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BNP Paribas Personal Finance (PF), connue du grand public sous la marque commerciale Cetelem, va finalement être jugée pour « pratique commerciale trompeuse » dans l’affaire des prêts immobiliers en francs suisses Helvet Immo. Conformément aux réquisitions du parquet de Paris, les juges ont ordonné le 29 août le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de cette filiale à 100 % de BNP Paribas.

Les faits remontent désormais à près de dix ans. Entre mars 2008 et décembre 2009, le groupe vend plus de 4 600 crédits Helvet Immo, des produits extrêmement complexes, présentant au premier abord un taux d’intérêt plus attractif que ceux de la concurrence. En effet, la somme empruntée est en francs suisses, mais elle est remboursée en euro. Donc si le franc suisse s’apprécie par rapport à l’euro, la mensualité rembourse moins de capital, et la durée du crédit est rallongée (dans la limite de cinq années supplémentaires). Le client risque en outre de voir le montant de ses échéances augmenter. Or, entre mars 2008 et janvier 2015, l’euro est passé d’une valeur de 1,57 à 1,04 franc suisse.

Dans l’ordonnance de renvoi, dont Le Monde a obtenu copie, les juges citent l’exemple d’un couple dont le montant initial de l’emprunt en francs suisses équivalait à 143 867 euros, et qui a dû faire face à un surcoût en capital de plus de 46 700 euros (hors surcoût en intérêt).

« Une offre de prêt longue, confuse et inintelligible »

Les clients ont-ils mesuré le risque de ces crédits ? Dans cette ordonnance, les juges reprochent à BNP Paribas PF d’avoir « produit une offre de prêt longue et confuse, inintelligible, où le risque de change n’est abordé que de manière implicite et allusive, sans que les termes même de risque de change ne soient employés ». Or le sens de la loi de protection du consommateur « est bien de mettre à la charge du professionnel une obligation de clarté dans l’information ».

 

Ces crédits Helvet Immo ont pour l’essentiel concerné l’acquisition de logements destinés à la location dans le cadre des dispositifs fiscaux Robien ou Scellier, et ont été commercialisés par des intermédiaires en opération de banque. BNP Paribas PF « a délivré à ses intermédiaires en contact avec les consommateurs des argumentaires présentant les mêmes défauts, insistant sur la compétitivité du taux et omettant de décrire avec précision le risque de change », soulignent encore les juges. Une ancienne directrice régionale d’agence, citée dans l’ordonnance, a en outre confié aux juges que de sérieux doutes existaient dès la commercialisation du produit.


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Les industriels américains développent des sex dolls de plus en plus proche de l’être humain. Lancé au Japon, le marché s’annonce explosif et attire les Chinois.

A Wayne, le sexe et la technologie n'ont jamais fait aussi bon ménage. Cette ville du New Jersey héberge TrueCompanion, une PME fondée par Douglas Hines. Ancien ingénieur en intelligence artificielle pour Bell Labs, ce lève-tôt de 53 ans sculpte depuis des années des robots sexuels. Il se dit l'inventeur du premier robot digne de ce nom : une poupée d'amour baptisée Roxxxy, dévoilée à Las Vegas en 2010. Aussitôt blackboulé par les ingénieurs de la Silicon Valley, Hines n'a jamais renoncé à son idée de créer un companion pour l'homme (ou la femme). "Ce n'est pas un robot ménager mais un partenaire de vie qui à terme offrira présence, assistance et/ou confort sexuel ; alors s'il ressemble à une belle collégienne ou à un athlète, personne ne s'en plaindra", explique-t-il, faisant fi du flot grandissant de critiques et de préoccupations éthiques que soulève le projet.

Dans sa seizième version dont la sortie serait imminente, son "sexbot" facturé 9.995 dollars (8.440 euros) sera "plus léger, plus mobile, plus expressif et plus intelligent", promet-il. Et comme ses grandes sœurs, Roxxxy exprimera plusieurs personnalités, au choix du client : surexcitée comme Wendy, dominatrice comme Susan, expérimentée comme Martha, novice comme Young Yoko ou même frigide comme Farrah. L'entrepreneur a injecté près d'un million de dollars (845.000 euros) dans l'aventure Roxxxy. S'il reste bouche cousue sur ses ventes, il dit avoir ouvert son capital l'an passé et prépare une seconde levée de fonds auprès d'investisseurs discrets. Il serait aussi en négociations avancées avec une entreprise de Shenzhen pour vendre et produire en grand nombre en Chine.

2018, année robotique

Pour Hines, ce marché rose ne peut qu'exploser. Il suffit de produire un "sexbot" performant grâce à la reconnaissance visuelle et sonore et à l'intelligence artificielle : les utilisateurs suivront. "Dans dix ans, on aura des robots sexuels chez soi comme on a des micro-ondes aujourd'hui", s'enflamme-t-il. Appâtés par les 135 milliards de dollars de revenus mondiaux attendus de la robotique en 2019 (selon le magazine Fortune), plusieurs entrepreneurs font le même pari que lui. Les Américains auraient même pris une longueur d'avance sur les Japonais, pourtant pionniers dans ce domaine. Les quelque 3.000 poupées d'amour vendues annuellement au Japon restent pour l'essentiel des objets immobiles, appréciés en tant que poupées et non comme partenaires de substitution. "Les compétences et les financements sont ici, il suffit de les trouver", rebondit Douglas Hines....

