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La concurrence des géants du café a fait fondre la rentabilité de la société Ethical Coffee Company fondée par Jean-Paul Gaillard. Son usine de Ville-la-Grand ne devrait bientôt compter plus qu’une vingtaine de salariés.

Il voulait briser le monopole de Nespresso. Opération accomplie. Il voulait dépasser la filiale de Nestlé. Et là, l’affaire s’est corsée. L’ancien patron de Nespresso, Jean-Paul Gaillard, fondateur de la société Ethical Coffee Company (ECC), a bu la tasse. Il reconnaît ne plus croire en ce marché de la capsule compatible Nespresso qu’il a contribué à créer.

En 2010, l’apparition de ce trublion prêt à croiser le fer avec Nestlé avait marqué les esprits. Fort d’un premier contrat avec le groupe Casino, il se targuait de faireentrer les dosettes de café compatibles dans les rayons de supermarché. Un crime de lèse-majesté pour le géant de Vevey qui avait choisi, avec Nespresso, de propulser le banal petit noir dans l’univers feutré du luxe. Avec ses boutiques au design comparable à celui des magasins de mode, ses grands crus, son club de clients et bien sûr un faire-valoir hollywoodien en la personne de Georges Clooney. Les ingrédients d’une recette très bien dosée pour valoriser le breuvage. A la clé, des capsules de 5 grammes de café vendues 35 centimes pièce.

Des capsules biodégradables

ECC vantait pour sa part ses capsules biodégradables et baissait le prix de 10 %. Mais la position du « coucou » prêt à nicher dans les machines Nespresso déjà installées a inspiré nombre de concurrents. Les géants du café ont débarqué avec des marques comme L’Or ou Carte Noire. Des torréfacteurs ont suivi le mouvement. La concurrence est aussi venue de Suisse, patrie d’ECC, avec la marque Café Royal, du groupe de distribution helvète Migros. Une véritable ruée pour un marché estimé à 200 millions d’euros en France en 2016.

Pour M. Gaillard, qui revendique un chiffre d’affaires 2016 compris entre 15 et 20 millions de francs suisses, cette bataille a fait fondre la rentabilité. Un constat qui l’oblige à limiter désormais sa production à quelques clients fidèles en Suisse. Son usine de Ville-la-Grand, de l’autre côté de la frontière, ne devrait bientôt compter plus qu’une vingtaine de salariés. Contre plus d’une centaine au démarrage et 1 500 espérés lorsque le fondateur d’ECC évoquait le projet d’une « coffee valley » en Haute-Savoie…

Un temps, M. Gaillard avait pensé pouvoircéder son entreprise, dont le tour de table réunit Unigrains, l’animateur Arthur et surtout le fonds 21 Centrale Partners de la famille Benetton. L’affaire a fait long feu.


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Lorsqu’on évoque Monaco, on pense habituellement au glamour, bolides de Formule 1 et avantages fiscaux. Mais depuis peu, la Principauté fait parler d’elle sur un nouveau terrain, celui de l’art. Fabrizio Moretti et Georges de Jonckheere, deux éminents marchands de tableaux anciens, viennent tout juste de s’y établir.

Une nouvelle foire d’art contemporain de qualité, Art Monte-Carlo, émanation de la foire Art Genève, a vu le jour en 2016. Le potentiel est tel que la maison de ventes aux enchères Artcurial, qui y officie déjà depuis douze ans avec un chiffre d’affaires annuel d’environ 20 millions d’euros, lancera le 2 juillet sa première vacation dédiée aux automobiles de collection. « Monaco a tout pour devenir un centre du marché de l’art », assure Fabrizio Moretti.

On revient pourtant de loin. Cet îlot de prospérité a connu ses heures de gloire lorsque Sotheby’s et Christie’s y organisaient leurs ventes de prestige, dans les années 1980-1990. Mais la mécanique commence à se gripper dès la première crise du Golfe en 1991. Dix ans plus tard, la libéralisation du marché parisien porte un sérieux coup d’arrêt au marché monégasque. Monaco, comme la Côte d’Azur, devient alors un lieu de collecte d’objets, plus que de vente. 

La fin des grandes dispersions de Christie’s et Sotheby’s a aussi compromis la Biennale des antiquaires, qui avait été lancée en 1975 sur le Rocher. Beaucoup de grandes fortunes transalpines domiciliées à Monaco sont enfin retournées en Italie à la faveur de l’amnistie fiscale offerte en 2001 par Silvio Berlusconi.

