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Un bol d'air frais ! 89 700 créations nettes de postes ont été enregistrées, selon une enquête de l'Insee parue mardi 13 juin. La tendance est haussière, à + 0,4 %, après + 0,3 % au quatrième trimestre 2016. C'est le secteur privé qui draine l'essentiel de ces créations d'emplois (+ 80 300), même si, dans le public, l'augmentation est loin d'être négligeable (+ 9 500). Sur un an, 284 100 créations nettes d'emplois sont enregistrées (+ 1,2 %).

En d'autres termes, l'activité économique française reprend sérieusement des couleurs, alors que la courbe du chômage hésite depuis des mois, entre hausse et baisse. Il est vrai aussi que l'Insee a élargi son champ statique, en incluant de nouveaux secteurs dans son analyse. Malgré tout, la hausse n'est pas un mirage ; le premier trimestre 2017 est même le huitième consécutif à enregistrer un solde net des créations d'emplois. Les services dopent les créations d'emplois. Dans le secteur marchand, on comptabilise 71 600 créations nettes sur le premier trimestre 2017. Sur un an, hors intérim, la hausse porte sur 153 700 emplois. Dans les services essentiellement non marchands, on dénombre 50 500 emplois créés en un an (+ 0,6 %), dont 24 600 dans le privé. Autre bonne nouvelle : la construction reprend des couleurs. Le secteur a permis de créer 9 300 postes nets en trois mois (+ 0,7 %), après une baisse du niveau d'emploi quasi ininterrompue depuis 2008.

L'industrie est toujours en difficulté

Souvent présenté comme un indicateur-clé du dynamisme du marché du travail, l'intérim a connu une moindre hausse de ses effectifs au cours du premier trimestre 2017, avec « seulement » 17 000 créations de postes, soit + 2,5 %, contre + 6,7 % sur les trois derniers mois de 2016. Mais sur un an, sa hausse reste élevée avec + 93 000 emplois (+ 15,6 %).

En revanche, l'industrie est toujours en difficulté. Même si les destructions de postes sont aujourd'hui stabilisées à un niveau relativement faible (- 5 200, après - 3 800 au dernier trimestre 2016), le secteur ne semble pas repartir. Sur un an, il a perdu près de 20 000 postes (- 0,6 %). L'Acoss, Agence centrale des organismes de sécurité sociale, a également publié des chiffres sur le marché de l'emploi mardi 13 juin, qui ne prennent en compte ni l'emploi à domicile ni l'emploi agricole dans son étude. Elle estime la hausse de l'emploi salarié à 0,5 % au premier trimestre et à 1,5 % sur un an, des chiffres légèrement supérieurs à ceux de l'Insee.


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Qui ne rêverait pas de fêter son arrivée à Bercy avec un épilogue heureux dans la tragédie grecque ? Plongé dans le bain de cet épineux dossier qui empoisonne la zone euro depuis 2010, lundi 22 mai, cinq jours à peine après sa nomination à Bercy, l'ancien ministre de l'Agriculture avait assisté, impuissant, à une énième nuit de négociations harassantes, à l'issue de laquelle les principaux acteurs du drame n'étaient toujours pas parvenus à s'entendre. Le fossé qui séparait le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, celui de l'Allemagne, le très austère Wolfgang Schäuble, ainsi que Poul Thomsen, représentant du Fonds monétaire international (FMI), était visiblement trop grand.

Alors cette fois, Bruno Le Maire est bien décidé à jouer un rôle beaucoup plus actif dans le nouvel acte de la tragédie qui va se jouer jeudi 15 juin à Luxembourg, lors de l'eurogroupe. Dans la droite ligne d'Emmanuel Macron, qui avait toujours poussé au compromis lorsqu'il était ministre de l'Économie – au risque de court-circuiter l'ex-ministre des Finances en charge du dossier, Michel Sapin –, l'ancien ministre de l'Agriculture Les Républicains mouille sa chemise pour trouver une issue acceptable pour tout le monde.

Lier le rythme des remboursements à la croissance

Lundi, le nouveau ministre français de l'Économie s'est rendu à Athènes pour présenter au Premier ministre grec, Alexis Tsipras, un compromis imaginé par ses services : lier l'ampleur de l'allègement de la dette grecque à la future croissance du pays. À l'avenir, plus l'activité économique progressera en Grèce, plus elle devra rembourser rapidement ses créanciers européens qui détiennent désormais l'essentiel de sa dette.

Une telle proposition a « permis de débloquer le débat et donné de l'air à tout le monde », se félicite-t-on de source proche du dossier à Paris. Technique, la solution française vise en tout cas clairement à satisfaire à la fois les exigences de l'Allemagne et celles du FMI.

L'institution internationale dirigée par la Française Christine Largarde refuse en effet de participer financièrement au troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros décidé en 2015 et qui arrive à échéance à l'été 2018. Et ce, tant que les Européens n'auront pas précisé les mesures d'allègement de la dette qu'ils comptent prendre, car les règles internes du Fonds lui interdisent de venir en aide à un État si son endettement n'est pas jugé « soutenable ». En clair si le pays concerné risque de ne pas pouvoir assumer ses remboursements.


