Certains pensent que les rêves sont le fruit de l'inconscient. Peut-être ! En tout cas, ils seraient un moyen de s'entraîner pour la réalité. En particulier lorsqu'il s'agit de cauchemars, expliquent des chercheurs suisses dans leur dernière étude.
On se demande parfois pourquoi les soucis du quotidien débarquent dans nos rêves, voire s'amplifient jusqu'à devenir de véritables cauchemars. Des chercheurs de l'université de Genève et de l'université de l'Hôpital de Genève ont peut-être découvert l'intérêt de la peur pour un cerveau endormi. En effet, dans une étude publiée dans le journal Humain Brain Mapping, ils dévoilent que les personnes qui ressentent de la peur dans les bras de Morphée réagiraient mieux face à une situation effrayante, une fois le soleil levé.
Pour cela, ils ont étudié 89 personnes. Celles-ci ont rempli un carnet de rêves durant une semaine, en précisant les émotions ressenties. Ensuite, chaque participant a été soumis à une analyse IRMf, pendant laquelle les chercheurs lui ont présenté des images apeurantes ou neutres. L'idée étant de mesurer le niveau de réponse émotionnelle. Finalement, ils ont comparé les données recueillies, et en ont conclu que plus une personne avait peur au cœur de la nuit, plus elle avait une réaction émotionnelle mesurée par la suite.
En science expérimentale, la présence d'un témoin est primordiale pour valider les résultats obtenus. © Totojang1977, Adobe Stock
Une étude intéressante... sans témoin
Néanmoins, il est important de soulever que cette étude présente des biais, ce qui pousse à la nuance vis-à-vis des résultats. D'une part, l'étude ne semble pas comporter de témoin, c'est-à-dire d'un échantillon qui ne subit pas l'expérience pour servir de point de repère. Pourtant, en science expérimentale, la présence d'un témoin est primordiale pour savoir s'il y a eu une évolution durant l'expérience ou non, si le produit testé a eu un effet ou non... Ici, comment être sûr que ce sont les rêves effrayants qui permettent aux personnes de mieux réagir à la réalité si l'on ne sait pas comment elles réagissaient avant ces rêves ? Il aurait été judicieux de réaliser des analyses IRMf avant l'expérience, en plus des analyses de fin d'expérimentation.
D'autre part, la durée de l'expérience est très courte : une semaine. Est-ce vraiment suffisant pour apprécier l'impact des cauchemars sur les situations réelles ? En l'absence d'analyses IRMf témoins, cela est extrêmement délicat à déterminer, puisqu'il n'y a aucun point de comparaison pour valider l'influence de la peur ressentie. Les données peuvent être comparées entre elles, ce qui permet de distinguer la différence entre les personnes ayant fait des cauchemars et celles ayant été épargnées. Mais cela ne permet pas de savoir si les personnes sujettes aux cauchemars n'auraient pas réagi de la même façon si elles n'en avaient pas fait.
Source : Nos cauchemars nous aideraient à affronter nos peurs
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