Remuscler la loi antiterroriste qui va repasser la semaine prochaine en débat à l'Assemblée nationale, voilà l'ambition de Gérard Collomb. Dans une interview dimanche au Parisien, le ministre de l'Intérieur détaille plusieurs mesures, dont sa volonté de revenir à un pointage quotidien des personnes assignées à résidence, quand le Sénat les avait limités à trois par semaine. Mais il concentre surtout ses annonces sur le renforcement du contrôle «des agents qui ont des missions de sécurité et de défense».
La loi permet déjà de faire un «criblage», c'est-à-dire «un passage dans tous les fichiers» des candidats à la police, la gendarmerie ou l'armée. Mais le ministre souhaite pouvoir étendre ce contrôle tout au long de la carrière du fonctionnaire, notamment en consultant le FSPRT (fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste) en cas de suspicion de radicalisation.
20.000 «fichés S» en France
Gérard Collomb veut surtout pouvoir écarter les fonctionnaires ou militaires «les plus engagés dans la sécurité» s'il pèse sur eux des soupçons de dérive radicale. «Il faut pouvoir muter et radier un fonctionnaire radicalisé lorsqu'il exerce des missions de souveraineté ou un métier en lien avec la sécurité. La mesure concernera les policiers, les gendarmes, les militaires, les douaniers et le personnel pénitentiaire», détaille Gérard Collomb. Cela concernerait «quelques dizaines de situations» qui font déjà «l'objet d'un suivi».
Par cette loi, le ministre se défend d'entrer dans une logique de suspicion généralisée. «Le texte se limite aux individus pour lesquels il y a des raisons sérieuses de penser que leur comportement constitue une menace en raison de leur lien avec des organisations terroristes. Ce n'est pas Monsieur Tout- le-Monde», explique-t-il.
Parmi les 20.000 «fichés S» en France, difficile de savoir combien d'entre eux travaillent dans des services potentiellement sensibles. L'un des kamikazes de l'attentat du Bataclan avait travaillé à la RATP. Dans la gendarmerie, le général Richard Lizurey avait admis en octobre 2016 avoir identifié «une dizaine de cas» sur 125.000 personnes, qui avaient été «démarmorcés à temps». À la même période, parmi les surveillants de prison, des sources syndicales évoquaient «10 à trente cas» sur les 27.000 surveillants pénitentiaires travaillant en France. Il s'agit «le plus souvent d'agents ne respectant pas leur devoir de neutralité, en refusant par exemple de saluer des collègues féminines par conviction religieuse», précisait alors le ministère de la Justice.
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