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Un an après l’attentat du 14 juillet 2016, qui fit 86 morts et des centaines de blessés sur la promenade des Anglais à Nice, les très nombreux festivals de musique de l’été dans l’Hexagone (la Sacem en dénombrait 1 887 en 2015) sont confrontés à deux impératifs : dépenser plus pour renforcer la sécurité et s’adapter à l’impact, sur leur propre budget, de la métamorphose des collectivités locales. Ces dernières participent en effet bien souvent massivement à leur budget.

Selon la dernière étude du Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), les surcoûts de dépenses liés aux risques d’attentat représentent en moyenne pour les 87 festivals les plus importants de l’Hexagone – dont les Francofolies de la Rochelle qui ont démarré mercredi 12 juillet – près de 43 000 euros par jour. Soit une dépense supplémentaire de 2,7 % de leur budget total. Ces surcoûts sont liés au renforcement du nombre des agents de sécurité, des mesures de contrôle et des systèmes de surveillance. Viennent ensuite l’aménagement du site et la sécurisation de son périmètre, les surprimes d’assurances ainsi que les postes d’assistance et de secours.

Selon cette étude, « les festivals les plus touchés sont ceux dont le budget est inférieur à 1,5 million d’euros, d’une durée d’un à huit jours et qui se tiennent sur des sites qu’il faut aménager ». Un fonds d’urgence de 14,4 millions d’euros abondé par l’Etat et différents organismes professionnels a certes été mis en place dès 2016 mais il n’a permis de donner un coup de pouce financier qu’à 524 dossiers.

Morosité du pouvoir d’achat

L’économie des festivals de musique risque également d’être fragilisée par l’onde de choc provoquée par la métamorphose des collectivités locales. Selon la directrice de France Festivals (la fédération française des festivals de musique et de spectacle vivant), Bénédicte Dumeige, les principales ressources des festivals de musique en France proviennent, bon an mal an, des fonds publics, de la billetterie et du mécénat. « La loi sur la Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) a permis de conserver pour les festivals, des financements croisés entre l’Etat, les collections territoriales, les départements et les régions, ce qui est une bonne chose. »

Toutefois, explique Mme Dumeige, « la recomposition des régions, la reconfiguration des collectivités locales tout comme les changements de périmètres des communautés urbaines ou des métropoles ouvrent une période d’instabilité pour les festivals. » Leur financement reste en effet une décision propre aux élus. C’est ainsi que Valérie Pécresse avait supprimé, dès son arrivée

Si les fonds publics ont tendance à se réduire, cette responsable constate aussi que les festivals de musique sont, comme les autres secteurs, confrontés à une forte morosité du pouvoir d’achat des Français. Ce qui les force bien souvent à baisser la voilure en réduisant parfois le nombre de représentations ou en ayant recours à deux têtes d’affiche au lieu de trois.


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Trois années de confrontations entre les pilotes et la direction d’Air France ont pris fin lundi 17 juillet. Le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) a validé la création du projet « Boost », une compagnie filiale à bas coûts de fonctionnement. A l’issue d’une participation massive (près de 83%), 78,2% des adhérents du syndicat ont dit oui à la création de cette nouvelle compagnie.

Début juin, à l’issue d’un débat interne assez vif, le SNPL avait décidé de mettre l’avenir de Boost entre les mains des pilotes. Toutefois, le syndicat a pris à contre-pied la direction d’Air France. Cette dernière aurait souhaité que la consultation porte uniquement sur son projet d’accord ; pour obtenir le même résultat qu’en février, quand une majorité des pilotes (58,1 %) avait approuvé la création d’une filiale low cost. Un espoir déçu.

Le SNPL a préféré offrir trois choix à ses seuls adhérents. Ces derniers pouvaient opter pour le projet de la direction, pour celui préparé par le syndicat ou simplement rejeter tout accord. Une dernière éventualité que ne semblait pas retenir le SNPL.

Boost, un dossier vital pour Air France

Furieuse, la direction d’Air France, dans un courrier adressé aux pilotes, avait indiqué « regretter la décision prise par le SNPL d’intégrer dans la consultation un texte qui ne l’engage pas ». Elle a prévenu aussi de son refus « de signer » un nouvel accord si le projet proposé par le SNPL l’emportait.

Ferme sur ses positions, Jean-Marc Janaillac, PDG d’Air France-KLM, a aussi averti les pilotes. Si l’accord validé par la direction ne rassemblait pas la majorité des voix, le projet de compagnie à bas coûts ne serait pas abandonné. Loin de là. Dans cette hypothèse, le PDG convoquerait un conseil d’administration d’Air France-KLM pour créer Boost mais sur d’autres bases.

Pour Air France, le lancement de Boost est vital. Elle devrait lui permettre de retrouver une compétitivité face aux compagnies du Golfe, notamment sur certaines lignes déficitaires. Philippe Evain, président du SNPL, est lui aussi convaincu que Boost sera lancée. Selon lui, les deux propositions, de la direction et du SNPL, ne sont rien d’autre que « les deux faces d’un même accord ».

