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Lancés en 2015, les boutons Dash permettaient de se fournir à distance sur son site. Ils ont été rendus obsolètes par la commande vocale sur les enceintes connectées.
Pour pousser ses clients à commander sur son site sans même qu’ils aient l’impression d’effectuer un achat, Amazon pensait avoir trouvé la panacée. Avec les boutons Dash, ces petits boîtiers connectés lancés en 2015, il suffisait d’une simple pression de doigt pour être réapprovisionné quelques jours plus tard en lames de rasoir, en lessive ou en croquettes pour chat.
Quatre ans plus tard, le géant du commerce en ligne est nettement moins enthousiasmé par sa trouvaille : Amazon vient d’annoncer au site spécialiste Cnet qu’il ne commercialisera plus de boutons Dash, après en avoir vendu « des millions » selon Daniel Rausch, le vice-président de la firme chargé de la maison intelligente. L’entreprise continuera malgré tout d’honorer les commandes passées par les actuels détenteurs de ces boîtiers.
Ce gadget, proposé par des dizaines de marques dans le monde entier, « a été un tremplin fantastique vers le monde de la maison connectée », a estimé M. Rausch. Amazon s’est depuis engouffré dans ce secteur en plein essor, en développant une gamme d’enceintes connectées intégrant son intelligence artificielle Alexa. La firme de Jeff Bezos revendique aujourd’hui plus de 100 millions d’appareils équipés d’Alexa dans le monde. Mais cet assistant vocal, en permettant aux utilisateurs de commander à voix haute leurs produits, a rendu les boutons Dash quelque peu obsolètes.
D’autant que depuis 2016, Amazon propose à de nombreux fabricants d’intégrer sa technologie Dash directement à leurs produits « intelligents ». Des machines à café commandent ainsi automatiquement des capsules sur son site lorsqu’elles détectent que les réserves de leur propriétaire touchent à leur fin, comme le font des imprimantes avec les cartouches d’encre, ou des aspirateurs avec les sacs à poussière.
Du reste, les petits boîtiers d’Amazon n’avaient pas très bonne presse. Les organisations écologistes les accusaient de provoquer un gaspillage de composants électroniques, en nécessitant un bouton différent pour chaque marque et pour chaque produit. « Accentuer le problème mondial du gaspillage électronique avec un appareil qui a une fonctionnalité si limitée n’est pas vraiment innovant », avait fustigé Gary Cook, le spécialiste du numérique chez Greenpeace, dans un article du Guardian fin 2016.
Cette fonctionnalité a aussi essuyé les critiques des associations de défense des consommateurs, qui lui reprochaient de pousser les utilisateurs à acheter des produits sans en connaître le prix, et sans pouvoir le comparer aux offres concurrentes. C’est ce qui a conduit en janvier le tribunal de Munich, en Allemagne, à déclarer illégaux les boutons Dash, au motif qu’ils enfreignent les lois en vigueur sur la protection des consommateurs.
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Le constructeur français, qui peine à écouler ses « gros » véhicules, attend beaucoup de la Clio V, qui sera en concurrence frontale avec la nouvelle Peugeot 208.
Si un véhicule incarne Renault, c’est bien elle. Voiture vendue à 15 millions d’exemplaires – un record dans l’histoire du constructeur –, numéro un des ventes en France depuis 2013,et encore best-seller en 2018, digne héritière des Dauphine, 4L et R5 en tant que voiture populaire de qualité, la Clio se dévoile, mardi 5 mars, dans sa cinquième version, à l’occasion des journées presse du Salon automobile de Genève, qui ouvrira ses portes au public du 7 au 17 mars.
Pas de doute, le lancement de Clio V, qui sera commercialisée cet été à des tarifs non encore communiqués, est stratégique pour la marque au losange. A la peine sur son marché historique (les ventes de véhicules particuliers de la marque Renault ont, en 2018, reculé de 2,5 % en France et de 4 % en Europe, quand le marché progressait respectivement de3 % et de 0,1 %), la griffe française a de plus en plus de mal à écouler ses « gros » véhicules : Espace, Scenic et même les SUV Kadjar et Koleos.
