L’entreprise ferroviaire lance une liaison grande vitesse à bas coût entre Paris et Toulouse, illustrant le succès d’une offre commerciale qui a séduit 40 millions de voyageurs depuis 2013.
Il a juste 6 ans et il est déjà grand, par la taille de son réseau et son succès commercial. Et comme on ne change pas une offre qui roule, la SNCF a ouvert samedi 6 juillet une nouvelle ligne de TGV à bas coût Ouigo entre la gare de Paris-Montparnasse et Toulouse. Ces trains seront directs le week-end, et desserviront Agen et Montauban en semaine. « En 2019, ce sont 300 000 nouveaux clients qui sont attendus entre Paris et Toulouse », a annoncé la compagnie ferroviaire.
Mise en service au printemps 2013, l’offre Ouigo, qui est peu ou prou au transport ferroviaire ce qu’est depuis longtemps easyJet au transport aérien, a joué un rôle-clé dans la relance de la grande vitesse qui n’avait plus les faveurs des voyageurs. « Nous voulons faire préférer le train à ceux qui prennent encore leur voiture. La question du prix est primordiale », expliquait Guillaume Pepy, président de la SNCF, lors du lancement des rames à la livrée bleu turquoise et rose bonbon.
« Soixante-cinq ans après sa suppression, la SNCF réinvente la troisième classe à grande vitesse », grinçait alors la CGT, rejointe par SUD-Rail. Avant d’admettre que Ouigo a permis à des millions de voyageurs d’accéder à des TGV dont ils étaient exclus. Les enquêtes de satisfaction auprès des clients – longtemps très critiques sur le maquis des offres et le prix élevé des billets – disent le contraire du discours syndical. Un billet Paris-Marseille à 106 euros au départ de la gare de Lyon à 6 heures du matin pour deux adultes et un enfant : qui dit mieux, alors qu’un billet de TGV inOui haut de gamme coûte 210 euros pour un départ à la même heure et une durée de parcours supérieure d’un quart d’heure ? Avec les deux tiers de ses billets à moins de 25 euros, le nombre de voyageurs n’a fait qu’augmenter.
Pas encore rentable
Le modèle économique est, semble-t-il, éprouvé. « Le prix du siège-kilomètre de Ouigo est deux fois moins élevé que celui d’un TGV classique », explique Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF. La recette : un matériel certes plus ancien mais modernisé, des rames avec 25 % de passagers en plus (soit 650 personnes), roulant treize heures pas jour (contre sept heures pour les autres TGV) et entretenues la nuit, des services à bord inexistants, une vente de billets 100 % numérique, des suppléments bagages. Les Ouigo ne sont pas encore totalement rentables. « Nous visons un résultat net positif en 2021, peut-être dès 2020 au vu de la dynamique actuelle », déclare la dirigeante, qui table sur un Ebitda (résultat avant impôts et amortissements) de 30 millions d’euros cette année.
Lire la suite : SNCF : comment les trains à bas coût Ouigo ont rendu le TGV populaire
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