’a pas été dévoilé.

Depuis 2014, les grands distributeurs ont noué les uns après les autres des accords de partenariat à l’achat, dans le domaine alimentaire et non-alimentaire pour pouvoirbénéficier d’un effet de volume lorsqu’ils négocient leurs conditions d’achats avec les fournisseurs.

La fin de l’alliance avec Intermarché

Auchan et Casino projettent de créer trois centrales (alimentaire, non-alimentaire, services), qui incluront – s’ils le souhaitent – leurs anciens partenaires à l’achat. Intermarché, allié de Casino depuis novembre 2014, n’en fera pas partie : il a annoncé, mardi, dans un communiqué avoir « décidé, d’un commun accord [avec Casino] de mettre fin à leur alliance à l’achat en France, INCA-Achats. Intermarché souhaite redéfinir ses objectifs en termes de stratégie d’achat ». Depuis les Etats généraux de l’alimentation en 2017, Intermarché et Casino ne paraissaient plus sur la même longueur d’onde concernant l’équilibre à donner entre, d’un côté, le partage de la valeur ajoutée sur toute la chaîne de valeur du producteur au distributeur, et la surenchère de la guerre des prix.

La promotion sur le Nutella d’Intermarché, avec ses émeutes populaires médiatisées, a probablement scellé cette divergence. L’opération a été d’ailleurs considérée comme de la revente à perte, interdite par le Code du commerce, par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Par ailleurs, à la suite d’une enquête de 2016, la DGCCRF avait assigné en 2017, les sociétés INCA Achats, Intermarché et Casino devant le tribunal de commerce de Paris pour des pratiques commerciales abusives.

En unissant leurs forces, Auchan et Casino souhaitent créer une première centrale, portant sur les produits alimentaires et limitée à un nombre de grands fournisseurs internationaux restreint (par exemple, Coca-Cola, Nestlé..). Elle se substituera aux actuelles centrales des deux groupes – l’Alliance à laquelle participent Auchan et Système U et Metro à l’international, et INCA qui nouait Casino à Intermarché. Système U a confirmé mardi sa participation à la future alliance : « Nous voyons cette évolution comme une réelle opportunité », explique-t-on au sein du groupe.

Cette centrale d’achats géante représenterait, avec Système U, 32 % du marché des produits alimentaires en France, contre 26 % pour l’ancienne alliance INCA, et 21 % pour l’ex-partenariat Auchan-Système U. Selon les données de Kantar World Panel, Carrefour, allié à Cora, détient 23,8 % du marché français, et Leclerc, 21,2 %.


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