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La société a réalisé près de 700 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, soit une hausse de 60 % au total.
On reconnaît en général les mousquetaires au fait qu’ils se sortent avec panache des situations les plus délicates. Le groupe Aramisauto, la fine lame de la voiture d’occasion, ne fait pas exception. La société, fondée fin 2001, a connu une impressionnante croissance de son activité en 2018 sur un marché certes historiquement haut, mais en recul pour la première fois depuis 2013.
Le chiffre d’affaires de ce spécialiste du reconditionnement des véhicules de deuxième main a atteint 693 millions d’euros l’an dernier, en hausse de 60 % au total (grâce à des acquisitions en Belgique et en Espagne) et de 15 % sur son marché d’origine, la France. En comparaison, les ventes hexagonales de voitures d’occasion en 2018 ont, selon les sources, baissé de 1 % (AAAData) ou de 1,7 % (AutoScout24). Et ce, malgré l’extension aux véhicules d’occasion récents de la prime à la conversion d’un vieux véhicule polluant.
Avec 5,6 millions de véhicules d’occasion échangés l’an dernier, ce marché reste à des niveaux impressionnants. « Si on ajoute les 2,2 millions de voitures neuves, dont la moitié est acquise par des particuliers, on atteint 7,8 millions de véhicules vendus en France. Un niveau jamais vu dans l’histoire automobile française, constate Guillaume Paoli, dirigeant et cofondateur du groupe Aramisauto. Dans ce contexte, nous ne voyons pas vraiment de limites à notre potentiel de croissance. »
La déjà vieille start-up, rachetée en 2016 par le groupe PSA, a réalisé l’an dernier en France 491 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit environ 1,4 % d’un marché de l’occasion très éclaté, que les spécialistes estiment à 30-35 milliards d’euros (contre environ 55 milliards pour le marché du neuf). Cela fait de l’entreprise, qui vend aussi quelques voitures neuves, le leader de la vente en ligne de véhicules d’occasion. « Nous sommes rentables, et ce depuis le début, souligne M. Paoli. Seules nos activités espagnoles, acquises en 2017, sont encore en perte. » Le profit opérationnel, que le groupe ne souhaite pas dévoiler, se situerait entre 10 et 30 millions d’euros.
A mi-chemin entre le pur acteur numérique et le vendeur physique de véhicules, Aramisauto a bâti son succès sur un système permettant à l’acheteur de réaliser son acquisition en ligne, en toute confiance. Tous les véhicules passent par le centre de reconditionnement de Donzère, dans la Drôme, véritable petite usine à retaper des automobiles, qui traite plus de 1 000 voitures par mois. Le groupe possède aussi 30 agences « en dur » à travers la France et propose des prestations financières et des contrats de garantie équivalents à ceux que l’on peut trouver pour des occasions en se rendant en concession, mais à un prix plus serré.
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Si l’année 2018 a fini sur un solde positif de 17 ouvertures d’usines, contre 25 en 2017, 13 sites ont fermé depuis novembre, selon le bilan annuel du cabinet Trendeo.
Attention, fragile ! Comme la croissance économique, ramenée de 2,3 % en 2017 à 1,5 % en 2018, l’industrie française tend à s’essouffler sérieusement. Après un millésime 2017 exceptionnel, avec vingt-cinq ouvertures d’usines de plus que de fermetures, l’année 2018 finit également sur un solde positif, de dix-sept ouvertures, indique le cabinet Trendeo dans son bilan annuel publié mardi 5 février. Mais « les trois derniers mois enregistrés, de novembre à janvier, sont en négatif », relève David Cousquer, son gérant. Au cours de cette période, treize sites industriels ont fermé leurs portes.
En 2009, après l’éclatement de la crise, la France avait subi la fermeture de quelque 224 usines. Ensuite, chaque année, des dizaines de sites fermaient. Il a fallu attendre 2016 pour observer un retournement de tendance. « [Après trois ans d’embellie], nous pensions que le déclin était enrayé, estime Philippe Varin, le président de France Industrie. Cela reste vrai pour 2018, mais la situation demeure fragile pour l’avenir. »
Selon l’organisation professionnelle, la croissance de la production manufacturière en France pour l’année 2018 devrait être de 0,6 %, près de cinq fois moins qu’en 2017. Pis, en termes d’investissements industriels, l’évolution serait « proche de zéro, voire légèrement négative » par rapport à 2017, où ces montants avaient bondi de près de 5 %, constate M. Varin.
