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Enfin le début du reflux ? Les salaires des grands patrons britanniques ont reculé de 17 % en 2016, une première après des années d’inflation effrénée. La rémunération moyenne d’un directeur général d’une entreprise du FTSE 100 (le principal indice boursier britannique) était de 4,5 millions de livres (5 millions d’euros) l’an dernier, contre 5,4 millions en 2015, selon l’étude annuelle de l’association High Pay Centre et du CIPD, l’association britannique des ressources humaines. Les salaires retrouvent ainsi leur niveau de 2012.

Les auteurs de l’étude hésitent cependant à se réjouir, craignant que la baisse ne soit que passagère. « Il faut espérer que ce changement de tendance soit le début d’une remise à plat de la façon dont les patrons sont payés, plutôt qu’une simple réaction à court terme à la pression politique, souligne Peter Cheese, directeur du CIPD. Le recul de la rémunération est un pas dans la bonne direction, mais cela se produit alors que les salaires moyens au Royaume-Uni stagnent. »

Si elle atteint environ 1 million de livres en moyenne, la baisse de la rémunération des grands patrons fait suite à une envolée de leurs salaires depuis deux décennies. Ils perçoivent aujourd’hui 129 fois le salaire moyen des employés qui travaillent dans leur entreprise ; en 1998, le ratio n’était que de 45 fois.

Campagne de sensibilisation

De plus, la modération de la rémunération cache différentes tendances. Si les salaires les plus stratosphériques ont reculé, ceux des grands patrons qui étaient jusqu’à présent les moins généreusement rémunérés ont au contraire augmenté. Ainsi, Martin Sorrell, qui dirige l’empire publicitaire WPP, et qui est le mieux payé du FTSE 100, a vu son salaire chuter de 70 millions de livres en 2015 à 48 millions (53 millions d’euros) en 2016. Inversement, les trente-deux directeurs généraux les moins bien payés ont reçu une augmentation.

L’explication : les entreprises lorgnent de plus en plus sur les pratiques de leurs voisines et alignent les salaires de leurs dirigeants, pour éviter de trop sortir du lot. Cette tendance inquiète Stefan Stern, directeur du High Pay Centre : « Cela n’aide personne, à part quelques heureux élus au sommet. »

L’étude souligne aussi le large fossé qui existe entre les rémunérations des hommes et des femmes. Non seulement ces dernières sont très mal représentées – seulement six d’entre elles dirigent une entreprise du FTSE 100 – mais leur salaire est beaucoup plus faible : 2,6 millions de livres en moyenne, contre 4,7 millions pour les hommes.


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« Le Monde » a analysé un tiers des annonces françaises publiées sur Airbnb, dans le cadre d’une enquête menée avec d’autres rédactions européennes.

Elodie, 25 ans, « à la recherche d’un poste », est propriétaire de trois studios dans le très cossu 16e arrondissement ; Max et Greg, deux « frères globe-trotters », ont cinquante-deux appartements éparpillés dans la capitale.

Souvent assortis de descriptions pittoresques destinées à faire rêver les touristes, ces profils proposant plusieurs appartements à la location sont loin d’être marginaux sur la plate-forme de location saisonnière Airbnb. Une annonce sur cinq est émise par des multipropriétaires, selon une enquête du Monde, menée en juin dans vingt villes françaises.

Plus de 144 300 annonces ont été analysées, soit 36 % du total des annonces françaises sur Airbnb. L’enquête, réalisée en collaboration avec les rédactions allemande de la Süddeutsche Zeitung, belge de De Tijd, néerlandaise de Trouw.nl et le journaliste d’investigation suisse François Pilet, permet de lever en partie le voile sur un marché dont l’opacité profite surtout aux gros loueurs.

Gros loueurs, petites surfaces

Très disert sur le « milliard d’euros » que la firme californienne a « distribué aux hôtes » depuis juin 2016, Emmanuel Marill, son directeur général en France et en Belgique, se montre moins volubile concernant le chiffre d’affaires réalisé par les multipropriétaires et ceux qui louent à l’année.

« Nous ne livrons pas ce chiffre qui intéresserait beaucoup nos concurrents (…), mais leur part est loin d’être majoritaire. »

Minoritaires, les multipropriétairessont également discrets : à Bruxelles, marché également sous la responsabilité d’Emmanuel Marill, les 14 % de multipropriétaires possèdent 36 % des annonces, selon De Tijd.

Pourtant, sur Airbnb, certains propriétaires ne chôment pas : loin des 175 euros mensuels reçus par l’hébergeur moyen en France, ceux qui louent à l’année tirent un revenu mensuel supérieur au revenu...


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La présence d’investisseurs aux fonds extensibles et l’envolée de la vente des droits de diffusion des compétitions alimentent un marché mondialisé et nullement saturé.