Heureusement, il y a Clio. « Clio IV, lancée en 2013, est un formidable succès, et pas seulement en France, se réjouit Frédéric Clermont, directeur marketing de la gamme A-B (petites et moyennes voitures) de Renault. En Europe, Clio IV a été leader de sa catégorie et deuxième voiture la plus vendue, après la Volkswagen Golf, chacune de ces six dernières années. Et il y a plus fort : ses chiffres de ventes n’ont jamais cessé de s’améliorer depuis 2013, y compris en 2018, alors que le modèle est en fin de vie. »
La barre est donc sacrément haute pour la Clio cinquième du nom et continuatrice d’une lignée à succès depuis 1990. Il faut à la fois ne pas briser la dynamique de Clio IV, et proposer de vraies nouveautés. « Clio V, c’est une évolution à l’extérieur et une révolution à l’intérieur », résume M. Clermont. Autrement dit, Renault a à peine touché aux points forts – un design extérieur qui fait l’unanimité des acheteurs – et retravaillé les points un peu plus faibles : équipements intérieurs et contenu technologique du véhicule.
Au niveau de la carrosserie, quelques retouches, ici et là, accentuent la sportivité de l’allure par rapport à la version précédente. Pas davantage. Mais dès lors que l’on pénètre dans l’habitacle, le saut qualitatif est évident : volant retravaillé, cockpit numérique, écran le plus grand de sa catégorie, matières plus nobles… Clio V réussit l’exploit de proposer un intérieur un peu plus grand que Clio IV (surtout le coffre), alors qu’elle a diminué son encombrement extérieur.
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L’obtention d’un crédit immobilier est souvent conditionnée au versement des salaires dans l’établissement bancaire qui accorde le prêt. Mais l’emprunteur doit bénéficier de contreparties.
Lors de la souscription d’un emprunt immobilier, la banque demande généralement que les revenus de l’emprunteur soient domiciliés, c’est-à-dire versés chaque mois, sur un compte ouvert dans l’établissement qui accorde le crédit. Si l’emprunteur refuse de le faire, il risque de se voir refuser le prêt.
Pendant longtemps, cette demande était considérée comme abusive mais, depuis le 1er janvier 2018, l’article L 313-25 du code de la consommation autorise les banques à exiger la domiciliation, mais a fixé des règles : l’emprunteur domicilie ses revenus pendant 10 ans au maximum et la banque doit consentir un avantage individualisé. « Le problème est que l’emprunteur peine à savoir s’il bénéficie réellement d’un avantage, car les taux pratiqués par les banques ne sont pas publics et parfois difficiles à comparer d’un établissement à l’autre en raison de frais bancaires différents. Sans compter que cette réglementation impose une décennie de captivité aux emprunteurs », regrette Alain Bazot, président de l’UFC-Que choisir.
La Fédération bancaire française (FBF), estime, quant à elle, que la domiciliation est un élément positif dans la relation entre la banque et son client, car elle permet d’assurer un meilleur suivi et une anticipation d’éventuels problèmes de remboursement. Placer son salaire dans l’établissement où le crédit a été souscrit comporte aussi un côté pratique pour l’emprunteur avec des prélèvements qui se font automatiquement depuis le compte pour rembourser le crédit.
Afin de faire le point sur la situation, le gouvernement a demandé à la présidente du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) d’établir un rapport qui vient d’être publié. « Notre étude montre que l’obligation de domiciliation n’est pas généralisée. Sur six grandes banques interrogées, deux l’ont prévue comme clause dans l’offre de prêt, mais les autres attendent de voir si ces dispositions ne seront pas annulées en justice », explique Corinne Dromer, présidente du CCSF. L’Association française des usagers de banque (Afub) a, en effet, entamé une procédure devant le Conseil d’Etat estimant que la clause de domiciliation contrevient à la facilitation de la mobilité bancaire prévue par les directives européennes.
