- Le bisphénol A (BPA) est interdit en France depuis 2015.
- Le bisphénol S et le bisphénol F sont des substituts du BPA.
- Le bisphénol S est un perturbateur endocrinien qui favorise la prolifération des cellules du cancer du sein.
Le bisphénol S (BPS) aggrave les cancers du sein les plus courants, dits hormono-dépendants, en stimulant la prolifération des cellules cancéreuses, indique une étude américaine de l'université d'Oakland.
Après avoir exposé des cellules cancéreuses du sein au BPS pendant six jours, les chercheurs ont constaté que la substance chimique se révélait aussi dangereuse que le bisphénol A, en mimant les effets des œstrogènes dans les cellules cancéreuses. Celles-ci ont vu leur nombre augmenter de 12 % en présence de faibles doses de BPS et jusqu'à 60 % à des doses d'exposition plus élevées.
Concrètement, le BPS a intensifié, après 24 heures, l'expression du récepteur des œstrogènes alpha (ER alpha), positif dans deux tiers des cancers du sein, et l'expression du gène BRCA1, tout comme l'œstrogène. 55 à 65 % des femmes qui héritent d'une mutation de ce gène développeront un cancer du sein, selon le National Cancer Institute.
Des substituts présents dans les emballages et les tickets de caisse
Depuis l'interdiction du bisphénol A en France en 2015, des produits de substitution, comme le bisphénol S (BPS) et le bisphénol F (BPF), censés être plus sûrs, ont vu le jour pour contenir les produits alimentaires ou composer des supports papiers comme les tickets de caisse ou les reçus de cartes de crédit. Cependant, leur dangerosité n'a jamais été testée chez l'Homme, et il n'y a actuellement aucune réglementation les concernant.
En janvier 2015, une équipe de chercheurs français de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) alertait déjà sur les effets dangereux de deux produits de substitution du bisphénol A (BPA), le bisphénol S (BPS) et le bisphénol F (BPF) provoquent le même niveau de perturbation hormonale sur des cellules masculines que le BPA. Les perturbateurs endocriniens (PE) ont également été mis en cause dans des maladies et anomalies comme le diabète, les troubles de la fertilité et des problèmes cardiovasculaires...
Ces travaux ont été présentés au congrès de la société américaine d’endocrinologie à Orlando en Floride.
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