Lors du sommet Choose France, organisé mi-janvier, quelque 600 millions d’euros d’investissements étrangers ont bien été annoncés, mais c’est bien moins qu’un an auparavant. Début 2017, plus de 3,5 milliards d’euros d’investissements avaient été présentés. « Depuis deux ans, la France a réussi à stopper le déclin industriel engagé depuis vingt ans. Certes, en ces temps d’inquiétude, on ne voit que le verre à moitié vide, mais il faut parler du verre à moitié plein et des performances que nous avons enregistrées », assure Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’Etat à l’industrie.
Le ministère de l’économie surveille plusieurs filières en difficulté, à l’instar de celle du diesel et de ses quelque 37 500 salariés
Reste que, selon le baromètre annuel de la chambre de commerce américaine en France (Amcham) et du cabinet Bain, publié mardi 5 février, « seuls 30 % des investisseurs américains présents dans l’Hexagone se déclarent optimistes quant aux perspectives économiques françaises dans les trois années à venir. » En 2017, ils étaient 75 %… La France n’est pas seule en cause, l’environnement international et les tensions commerciales expliquent également ce sentiment.
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En 2018, 92,6 milliards d’euros ont été dépensés sur les sites de commerce en ligne en France, soit une progression forte, mais en deçà des prévisions. Le manque à gagner porterait sur 600 millions d’euros.
Le commerce en ligne a-t-il bénéficié des blocages des magasins liés aux manifestations des « gilets jaunes », fin 2018 ? « Non, il n’y a pas eu de transfert des magasins vers Internet », répond Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), chiffres à l’appui : 92,6 milliards d’euros ont été dépensés sur les sites de commerce électronique en France en 2018, selon le bilan de la Fevad, publié mardi 5 février. Soit une progression de 13,4 % sur un an, proche de celle de 2017 (+ 14,3 %) ; 1,5 milliard de transactions ont été effectuées sur l’année (+ 20,7 %), ce qui équivaut à quarante commandes par cyberacheteur pour environ 2 400 euros par an ; 38,2 millions d’internautes ont déjà commandé en ligne, soit 88,2 % d’entre eux, selon les données publiées, mardi, par Médiamétrie.
Le mouvement des « gilets jaunes » a même eu une incidence négative sur les ventes de l’e-commerce, avec un manque à gagner de 0,7 point de croissance par rapport aux prévisions, soit l’équivalent de 600 millions d’euros. La progression des ventes n’a cessé de diminuer jusqu’à la fin de 2018 : + 16 % au mois d’octobre, + 14 % au mois de novembre, + 8 % en décembre.
« Juste avant Noël, les magasins ont eu un peu l’avantage, car la probabilité de se faire livrer à temps était faible », avait indiqué Emmanuel Le Roch, délégué général de la fédération pour la promotion du commerce spécialisé Procos, lors d’une conférence, le 18 janvier. « L’évolution d’Internet dans nos enseignes, c’est, en général, une augmentation de 14 % par an, avait-il ajouté. Mais, là, l’augmentation des ventes en décembre [2018] n’a été que de 8,9 %. Il n’y a pas eu de report sur les achats en ligne, d’autant que les sites avaient les mêmes problèmes d’accès aux points de livraison. » Selon Procos, il aurait fallu une hausse de 27 % du chiffre d’affaires sur le Web « pour compenser la baisse de 3,9 % de l’activité magasin, car les ventes du Net ne pèsent qu’à hauteur de 15 % dans le chiffre d’affaires des enseignes ».
Une tendance, en revanche, se poursuit : la baisse, amorcée depuis 2012, des montants d’achat par transaction sur Internet. Encore à 70 euros en 2016, le prix moyen d’un panier a été ramené à 61,60 euros en 2018, soit 6,1 % de moins qu’un an plus tôt. Au quatrième trimestre, il a même diminué de 6,8 % par rapport à la même période de 2017. Cette baisse reflète la « banalisation des achats en ligne », d’après M. Lolivier. Mais pas seulement. « Avec la multiplication des offres d’abonnement à une livraison illimitée, l’absence de frein des frais de ports désinhibe l’achat de petits articles, qui n’auraient pas été rentables sans cela, poursuit-il. Il y a aussi le développement des sites de commerce en ligne asiatiques, comme Wish ou AliExpress, où les paniers moyens sont moins importants. » Le tout, dans un contexte où, « avec le pouvoir d’achat au centre des préoccupations, les gens vont chercher des petits prix sur Internet ».
