La non-reconduction de l’accord sur le temps de travail s’ajoute à un plan de sauvegarde de l’emploi qui concerne une trentaine de salariés. Les équipes redoutent aussi des licenciements au Seuil.
Les fusions d’entreprises se révèlent rarement bénéfiques pour les salariés. Celle des maisons d’édition du Seuil et de La Martinière, contrôlées depuis décembre 2017 par Média Participations, ne fait pas exception. Trois comités d’entreprise – du Seuil, de la société holding et de La Martinière – se sont tenus, lundi 28 janvier.Le très rentable éditeur de bandes dessinées (Dargaud, Dupuis, Le Lombard…) a repris un groupe internationalisé mais déficitaire (Les Editions de La Martinière, Le Seuil, Métailié, Abrams, Knesebeck…) pour donner naissance au numéro trois français de l’édition. Sans surprise, le repreneur serre les boulons.
Toutes les équipes déménageront le 4 février dans un immeuble flambant neuf sis dans le XIXe arrondissement de Paris, à deux pas de la gare RER Rosa-Parks. Celles du Seuil et de La Martinière quitteront la porte d’Orléans pour rejoindre le nord-est de la capitale. Plus encore que la distance géographique, bon nombre d’éditeurs redoutent de travailler dans des bureaux ouverts, et le mécontentement croît.
Dans une lettre remise mi-décembre 2018 à la direction, 150 salariés sur les 250 que compte le groupe La Martinière se plaignaient de la « vision dogmatique du dialogue social ». « Nous traiter (…) avec une telle brutalité, c’est mettre en péril les efforts nécessaires au redressement de nos maisons », écrivaient-ils.
Vives discussions
La liste des mesures qui « menacent de disparition nombre d’avantages et d’acquis sociaux sans contreparties » est longue. Le protocole de 2006 prévoyant des avantages financiers supplémentaires en cas de licenciements au Seuil, jugé « obsolète et coûteux » par Claude de Saint-Vincent, directeur général de Média Participations, a été dénoncé. Les salariés redoutent un plan social quand le nouvel accord sera mis en place, en mars 2020.
De vives discussions opposent personnel et direction sur la non-reconduction de l’accord sur le temps de travail. Celle-ci veut réduire de dix-neuf à neuf, d’ici à fin mars, le nombre de RTT par an. « Ce n’est pas un effort inhumain. La majorité du groupe a déjà entre huit et dix jours de RTT », assure Claude de Saint-Vincent, qui rappelle que « l’édition est un marché structurellement en baisse ».
D’autres annonces ont été entérinées. L’augmentation des frais de mutuelle passe mal. Un plan de sauvegarde de l’emploi concerne une trentaine de salariés au sein de la société holding de La Martinière. A ces départs dans les services juridiques, la comptabilité, les ressources humaines et les services généraux s’ajoutent une vingtaine de démissions. Des postes qui ne sont pas toujours remplacés. Enfin, la petite maison d’édition Le Serpent à plumes, reprise en février 2017 par La Martinière, a très fortement réduit la voilure.
Lire la suite : Edition : le mariage entre Média Participations et La Martinière génère des tensions sociales
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