Neymar est un joueur de football. On l’oublierait parfois tant la profusion de millions qui l’accompagnent transforment plutôt l’avant-centre brésilien en valeur marchande. Il est devenu, jeudi 3 août, le footballeur le plus cher de l’histoire en formalisant son départ du FC Barcelone pour le Paris-Saint-Germain (PSG) au terme d’une journée pleine de suspense.

Les avocats du prodige ont payé directement au club catalan les 222 millions d’euros de clause libératoire prévus dans son contrat, quelques heures après le refus de la Ligue espagnole (Liga) de valider le paiement du PSG.

Dans la soirée, Neymar s’est officiellement engagé pour cinq ans avec l’équipe de la capitale française. Il devait être présenté officiellement lors d’une conférence de presse organisée au Parc des Princes vendredi après-midi.

222 millions d’euros. Une somme, assortie d’un salaire estimé à 30 millions d’euros net par an, comme jamais on n’en avait encore vu dans ce sport pourtant peu avare en transactions dispendieuses.

« Un secteur encore en croissance »

Le précédent transfert record s’établissait à « seulement » 105 millions d’euros : la venue, en 2016, du milieu de terrain français Paul Pogba à Manchester United, en provenance de la Juventus Turin.

La venue de Neymar au PSG suffit à prendre la mesure de l’inflation actuelle. Que dire, alors, du transfert de Maradona du FC Barcelone à Naples ? En 1984, Le Monde rapportait que le prodige argentin avait coûté l’équivalent aujourd’hui de… 12 millions d’euros.

« Sur un plan pratique, chaque année, on pense que la précédente somme ne sera pas dépassée. Et elle l’est », résume Loïc Ravenel collaborateur scientifique à l’Observatoire football du Centre international d’étude du sport (CIES) de Neuchâtel (Suisse). « Un secteur encore en croissance », selon lui, avec des territoires émergents à conquérir : au premier rang desquels l’Inde ou la Chine.

M. Ravenel...


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<p« En l’absence de tout accord avec le groupe TF1, Numericable-SFR n’est plus autorisé à exploiter commercialement MYTF1 et les chaînes en clair du groupe TF1. » Venue de TF1, l’annonce surprise est intervenue samedi 29 juillet et a une conséquence concrète immédiate : le service de replay des chaînes du groupe TF1 (HD1, LCI, NT1, TF1, TMC), MYTF1, n’est plus disponible pour les abonnés Numericable-SFR.

Quant à la diffusion linéaire des cinq chaînes, le signal n’est pas coupé, mais TF1 « a demandé à ce que le distributeur cesse l’exploitation commerciale », selon un communiqué publié par le groupe. « Nous entendons utiliser tous les moyens juridiques à notre disposition pour fairerespecter nos droits », a précisé samedi le PDG de TF1, Gilles Pélisson, dans un message aux collaborateurs du groupe que Le Monde a pu consulter.

Inédite, cette décision s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie du groupe TF1, et de son concurrent M6, qui souhaitent que les opérateurs télécoms comme Numericable-SFR, qui distribuent ses chaînes par le biais de leurs box et applications, augmentent substantiellement les sommes versées pour la diffusion de ces chaînes.

« Numericable-SFR n’a aucun droit à distribuer nos chaînes sans notre accord, et nous n’avons aucune obligation de les lui fournir », estime ainsi M. Pélisson dans son message. Il rappelle que, par le passé, les chaînes du groupe ont été « exploitées en exclusivité sur la plate-forme satellitaire TPS » et que « ce n’est qu’à partir de 2006, dans le cadre de la fusion TPS/CanalSat, qu’elles ont été mises gratuitement à la disposition des opérateurs télécoms pour une durée limitée ». Dans le cas de SFR, l’échéance était fixée au 31 décembre 2016. Les parties avaient ensuite prolongé cette durée jusqu’au 28 juillet, date à laquelle le contrat a atteint son terme.

« Le monde a changé »

Sur le fond, l’argumentaire de TF1 est que « le monde a changé », selon son PDG : l’ADSL et la fibre se sont largement diffusés, les abonnements triple play ont suivi le mouvement, et les opérateurs comme SFR en tirent profit.

« Chaque année nous investissons près de 1 milliard d’euros au service des téléspectateurs et de l’écosystème audiovisuel », rappelle M. Pélisson, qui estime que « ces programmes (…) créent de la richesse pour Numericable-SFR, en étant générateur d’abonnements », et constate que « Numericable-SFR utilise désormais ces revenus pour nous concurrencer. Il investit des sommes considérables dans les contenus et les achats de droits, notamment sportifs. »

Enfin, TF1 reproche à Numericable-SFR la mise en place de services qui permettent de contourner les écrans publicitaires, et déplore que l’opérateur « oriente aussi ses abonnés vers son application “SFR TV” dont l’audience n’est pas mesurée par Médiamétrie. » Le groupe audiovisuel, qui cherche actuellement à consolider sa rentabilité, y voit un préjudice.


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