Dans ce grand centre commercial qu’est devenu Internet, la majeure partie des achats se fait de plus en plus par le biais des outils mobiles (smartphone, tablette), plutôt qu’au travers de l’ordinateur : « 80 % des quinze premiers sites d’e-commerce voient la part de leur trafic mobile dépasser celle de l’ordinateur. Et, pour certains, plus de 35 % du chiffre d’affaires est réalisé au travers du mobile », constate M. Lolivier.
Les ventes en ligne augmentent avec une offre toujours plus importante et de très grandes enseignes qui accélèrent les achats à distance. Ikea vient d’inaugurer un entrepôt de 50 000 m² à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), qui fournira ses commandes en ligne. Les grandes surfaces alimentaires développent à toute vitesse des points de retrait pour les courses commandées en ligne. Une enquête du spécialiste des sites d’e-commerce Oxatis, publiée mardi, montre que 60 % des PME constatent une progression de plus de 10 % du chiffre d’affaires en magasin à la suite du lancement de leur site Web, car celui-ci « permet d’élargir immédiatement les zones de chalandise, non seulement de manière locale, mais aussi à l’international. Les e-commerçants exportent cinq fois plus que la moyenne des entreprises françaises », indique Oxatis.
La Fevad s’attend à 104 milliards d’euros de transactions en 2019, soit 12,2 % de plus qu’en 2018, malgré, précise-t-elle, les incertitudes qui pèsent sur l’évolution de la consommation des ménages en 2019.
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Le cercle des fiscalistes dans une tribune au « Monde » estime que deux récentes décisions de justice constituent de lourdes menaces pour les contribuables et porte l’insécurité fiscale à un niveau rarement atteint.
Tribune. La prévention de l’habileté fiscale a inspiré aux parlementaires, à l’occasion du vote de la loi de finances pour 2019, la décision de soumettre à la procédure de répression de l’abus de droit le contribuable, simple particulier ou entreprise, qui, pour un motif principalement fiscal – et non plus exclusivement fiscal – fera d’une disposition une application détournée des objectifs que les auteurs de cette disposition avaient assignés à celle-ci.
L’intéressé supportera alors un rappel correspondant à l’économie qu’il a cru à tort pouvoir réaliser en toute légalité, augmenté nécessairement des intérêts de retard et probablement d’une pénalité de 40 % ou 80 %. Cet aménagement, appelé à sanctionner les manquements commis à compter du 1er janvier 2020 va confronter les contribuables à deux difficultés majeures. D’abord, à quoi reconnaît-on qu’une opération poursuit un objectif principalement fiscal ? En particulier, faut-il craindre que soit ainsi qualifiée, lorsqu’un choix se présente entre deux solutions différemment tarifées, la décision d’opter pour celle qui est fiscalement la moins coûteuse ?
Ensuite, comment reconnaît-on que le résultat obtenu est contraire aux objectifs du texte lorsque, comme c’est souvent le cas, aucun objectif déterminé n’apparaît dans les travaux préparatoires de cette disposition ? Les réponses sont entre les mains de l’administration sous le contrôle du juge. Les contribuables ont donc lieu de s’inquiéter si celle-ci n’apporte pas rapidement les apaisements dont ils ont besoin. C’est chose faite s’agissant des donations avec réserve d’usufruit.
Un communiqué du ministère des finances du 19 janvier 2019 précise que ces opérations ne sont pas contestables sur la base de la nouvelle définition de l’abus de droit. Mais là n’est pas le seul sujet d’inquiétude. L’administration aura beau chercher à se montrer rassurante, elle ne pourra pas, même animée de la meilleure volonté, dissiper d’un trait de plume la multitude des hésitations susceptibles de se présenter en pratique dans les opérations comportant un enjeu fiscal.
C’est donc finalement sur le juge fiscal que reposera le règlement des nombreux points laissés en suspens. Or, on sait que la gestation des contentieux prend du temps, trop de temps en tout cas pour éclairer les opérateurs au moment où ils doivent prendre leurs décisions. On en vient à se demander s’il était bien nécessaire d’ouvrir cette boîte de Pandore alors qu’il aurait sans doute suffi de compléter, là où cela était jugé nécessaire, la panoplie des multiples dispositions que contient déjà le code général des impôts pour contenir l’optimisation fiscale.
Lire la suite : « Nous entrons dans une ère fiscale où tout ce qui n’aura pas été autorisé par des assurances de Bercy est interdit »