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La jeune pousse française lance une nouvelle enceinte plus petite et sensiblement moins chère.

Toujours oblongue, mais dotée d’un design plus travaillé, quatre fois plus petite que sa grande sœur, et deux fois plus légère… Trois ans après le lancement de Phantom, Devialet lance une nouvelle enceinte connectée, conservant les fondamentaux de son produit phare, mais avec l’ambition cette fois de toucher un public plus large. Si le son de la Phantom Reactor est toujours « sans saturation, sans distorsion, et sans souffle », soit la définition du « son pur », selon son directeur général, Franck Lebouchard, le prix lui a été revu à la baisse. « 990 euros contre entre 1 500 et 2 000 euros pour la Phantom », indique le nouveau dirigeant nommé au printemps en remplacement Quentin Sannié, qui, aux yeux des actionnaires, ne faisait plus l’affaire. Cofondateur de l’entreprise, il reste toutefois présent au capital.

Principal objectif de Devialet, sortir d’un public de niche, qui limite sa croissance. « Nous allons doubler d’ici 6 mois notre réseau de distribution pour atteindre presque 1 000 points de vente », explique le dirigeant. La Reactor trouvera sa place au Royaume-Uni chez Selfridges ou John Lewis, en Allemagne chez Gravis ou Manor en Suisse. Jusque là, ces distributeurs se disaient incapables de distribuer la Phantom, dont le prix élevé requiert des espaces de démonstration particuliers et des salles d’écoute fermées. La Reactor sera vendu dans 60 boutiques Fnac, contre 15 actuellement pour la Phantom. 

Aux Etats-Unis, l’enceinte sera distribuée chez Microsoft qui possède une centaine de points de vente. En revanche, le partenariat avec Apple, qui était censé générer une part importante du chiffre d’affaires, a été rompu en juin. « Apple est un univers fermé, et la marque préfère privilégier son HomePod [son enceinte connectée]. Nous avons divorcé à l’amiable », précise le PDG. D’ailleurs, après avoir visé d’abord les Etats-Unis, la société, dont les trois magasins les plus importants, après celui de la rue Réaumur à Paris,en terme de chiffre d’affaires se situent à Taipei, Hongkong ou Singapour, vise plutôt l’Asie.

Trois ans de développement

M. Lebouchard préfère ne pas fixer d’objectifs. Tout juste sait-on qu’en 2016-2017, le chiffre d’affaires avait atteint 60 millions d’euros, soit une croissance de 100 % sur un an.

La conception de cette nouvelle enceinte a demandé trois ans de développement. « Nous avons tout revu, l’électronique, le design… », dit Franck Lebouchard. Devialet a construit une nouvelle usine afin d’y fabriquer les hauts parleurs et d’assembler les composants.

Pour financer ce projet, Devialet a conclu à un emprunt auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI) et levé des obligations convertibles pour « plusieurs dizaines de millions d’euros ». Lors de son dernier tour table bouclé en 2016, elle avait levé 100 millions d’euros auprès d’industriels et de fonds. Ses premiers actionnaires restent le quatuor d’entrepreneurs Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Monde), Marc Simoncini, Jacques-Antoine Granjon et Bernard Arnault. Reste à savoir si la technologie Devialet fera partie de la prochaine Freebox. « Pas de commentaire », se contente d’évacuer Franck Lebouchard.


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La prestation qui devait augmenter de 20 euros en octobre ne rapportera en fait que 8 euros à un employé au smic.

Ministres de la société civile, jeunes députés débutants… Le nouveau monde macroniste a, depuis son avènement, valorisé les nouveaux arrivants en politique. Pourtant l’expérience peut, elle aussi, avoir des vertus. Rompu aux arcanes de l’appareil d’Etat, Boris Vallaud, député PS des Landes et ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée, avait déjà déniché l’astuce permettant de transformer la commission des lois de l’Assemblée nationale en commission d’enquête pendant l’affaire Benalla. Vendredi 5 octobre, il a levé un loup sur la revalorisation de la prime d’activité promise par le gouvernement. Dans un Tweet, citant un décret paru début octobre au Journal officiel, le député remarque qu’une manœuvre a été opérée par le gouvernement.

La prestation – dont le but est de compléter les revenus des travailleurs modestes touchant jusqu’à 1,3 smic – devait augmenter de 20 euros en octobre. Cette hausse va certes avoir lieu. Mais facialement seulement. Car si l’exécutif ajoute bien 20 euros au montant maximum de la prime potentiellement reçue par les salariés, il touche au calcul qui détermine la somme réelle versée à chacun. Celle-ci dépend de ses revenus et se comptabilise en déduisant un taux de cumul avec les revenus du travail, que le gouvernement a adroitement fait passer de 62 % à 61 %. Avec cette disposition, ce n’est pas 20 euros que touchera un employé au smic, mais 8 euros net, d’après le député. 

« Effort financier considérable »

« En matière sociale, le gouvernement semble faire, mais en vérité il fait semblant », confie M. Vallaud au Monde. Dans les rangs de la majorité, certains s’émeuvent aussi de la découverte d’un dispositif qu’ils n’avaient pas remarqué. « C’est un raté. On ne comprend pas trop ce qui s’est passé, ça appelle une correction », s’inquiète un député LRM.

Au ministère des affaires sociales, on se défend de vouloir faire des économies en reprenant d’une main ce que l’on donne de l’autre. Pour l’entourage d’Agnès Buzyn, ce seront les petits salaires et les temps partiels qui bénéficieront le plus de ce coup de pouce. Une fois le nouveau taux appliqué, « une personne travaillant à temps plein, au smic, verra sa prime d’activité augmenter de 12 euros brut. En revanche, un employé à temps partiel touchera, lui, 20 euros brut de plus », explique-t-on avenue Duquesne.