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Cette fois, ça y est. La question de la sortie – très progressive – de la politique monétaire ultra-accommodante menée par la Banque centrale européenne commence à se poser. Autrement dit, l'institution de Francfort, qui a tenu quasiment à elle seule à bout de bras l'économie de la zone euro grâce à son programme de rachat de dette publique annoncé en janvier 2015, réfléchit au meilleur timing pour diminuer les doses de morphine qu'elle injecte dans le système financier européen.

Son conseil des gouverneurs, qui se réunit jeudi à Tallinn, la capitale de l'Estonie, pourrait commencer à ajuster sa communication pour préparer les esprits des investisseurs devenus ultra-dépendants à son traitement. Que va dire Mario Draghi, lors de sa conférence de presse ? Si aucune décision majeure n'est attendue, les mots du président italien de la BCE seront plus que jamais scrutés à la loupe pour tenter de prédire l'évolution de la politique monétaire européenne.

Une croissance supérieure à celle des États-Unis

Les membres les plus conservateurs du Conseil estiment avoir des arguments solides pour plaider pour un resserrement de la politique monétaire, au moins sur la communication. L'économie de la zone euro va incontestablement mieux. La Commission européenne table désormais sur une croissance de 1,7 % pour cette année, un chiffre légèrement revu à la hausse, tiré notamment par l'amélioration économique mondiale. Comme en 2016, le rythme de progression de l'activité est désormais supérieur à celui des États-Unis, la croissance s'est révélée décevante au premier trimestre.

Le chômage, lui, continue de baisser, lentement mais sûrement. À 9,5 %, il s'approche de plus en plus du niveau jugé « structurel » par certains économistes, c'est-à-dire le seuil à partir duquel il ne peut plus diminuer sans générer de tensions inflationnistes.

Communiquer sur une stratégie de sortie

Indicateur fondamental pour la BCE, l'inflation, justement, se rapproche déjà progressivement de la cible de 2 %, même si ses à-coups mensuels sont importants. En avril, la hausse des prix a atteint 1,9 %, contre seulement 1,2 % en mai.

Mais, malgré la pression des « faucons » de la BCE, le chemin de la sortie de la politique monétaire exceptionnelle s'annonce encore très long. L'inflation sous-jacente, celle qui exclut les prix les plus volatils, est tombée à 0,9 % en mai, preuve que les salaires ne sont pas près d'accélérer en zone euro et qu'il n'y a pas, à court terme, de risque d'emballement de l'inflation. Aux yeux de Mario Draghi, il est donc bien trop tôt pour diminuer la morphine. Mais le temps semble venu de préparer psychologiquement le patient, c'est-à-dire de commencer à communiquer sur la stratégie de retour à la normale dans un futur pas si lointain.


Lire la suite : BCE : le délicat retournement de la politique monétaire


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Partant de rien, on arrive à pas grand-chose, mais justement, c'est mieux que rien. Cette lapalissade vaut pour tout marché émergent, où la progression est beaucoup plus impressionnante en pourcentage qu'en chiffres absolus. C'est ainsi que les ventes mondiales de voitures électriques, un marché qui balbutia il y a cinq ans encore, ont progressé de 40 % en 2016, atteignant 750 000 unités.

C'est peu et beaucoup à la fois, car cela pose les bases d'un nouveau marché dont on appréciera la réelle vivacité lorsqu'il ne sera plus démesurément aidé. À coups de subventions et d'avantages fiscaux importants, le marché progresse, et c'est bien le contraire qui aurait étonné. Mais ce sont aussi beaucoup de voitures de flottes d'entreprise, les particuliers hésitant encore pour la plupart à devenir les promoteurs d'une nouvelle technologie extrêmement coûteuse et dont personne ne sait encore comment on pourra, à une échelle industrielle, la recycler.

Néanmoins, cette avancée de la voiture électrique à l'échelle mondiale a permis de porter leur parc roulant à plus de 2 millions, a révélé mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Mais c'est loin d'être un raz-de-marée, car la statistique englobe les voitures fonctionnant à l'électricité avec les hybrides rechargeables incluses qui conservent un moteur thermique. Malgré cet amalgame pour le moins spécieux, ces voitures dites électriques ne sont encore que 2 sur 1 000 dans le monde, le secteur dépendant toujours des aides publiques, a reconnu l'AIE avec une certaine candeur dans son rapport annuel.

Le contrepoids de la Chine

Cette relative contre-performance est d'autant plus alarmante que près de la moitié des voitures électriques neuves vendues en 2016, soit 336 000 unités, ont trouvé preneur en Chine, le premier marché automobile mondial toutes énergies confondues, selon l'organisme. En valeur relative, toutefois, le taux de pénétration des « zéro émission » n'était que de 1,5 % dans l'ex-empire du Milieu.

En valeur absolue, l'Europe représente le deuxième marché pour les électriques. 215 000 unités y ont été écoulées l'année dernière, principalement dans 6 pays : la Norvège, où, grâce à de très fortes incitations fiscales, 29 % des voitures immatriculées en 2016 étaient électriques, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, la Suède et les Pays-Bas. Dans ce dernier pays, 6,4 % des acheteurs de voitures neuves se sont tournés vers l'électrique, et 3,4 % en Suède, selon l'AIE.

Les États-Unis, deuxième marché automobile mondial, figurent à la troisième place des amateurs de voitures électriques : 160 000 d'entre elles s'y sont vendues l'année dernière, un « rebond » après une « légère baisse » en 2015.


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