L’Alabama a dit non. Cet Etat sudiste a infligé, mardi 12 décembre au soir, un cuisant revers au candidat républicain Roy Moore à qui était pourtant promis un siège au Sénat des Etats-Unis à l’issue des primaires du Grand Old Party, en septembre. Avec 48,4 % des voix, l’écart qui le sépare du vainqueur, le démocrate Doug Jones (49,9 %), peut paraître faible, ce qui a d’ailleurs poussé le républicain à ne pas reconnaître immédiatement sa défaite. Rapporté à la mainmise républicaine sur cette terre qui compte parmi les plus conservatrices du pays, ce revers constitue néanmoins un véritable séisme qui n’épargne pas le président Donald Trump.
Personnalité particulièrement controversée, évincé à deux reprises de la Cour suprême de l’Alabama pour avoir refusé d’appliquer la loi au nom de ses convictions de chrétien fondamentaliste, Roy Moore avait été mis en cause en novembre par le Washington Post pour des relations inappropriées avec des mineures survenues quatre décennies plus tôt. L’ancien juge avait nié avec énergie avoir commis la moindre faute et dénoncé un complot d’« élites » contre « un peuple de l’Alabama » qu’il prétendait incarner. Le Parti républicain s’était divisé, la branche locale se rangeant majoritairement derrière son candidat pendant que de nombreux élus du Congrès l’invitaient, au contraire, à se retirer, même s’il était trop tard pour lui substituer quelqu’un d’autre.
Référendum sur « le programme de Donald Trump »
Prise de court, la Maison Blanche s’est tenue dans un premier temps à une prudente réserve, jugeant qu’il appartenait aux électeurs de l’Etat de trancher. Puis Donald Trump a décidé de s’engager aux côtés de Roy Moore, tout d’abord en mettant l’accent sur ses démentis, en dépit d’une accumulation troublante de témoignages, puis en jugeant prioritaire la conservation d’un siège républicain au Sénat. Le Parti républicain n’y disposait en effet que de deux voix d’avance.
Cet argument de vote utile, répété par le président comme par le candidat qui évoquait un référendum sur « le programme de Donald Trump », s’est heurté à la vague soulevée par l’affaire Harvey Weinstein. Elle a détourné de Roy Moore une partie du vote républicain, majoritairement féminin selon des sondages de sortie des urnes cités par la chaîne CNN. Cet électorat s’est réfugié dans l’abstention ou dans le write-in : la possibilité d’ajouter le nom de son choix au bulletin de vote. A titre de comparaison, Donald Trump l’avait emporté en 2016 dans cet Etat avec près de 30 points d’avance sur Hillary Clinton,et le dernier démocrate de l’Alabama élu au Sénat, en 1986, avait rejoint les rangs républicains deux ans après sa réélection en 1992.
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