Le président du syndicat rappelle que le projet d’accord, proposé par le SNPL, fait aussi la part belle aux « efforts de productivité ». « Environ 40 millions d’euros alors que l’entreprise se porte très bien », pointe M. Evain. Il rappelle qu’Air France devrait « dégager environ un milliard d’euros de bénéfices en 2017, après déjà 800 millions en 2016 ».


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Hausse des prix de l’immobilier oblige, le rendement de la pierre diminue. Pour l’investisseur avisé, prêt à prendre une certaine dose de risque, il reste toutefois des opportunités d’investissements présentant plus de 5 % de rendement.

Attention toutefois : derrière les promesses de rentabilité, il faut bien prendre garde à la durée de l’investissement et aux risques encourus. Et privilégier les placements qui ont déjà fait leur preuve comme les places de parking, la location meublée ou encore le crowdfunding immobilier.

Les places de parking

Les places de parking constituent un investissement abordable, avec une perspective de rentabilité intéressante. Comptez quelques milliers d’euros pour un stationnement en province, mais plus de 50 000 euros pour une place dans la capitale. Le prix dépend de la rareté de l’emplacement et de la cote du quartier.

Avec cet investissement, les charges sont réduites et la rentabilité peut atteindre 8 % à 10 % bruts en province. En matière de fiscalité, les loyers perçus sont soumis au régime des revenus fonciers. Mieux vaut donc acheter à crédit pour déduire les intérêts d’emprunts de ses revenus imposables. Lorsque les loyers totaux perçus sur l’année n’atteignent pas 15 000 euros, il est possible d’opter pour le régime du microfoncier et donc de leur appliquer un abattement de 30 %.

Le plus difficile est cependant de trouver un emplacement, puis un locataire, mais des sites spécialisés facilitent ces démarches, par exemple monsieurparking.com.

La location meublée

Louer un appartement meublé s’avère également une option alternative très séduisante. Les loyers sont en général environ 15 % plus élevés que pour une location nue et le bail est plus souple, un an seulement et seulement neuf mois pour un étudiant contre trois ans pour une location classique. De quoi dégager un rendement brut fort sympathique, généralement compris entre 5 % et 7 %, les petites surfaces étant traditionnellement plus rentables.


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Jean-Laurent Cassely, journaliste, s’est intéressé à décrypter les choix d’une minorité de jeunes surdiplômés en rupture avec les codes de l’entreprise et mus par l’envie de faire quelque chose de leurs mains et en dehors des open spaces. Un épiphénomène qui révèle le malaise d’une génération et dont il a tiré un livre, La Révolte des premiers de la classe. Entretien.

Quand avez-vous perçu les premiers signaux de cette « révolte des premiers de la classe » ?

Jean-Laurent Cassely J’ai commencé à travailler sur le sujet il y a quatre ans, en récoltant des témoignages dans mon entourage, des coupures de presse, notamment dans les magazines féminins et dans les publications professionnelles. Les reconversions radicales sont devenues une sorte de marronnier journalistique, les récits ou portraits de cadres en attaché-case ou d’executive women de la Défense qui passent un CAP cuisine ou deviennent fromagers font rêver les lecteurs et sont toujours très lus.

Ce qui m’intéressait dans ce phénomène était ce qui semblait être un début d’inversion des critères de prestige scolaire et professionnel. J’ai grandi comme tout le monde avec l’idée que plus on était fort à l’école, plus on s’éloignait des métiers manuels pour aller vers des fonctions dans lesquelles l’abstraction était reine.

Or, avec ces diplômés, on avait affaire à des gens qui possédaient tous les titres de la réussite scolaire traditionnelle et qui décidaient de se réorienter et de se « déclasser », puisque dans notre système éducatif, avoir un bac + 5 puis un CAP n’équivaut pas à un bac + 6, mais est (ou était) vécu comme une forme de régression scolaire, voire une transgression.

Ces jeunes diplômés en réorientation sont pour l’instant un épiphénomène mais selon vous ils ouvrent la voie à un engouement plus massif. Quels sont les indices ?

L’exode des open spaces vers ces métiers est une tendance difficile à chiffrer, même si on a l’impression de tous connaître quelqu’un qui a suivi un tel parcours !

En plus du « manuel » stricto sensu, de l’artisanat et du petit commerce alimentaire, il y a aussi les métiers du bien-être, de l’enseignement, du soin (yoga, coaching…), qui attirent les jeunes diplômés en quête de sens.

La presse participe à l’amplification du phénomène en faisant de ces individus au parcours atypique des contre-modèles et des héros. Le hipster microbrasseur ou le pâtissier s’est peu à peu substitué aux héros de la mondialisation heureuse : les cadres supérieurs de La Défense.


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