Par le

Soit pour couvrir leurs pertes passées, soit en raison de leur développement, les banques de la zone euro doivent augmenter leur capital. Mais le problème aujourd'hui est qu'il est très difficile pour elles de le faire en respectant les nouvelles règles de l'Union bancaire. Que se passe-t-il si les banques de la zone euro ne peuvent pas accroître leur capital ?

Que ce soit pour être recapitalisées en raison des pertes faites sur les crédits (ce qui est le cas en Italie, au Portugal) ou que ce soit en raison des nouvelles réglementations qui imposent de disposer d'un supplément de fonds propres, les banques de la zone euro doivent augmenter leurs fonds propres. Ils représentaient 14 % du produit intérieur brut de la zone euro en 2002, c'est 24 % en 2016. Mais comment les banques, dans la pratique, peuvent-elles maintenant accroître le niveau de leurs fonds propres ?

En effet, dans la situation présente, lever du capital est très difficile pour les banques. Avec la baisse des taux d'intérêt sur les crédits, la profitabilité des banques de la zone euro est devenue faible. Cela limite la capacité des banques à utiliser leurs profits, qui ne représentent que 0,4 % du produit intérieur brut de la zone euro, pour accumuler du capital.

Faut-il réautoriser le bail-out ?

Le rendement des fonds propres des banques de la zone euro est très faible par rapport à celui des autres secteurs d'activité (3,5 % contre 8 %). Cela conduit les investisseurs en capital à préférer les autres secteurs aux banques, d'où la faiblesse des levées de capital par les banques de la zone euro sur les marchés financiers (seulement autour de 10 milliards d'euros par an). On voit donc la difficulté qu'ont les banques de la zone euro à augmenter leurs fonds propres, soit en utilisant leurs profits, soit en levant du capital auprès d'investisseurs privés.

Si les banques de la zone euro ne peuvent pas augmenter leurs fonds propres, soit pour se recapitaliser après avoir provisionné des pertes, soit pour accompagner leur développement, que faire ? Faut-il qu'elles sollicitent des investisseurs étrangers de pays à excès d'épargne (Chine, Moyen-Orient) ? Le passage sous contrôle étranger des banques de la zone euro n'est sans doute pas une bonne idée. Faut-il revenir en arrière sur la réglementation et réautoriser le bail-out (la recapitalisation des banques avec de l'argent public, des États, de l'Europe) ? Le problème avec le bail-out est l'aléa de moralité associé : il incite les actionnaires des banques à prendre trop de risques. Mais il est tout à fait possible d'éviter l'aléa de moralité ; il peut y avoir bail-out après que les actionnaires anciens de la banque ont perdu leurs investissements ; la garantie de l'État peut être explicite et payante au lieu d'être implicite et gratuite, comme c'était le cas dans le temps, ce qui poussait les banques à la prise de risque.


Lire la suite : Artus - Les difficultés des banques de la zone euro


Par le

Le groupe automobile français PSA prévoit de maintenir les usines allemandes d'Opel et de ne procéder à aucun licenciement jusqu'en 2019 au moins, s'il acquiert, comme il le souhaite, les activités européennes de General Motors (GM), rapporte dimanche un journal allemand. La semaine dernière, PSA (Peugeot, Citroën et DS) avait annoncé à l'AFP qu'il « explorait la possibilité » d'acquérir les marques européennes de GM, Opel et Vauxhall, dans le rouge depuis des années.

Mais ces projets ont soulevé en Allemagne la crainte que l'acquisition s'accompagne d'une vague de licenciements, PSA ne voyant pas l'utilité de doublonner des postes déjà existants en France. Or, le journal Bild am Sonntag se fait l'écho d'une réunion entre le secrétaire général de PSA, Olivier Bourges, et de hauts responsables allemands dans le bureau de la chancelière Angela Merkel jeudi, au cours de laquelle M. Bourges a assuré ses interlocuteurs que les contrats préexistants seraient honorés.

Pas d'OPA hostile 

Ces contrats stipulent qu'aucun licenciement ne peut avoir lieu chez Opel Allemagne jusqu'à 2018 et que les investissements prévus dans quatre usines allemandes doivent être maintenus jusqu'en 2020 au moins. Bild am Sonntag ne cite pas ses sources. Mais pour un représentant des salariés d'Opel, le geste de PSA consiste à « ne pas donner l'impression qu'il s'agit d'une OPA hostile ».

Toujours d'après le journal, la direction d'Opel s'attend à ce que PSA expose les grandes lignes de l'acquisition la semaine prochaine, pour une signature prévue lors du Salon automobile de Genève qui s'ouvre le 9 mars. Une rapidité étonnante pour un acheteur moribond il y a seulement trois ans où l'État français et le chinois Dongfeng sont venus à la rescousse pour sauver le groupe.