Le ministère insiste : un « effort financier considérable » a été consenti pour la prime d’activité dont la hausse pour 2019 devrait représenter 700 millions d’euros. Mais du côté des associations, on regrette l’« imprécision » entourant cette revalorisation. « La communication du gouvernement est demeurée très floue sur les aspects concrets de cette hausse dont les contours ne sont pas si clairs », déplore Florent Guguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité.


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Entre « L’Express », « Libération », BFM-TV, RMC Sport et SFR, Sept mille personnes seront employées dans le bâtiment parisien.

Difficile d’échapper au moment fugace de nostalgie d’Alain Weill, lorsqu’on arpente avec lui les tout nouveaux locaux – vastes et flambant neufs – du groupe de presse qu’il a fondé. « RMC, quand on l’a repris, c’était vingt ans de pertes. On était les derniers de la classe, nous étions au fond du trou. Depuis, on s’est totalement transformé », commente-t-il, en entrant dans le studio de RMC Sport, la chaîne qui diffuse désormais la Ligue des champions de football en exclusivité. Pas de larme à l’œil, mais une petite revanche sur ceux qui prédisaient son échec, lorsque RMC était descendu à 1,8 point d’audience juste après son rachat…

Le groupe de médias, dont le rachat par Altice, maison mère de SFR, a été achevé cette année, va disposer au total de sept studios modernes, pour un investissement de 35 millions d’euros, dans un immeuble baptisé « Altice Campus ». Il est situé en face du tout nouveau ministère de la défense, dans le 15arrondissement de Paris, et 1 000 journalistes y seront rassemblés. Sept mille personnes y seront employées, si on y ajoute les employés de SFR. Les deux titres de presse écrite du groupe, L’Express et Libération, avaient rejoint le lieu dès l’automne 2017. Un an plus tard, les radios et les télévisions, dont la chaîne d’informations en continu BFMTV et le bouquet sportif RMC Sport, qui se trouvaient de l’autre côté du périphérique, les rejoignent.

« Le symbole de la maturité du groupe »

L’aventure a donc commencé il y a près de dix-huit ans par le rachat par Alain Weill, ancien cadre dirigeant de NRJ, d’une radio en déclin, Radio Monte Carlo. Il l’avait déménagée du Rocher à Paris, d’abord dans des locaux provisoires, avenue Kléber, puis le long du boulevard périphérique, rue d’Oradour-sur-Glane. Depuis, le groupe a pris de l’ampleur et a connu le succès avec BFMTV. A partir de dimanche 7 octobre, la première chaîne d’information en continu de France se déploie avec un studio principal où trois plateaux sont disponibles, mais aussi trois salles de maquillage et un salon VIP pour accueillir ses invités les plus prestigieux. Pour la première fois, le groupe dispose aussi d’un espace qui peut accueillir du public et servira lors des soirées électorales.

Mi-octobre, ce sont cinq matinales qui seront diffusées depuis ces nouveaux lieux. Dont celle, emblématique, de Jean-Jacques Bourdin, l’intervieweur vedette. Le tout, à la fois en radio et en télévision. Un pari qu’Alain Weill a fait dès 2007, lors de la campagne présidentielle : « Aujourd’hui, les gens veulent de l’image lorsqu’il se passe quelque chose. »

Pour Alain Weill, « cet immeuble, c’est le symbole de la maturité du groupe ». Un groupe dont le destin est lié désormais à l’opérateur SFR au nom de la convergence entre les tuyaux et les contenus. Si ce modèle n’a pas vraiment fait ses preuves en Europe, le PDG d’Altice Europe y croit dur comme fer. Finie la nostalgie, c’est l’heure des certitudes.


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La multiplication d’offres exclusives par abonnement serait à l’origine de ces piratages.

En 2011, Reed Hastings se félicitait d’avoir fait chuter le piratage des films et des séries sur Internet. Sept ans plus tard, l’optimisme du fondateur et patron de Netflix ne se justifie plus. Bien au contraire : selon le cabinet canadien Sandvine, les téléchargements illégaux sont repartis à la hausse en 2018, même aux Etats-Unis, où la plate-forme de streaming (lecture sans téléchargement) compte plus de 57 millions d’abonnés. Et de nouvelles formes de piratage, très populaires, ont également émergé.

« La production de contenus exclusifs, disponibles sur un seul service, n’a jamais été aussi importante », souligne Cam Cullen, de Sandvine. Entre Netflix, HBO, Amazon ou Hulu, les consommateurs doivent multiplier les abonnements pour tout voir légalement – sans compter le coût du câble ou du satellite. « Cela revient très cher, donc ils s’abonnent à un ou deux services et piratent le reste », poursuit M. Cullen. Cette fragmentation de l’offre va encore s’accentuer, avec le prochain lancement de plates-formes de streaming par Disney et Apple.

Selon les estimations de Sandvine, publiées mardi 2 octobre, la technologie BitTorrent, qui permet de partager des fichiers entre utilisateurs, représentait, en juin, 22 % du trafic Internet montant dans le monde. « La tendance s’est inversée », explique M. Cullen, qui note que la part de la bande passante consommée par BitTorrent avait fortement chuté depuis 2011, date du premier rapport annuel du cabinet. Or, si le réseau peut être utilisé de manière légale, cela est « négligeable », selon Sandvine.

Le catalogue proposé à l’international souvent moins riche
 

BitTorrent est particulièrement populaire dans la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique, où il s’accapare plus de 31 % du trafic montant. En Asie-Pacifique, cette proportion s’élève à 20 %. Mais elle tombe sous les 10 % sur le continent américain. Plusieurs raisons expliquent cet écart. Hors des Etats-Unis,...


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