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L’ère des pionniers du financement participatif est désormais révolue. De la multitude de sites Internet qui ont tenté l’aventure du crowdfunding, en demandant à la « foule » de financer des projets présentés sur leur site, il ne reste aujourd’hui que quelques gagnants et beaucoup de perdants.

Une seule plate-forme de financement participatif est ainsi parvenue à percer sur le marché du crédit à la consommation, une activité fortement régulée pour laquelle un agrément spécifique reste nécessaire. Younited Credit s’est lancée fin 2011, après avoir attendu deux ans ce sésame. Sa trajectoire inspire aujourd’hui confiance aux investisseurs : la société a annoncé, mardi 19 septembre, avoir levé 40 millions d’euros auprès de ses actionnaires historiques (Eurazeo, Crédit mutuel Arkéa, AG2R La Mondiale…) rejoints notamment par Matmut Innovation et, surtout, par Bpifrance, la banque publique d’investissement qui, selon nos informations, a investi plus de 15 millions d’euros.

La plate-forme de prêts aux particuliers ne devrait pourtant pas être rentable avant le premier semestre 2019, mais elle a su « vendre » sa croissance dynamique. En mettant en relation des emprunteurs avec des prêteurs aux profils variés (des investisseurs institutionnels le plus souvent, mais aussi des particuliers), l’entreprise a permis d’octroyer plus de 600 millions d’euros d’encours de crédits depuis sa création. Elle recense aujourd’hui 70 000 clients et a déjà démarré une activité en Italie et en Espagne.

Appel d’air

« Les fonds que nous venons de lever vont nous permettre de nous lancer dans de nouveaux pays d’ici à la fin de 2019. Nous regardons le Portugal, l’Allemagne et les pays de l’Est, détaille Charles Egly, cofondateur de Younited Credit. Nous voulons également investir dans l’intelligence artificielle, les chatbots, et construire une plate-forme que nous pourrions proposer en marque blanche à des partenaires, par exemple des assureurs ou des opérateurs de téléphonie mobile. »

Sur le marché des prêts aux petites entreprises, la bagarre entre plates-formes s’est révélée plus rude, et beaucoup de start-up n’ont tout bonnement pas survécu. Lorsque le gouvernement a ouvert une brèche dans le monopole bancaire, en encadrant, en octobre 2014, ce nouveau type de prêts aux TPE et aux PME, il a créé un véritable appel d’air. « Nous étions alors une soixantaine d’acteurs sur la ligne de départ, remarque Olivier Goy, président de la plate-forme Lendix, leader du secteur. Aujourd’hui, les volumes de prêts sont concentrés sur une petite dizaine de sociétés. A nous seul, nous avons prêté depuis le début de l’année cinq fois plus que le numéro deux, Credit.fr. »


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Toys “R” Us, la première enseigne américaine de jouets, s’est placée, lundi 18 septembre au soir, sous la protection de ses créanciers, tout en disant être en mesure de poursuivre ses activités.

Ce placement sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, l’équivalent d’une procédure de sauvegarde, est le plus important jamais effectué par un distributeur spécialisé. Il intervient alors que Toys “R” Us, ses 1 600 magasins et 64 000 employés lancent les préparatifs de la saison de Noël, période cruciale pour le groupe.

« La décision [de recourir au chapitre 11] ne signifie pas forcément “game over pour Toys “R” Us, mais elle met fin à un chapitre difficile de l’histoire du groupe », a précisé à l’agence de presse Reuters Neil Saunders, directeur général de GlobalData Retail.

Objectif : restructuration de la dette

Toys “R” Us, basé à Wayne dans le New Jersey, a précisé avoir reçu une ligne de crédit de plus de trois milliards de dollars (2,5 milliards d’euros) de ses banquiers. Ce prêt, soumis à l’approbation de la justice, est de nature à rassurer ses fournisseurs pour le paiement des livraisons de la période des fêtes, qui commence à la fin de novembre aux Etats-Unis.

 

« Nous espérons que les contraintes financières qui nous ont freinés seront réglées de manière durable et efficace, a déclaré le directeur général, Dave Brandon, dans un communiqué. Notre objectif est de travailler avec nos détenteurs d’obligations et autres créanciers pour restructurer notre dette de long terme de cinq milliards de dollars et notre bilan. »

Dans son communiqué, Toys “R” Us précise que sa filiale canadienne se placera également sous la protection de ses créanciers selon la procédure locale. Les opérations du groupe hors des Etats-Unis et du Canada ne sont pas concernées. Pendant la procédure, les magasins Toys “R” Us et Babies “R” Us, ainsi que les sites de commerce en ligne, continuent de fonctionner normalement, ajoute-t-il.


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A Brest, Fortuné Pellicano, l’adjoint au maire de la ville chargé des congrès, est tout feu tout flammes : « En 2018, on accueillera deux fois plus de congrès sur notre territoire », affirme-t-il. Une envolée consécutive à la mise en service de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire, inaugurée cet été.