Mais celui-ci avait un bon dossier et a récupéré Carlos Tavares, en rupture de ban chez Renault, qui a opéré un redressement spectaculaire et achevé de lancer les nouveaux modèles qui étaient « dans le tuyau ». En revanche, les activités de GM en Europe sont historiquement en difficulté. Le groupe a essuyé en 2016 sa seizième perte annuelle consécutive en Europe avec un recul de 2,7 % de son bénéfice net annuel à 9,43 milliards avec une perte de 257 millions de dollars pour ses activités européennes.


Lire la suite : Opel-PSA : la signature pourrait intervenir le 9 mars


Par le

Les futurs chantiers du Grand Paris prennent forme. Ce lundi, la Société du Grand Paris (SGP) a annoncé l'attribution, à un groupement d'entreprises piloté par Vinci Construction, d'un marché de génie civil de 926 millions d'euros pour le Grand Paris Express, futur métro en rocade autour de Paris. « La Société du Grand Paris vient d'attribuer le cinquième des huit marchés de la ligne 15 sud, d'un montant de 926 millions d'euros (hors taxes), à un groupement d'entreprises piloté par Vinci Construction Grands Projets », explique la SGP dans un communiqué de presse.

Un signal majeur

Ce groupement d'entreprises est constitué de Vinci Construction Grands Projets, en qualité de mandataire solidaire, et de Spie Batignolles TPCI, Dodin Campenon Bernard, Vinci Construction France, Spie Fondations et Botte Fondations. Il réalisera les travaux de génie civil du tronçon, après la gare Fort d'Issy Vanves Clamart et jusqu'à la gare Villejuif Louis Aragon. « L'attribution de ce marché porte à près de 2 milliards le montant des engagements de la Société du Grand Paris sur la ligne 15 sud cette année. C'est un signal majeur pour les carnets de commandes des entreprises et pour l'emploi. Les trois derniers marchés de génie civil de la ligne seront notifiés d'ici à la mi-mai 2017 », a commenté Philippe Yvin, président du directoire de la SGP, cité dans le communiqué. Le quatrième des huit marchés, d'un montant de 968 millions d'euros (807 millions d'euros hors taxes), avait été attribué le 1er février à un groupement d'entreprises piloté par Bouygues TP. 


Lire la suite : Grand Paris : un contrat de 926 millions d'euros pour le futur métro


Par le

C'est une bonne nouvelle pour le site historique de Peugeot à Sochaux. Le constructeur automobile PSA a annoncé ce vendredi 17 février vouloir investir 200 millions d'euros au cours des cinq prochaines années pour moderniser et « assurer la pérennité » du site. « L'objectif de ce projet stratégique consiste à simplifier un flux, hérité de plus de 100 ans d'histoire industrielle, et qui ne permet pas à Sochaux d'exprimer son plein potentiel par rapport aux autres sites industriels du Groupe PSA », explique le groupe dans un communiqué. « Sochaux est aujourd'hui un site de production complexe, qui s'étend sur une superficie de 200 hectares, qui comporte 24 kilomètres de convoyeurs et qui mobilise des dizaines de camions chaque jour pour déplacer les sous-ensembles des véhicules en production », ajoute le constructeur.

« Au fil du temps, les bâtiments ont été agencés et aménagés en fonction de l'espace disponible », explique un porte-parole du groupe à l'Agence France-Presse. « Le flux de production n'était pas forcément logique, il fallait repenser le site. » Avec la modernisation de l'usine, « les pièces n'auront plus besoin de transiter par camion », ajoute-t-il.

Des embauches en 2017

Plusieurs améliorations du site sont prévues grâce à l'apport des 200 millions d'euros. La transformation passera en premier lieu par l'installation d'une nouvelle ligne de presses, ces machines qui coupent la tôle et donnent la forme aux différentes pièces de carrosserie. L'acquisition d'une nouvelle ligne de presses est, assure le groupe, « une première en France depuis plus de 20 ans ». Il est également prévu la construction d'un nouveau bâtiment pour l'emboutissage. PSA souhaite par ailleurs disposer des dernières évolutions en matière d'outils numériques, de logistique ou de plateformes mobiles.

L'usine de Sochaux profite actuellement du succès de la nouvelle Peugeot 3008. Le site compte un effectif total de près de 11 000 personnes et le groupe a indiqué en décembre vouloir procéder à 170 recrutements en contrats à durée indéterminée (CDI) en 2017, ses premières embauches collectives depuis 2011.


Lire la suite : PSA injecte 200 millions d'euros pour moderniser le site de Sochaux