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La Redoute, entreprise roubaisienne ex-championne de la vente par correspondance, a tardé à conquérir le web. En proie à de graves difficultés il y a trois ans, elle est aujourd’hui revenue à l’équilibre grâce à des choix stratégiques ambitieux. Le rachat par Les Galeries Lafayette devrait accroître ce développement vers l’omnicanal.

Un euro symbolique. C'est à ce prix que Kering (ex-PPR) a cédé La Redoute (et Relais Colis) fin 2013 à deux de ses cadres dirigeants, Nathalie Balla et Éric Courteille. L'enseigne était en perte de vitesse, elle qui avait été pionnière dans la vente par correspondance avec son fameux gros catalogue papier. Quatre ans plus tard, La Redoute renoue avec la croissance, équilibrant ses comptes cette année et visant un bénéfice pour 2018. L'entreprise réaliserait 85% de son chiffre d'affaires sur le web, attirant près de 9 millions de visiteurs uniques par mois.

Le rachat progressif annoncé hier par le groupe Galeries Lafayette montre avant tout que La Redoute est revenu dans la cour des grands. Cette opération devrait permettre à La Redoute de s'adosser à un groupe familial puissant, capable de lui apporter l'appui financier nécessaire à son développement. En juillet dernier, lors de L'Université des Entrepreneurs, organisé par le campus patronal Entreprises & Cités, Nathalie Balla a esquissé sa vision pour les années à venir : « Mobile first, home assistant, data et intelligence artificielle mais aussi phygital. » L'ancien fleuron de la vente à distance nordiste a retrouvé de sa superbe. Il vise même 1 milliard de chiffres d'affaires à horizon 2021 contre 750 millions aujourd'hui (pour 2.000 salariés).

Le mobile au cœur des priorités

Pour se relever, La Redoute a mis les achats sur mobile au cœur de ses priorités, en pensant mobile avant tout, dans l'objectif de rajeunir sa clientèle. En s'associant avec la start-up AppsFlyer basée en Israël, l'enseigne pilote ses investissements en fonction des sources de téléchargements de l'appli, du nombre de visites ou du nombre de produits achetés. L'idée étant bien sûr de pouvoir re-cibler les meilleurs clients ou re-proposer des produits abandonnés dans le panier via les réseaux sociaux comme Facebook par exemple. 30 % du chiffre d'affaires de La Redoute serait aujourd'hui réalisé sur mobile.

Les Galeries Lafayette, pour qui le web est aussi devenu une priorité, devraient tirer partie de cette expertise web afin d'accélérer leur stratégie digitale. En retour, La Redoute va pouvoir distribuer ses produits dans un réseau de magasins physiques à Paris et à l'étranger (La Redoute réalisant déjà 30% de son chiffre d'affaires à l'international). Avec l'ambition de miser sur le phygital, afin de tirer le maximum de synergies entre magasins physiques et le numérique : comment un article repéré en magasin peut être acheté sur mobile ou à l'inverse, comme un objet trouvé sur internet peut être essayé en magasin....

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Antoine Saucier, directeur général de la division automobile de TomTom, explique comment la navigation, première étape vers la voiture autonome, va transformer le modèle de cette industrie.

Avec l’obligation d’installer un système d’appel d’urgence automatique en cas d’accident (« eCall ») à partir de 2018, toutes les nouvelles voitures seront connectées. Quel est l’enjeu pour les constructeurs automobiles ?

Antoine Saucier.- Au-delà de cette obligation, ils pourront offrir à leurs clients une expérience au moins équivalente à celle proposée par un téléphone. En premier lieu, la navigation connectée embarquée est aujourd’hui un véritable atout commercial, comme l’a constaté Peugeot avec sa 3008 : elle permet de vendre des voitures plus chères et de tirer le marché vers le haut.

C’est aussi une nouvelle étape vers la voiture autonome : dès 2020, la conduite sur autoroute et dans les embouteillages sera possible sous pilote automatique. Aller plus loin dans le déplacement sans conducteur prendra plus de temps, mais les technologies nécessaires continueront de reposer sur les trois briques dont nous disposons actuellement : la cartographie, pour anticiper les prochaines intersections, la navigation et l’info trafic.

Ces technologies sont-elles en train de changer le métier des constructeurs, d’intégrateurs d’équipements à prestataire de services ?

Il est clair que la voiture connectée leur permet de mieux connaître les usages de leurs clients. Ils peuvent mettre ces données à la disposition de leurs partenaires, ou les vendre. Ils peuvent aussi s’en servir pour leur offrir des services ad hoc, services fournis par des partenaires, comme sont en train de le faire Peugeot, avec sa plate-forme de services Free2Moove, et Renault, avec Renault Mobility.

 

Des plates-formes qui leur permettent d’ores et déjà d’être un acteurs du covoiturage et de mettre en relation conducteurs...


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