L'angoisse. Mercredi 18 mai, devant le palais des festivals à Cannes, les journalistes sont inquiets. Dans les différentes files d'attentes, où ils sont répartis en fonction de l'ordre de priorité de leur badge, chacun espère voir avant tout le monde le film le plus attendu du festival. Deux ans après l'électrochoc Mommy, Xavier Dolan présente son deuxième film en compétition officielle, Juste la fin du monde, adapté d'une pièce de Jean-Luc Lagarce.
La pression est grande pour le cinéaste, et ce pour de nombreuses raisons (casting cinq étoile, statut de réalisateur-star, attente critique), mais plus particulièrement pour le statut de «jeune prodige» que lui colle la presse depuis ses débuts en temps que réalisateur (il a commencé à faire l'acteur à l'âge de 4 ans). À 26 ans seulement, il a réalisé six films (le septième est en cours), et récolté de nombreuses récompenses, comme en 2014 avec le prix du jury cannois suivi quelques mois plus tard d'un César du meilleur film étranger pour Mommy.
Sa jeunesse est souvent associé à sa prétention
Ce talent «précoce» a poussé de nombreux médias, à mettre en exergue en permanence sa jeunesse, comme on le ferait pour un sportif de 18 ans accédant à la finale olympique d'un 100 mètres. Et forcément, quand on parle d'une jeunesse confrontée à un monde plus vieux, surgit alors des qualificatifs comme désinvolte ou arrogant. Il y a trois ans, le Time inventait la «génération moi», faites de jeunes fainéants et narcissiques. Un raisonnement grotesque puisque chaque chaque génération est, par principe, jugée arrogante pour ses aînées....
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