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Le conducteurs de certains véhicules Tesla (modèles S, X 60 et 60D) habitant la Floride ont bénéficié, à l’approche de l’ouragan Irma, d’un coup de pouce un peu particulier du constructeur automobile. Ce dernier a en effet annoncé qu’il débridait gratuitement les capacités des batteries de ses véhicules pour permettre aux habitants de l’Etat de fuir plus facilement l’arrivée de l’ouragan.

En pratique, les voitures Tesla disposent d’une batterie de 75 kw/h. Mais sur les modèles d’entrée de gamme, le constructeur a limité artificiellement leur usage : les conducteurs ne disposent que de 60 kw/h. Pour profiter de la totalité des capacités de la batterie, Tesla demande le paiement d’une option coûtant entre 4 000 euros et 7 500 euros. Le débridage permet aux véhicules de parcourir une quarantaine de kilomètres supplémentaires.

Le geste commercial de l’entreprise a également attiré des critiques, des consommateurs s’inquiétant du degré de contrôle exercé par l’entreprise sur ses véhicules, y compris à distance. « Le geste est louable et approprié, mais on peut aussi y voir une perspective terrifiante de notre avenir automobile », écrit le blog spécialisé Jalopnik. « Il n’est pas difficile d’imaginer un cas pire où une entreprise devient le décideur principal à un moment critique dans un scénario catastrophe (…) hors de tout contrôle de la part du consommateur ou du gouvernement. »


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La communauté française de Chine est en émoi. Depuis une semaine, plus de camembert, ni de brie, ni de bleu dans les assiettes. Le 7 septembre, la petite entreprise française Cheese Republic, qui livre des fromages européens aux particuliers dans les grandes villes chinoises, alertait : les fromages à pâte molle ne passaient plus les douanes. Après le reblochon, bloqué depuis le mois de mai, c’est l’ensemble de la famille des pâtes molles, dont la plupart sont françaises, qui restait en rade. Trop de bactéries, croient savoir les importateurs, mais aucune explication officielle n’a été donnée pour expliquer ce revirement.

Lundi 11 septembre, la Chambre de commerce européenne s’en est émue :

« Ces fromages sont importés et consommés en toute sécurité en Chine depuis des décennies », a souligné l’association dans un communiqué.

Le lobby européen a regretté ce changement soudain et inexpliqué. « Les autorités chinoises n’ont jusqu’à présent pas répondu à nos lettres et n’ont pas respecté leur engagement à s’aligner sur les normes internationales », a regretté une source à la Chambre, citée par l’agence de presse Reuters.

Réglementations ambiguës

Les fromages à pâte molle sont très peu consommés en Chine. L’essor des produits laitiers en général est relativement récent, mais se limite au lait et aux yaourts. Mais les goûts changent. D’après le cabinet Euromonitor, les ventes de fromages augmentent en Chine, et devraient progresser de 26 % cette année, pour atteindre 5,3 milliards de yuans (678 millions d’euros). Plus de 90 % de ces ventes concernent des produits importés, la plupart de Nouvelle-Zélande et d’Australie, qui fournissent l’équivalent de la mozzarella utilisée dans les pizzas. Les fromages à pâte molle, comme le camembert, le brie, alimentaient essentiellement les restaurants haut de gamme ou les boutiques ciblant les expatriés. A eux deux, ces fromages représentaient toutefois 15 % des ventes cette année. 

Les réglementations chinoises sont ambiguës concernant les bactéries autorisées. En 2010, le ministère de la santé a publié une « Liste des cultures comestibles dans la nourriture », dans laquelle les bactéries utilisées dans la production de fromages à pâte molle n’apparaissent pas. Mais une autre note précisait que les moisissures utilisées traditionnellement pouvaient continuer à être employées. La Chambre de commerce européenne souligne qu’elle travaillait depuis plus de deux ans avec les autorités chinoises à la révision des standards nationaux de sécurité alimentaire au sujet du fromage. Ce n’est désormais plus le cas.


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Dans une tribune au « Monde », l’ancienne commissaire européenne Viviane Reding estime que l’Union européenne est trop faible face à Varsovie et Budapest. Elle propose un autre type de sanctions. 

TRIBUNE. La défense de notre Union exige la transformation de notre Charte en véritable « European Bill of Rights » et la possibilité de suspendre les fonds européens en cas de violation de nos valeurs fondamentales. Juges congédiés, journalistes muselés, réfugiés rejetés, ONG discréditées, universités mises sous tutelle et Bruxelles diabolisée… La situation en Pologne et en Hongrie ne laisse place à aucun doute : nos valeurs fondamentales sont bafouées. Or, en s’attaquant à ces valeurs, le ciment de notre unité, c’est à l’essence même de l’Europe qu’ils s’en prennent. Tous les Européens sont concernés. C’est la crédibilité et l’avenir de notre Union qui est en jeu. Notre réponse doit être ferme.

Pour l’instant, elle ne l’est pas assez. Pourquoi ? Parce que les traités européens nous en empêchent. Alors que les critères de Copenhague exigent d’un Etat candidat à l’adhésion des réformes en profondeur et de solides garanties institutionnelles, un Etat membre bénéficie d’un quasi-chèque en blanc. On a toujours présumé qu’une fois membre, un Etat respecterait ses engagements démocratiques et renforcerait même davantage ses institutions. A tort ! 

Les dérives autoritaires se multiplient. En tant qu’ancienne commissaire à la justice et aux droits fondamentaux, j’en ai fait l’expérience. Face au premier ministre hongrois, Viktor Orban, notamment. Il a été et reste très difficile pour la Commission européenne de contraindre un gouvernement national à se conformer aux exigences inscrites dans les traités, dont elle est pourtant la gardienne. Même en cas de violation de l’Etat de droit. Même en cas de déséquilibre des pouvoirs. Les sanctions prévues à l’article 7, y compris la suspension des droits de vote, sont purement hypothétiques puisqu’une telle décision requiert l’unanimité des Etats membres.

Entre le marteau et l’enclume

C’est la raison pour laquelle j’ai créé, en 2014, un nouveau mécanisme pour sauvegarder l’Etat...


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L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est revenue, lundi 4 septembre, sur l’une de ses décisions dans le dossier Boeing opposant l’UE aux Etats-Unis, estimant désormais que les subventions de l’Etat de Washington à la fabrication du 777X, le dernier-né de sa gamme long-courrier, sont légales.

Cette décision constitue un revers pour l’Union européenne : l’organe d’appel de l’OMC a annulé une première décision rendue le 28 novembre 2016 par l’organe de règlement des différends du gendarme du commerce mondial. Chaque partie, les Etats-Unis et l’Union européenne, avait alors fait appel.

L’OMC est le théâtre depuis plus de dix ans de la bataille entre Boeing et Airbus, via respectivement les Etats-Unis et l’Union européenne, à propos des subventions et des aides accordées par chacune de ces parties à son industrie aéronautique. Ce conflit commercial, dont l’enjeu s’élève à des milliards d’euros ou de dollars, est le plus long et aussi le plus compliqué traité par l’OMC.


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