La peine réclamée contre l'ancien numéro deux de la PJ de Lyon est assortie d'un sursis de 18 mois. Pour les procureures, le policier «aux méthodes innovantes» s'est fait corrompre par des escrocs qui ont su exploiter son goût pour le luxe.
«C'est l'histoire d'un grand flic, mais aussi d'un électron libre qui s'est fixé ses propres règles. C'est aussi l'histoire sulfureuse entre la police et ses informateurs où le pouvoir change de main.» C'est ainsi qu'ont été résumées par la magistrate, Annabelle Philippe, plusieurs semaines d'audience à Paris où est jugé Michel Neyret, l'ancien numéro deux de la PJ de Lyon et contre lequel 4 ans de prison dont 18 mois avec sursis ont été requis.
Ce lundi a été consacré aux réquisitions des neuf prévenus impliqués dans ce dossier. Durant plus de quatre heures, deux représentantes du parquet se sont relayées pour évoquer cette affaire au coeur de laquelle se trouve Michel Neyret et pour lequel tous les superlatifs, mêlés de louanges, ont été utilisés. «Neyret, star de l'antigang», «Neyret, un policier hors du commun», «Neyret, un fonctionnaire exceptionnel aux méthodes innovantes» , «Neyret, un meneur d'hommes à la personnalité charismatique» et «Neyret qui reste encore une légende pour beaucoup», souligne le parquet.
Dans ces conditions, s'attaquer à un fonctionnaire de police qui a mené durant des années une brillante carrière, n'a pas été une tâche facile pour Annabelle Philippe. En habituée des réquisitions, celle-ci confesse qu'il est plus commode d'abattre le glaive de la justice sur la tête de voyous qui ont volontairement choisi la voie de la délinquance plutôt que sur celle d'un serviteur de l'Etat qui fut «un grand flic». Mais pour elle et sa collègue, Aude Duret, Michel Neyret s'est fourvoyé en voulant faire des belles affaires «à tout prix». Quitte à «violer la loi, et à mettre à l'écart sa hiérarchie et (...)
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