Le dernier grand mouvement des personnels de la RATP – dix jours de débrayage en novembre 2007 – avait déjà pour cause une précédente réforme des régimes spéciaux.
La grève du 5, mais aussi du 6, du 7, du 8 décembre… Les Franciliens s’en doutaient déjà un peu : jeudi 5 décembre, coup d’envoi du mouvement national contre la réforme des retraites, le réseau de transport de la RATP sera touché par un débrayage de vaste ampleur, qui devrait paralyser une grande partie du trafic des métros, bus, tramways et RER, à Paris et en région parisienne. Or, selon une source ayant accès à la direction, cette dernière anticipe un prolongement de la grève, avec une intensité équivalente le lendemain, vendredi 6 décembre, puis le week-end des samedi 7 et dimanche 8 décembre.
Tous les syndicats de la régie des transports (une dizaine) soutiennent le principe d’une grève illimitée commençant jeudi 5, à la prise de service (5 heures du matin). Les trois organisations représentatives – UNSA, CGT et CFE-CGC – ont, chacune, déposé un préavis reconductible pour l’ensemble de l’entreprise. S’y ajoutent divers préavis partiels concernant des secteurs précis, dont deux pourront avoir un impact important, l’un déposé par SUD (métro et RER), l’autre par FO (RER).
En conséquence, et selon cette même source, la grève devrait provoquer, les 5 et 6 décembre, les mêmes perturbations au minimum que le mouvement du 13 septembre. Ce jour-là, dix lignes de métro sur seize avaient été complètement fermées, quatre autres lignes ne circulaient qu’aux heures de pointe, tout comme cinq lignes de tram (sur huit) et les deux lignes de RER gérées par la RATP (A et B). Un bus sur trois roulait. Seules les lignes aux rames sans conducteur du métro (1 et 14) circulaient normalement.
Service très minimum mais pas inexistant
Face à cette mobilisation, des cadres de l’entreprise formés à la conduite remplaceront des conducteurs grévistes (même s’ils sont 100 % à cesser le travail) permettant un service certes très minimum, mais pas inexistant. Le taux précis de grévistes pour chaque jour sera connu quarante-huit heures à l’avance. Donc le 3 décembre, vers 17 heures, pour la journée du 5.
Quant à la fin de la grève, il est pour le moment impossible de l’anticiper. Mais l’hypothèse d’un conflit long n’est pas exclue. Dans certains services de la RATP, on a déjà demandé aux collaborateurs de reconsidérer leurs dates de congés de fin d’année, dans le cas où il faudrait faire face à un mouvement se prolongeant au-delà du 20 décembre. Un élément vient renforcer les craintes d’une grève durable : à la RATP, le treizième mois est versé avec la paie de fin novembre, ce qui permet de commencer décembre avec un double salaire.
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