C’est une décision qui promet un nouveau bras de fer entre le géant américain et la Ville de Paris. Cette dernière s’apprête en effet à attaquer Airbnb et quatre concurrents - Abritel, Wimdu, ParisAttitude et Sejourning - en justice. Elle leur a adressé une mise en demeure, ce lundi. En conséquence, ces plateformes de location pourraient être contraintes de retirer plusieurs milliers d’annonces, sous peine de poursuites judiciaires. «Nous sommes confrontés à un développement énorme de ces locations touristiques qui pose [de véritables] problèmes», fustige Ian Brossat, adjoint en charge du logement. «Nous demandons, par cette mise en demeure, aux plateformes de faire leur devoir et de désactiver les annonces illégales».
Cette décision intervient alors que, depuis le 1er décembre, les propriétaires ont l’obligation formelle de se déclarer auprès des services de la mairie. Objectif affiché, recenser les logements et vérifier que leurs propriétaires respectent bel et bien la législation, leur interdisant de louer plus de 120 jours par an. Lors de la première journée de mise en service [NDLR: le 3 octobre dernier], 602 enregistrements ont été comptabilisés, selon Le Parisien. Deux jours plus tard, ce nombre a grimpé à 1600 déclarations, selon les informations du Figaro. Malgré cette obligation, «seule une dizaine de milliers de propriétaires ont effectué cette démarche» à ce jour, souligne France Info. Or un rapide coup d’œil sur les plateformes permet de constater que les annonces fleurissent toujours. «Conclusion: plus de 40 000 annonces du site Airbnb (qui en revendique plus de 50 000 rien que dans la capitale) sont illégales!», en déduit la radio.
«Il est temps que Bercy tape du poing sur la table»
Prochaine étape? Si ces entreprises ne se mettent pas rapidement en conformité, la mairie de Paris annonce qu’elle les traînera en justice. Seule option viable puisque le décret d’application des sanctions prévues dans la loi République numérique n’est pas sorti, rappelle France Info. La mairie de Barcelone, notamment, a opté pour cette solution en novembre 2016, infligeant une amende de 600.000 euros à Airbnb et Abritel. «Toutes les grandes villes touristiques du monde cherchent à établir des règles pour encadrer ces plateformes», confirme Ian Brossat. «Nous sommes confrontés à une sorte de course de vitesse».
Le directeur France de Airbnb, Emmanuel Marill, est reçu au ministère de l’Économie par Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, ce lundi à 18h30. La plateforme propose en effet aux hébergeurs de les payer via une carte bancaire émise à Gibraltar, a rapporté France Info, le 1er décembre dernier. Objectif, leur permettre de cacher les revenus locatifs au fisc français. «Le comportement de ces entreprises est un véritable défi lancé au pouvoir public», assène l’adjoint de la mairie de Paris. «Il est temps que Bercy tape du poing sur la table».
Lire la suite : Paris s'apprête à attaquer Airbnb en justice - Le Figaro
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