Très médiatisées, les arrivées des deux nouvelles lignes LGV sur la façade Atlantique alimentent tous les espoirs des villes desservies par la liaison. Pour séduire les Parisiens en mal d’iode, la région Bretagne a lancé dès mars une grande campagne de communication, visible dans les gares, intitulée « Passez à l’Ouest » et déclinée sur les réseaux sociaux. Les touristes ne sont pas les seuls visés. Avec quarante-cinq minutes gagnées en moyenne sur le trajet en train depuis Paris, les villes desservies espèrent attirer les entreprises et les Salons.

Alors que la capitale concentre plus des trois quarts du tourisme d’affaires de l’Hexagone, les métropoles régionales entendent rafler une part du pactole. A elle seule, la région Ile-de-France bénéficierait de plus d’un milliard d’euros de retombées économiques découlant de l’organisation de congrès sur son territoire, selon les estimations de l’International Convention and Congress Association (ICCA).

Pour tirer leur épingle du jeu, plusieurs villes desservies par les nouvelles liaisons LGV se sont lancées dans de vastes projets d’aménagement. Rennes a investi massivement dans la construction d’un nouveau quartier d’affaires autour de la gare et d’un centre des congrès. Au total, deux milliards d’euros seront déboursés pour le financement de nouveaux équipements d’ici à 2020. La ville de Lorient mise gros sur l’arrivée de la LGV, se dotant pour l’occasion d’une nouvelle gare flambant neuve et d’un écoquartier aménagé aux alentours. Du côté de Brest, « on a anticipé de longue date », fait valoir Fortuné Pellicano. Après avoir inauguré fin 2014 la salle Brest Arena, seul équipement de l’agglomération de grande capacité, la cité du Ponant se prépare à rénover son palais des congrès vieillissant. 

Sérieux lifting

Afin de se démarquer de Paris et des autres métropoles, les villes desservies par les nouvelles lignes à grande vitesse font valoir leurs arguments. Pour séduire la clientèle d’affaires, Bordeaux, désormais à deux heures de Paris avec la LGV Océane, mise sur son patrimoine et sa renommée dans le domaine du vignoble. « On n’a pas attendu l’arrivée de la LGV pour rénover nos équipements », fait valoir Amélie Dechenais, responsable du Bordeaux Convention Bureau. Nettoyage des façades, réaménagement des quais… Il y a une quinzaine d’années déjà que la ville a entamé un sérieux lifting. L’opération a porté ses fruits : « Alors qu’en 2012, on accueillait un million de visiteurs, aujourd’hui c’est six millions », fait valoir Amélie Dechenais.


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Dans l’océan des amendes et des condamnations qui a frappé BNP Paribas ces dernières années, c’est une goutte d’eau. Rien à voir avec la condamnation de la justice américaine de verser 8,9 milliards de dollars en 2014 pour avoir violé les embargos sur le Soudan, Cuba et l’Iran. Pas non plus la même échelle que l’amende de 350 millions de dollars (293 millions d’euros) imposée par les autorités américaines en mai pour avoir manipulé le marché des devises.

Le redressement fiscal auquel a été condamnée BNP Paribas à Londres n’en reste pas moins révélateur des impressionnants montages juridiques employés pour contourner l’impôt. Le tribunal administratif de première instance de la capitale du Royaume-Uni a condamné la banque française le 12 juin pour une fraude qui s’élève à 35 millions de livres (38 millions d’euros), mais l’affaire n’a été annoncée officiellement que vendredi 8 septembre par Her Majesty’s Revenue and Customs (HMRC), l’autorité fiscale britannique.

Le système monté par BNP Paribas comprend des entités au Luxembourg, à la City, en Irlande et aux îles Caïmans. « La totale ! », s’agace sur Twitter Chris Chavagneux, éditorialiste à Alternatives économiques.

Une perte artificielle

Les faits remontent à 2005, à une époque où l’évasion fiscale ne retenait guère l’attention. Le principe de la fraude est simple : créer artificiellement une perte pour réduire la facture fiscale. La méthode employée est l’achat et la vente d’un dividende, mais sans en céder les actions sous-jacentes. Cela porte un nom : le dividend stripping en anglais, littéralement « la suppression du dividende ». 

Il faut s’accrocher pour suivre le cheminement de l’argent, dans des circuits opaques et exotiques. BNP Paribas a initialement créé une coquille vide, Harewood Investments No.5, une entreprise enregistrée aux îles Caïmans promettant de verser des dividendes à son actionnaire. La filiale du Luxembourg de la banque française a alors acheté l’intégralité de ses actions, pour 210 millions de livres. Cette somme a immédiatement été transférée sur les comptes de la filiale irlandaise de BNP Paribas.

Dans le même temps, la division londonienne de la banque française est entrée en jeu. La filiale luxembourgeoise lui a vendu les droits des dividendes, mais pour seulement 150 millions de livres. Elle s’est donc retrouvée avec une perte artificielle de 60 millions de livres, la différence entre 210 et 150 millions. Jusqu’à ce stade, BNP Paribas n’avait traité avec aucun acteur extérieur, se contentant de faire circuler l’argent entre ses filiales.


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