Malgré tout, Monaco fait encore rêver les riches Asiatiques et les Russes qui font toujours un crochet par la Principauté. De plus en plus d’amateurs, attirés par la sécurité qu’offre le Rocher, y ont aussi depuis peu élu domicile. Aussi la foire Art Monte-Carlo a-t-elle d’emblée trouvé son rythme de croisière. « Ça a pris beaucoup plus vite qu’à Genève, s’étonne encore son fondateur,...


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Le Canada n’est pas nécessairement connu pour ses débordements de patriotisme. Pourtant, ce samedi 1er juillet, la Confédération célébrait ses 150 ans dans un engouement certain.

Pour souligner cet anniversaire, le gouvernement fédéral a choisi, en avril, un logo. La feuille d’érable a pour l’occasion été redessinée en de multiples triangles colorés. Petite particularité : n’importe quelle entreprise peut l’utiliser à sa guise après en avoir fait la demande aux autorités officielles qui n’ont refusé aucune des 6 200 sollicitations.

La feuille d’érable, d’habitude réservée au drapeau Unifolié ou aux « cannes » du précieux sirop, s’est ainsi retrouvée estampillée dans sa nouvelle version sur des tasses, tee-shirts, ours en peluche et même des emballages de préservatifs. En outre, même si les autorités affirment qu’une majorité de licences ont été accordées à des entreprises canadiennes, il n’est pas nécessaire que les produits soient fabriqués dans le pays.

Caisses de bières commémoratives

Et ça marche ! L’entreprise Great Canadian Gift Company, basée à Ancaster (Ontario), expliquait à La Presse canadienne que la plupart des produits vendus autour de l’événement sont en rupture de stock. A l’image de ce détaillant, à peu près tous les acteurs économiques tentent d’obtenir leur part du gâteau en affichant ce logo : des caisses de bières commémoratives dans les magasins d’alcool, la barre chocolatée Oh Henry ! renommée Oh Canada !, la compagnie Via Rail qui propose aux jeunes de visiter ce grand pays en train pour, évidemment, 150 dollars canadiens (100 euros). Ou bien encore la visite gratuite de tous les parcs nationaux et sites historiques du pays gérés par l’organisme Parcs Canada. Avec un objectif là aussi : doper le tourisme.

Car ces célébrations devraient contribuer à attirer les voyageurs étrangers. Alors que 2016 a été une année record avec près de 20 millions de touristes étrangers, le millésime 2017 devrait...


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Le Point - Pourquoi, à l'inverse du discours ambiant, estimez-vous qu'investir sur les actions les plus risquées n'est pas plus rémunérateur ?

Étienne Vincent : Il existe une croyance partagée selon laquelle il faut prendre des risques pour avoir de bons rendements. C'est vrai, s'agissant du choix des actifs : il faut, sur un horizon long, privilégier les actions aux obligations. A contrario, au sein des actions, la démarche peut s'avérer contreproductive. Le risque, comme l'ont démontré des économistes réputés (Robert Haugen…), ne paie pas toujours. C'est ce qu'on appelle l'anomalie de faible volatilité. On peut avoir une performance supérieure avec un risque moindre. Et pas seulement parce que cette gestion permet d'atténuer les baisses.

En se concentrant sur des valeurs moins risquées, on commet moins d’erreurs

Pour quelles raisons le gain est-il plus élevé ?
Parce qu'en se concentrant sur des valeurs moins risquées, on commet moins d'erreurs. Elles sont au nombre de trois. La première, dite le biais de confiance, consiste à acheter en priorité des valeurs que l'on connaît (Apple au lieu de SAP, par exemple). Or on connaît mieux les valeurs volatiles car elles attirent l'attention. La deuxième est le biais d'estimation, appelé aussi l'effet loterie. Les investisseurs sont naturellement attirés par les titres affichant un gros potentiel de gain, même si la probabilité qu'il se réalise est faible. Ce "gros potentiel" fait que les actions volatiles sont surachetées, donc en fait trop chères par rapport à ce potentiel. Enfin c'est le biais de représentativité, ou effet mémoire : on se souvient beaucoup mieux des meilleurs paris boursiers que de leurs échecs, et on a donc l'impression que seuls les paris risqués ont été payants, contrairement à ce que montrent les statistiques.

Quels secteurs et titres privilégier ?

Tous, et pas seulement les secteurs défensifs. Il faut multiplier les paris. Pour que cette approche fonctionne, il faut avoir au moins en portefeuille cent valeurs et être exposé à l'international.
Des exemples ?
Berkshire Hathaway Inc, Air Liquide, SAP, Merck...


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