En attendant, si vous négociez un crédit immobilier et que la banque demande la domiciliation de vos revenus, vous ne pourrez pas vous y opposer, mais n’oubliez pas de négocier l’avantage qui va avec. « S’il s’agit d’un taux d’intérêt réduit, il faut que la réduction soit de 0,20 % au moins », estime Estelle Laurent, porte-parole du courtier Crédixia. D’autres avantages peuvent être consentis, comme une réduction sur les frais de gestion du compte ou une absence de pénalité en cas de remboursement anticipé du crédit. Quelle que soit la nature de l’avantage, ce dernier doit être indiqué noir sur blanc dans l’offre de prêt que vous signerez.
Et que se passe-t-il si, en cours de prêt, le client souhaite faire domicilier ses revenus dans une autre banque ou bien s’il rembourse son prêt par anticipation. « En théorie, la banque pourrait annuler l’avantage consenti voire même en demander le remboursement. Mais, pour l’instant, cela ne s’est pas produit. Espérons que cela n’arrivera pas », dit Alain Bazot.
Le rapport du CCSF propose que la domiciliation obligatoire soit réduite à 5 ans. En effet, si la durée initiale des prêts immobiliers est en moyenne de 18,6 ans, leur durée effective n’est que de 7,1 années. Une période de 5 ans serait donc plus proche de la réalité et moins pénalisante pour les emprunteurs. En attendant, la solution pour éviter de se voir imposer une domiciliation est de faire jouer la concurrence en contactant les banques soi-même ou en se faisant aider par un courtier en crédit.
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Dans une tribune au « Monde », une centaine de signataires, majoritairement des femmes, appartenant au milieu de la communication ou de ses écoles, appellent à une prise de conscience au sein de leur profession contre le sexisme et le harcèlement.
Tribune. A la suite de la récente médiatisation de l’odieuse entreprise de harcèlement orchestrée par les membres de la Ligue du LOL, les journalistes et les élèves des écoles de journalisme ont pris la parole pour engager une nécessaire autocritique de la profession.
Mais qu’en est-il du secteur de la communication, dont plusieurs membres de cette « ligue » étaient des figures influentes ? Nous, étudiantes ou étudiants, jeunes diplômées ou diplômés, professionnelles ou professionnels de la communication, nous étonnons de l’omerta qui subsiste dans nos écoles et nos lieux de travail.
Nous ne nous satisfaisons pas des sanctions décidées dans certains médias et appelons à une prise de conscience au sein de notre profession. Apprendre que certains de ses membres ont choisi de faire d’Internet un terrain de jeu sadique sans mesurer l’impact concret et traumatisant d’un prétendu « humour » sur la vie des victimes, nous consterne. Dédaigner ainsi toute responsabilité au profit d’une domination malsaine est inacceptable.
Il est atterrant que certains dévoient ainsi leurs compétences et s’adonnent à une autoglorification puérile de leur influence. Il est consternant que leur sinistre groupe ait pu agir en toute impunité sur leur lieu de travail comme sur Internet, et par-dessus tout que ces actes de harcèlement n’aient eu de conséquences qu’aussi tardivement dans l’exercice de leurs professions.
De tels agissements ne sont que l’exacerbation de comportements récurrents que l’on retrouve tant dans les écoles de communication que dans le monde professionnel. Aujourd’hui, nous nous engageons à notre tour à entamer l’autocritique de notre profession, afin de mettre un terme à ces dérives systémiques. A l’heure où notre secteur cumule près de 700 000 emplois, et attire de plus en plus de jeunes, nous exprimons nos craintes sur son devenir.
L’influence dont bénéficiaient les professionnels ou professionnelles en cause, dans de grandes agences parisiennes, nous pousse à redouter un sérieux manque d’intégrité dans notre secteur. Tous exerçaient dans des métiers tels que le planning stratégique, le graphisme et le développement, considérés comme des accomplissements professionnels et le rêve de nombreux jeunes communicants.
Alors que la dynamique de cooptation relève de la tradition dans notre milieu, nous nous devons d’y prévenir toute dérive, à l’instar des pratiques de la Ligue du LOL
Lire la suite : Sexisme, harcèlement : « Il est temps de mettre en place une déontologie des entreprises de communication »