Des chercheurs ont découvert que le facteur FGF19 augmente la masse musculaire chez des souris. Il apparaît comme une solution thérapeutique chez l'Homme contre ce type de perte lors du vieillissement dans des maladies chroniques (obésité, cancer, insuffisance rénale) ou des situations d'immobilisation.
Le facteur de croissance des fibroblastes 19 (FGF19), une entérokine (une hormone sécrétée par l'intestin) connue pour agir sur le métabolisme des acides biliaires dans le foie, est aussi capable de cibler d'autres tissus et d'exercer un rôle de régulateur du glucose et de l'homéostasie des lipides.
En étudiant l'intérêt thérapeutique potentiel du FGF19 dans les maladies métaboliques telles que le diabète de type 2 et l'obésité, les chercheurs du laboratoire Carmen « recherche en cardiovasculaire, métabolisme, diabétologie et nutrition » (Inserm, Inra, université Claude Bernard Lyon 1, Insa Lyon) dirigé par Hubert Vidal, en collaboration avec l'équipe du Dr. Jérome Ruzzin du Département de biologie de l'université de Bergen (Norvège) ont montré que des souris traitées avec du FGF19 durant sept jours prennent moins de poids et de tissus adipeux alors qu'elles mangent davantage que des souris non traitées. Dans ces conditions, les chercheurs ont montré que la masse des muscles squelettiques et la force musculaire des animaux traités sont augmentées, identifiant ainsi pour la première fois une nouvelle fonction du FGF19.
FGF19 favorise l’augmentation de la masse musculaire
À une échelle moléculaire, les chercheurs ont identifié la voie de signalisation qui entraîne les effets hypertrophiques du FGF19 dans le muscle et démontrent que cet effet est la conséquence d'une augmentation de la taille des fibres, indépendamment du type de fibre musculaire. Les chercheurs ont ensuite démontré le potentiel thérapeutique du FGF19 en utilisant différents modèles murins présentant une diminution de la masse musculaire, incluant des animaux traités avec un glucocorticoïde, un modèle de souris génétiquement obèse et des souris âgées. Dans chacun de ces modèles, ils ont mis en évidence la capacité d'un traitement par le FGF19 à préserver ou augmenter la masse et la force musculaire. « Ceci montre pour la première fois l'intérêt du FGF19 pour lutter contre la fonte musculaire, mais potentiellement aussi en agronomie pour augmenter la masse musculaire des animaux d'élevage », concluent Hubert Vidal et ses collaborateurs qui envisagent la mise en place d'études cliniques pour valider ces observations chez l'Homme.
Ces résultats ont été publiés le 26 juin 2017 dans Nature Medicine.
Lire la suite : Perte musculaire : un espoir de guérison grâce à une hormone de l’intestin
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