A Brest, Fortuné Pellicano, l’adjoint au maire de la ville chargé des congrès, est tout feu tout flammes : « En 2018, on accueillera deux fois plus de congrès sur notre territoire », affirme-t-il. Une envolée consécutive à la mise en service de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire, inaugurée cet été.
Très médiatisées, les arrivées des deux nouvelles lignes LGV sur la façade Atlantique alimentent tous les espoirs des villes desservies par la liaison. Pour séduire les Parisiens en mal d’iode, la région Bretagne a lancé dès mars une grande campagne de communication, visible dans les gares, intitulée « Passez à l’Ouest » et déclinée sur les réseaux sociaux. Les touristes ne sont pas les seuls visés. Avec quarante-cinq minutes gagnées en moyenne sur le trajet en train depuis Paris, les villes desservies espèrent attirer les entreprises et les Salons.
Alors que la capitale concentre plus des trois quarts du tourisme d’affaires de l’Hexagone, les métropoles régionales entendent rafler une part du pactole. A elle seule, la région Ile-de-France bénéficierait de plus d’un milliard d’euros de retombées économiques découlant de l’organisation de congrès sur son territoire, selon les estimations de l’International Convention and Congress Association (ICCA).
Pour tirer leur épingle du jeu, plusieurs villes desservies par les nouvelles liaisons LGV se sont lancées dans de vastes projets d’aménagement. Rennes a investi massivement dans la construction d’un nouveau quartier d’affaires autour de la gare et d’un centre des congrès. Au total, deux milliards d’euros seront déboursés pour le financement de nouveaux équipements d’ici à 2020. La ville de Lorient mise gros sur l’arrivée de la LGV, se dotant pour l’occasion d’une nouvelle gare flambant neuve et d’un écoquartier aménagé aux alentours. Du côté de Brest, « on a anticipé de longue date », fait valoir Fortuné Pellicano. Après avoir inauguré fin 2014 la salle Brest Arena, seul équipement de l’agglomération de grande capacité, la cité du Ponant se prépare à rénover son palais des congrès vieillissant.
Sérieux lifting
Afin de se démarquer de Paris et des autres métropoles, les villes desservies par les nouvelles lignes à grande vitesse font valoir leurs arguments. Pour séduire la clientèle d’affaires, Bordeaux, désormais à deux heures de Paris avec la LGV Océane, mise sur son patrimoine et sa renommée dans le domaine du vignoble. « On n’a pas attendu l’arrivée de la LGV pour rénover nos équipements », fait valoir Amélie Dechenais, responsable du Bordeaux Convention Bureau. Nettoyage des façades, réaménagement des quais… Il y a une quinzaine d’années déjà que la ville a entamé un sérieux lifting. L’opération a porté ses fruits : « Alors qu’en 2012, on accueillait un million de visiteurs, aujourd’hui c’est six millions », fait valoir Amélie Dechenais.
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